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Message par chapati Sam 4 Juil 2020 - 15:26

La science, la recherche, la médecine : tiens, de vraies info !

C'est pas forcément sa place en rubrique "coronavirus" mais je sais pas où le mettre. Donc ça s'appelle de l'info et c'est pas du luxe en ces temps de journalisme arrogant, élitiste et débile (où l'on apprend aussi que ce type, tant décrié voire zappé de partout pour avoir des copains "à droite", vante sans compromis les jeunes arabes et noirs qui viennent en nombre se former dans son IHU, et qu'il considère d'ailleurs comme plutôt meilleurs que les autres). Bien sûr, je parle "d'info" j'en sais rien. Mais comprenez, Raoult rentre tellement en cohérence avec ce que je pense (ou sinon ce que je je pressens) qu'entendre son laïus au sein du concert d'incompétents médiatiques qui nous inondent de désinformation sans rien comprendre à ce qu'ils disent eux-même, ni rien voir de ce qu'il se passe : ça fait un bien fou !


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Message par chapati Mar 7 Juil 2020 - 2:41

Bref

On a vécu en dictature pendant des mois, et les gens ne s'en sont pas aperçu ! Ça veut dire qu'on est à un stade où tout le monde suit les mêmes schémas de pensée. Cette crise fut monstrueuse, et normalement les situations extrêmes réveillent les gens, les font se questionner etc. Là rien : le vide absolu. Comme si après Hiroshima, les japonais avaient continué à ne parler que football.

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Message par chapati Sam 11 Juil 2020 - 16:30

Le dernier détritus du Monde


Médias et journalistes tirent les leçons de la couverture de la crise sanitaire
(pour les médias, la crise a été riche en leçons)

"Quand le confinement a été instauré, je lisais tout. Je regardais tous les JT, j’écoutais toutes les émissions d’infos. J’aurais pu devenir rédactrice en chef dans n’importe quel média !"Cette confidence, beaucoup de Français pourraient sans doute la faire, tant la soif d’informations a paru inextinguible. Pour l’étancher, les journalistes spécialisés en santé ou en sciences ont travaillé dans des conditions inédites : "en dépit de conditions difficiles, la presse a bien travaillé", estime un spécialiste de l’histoire du journalisme ; "on n’a pas été mal informés", confirme une autre spécialiste. Sans doute aurait-il quand même fallu mieux "résister au démon de l’immédiateté", lâche une troisième

L’influence des réseaux sociaux : il y a eu une déferlante de "fake news". Au Magazine de la santé, on est resté pantois devant ce tsunami de rumeurs et de contre-vérités : "La tâche pour les déconstruire était titanesque. Pour certains, à partir du moment où vous n’apportiez pas de l’eau au moulin de telle thèse ou telle personne, vous étiez un journaliste vendu et vous vous faisiez insulter".

L’omniprésence des experts. Dernier point : la prolifération de la parole scientifique et médicale. Aux dires des médias, unanimement reconnaissants, les soignants ont toujours trouvé quelques instants pour participer à l’information. Mais les inconvénients n’ont pas manqué non plus, et les publications scientifiques tombaient avant même d’avoir été soumises à une quelconque critique. "Certaines étaient reprises en boucle par les chaînes d’info en continu, et nous n’avions plus qu’à courir derrière pour trier ce qui était valable de ce qui ne l’était pas", vitupère une journaliste. Outre "l’épisode Didier Raoult", véritable cas d’école d’un emballement autour d’une étude à la méthodologie très contestable, on a vu une nuée de "médecins, infectiologues, professeurs en manque de notoriété", se hâter devant les micros qu’on leur tendait. "Dans le contexte d’extrême électrisation qui régnait, certains sont sortis des rails", condamne un journaliste scientifique. Des gens d’habitude pondérés ont perdu toute prudence en soutenant des thèses avant qu’elles soient suffisamment documentées.

Un public ultra-demandeur : La maladie continue de rôder. Et la nécessité d’en informer le public reste impérative. Alors comment faire ? Même si les gens ont envie de croire qu’on est sortis de cette histoire, ce serait une erreur pour les médias de le croire. Il en va de leur crédibilité au terme d’un épisode comme les journalistes n’en avaient jamais vécu.

https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2020/07/10/medias-et-journalistes-a-l-epreuve-du-covid-19_6045784_3236.html

Résumons : "la presse a bien travaillé, malgré les fakes news des vilains réseaux sociaux... et puis Raoult, très contestable bien entendu, avec tous ces gens qui apportaient de l'eau à son moulin... et malgré certains médecins tout pas beaux, qui soutiennent des thèses non documentées" (suivez mon regard). Et en conclusion : "vive la déontologie dévouée à la nécessité d'informer" !

Où qu'elles sont les leçons si riches, à propos ? Ah oui, mieux "résister à l'immédiateté". Ben forcément quand on prétend être ceux qui ont le savoir et donc le recul de la pensée pour informer.
Bref, la pensée, c'est nous, c'est Le Monde : vive nous !
(que d'humilité, quelle leçon !)

Un bien bel article encore. Sinon, moi j'ai pas été obligé de "courir pour distinguer le vrai du faux" : à partir du moment où j'ai compris ce qui se passait, je voyais instantanément quand et où ça déconnait.

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Message par chapati Mar 14 Juil 2020 - 0:38

Institut Pasteur (post-scriptum)


Un élément que j'avais laissé passer démontre la pertinence de ma critique (ici) de l'étude de l'institut Pasteur.
Je viens seulement de m'apercevoir que ce qui a modifié leur estimation d'infectés, c'est justement le chiffre de létalité, soit un des deux que j'avais largement critiqué, parce que pris comme une constante de l'équation... alors que c'en est une inconnue !
Or entre la pré-étude et l'étude définitive (soit en l'espace de 3 semaines), ils sont passé d'une constante de 0,5 % de létalité à une autre de 0,7 % (sans plus d'explication que la première fois). Et ça correspond tout à fait à la différence d'environ un million dans leur estimation. C'est donc bien en bout de leur chaîne de réflexion qu'ils font jouer le taux de létalité - qui est donc capital, puisqu'en reportant leur correction, ça impacte immédiatement l'estimation des infectés de façon proportionnelle. CQFD

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Message par chapati Ven 31 Juil 2020 - 9:05

Didier Raoult a déposé plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre Martin Hirsch, directeur des hôpitaux de Paris, qui l’avait accusé de "faux témoignage".
Auditionné devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale le 24 juin, Didier Raoult avait affirmé que la mortalité dans les réanimations de l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris était "de 43 %". "Chez nous, elle est de 16 %", avait-il ajouté en s’appuyant sur un rapport de la cellule de crise de l’AP-HP daté du 14 avril.

Le directeur de l’AP-HP, Martin Hirsch, avait protesté dès le 26 juin contre les déclarations du chercheur marseillais, dans un courrier au président de l’Assemblée nationale, dans lequel il estimait que les propos de M. Raoult "semblent s’apparenter à un faux témoignage".

https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/07/30/didier-raoult-porte-plainte-contre-martin-hirsch-pour-denonciation-calomnieuse_6047719_1651302.html

Voir ici.

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Message par chapati Dim 16 Aoû 2020 - 2:41

J'avais évoqué ici la possibilité de "logiques différentes de contamination" qui pourraient rentrer en compte pour expliquer les différences énormes de propagation du virus selon les endroits du territoire. C'était plus une interrogation personnelle qu'une affirmation.
Or je viens de tomber sur une étude (écossaise, voir lien ici) qui pourrait aller dans mon sens. Elle explique que 90 % des porteurs pourraient n'être que très peu contagieux quand 10 % contamineraient 80 % des infectés... et qu'au sein de ces 10 %, quelques "super-propagateurs" seraient eux capables d'infecter des centaines de personnes voire des milliers (pour des raisons diverses pas toutes complètement élucidées).

La piste est toute fraîche et reste donc à suivre.


Dernière édition par chapati le Mer 26 Aoû 2020 - 20:28, édité 1 fois

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Message par chapati Lun 24 Aoû 2020 - 14:03

Un choix ?

Je reproduis ici une hypothèse que j'ai faite à Médiapart, qui est peut-être intéressante.
A savoir qu'à un moment, on a été mis devant un choix binaire : qu'est-ce qui est le mieux la science ou l'incertitude ? Et posée ainsi, on ne pouvait que répondre la science. Sauf que la suite, ça a été du coup la négation du traitement de Raoult. Ils avaient choisi ou cru choisir, sauf que la question était mal posée, et c'est à partir de ce genre de choix qu'ils ont pensé : "je préfère la science DONC Raoult est moins bien", et alors ils se sont mis à prendre position CONTRE Raoult... comme si avait jamais existé un choix entre une réalité et un virtuel ! Sans doute ont-ils cru que la science allait résoudre les choses en un temps "raisonnable". Ils ont dit : "c'est la bonne solution parce que c'est la meilleure", mais ont en même temps disqualifié puis dénigré l'autre de par ce choix.
Il semble que ce soit à partir de là que deux camps aient été formés. Tel aurait pu être aussi le choix des journalistes, et pourquoi pas des politiques. Les politiques en particulier seraient à tel point dans un monde pragmatique ou à tout problème doit correspondre une solution qu'ils auraient été incapables de répondre au monde d'incertitude et de multiplicités auquel le virus les confrontait.
Bien sûr tout ça n'explique pas pourquoi on a saboté Raoult avec des essais (Discovery, Recovery etc) qui ne testaient jamais son protocole avec les dosages recommandés, mais c'est peut-être tout simplement ça, la vraie piste, le pourquoi de cet épisode psychique invraisemblable. A un moment, on en arrive à un tel degré de délire qu'il faut bien imaginer ce genre de choses si l'on veut tenter d'expliquer quoi que ce soit : les gens auraient disqualifié un traitement sans doute imparfait mais relativement efficace pour un autre qui tout simplement n'existait pas ! Une sorte de choix idéologique donc pour un problème lui bien concret. Ensuite ils auraient poursuivi leur logique sans plus se poser la moindre question, le choix était derrière eux, il fallait bien avancer...
Un monde idéologique totalement déconnecté du réel.


Ce monde théorique et irréel se poursuit aujourd'hui. Aujourd'hui et alors même qu'on les déconseillait en pleine crise, on impose les masques, et ce dans nombre d'endroits extérieurs alors qu'on sait maintenant que c'est à l'intérieur qu'il est particulièrement virulent (aucune importance). Sauf qu'il n'y a plus de malades ! L'épidémie est terminée, même si elle peut reprendre cet hiver : il n'y a plus personne ou presque en réanimation, il n'y a plus de morts ou presque, les hôpitaux sont vides de patients atteints de covid (aucune importance)... MAIS : de nombreuses personnes sont testées positives.
Personne n'est malade mais si le nombre de positifs augmentent, "on sait jamais, c'est pas normal" semble être la réflexion ultime des autorités. On est dans une pensée théorique détachée de toute réalité, à croire que les types se montrent et s'agitent pour faire oublier leurs décisions prises en toute incompétence, pour reprendre la main en terme de respectabilité vis-à-vis de l'opinion.


PS : un graphique pour illustrer l'état du covid actuellement, ici les réas, précisons qu'il a exactement la même allure pour les morts et les hospitalisations pour covid (celui des hospitalisations est ici)

Coronavirus - Page 5 Reageo11



EDIT : entendu pour la première fois à la télé, un type expliquant que marre de ces mots d'ordres absurdes concernant le port du masque, et se demandant pourquoi on ne dit pas tout simplement aux gens que le masque ne les protégera peut-être pas forcément de la contamination, mais qu'il recevront en tous cas bien moins de charge virale.
Formidable, c'est juste ce que je disais (ici) il y a près de cinq mois, le 31 mars...

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Message par chapati Mer 26 Aoû 2020 - 20:21

Super-contaminateurs (Institut Pasteur - Diamond Princess)

Une étude parue dans la revue américaine PNAS, avance qu'une seule personne serait à l'origine de la contamination du Diamond Princess. Les chercheurs de l'Institut japonais des maladies infectieuses ont séquencé le génome des virus prélevés sur 148 passagers et membres d'équipage du navire. Leur analyse montre que tous les virus partageaient une même mutation, ce qui suggère que "la dissémination du covid à bord a comme origine un seul événement d'introduction avant le début de la quarantaine", concluent les chercheurs. Cette étude accrédite un peu plus la thèse des "super-contaminateurs" responsables à eux seuls de 80 % des infections de SARS-CoV-2.

https://www.futura-sciences.com/sante/breves/coronavirus-diamond-princess-seul-passager-serait-origine-700-contaminations-covid-19-2976/
Ça se précise... lire ici.

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Message par chapati Jeu 27 Aoû 2020 - 14:59

Laurent Muchielli, sociologue, et auteur d'un blog (pro-Raoult) à Médiapart

J'ai essayé d'entrer en contact avec Laurent Mucchielli, qui semble vouloir faire un dossier scientifique pro-Raoult (ou anti-gouvernemental) et dont j'ai repris ici plusieurs infos qu'il livre dans son blog, mais ça a été un peu compliqué. A un moment, j'ai contesté certains points du travail d'Andolfatto et Labbé (dont il a reproduit les études à plusieurs reprises), en pointant qu'un léger manque de rigueur pouvait être contre-productif... et je suis pas sûr que ce genre d'observation soit vraiment passée. J'ai d'ailleurs écrit aux intéressés pour leur faire part de mes objections, et ils n'ont visiblement pas pris ce que je leur disais au sérieux. En fait ils ont surtout du le lire très vite, sans doute peu enclins à remettre leur travail en question, et m'ont répondu sur un point quand je parlais d'un autre.
D'un mot, leur étude voulait montrer que c'est pas la saturation dans certains hôpitaux qui expliquait les (mauvais) chiffres en terme de mortalité, mais bien les traitements ça est là. Elle l'expliquait par le fait qu'un "nuage" de données concernant le rapport morts/hospitalisés dans les hôpitaux était disséminé, et donc que les traitements avaient été très divers. Or pour moi ledit nuage n'est pas du tout disséminé dans les hôpitaux ayant eu beaucoup de patients, à l'exception de quatre départements (graphique 2), il ne l'est qu'en comptant les zones quasi non touchées (graphique 1). Bref, j'en arrivais à la même conclusion qu'eux, mais pour des causes inverses : c'est parce que les résultats sont relativement comparables que la saturation n'explique pas la mortalité ! Et donc les types répondent à côté, sur le graphique 1 et non 2.

Graphique 1

Coronavirus - Page 5 Ando7

Graphique 2

Coronavirus - Page 5 Ando8


De plus, ils voulaient mettre le doigt sur les différences de traitements globaux en hôpital à partir du nombre de morts, or et sauf erreur, les morts doivent essentiellement provenir du traitement des réas (mais je peux me tromper sur ce point). Bref, ça me paraît pas très clair.

On peut lire l'intégralité de l'étude ici, ou reprise par Mucchielli ici.


Dans une autre étude, ils disent à un moment que le confinement général était une mauvaise solution alors que leur étude porte sur l'interdiction de soins faite aux médecins. D'accord que des confinements partiels eussent été mieux adaptés et moins coûteux en matière économique, n'empêche qu'ils mélangent un peu leurs opinions à leur travail du moment, ce qui me paraît préjudiciable en terme de rigueur scientifique.

Pas de retour donc. Mucchielli m'avait dit qu'il en reparlerait à Andolfatto et Labbé, mais nul doute que s'il ne plaide pas un peu en faveur de ce que je dis, il aura les même résultats que moi. Il devait en outre lire mon texte sur l'Institut Pasteur, pas de retour là-dessus non plus. Enfin bref, c'est lui qui veut faire un dossier scientifique, pas moi...


PS : récemment encore, Andolfatto et Labbé semblent s'être fourvoyés (ou c'est Mucchielli), si l'on tient compte de ce qu'en dit Mucchielli ici. Ils ont en effet présenté une étude comparative de mortalité en Suisse et en France. Sauf que la Suisse aurait modifié ses chiffres entretemps... et du coup l'étude tombe à l'eau. Mais l'intéressant, c'est la façon de présenter la chose par Mucchielli. Je sais pas si c'est vrai mais si oui, c'est grave. Mucchielli dit : "En effet, si les auteurs de cet article - mes collègues Dominique Andolfatto et Dominique Labbé - ont utilisé de bonne foi des calculs réalisés en juillet par le journal France Soir sur la base des statistiques de mortalité de la John Hopkins University, il apparaît que, depuis, les autorités fédérales suisses ont révisé totalement ces données statistiques".
Faut-il comprendre que les sociologues partent de calculs fait par France-Soir et non des données de l'université John Hopkins ?

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Message par chapati Ven 28 Aoû 2020 - 20:37

chapati : Bien sûr tout ça n'explique pas pourquoi on a saboté Raoult avec des essais (Discovery, Recovery etc) qui ne testaient jamais son protocole avec les dosages recommandés

Sur ce point et l'attitude en général des pontes parisiens face à Raoult, ceux qui ont semble-t-il fait la pluie et le beau temps pendant l'épidémie, la cause est peut-être tout simplement dans le rapport entre le couple Buzyn/Lévy et Raoult... qui pourrait donc se solder par des milliers voire des dizaines de milliers de morts (extraits d'un résumé d'un article de Marianne déjà publié ici) :
L'Inserm, pour Raoult, c'est l'establishment médical par excellence. Qu'il exècre. Le conflit entre Levy et Raoult prend un tour plus personnel à l'occasion d'une tentative de réforme des statuts des instituts hospitalo-universitaires (...) Agnès Buzyn  décide de torpiller les IHU en les transformant en groupements d’intérêt public. Concrètement, il s'agit de mettre fin au modèle "fondation" des IHU, et d'abaisser leurs crédits de 400 à 200 millions d’euros. Le tout selon les critères souhaités par son mari Yves Lévy, qui voulait la peau des IHU et comptait les ramener dans le giron de l’Inserm, comme le Canard enchaîné et Marianne le révélaient à l'époque dans de longues enquêtes. C’est là que Raoult se rebiffe publiquement : "Les IHU sont un enjeu d’autorité et de territoire pour Yves Lévy. Il voudrait les diriger depuis Paris". Il persiste et signe aujourd'hui : "Yves Lévy donnait des ordres à tout le monde, il croit qu’il peut nous faire obéir. Les grands scientifiques n’obéissent à personne".

Les "décideurs parisiens" attendront presque un mois pour intégrer l'HCQ à Discovery. Ironie du sort : c'est l'Inserm (dont Yves Lévy n'est plus le PDG depuis octobre 2018) qui conduira le test pour la France.

Il y en a aussi un peu ici :
Il y a aussi un enjeu en terme de brevets. Les IHU ne pouvant être en déficit, les brevets qu’ils déposent et vendent à des grandes entreprises participent à leur modèle économique. Au sein d’un GIP, la répartition de la manne devra être renégociée, devenant potentiellement plus favorable à une institution comme l’Inserm.
Plusieurs connaisseurs du dossier voient dans cette bataille un pur enjeu de pouvoir interne. "Yves Lévy a toujours voulu la peau des IHU, c’est un enjeu de pouvoir", a raillé un ancien ministre auprès du Canard. Le président du jury international pour les nouveaux IHU a démissionné en tenant peu ou prou le même discours. Ce ponte de la neurologie fait part de son désappointement : "Je suis forcé de démissionner. L’indépendance du jury est rejetée, la gouvernance sur la base d’une fondation est rejetée". Selon lui : "ce mode de gouvernance permettait une bonne coordination entre les acteurs impliqués dans les projets, et autorisait l'autonomie de ces projets". Autonomie qui aurait été vue "d’un mauvais œil par le directeur de l’Inserm".

PS : à propos de l'Inserm, il vient d'évaluer les morts à domicile à 1800 personnes. Rappelons que les chiffres par rapport à l'année dernière indique 25.000 morts en plus pour la période autour du pic de l'épidémie (un peu plus d'un mois) : il a compté les morts déclarés "par covid" alors que les gens envoyés à domicile avec du doliprane n'étaient le plus souvent pas testés, donc pas déclarés positifs. Ce qui nous évite peut-être d'être le pire bilan mondial par habitant...


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Message par chapati Sam 29 Aoû 2020 - 8:58

Ephad et Raoult

Dans un récent point de Raoult (ici), il explique avoir traité des gens en Ephad avec 14,4 % de mortalité pour ceux ayant pris son traitement, contre 27,8 pour les autres. Or la moyenne en France de mortalité due au coronavirus en Ephad a justement été de 27,7 %. Il extrapole ensuite en disant que si les gens en Ephad avaient bénéficié de son traitement, peut-être qu'on aurait eu 5000 morts au lieu de 10.000.

Coronavirus - Page 5 Captur39
Voici la fiche montrée à l'écran : elle est claire, pas besoin de commentaires (HTA c'est l'hypertension).[/justify]


EDIT : notons encore qu'à 12'10 du même lien fourni plus haut, Raoult ne mâche pas ses mots, je cite :

"Ceci restera dans l'histoire de la médecine, et je pèse mes mots. On parlera encore dans un siècle de l'histoire qui a fait penser que l'HCQ pouvait tuer 10 à 30 % des gens quand elle était prescrite. Personne ne pourra croire qu'il s'est passé une crise de cette nature tellement elle est folle. Qu'est-ce qui a rendu les gens tellement fous à ce moment-là, qu'ils ont été pris à croire qu'une molécule prescrite depuis 70 ans à un ou deux milliard de personnes est devenu un produit incroyablement toxique, c'est quelque chose qui témoigne d'un profond problème, aussi bien de la manipulation des esprits, de l'ignorance, de l'incompétence, qui restera et qui laissera une trace dans tout le siècle à venir".





Dernière édition par chapati le Mer 9 Sep 2020 - 9:48, édité 3 fois

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Message par chapati Lun 31 Aoû 2020 - 13:57

Martin Hirsch, directeur des AP-HP : "en Île-de-France, le nombre d'hospitalisés double tous les 25 jours"
(voir ici).

Au 15 juillet il y avait 6873 patients hospitalisés pour Covid-19 (en France).
Au 30 août il y avait 4517 patients hospitalisés pour Covid-19 (en France).
(aux mêmes dates, on est passé de 457 à 396 personnes en réanimation)

https://mapthenews.maps.arcgis.com/apps/opsdashboard/index.html#/5df19abcf8714bc590a3b143e14a548c


En "île-de-France" ?

Peut-être...

Coronavirus - Page 5 Captur41
https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees

Si on était passé de disons 1000 à 2271 hospitalisés à Paris, ça voudrait dire qu'on serait passé de 5873 à 2246 en Province : trop fort à Paris !


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Message par chapati Mar 8 Sep 2020 - 16:12

Encore une étude d'Andolfatto et Labbé reproduite par Mucchielli sur Médiapart.
https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/070920/face-au-covid-cessons-d-avoir-peur-redonnons-confiance-la-population

Après avoir en introduction rappelé que le flux des entrées et sorties en hôpital est 15 fois moindre actuellement qu'au pic de l'épidémie, on a droit à quelques infos intéressantes, mais encore hélas un point contestable que je commente au point 4.


1/ Combien de morts à domicile ?
Pour la période allant du 1er mars au 31 mai, l’Inserm a enregistré des certificats correspondant à 93 % du total des morts survenues dans cette période (le délai d’envoi de ces certificats peut aller jusqu’à 100 jours, ce qui explique que la totalité des décès survenus dans la période ne soit pas encore enregistrée). Parmi ces certificats, 32.821 mentionnent le Covid comme l’une des causes de la mort. En conséquence, au 31 mai, le nombre des morts associées au Covid était de environ : 32.821 x (1/0,93) = 35.291. A cette date, SPF déclarait 28 777 décès pour Covid en milieu hospitalier et Ehpad. Le nombre de 35.291 intègre donc les morts à domicile et sur la voie publique, que l’on oublie habituellement dans les déclarations officielles.

Commentaire. On ne serait donc pas du tout aux 1800 "morts à domicile" que l'Inserm s'est empressé de déclarer ailleurs (voir ici) mais plutôt autour de 6500, d'après l'étude.


2/ Des hospitalisations en recul
A partir de mi avril, les hospitalisés pour Covid diminuent. Fin avril les sorties l’emportent sur les hospitalisations, et cet excédent se maintient jusqu’au 31 août, ce qui est un indice du recul de l’épidémie. Fin août, les courbes se rencontrent à un niveau très bas (2500, quinze fois moins donc qu’au pic épidémique).

Coronavirus - Page 5 Graphique-2

Ces indicateurs montrent que la prévalence de la maladie a atteint un niveau extrêmement faible. Ils n’indiquent aucun signe d’une seconde vague que certains spécialistes ou commentateurs ne cessent d’annoncer depuis mai dernier. Le même recul est observé pour la mortalité.


3/ Atténuation de la maladie ?
En France, les hospitalisés ont été laissés sans traitements autres que symptomatiques jusqu’à leur mise en réanimation (ou leur guérison spontanée). Si la létalité du virus demeurait constante, la mortalité hospitalière devrait être à peu près stable. Or, depuis début avril, ce taux s’est progressivement réduit pour passer de 40 à moins de 10 % à la mi-juin. Cette atténuation est caractéristique de la plupart des épidémies virales. Bien que le Covid soit toujours présent, les nouveaux infectés ne sont que faiblement contagieux.
Mais cette évolution de la maladie n'est pas officiellement admise. Les explications sont confuses, pointant notamment une évolution des traitements à l’hôpital (recours aux corticoïdes ou aux anticoagulants bien que tout cela ne soit pas toujours reconnu officiellement). Ce pourrait être une autre des explications du recul de la mortalité à l’hôpital, mais ça n’explique pas le recul du nombre d’hospitalisations.
Une autre explication peut s’ajouter. Après avoir été hors-jeu pendant plus de deux mois, les médecins généralistes ont recommencé à recevoir leurs patients Covid. Une partie prodigue peut-être certains traitements sans le déclarer, pour éviter de se trouver en contradiction avec les prescriptions officielles et d’encourir des poursuites des conseils de l’Ordre. On peut faire aussi l’hypothèse que, dans le doute, ils adressent directement leurs patients à l’hôpital. Tout cela interroge sur le tabou qui entoure la question des traitements du Covid.

Commentaire. Certes l'épidémie recule, mais on passe bien trop vite de le maladie (hospitalisations) à la létalité (qui n'est pas tout), en occultant que les jeunes sont bien moins hospitalisés (voir point suivant).


4/ Moins d'hospitalisations parce que les testés seraient plus jeunes ?
Les statistiques hospitalières ne confirment pas les rumeurs alarmistes selon lesquelles la maladie s’attaquerait maintenant à des personnes de plus en plus jeunes. Tout au long de l’épidémie, plus de 7 décès sur 10 frappent des patients de 70 ans et plus. A l’opposé, la part des moins de 50 ans n’atteint jamais 10 %. Ajoutons que depuis deux mois, les effectifs absolus sur lesquels sont effectués ces calculs sont trop faibles pour qu’une variation d’un ou deux points soit significative.

Coronavirus - Page 5 Tableau-3


Commentaire. Ici vient mon objection : je ne nie pas que des rumeurs disent n'importe quoi (et même passent à la télé), mais ce que j'ai moi entendu (de sérieux), c'est pas que la maladie s'attaque à des gens de plus en plus jeunes, mais que le grand nombre de "jeunes" testés expliquerait le faible nombre d'hospitalisations (c'est moi bien sûr qui ai initié le titre du point 4 en gras). Et ça, nos sociologues n'en parlent pas. Ils répondent ici sur la mortalité chez les jeunes, ce qui est à pour moi un peu côté de la plaque. C'est embêtant parce les tests pratiqués sur tout le monde (et donc sur bien plus de jeunes), et non plus sur les simples cas extrêmes font qu'il y en a bien moins d'hospitalisés à nombre de positifs égal (il suffit pour s'en convaincre de voir la proportion de morts chez les moins de 60 ans et les plus de 70).
Maintenant pas jusqu'à expliquer le si faible nombre d'hospitalisés depuis des mois bien sûr, avec (on l'a dit plus haut) un flux 15 fois moindre que début mai : on n'a en effet pas non plus arrêté de tester les gens de plus de 60 ou 70 ans ! Et on est bien passé de 37.000 à 5000 hospitalisés pour coronavirus, ou encore de 7000 à 400 malades en réa...
L'étude serait donc à reprendre sur ce point, et aussi en tenant compte du fait qu'est testé actuellement près de 4 asymptomatiques pour un symptomatique : il faudrait pour le moins ne pas tenir compte du chiffre des asymptomatiques pour avoir une chance de comparer ce qui est comparable (voir le graphique en dessous). Ou encore comparer les chiffres par tranches d'âge en avril et maintenant... et en termes d'hospitalisations et non de morts, bien sûr !


5/ Des tests peu utiles ?
Récapitulatif des tests de dépistage du covid-19 (semaine du 17 au 23 août 2020)

Coronavirus - Page 5 Tableau-4

Note : ici c'est moi qui résume, l'exposé étant long et pas très bien foutu.

Le graphique est très intéressant : il y a donc clairement deux groupes bien distincts, ce qui n'est jamais dit dans le baratin actuel : un groupe d'asymptomatiques sans doute testés parce qu'ils ont été en contact avec un cluster voire avec quelqu'un d'infecté (560.000 personnes) ; et un autre présentant a priori (?) des symptômes (160.000). A la fin, le nombre de positif est égal dans les deux cas (13.000), sauf donc qu'on a testé près de 4 fois plus de gens sans symptômes qu'avec. On a donc 2,3 % d'asymptomatiques positifs contre 8,6 % de symptomatiques positifs.
L'étude souligne alors le problème de la fiabilité des tests. D'après une étude suisse, elle serait entre 56 et 83 %. Une étude américaine montre elle que 95 % des personnes ne seraient pas détectées positives le jour de l'infection, puis que cinq jours en moyenne après (soit le jour de l'apparition des symptômes), on obtiendrait encore 38 % de faux négatifs... et encore 28 % quatre jours après l'apparition des symptômes. Une autre étude explique que les tests PCR indiquent la présence du virus mais pas sa dose, et peuvent donc référer à des personnes avec des doses trop faibles pour être contagieuses, ou encore considérer comme positifs ceux qui n'ont plus que des bribes "mortes" de virus. L'étude conclut en se demandant si ça vaut le coup d'affoler les gens dans ces conditions, et aussi de tester autant avec de tests PCR aussi peu fiables, d'autant que la prévalence est très faible chez les personnes jeunes.


EDIT : et pendant ce temps, Le Monde commence à parler de "deuxième vague", avec l'Espagne et Israël pour commencer, tellement fiers de croire ainsi prendre à revers Raoult en jouant sur les mots à partir des cas positifs, alors qu'il n'y a toujours pas de malades graves ou très peu !


Dernière édition par chapati le Mar 15 Sep 2020 - 3:10, édité 4 fois

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Message par chapati Mer 9 Sep 2020 - 18:17

"La France se situe à un niveau qui est inquiétant". (Jean-François Delfraissy)

Le contraste entre une forte augmentation de la circulation du virus et des services hospitaliers loin de la saturation "fait que les décisions sont difficiles à prendre (...) toute décision qui serait prise actuellement n’aura un bénéfice potentiel que dans quinze jours".
De plus, certaines modélisations mathématiques "montrent qu’on pourrait, dans certaines régions de France et en particulier en Paca, se trouver en situation difficile dans l’offre de soins en termes de lits de réanimation dans les semaines qui viennent". Aussi, "un certain nombre de mesures seront à prendre et à décider dans les huit à dix jours maximum, compte tenu du délai ensuite du retentissement de ces mesures"
Le président du conseil scientifique a notamment évoqué un renforcement de la protection des personnes âgées ou présentant un facteur de risque afin de "créer une sorte de bulle autour de ces personnes".

https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200909.OBS33088/covid-19-le-gouvernement-va-devoir-prendre-des-decisions-difficiles-previent-le-conseil-scientifique.html

Il se fout encore de notre gueule, celui-là, ou quoi ?
(il faudrait qu'il dessoule, un jour)

Et d'oser nous refaire le coup des "modélisations mathématiques" ! (lesquelles, où ça ?)

Tous ces gens commencent à très sérieusement FAIRE PEUR...

Je rappelle qu'on a eu en juin tout un tas de manifestations pour Georges Floyd, Traoré etc ; que tout le mois de juillet on a eu des brassages absolus de population sans masques, et ce sans la moindre augmentation des malades (si ce mot a encore un sens) !

ÇA SUFFIT  !

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Message par chapati Ven 11 Sep 2020 - 12:34

Delfraissy ajoute également avoir "deux regrets" concernant la gestion de l'épidémie : "Ne pas avoir poussé plus à un confinement de quelques jours avant, qui aurait fait gagner un peu de temps" ; et un autre concernant les personnes âgées et les Ehpad : il faut savoir concilier l'aspect sanitaire et le respect de nos anciens". Il finit par se féliciter d'avoir fait preuve depuis le début "d'une certaine forme de transparence".

https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-delfraissy-regrette-de-ne-pas-avoir-pousse-plus-a-un-confinement-de-quelques-jours-avant-20200911


Si ce type était un tant soit peu honnête, après six mois de réflexion, il aurait pu surtout arriver à en déduire que c'est du confinement local qu'il aurait fallu faire, là où l'épidémie allait être sur le point de déborder les capacités hospitalières (dans quelques départements donc), et pas confiner la Lozère ou la Gironde, là où personne ou presque n'était touché (enfin en l'absence de tests, puisqu'ils ne voulaient pas faire ce qu'il fallait pour tester). Ça nous aurait évité 700.000 chômeurs et une crise économique. Et je reviens pas sur le reste et les dizaines de milliers de morts...

Quelle honte !

Quand aux Ephad, je n'ai que des insultes en guise de réponse.

Du goudron et des plumes !

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Message par chapati Ven 11 Sep 2020 - 19:21

Le Monde, encore...

Reprenons un graphique posté ici, point 5 :

Coronavirus - Page 5 Tableau-4

Selon Andolfatto et Labbé, il indique clairement qu'on dépiste près de quatre fois plus d'asymptomatiques que de symptomatiques. Or un article du Monde (ici), intitulé "Coronavirus : pourquoi la hausse des cas détectés chez les jeunes doit être analysée avec prudence", mis à jour le 31 août et sous-titré : "Plusieurs facteurs peuvent peser sur l’analyse des résultats des tests, notamment dans le cadre d’une comparaison entre classes d’âge", n'en dit pas un mot, comme il ne dit pas un mot sur le fait que ces personnes sont sans doute très majoritairement testés à partir de clusters ou d'individus infectés ! Il nous fait un grand baratin pour nous dire que des tranches d'âges bien plus jeunes seraient désormais concernées alors qu'elles le sont très vraisemblablement parce qu'on teste bien plus au sein de ces tranches d'âge là !

Bref, il n'y a pas 36 solutions : ou bien Andolfatto et Labbé mentent, ou bien Le Monde ment, pour cacher sciemment des informations de cette importance (ou ne fait pas son boulot) !

Rappelons qu'au 7 août, l'Obs écrivait ici : "c’est l’une des grandes questions de la pandémie : à quel point les nombreux cas asymptomatiques sont-ils des vecteurs du virus ?" Tout ce que j'ai trouvé de plus récent sur Google, c'est un article de LCI daté du 7 septembre, et qui ne nous avance pas plus quant à savoir si les asymptomatiques sont ou non contagieux (ici).

En tous cas, Le Monde continue de participer allègrement à la désinformation générale !


PS : J'ai retrouvé les données de Santé Publique (pour la semaine du 3 septembre), elles confirment les chiffres d'Andolfatto et Labbé, je cite : "Parmi l'ensemble des personnes testées en S35 (quel que soit le résultat du test), 79% se déclaraient sans symptôme".
Ça s'appelle : "Covid 19, point épidémiologique du 3 septembre", et il faut le télécharger ici (voir page 6).
(ils ont donc du s'appuyer sur le point précédent, du 27 août)


Dernière édition par chapati le Mar 15 Sep 2020 - 3:12, édité 1 fois

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Message par chapati Sam 12 Sep 2020 - 16:02

"Tout confirme que le virus n’a pas baissé en intensité" (Jean Castex, aujourd'hui)


Coronavirus - Page 5 Captur54
Coronavirus - Page 5 Captur55


Pétition (extraits)

Nous, scientifiques et universitaires de toutes disciplines, et professionnels de santé, disons que nous ne voulons plus être gouvernés par et dans la peur. La société française est actuellement en tension, beaucoup de citoyens s’affolent ou au contraire se moquent des consignes, et nombre de décideurs paniquent. Il est urgent de changer de cap.
Nous ne sommes pas en guerre mais confrontés à une épidémie qui a causé 30 décès le 9 septembre, contre 1438 le 14 avril. La situation n’est donc plus du tout la même qu’il y a 5 mois.
C’est pourquoi nous appelons les autorités politiques et sanitaires françaises à cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes. Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice, ni l’éducation citoyenne avec l’infantilisation.
Nous appelons également l’ensemble des journalistes à ne plus relayer sans distance une communication qui est devenue contre-productive : la majorité de nos concitoyens ne fait plus confiance aux discours officiels, les complotismes en tous genres foisonnent sur les réseaux sociaux et les extrémismes en profitent.
Le confinement général a eu des conséquences individuelles, économiques et sociales parfois terribles qui sont loin de s'être encore toutes manifestées et d’avoir été toutes évaluées. Laisser planer la menace de son renouvellement n’est pas responsable.
Nous appelons également le gouvernement à ne pas instrumentaliser la science. La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le débat contradictoire, la connaissance précise des données et l'absence de conflits d'intérêts. Le Conseil Scientifique du Covid-19 ne respectant pas l’ensemble de ces critères, il devrait être refondé ou supprimé.
Nous rappelons par ailleurs que les premiers à soigner les malades sont les médecins généralistes. Les écarter de la lutte contre le Covid en suspendant leur liberté de prescrire les médicaments autorisés de leur choix a constitué une erreur qui ne doit pas se reproduire. L'ensemble des soignants doit au contraire être mobilisé, équipé et solidarisé afin d’améliorer nos capacités de réaction et non les restreindre.

https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-nous-ne-voulons-plus-etre-gouvernes-par-la-peur-la-tribune-de-chercheurs-et-de-medecins-10-09-2020-8382387.php


Dernière édition par chapati le Jeu 24 Sep 2020 - 17:41, édité 2 fois

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Message par chapati Mar 15 Sep 2020 - 17:37

Raoult au sénat (15/09/2020)


Rien à signaler, toujours impeccable.


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Message par chapati Sam 19 Sep 2020 - 23:25

Un article absolument passionnant dans l'Obs (ici)

En gros, il est dit que l'idée de pandémie (pouvant éventuellement se répéter) avait de quoi mettre à mal les certitudes acquises par le récit du "progrès". Et que face à cette ère nouvelle peuplée d'incertitude, on aurait mis la science en seule position de pouvoir répondre... ce qui aurait par exemple entraîné la folie qui a eu cours autour du professeur Raoult : la science devait "gagner" pour préserver le récit du progrès.


Analyse magnifique à lire ci-dessous, quasi in extenso (aucun vrai résumé possible, tout est à garder).


Dernière édition par chapati le Dim 20 Sep 2020 - 9:56, édité 4 fois

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Message par chapati Dim 20 Sep 2020 - 9:38

Ce que masque l’affaire Raoult ? L’infantilisation des patients (Philippe Pignarre, L'Obs)

"On ne convaincra pas le public en le traitant comme irresponsable par nature" (les "Cahiers du Seuil").


Ce qui a motivé ce texte pourra sembler bien étrange : c’est mon étonnement face à la manière dont le professeur Raoult a été dénigré. Ce rabaissement m’a paru avoir pour objectif d’autoriser à plaquer une explication psychologique ou sociologisante sur un débat et par là même d’éviter toute interrogation sur la pratique scientifique. D’un côté, un gourou, irrationnel, de l’autre, la science, la raison, la rationalité. Il y avait là, à mes yeux, quelque chose qui ne tournait pas rond.

Une profonde incertitude
Nous venons de vivre un moment où tout a régressé de manière accélérée – les libertés, les droits, l’économie, les capacités de soigner, etc. Et nous n’en sommes certainement pas sortis car la pandémie n’est pas un événement dont on peut dire qu’il passera, que tout redeviendra comme avant. On sait tous que le virus peut revenir, le vaccin ne jamais être trouvé, que d’autres virus peuvent lui succéder.
Le rapport que l’on pouvait vaille que vaille maintenir avec l’idée de progrès a été troublé et remplacé par un sentiment de profonde incertitude probablement destiné à durer. Ce que nous sommes en train de vivre n’est pas conjoncturel mais a tout à voir avec notre mode même d’insertion dans le monde. On pourrait donc bien être en train de vivre un moment de bascule : l’émergence du virus pourrait être l’événement qui ne nous permettra plus de maintenir un fossé entre ce que nous savons et ce que nous sentons. Est-ce la fin de "cette remarquable indifférence de nos contemporains à la mutation écologique" ? Ne vivons-nous pas l’événement capable "de faire à nouveau trembler d’inquiétude les Modernes sur ce qu’ils sont, aussi bien que sur l’époque dans laquelle ils vivent et le sol sur lequel ils se trouvent" ?
Peut-être est-il encore trop tôt pour faire un lien entre la fin de la certitude en un progrès que rien ne devrait arrêter, un sens de l’histoire, et les deux grands mouvements qui agitent partout dans le monde, la lutte contre le réchauffement climatique et la lutte contre la domination raciste. Mais, dans les deux cas, on sent que plus personne ne veut se reposer sur un progrès allant de soi, qui autoriserait d’attendre en toute confiance que les choses aillent mieux : longtemps il a été plus aisé de penser que l’on avançait vers plus d’égalité et de "protection de la nature" si l’on suivait le vent du progrès.

La science pour sauver le progrès ?
Face à cette dangereuse émergence de l’incertitude, il est vite apparu qu’il ne restait qu’une chose pour sauver l’idée du progrès : la science ! Au moment même où tout semblait s’écrouler autour de nous, la science a été mise sur un piédestal. Elle devait triompher de toutes nos hésitations et nous remettre sur le droit chemin.
Quand il a créé le conseil scientifique Covid-19, le gouvernement était convaincu que la science permettrait de fermer la bouche à tous ceux qui pourraient manifester des désaccords avec sa politique. Et l’épisode des masques a pu le conforter dans cette opinion. La plupart des grands patrons de médecine ne se sont-ils pas précipités sur les plateaux de télé pour confirmer "qu’ils ne servaient à rien" ? On a eu là sans doute un bel exemple de la lâcheté des scientifiques quand on les met en situation d’experts (en rupture avec leur identité de chercheurs), toujours attentifs à ne pas mordre la main qui les nourrit ou à s’accorder avec le pouvoir sur la nécessité de défendre l’ordre public contre une opinion irrationnelle et dangereuse.
Mais la bonne ambiance n’a pas duré. On avait présenté la "science en train de se faire" sous les atours de la "science déjà faite". On allait vite voir que ce n’était pas si simple. On n’a pas pu réprimer un sourire en écoutant le Premier ministre devant le Sénat, le 4 mai : "Tel savant nous dit, affirmatif et catégorique, qu’il ne peut y avoir de seconde vague […], tel autre, aussi savant, aussi respecté, nous dit l’inverse". Les sciences ne faisaient rien taire du tout : elles étaient elles-mêmes le lieu du plus grand tumulte. Or cette confusion entre "science en train de se faire" (la recherche) et "science déjà faite" a une conséquence lourde : elle nourrit le complotisme. Car beaucoup penseront : c’est donc que l’on ne nous dit pas la vérité, que l’on nous cache quelque chose.
Ce complotisme trouvera encore plus de raisons de prospérer quand même une revue comme The Lancet s’avère incapable de tenir ses promesses et se couvre de ridicule. Les exemples de corruption de chercheurs, la multiplication des conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique feront le reste. Et, paradoxe, cela poussera certains à en rajouter sur la rationalité, sur le mode : "Si nous leur racontons [au public] la science telle qu’elle se fait, ils perdront confiance, et s’ils perdent confiance, rien ne les défendra contre l’irrationalisme. Il faut savoir mentir, ou enjoliver, lorsque l’on a affaire à des enfants, et jamais, au grand jamais, les adultes ne doivent se disputer devant eux !"

Mais c’est la guerre qui a opposé le professeur Raoult, l’Institut de Marseille et les autres experts qui mérite d’être étudiée plus en détail. Ce ne fut pas à nos yeux un moment regrettable qui aurait dû rester confiné au cercle des experts, mais une fabuleuse occasion de mise à plat publique de tous les enjeux qui concernent les médicaments et les pratiques dites scientifiques mobilisées en ce type de circonstance.

La quête de la preuve scientifique
Si une première confusion était faite entre "science en train de se faire" et "science déjà faite", une autre allait suivre : celle qui sépare le "laboratoire scientifique" du "laboratoire technique". L’identification et le séquençage d’un virus n’a, par exemple, rien à voir avec le travail de mise au point d’un médicament, même si les technologies, les instruments et les spécialités des chercheurs peuvent être communs. Pourtant les études cliniques (et les désormais fameuses études randomisées contre placebo) ont été présentées comme sur le point de produire "la preuve scientifique" qui, dans les plus brefs délais, allait mettre tout le monde d’accord, c’est-à-dire en fait comme un "dispositif presse-bouton qui renvoie au fantasme d’un instrument d’interrogation tout-puissant, que nul n’aurait mis au point et ajusté, et qui créerait de la connaissance dans le mépris le plus total des problèmes posés par ce qui est à connaître".
Or il s’agit d’une pratique qu’il serait plus juste de qualifier d’artisanale et non pas de scientifique. Rien ne va de soi, il faut du tact pour décider des ingrédients : durée de l’étude, moment où on administre le candidat-médicament (en fonction de quels tests biologiques ? de quels symptômes ? à quel degré de gravité ? ), dosage, nombre de patients à inclure, critères de leur sélection, lieux où on va les recruter, critères de jugement (nombre de décès ? durée de la maladie ? sévérité des symptômes ? séquelles ? organes touchés ? ), choix des outils statistiques, etc. Enfin, de quel budget dispose-t-on ?
La controverse a vérifié cette remarque de Bruno Latour : "Notre ignorance à propos des techniques est insondable".
Plus on étudie les essais cliniques et plus on comprend que quels que soient les guidelines des agences du médicament, le moindre détail modifiable par les initiateurs peut décider de leur réussite ou de leur échec. Aucune étude clinique ne ressemble à une autre. Chacune est un montage spécifique. Elles s’opposent souvent les unes aux autres et elles peuvent être contredites par de vastes études de cohortes menées sur des années.
Or ce n’est pas comme cela qu’on les a présentées au public : on les a "épistémologisées" pour en faire des abstractions, des machines, capables de s’appliquer partout, en oubliant les tours et détours de leur construction. On a vu le président de la République annoncer d’un air docte la date à laquelle les résultats "incontestables" de l’essai clinique européen initié par l’Inserm comparant plusieurs médicaments seraient dévoilés (Discovery) – étude qui d'ailleurs ne sera probablement jamais menée à son terme... Il importe pourtant de savoir faire la différence entre une preuve expérimentale et ce qui n’aurait été, dans ce cas, qu’une "monstration statistique".

Essais cliniques et conflits d’intérêt
Si les essais ont été inventés pour contrôler une industrie pharmaceutique prête à mettre n’importe quoi sur le marché, on ne peut pas ignorer qu’ils ont évolué. Les essais cliniques revêtent aujourd’hui trois traits essentiels qui compliquent la question de leur fiabilité :
1. Ils sont, dans l’immense majorité des cas, sous le contrôle de l’industrie pharmaceutique, qui les finance et décide de leur protocole.
2. C’est le lieu où se tissent les liens les plus serrés entre la profession médicale et l’industrie pharmaceutique.
3. Ils sont toujours présentés comme "scientifiques". Ils sont donc un bon exemple de l’économie de la connaissance qui est en train de subvertir toute la recherche.
Les essais cliniques requièrent une série d’opérations de recrutement successives : le commanditaire doit recruter des statisticiens et des experts en protocoles qui décideront du meilleur schéma à suivre en fonction de ce que les essais précédents (sur animaux, par exemple) ont montré – résultats qui ne sont souvent connus que d’eux –, puis des experts médicaux, qui recruteront eux-mêmes des médecins hospitaliers, qui recruteront à leur tour des patients. Mais chacun a ses propres intérêts ! Le commanditaire veut une "autorisation de mise sur le marché", les experts médicaux veulent être rémunérés et pouvoir publier dans une bonne revue qui améliorera leur réputation. Et le seul intérêt des patients, c’est de guérir !
C’est là que l’ensemble des propositions faites par le professeur Raoult a pu trouver toute sa force : un dépistage massif + une offre de traitement précoce + jamais de placebo. Ce refus du placebo a scandalisé la plus grande partie de ses confrères. Là où la proposition de Didier Raoult aurait dû les faire hésiter, réfléchir, ils se sont contentés de rappeler les impératifs de la science et de la rationalité. Ils se sont même plaints d’être désormais confrontés au refus de nombreux patients réclamant d’être soignés selon le protocole marseillais de participer à toute étude contre placebo. L’obtention de leur "consentement éclairé" était désormais vue par certains comme un emmerdement. Voilà que les patients étaient maintenant comme l’idiot de Bartleby répétant "I would prefer not to". Insupportable !

Faire une place aux patients
La proposition de Raoult (pas de placebo) méritait pourtant d’être entendue, discutée et intégrée aux obligations qui sont celles des chercheurs. Là où on a pris l’habitude de renvoyer à un consentement éclairé bureaucratisé et à un comité d’éthique extérieur, une nouvelle place aurait pu à cette occasion être faite aux patients sans les renvoyer à une irrationalité allant de soi et toujours plus menaçante. Or la plupart des chercheurs, qu’ils aient ou non le moindre contact avec des patients, n’ont pas hésité, n’ont pas tremblé, il n’y avait pour eux rien à discuter. Le choix de ne pas utiliser le placebo a été vécu non pas comme une obligation intéressante, même si elle ralentissait les choses, mais comme une sorte de capitulation. La mise en scène était dressée : irrationnel contre rationnel, charlatanerie contre science.
La proposition faite aux patients que l’on veut inclure dans une étude contre placebo a néanmoins quelque chose de terrible : "Vous n’aurez une chance de recevoir le candidat-médicament que si vous acceptez d’avoir une chance sur deux de ne pas l’avoir". Comment ne pas parler de chantage ? N’est-ce pas là un mode de vérification des médicaments qui définit les patients comme des proies ou des enfants, irresponsables mais dont on attend qu’ils soient dociles – et les chercheurs comme des prédateurs ?
On a fait des études contre placebo le Graal de la recherche sur les médicaments. Mais ne pourrait-on penser à d’autres questions ? Une étude sans placebo n’aurait-elle pas permis de savoir si le traitement proposé par le professeur Raoult marchait sur certains profils de patients à l’exclusion d’autres ?
L’appel à la science avait-il un autre objectif que de repousser une trop grande implication des patients dans la définition des essais cliniques ? Ne craignait-on pas qu’ils sortent de leur rôle passif ? Ne s’agissait-il pas de faire taire la clameur de la rue ?

Et le vaccin ?
La question du vaccin va reposer toutes ces questions à une échelle infiniment plus grande. Elle est l’objet de prétentions qui pourraient être qualifiées de délirantes ; on va, signe des progrès extraordinaires de la science, le mettre au point en un temps record : deux ans ? Non ! Dix-huit mois ? Non ! Six mois… Le président Trump insistant pour que l’on aille encore plus vite. Et les autorités scientifiques demandent aux pouvoirs publics de commencer dès maintenant une campagne pour rassurer le public, méfiant.
Le mot "vaccin" devrait pourtant suffire à rassurer tout le monde : un vaccin est par définition forcément bon. Mais si nous avons besoin de vaccins, c’est de vaccins de qualité, mis au point avec toute la prudence nécessaire et donc sans sauter d’étapes. Or la seule façon d’aller plus vite est de superposer les phases habituellement successives de l’étude garantissant son efficacité et sa sécurité. Comment éviter que la pression à l’urgence ait pour prix la sécurité des vaccinés ou l’efficacité du vaccin ?
Certains experts, comme Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des maladies infectieuses aux États-Unis, a même commencé à prendre ses distances avec ce type d’ambition dans plusieurs interviews récentes. On ne convaincra pas ceux qui se méfient des vaccins si l’on n’est pas capables, là encore, d’associer, sous toutes les formes possibles, les patients à leur mise au point, en rendant publics tous les détails de leur conception, sans rien dissimuler. On ne convaincra pas le public en le traitant comme irresponsable par nature.
On est très loin du compte. Un étrange silence règne, par exemple, sur le dernier vaccin mis au point par Sanofi contre la dengue, justement en sautant des étapes. Un silence radio, même. Et pourtant, l’affaire n’est pas si vieille et les leçons sont intéressantes à tirer. En février 2016, Sanofi lançait aux Philippines le Dengvaxia et vaccinait 837.000 écoliers. Un lancement en fanfare ! Fin 2017, la campagne était interrompue : on avait de bonnes raisons de penser que le vaccin, au lieu de protéger, aggravait les infections chez des sujets n’ayant auparavant jamais été touchés par la dengue. Comme l’explique La Croix dans un excellent article : "Mais depuis novembre 2017, Sanofi fait profil bas. Le laboratoire a alors annoncé que son vaccin était en fait protecteur uniquement chez les personnes ayant déjà été infectées par la dengue par le passé. […] En principe, en effet, un vaccin vise à protéger des gens n’ayant jamais été infectés, mais dans le cas de la dengue, rien ne marche comme prévu. Au contraire, les personnes vaccinées semblent développer des formes plus graves que les non vaccinées".
On pourrait parler d’une affaire qu’il vaut mieux oublier pour ne pas donner d’arguments aux anti-vaccins. Là encore, il ne s’agirait que de protéger le public contre lui-même. Que ne ferait-on pas pour repousser l’hydre de l’irrationnel ?

On voit où les réflexes pour sauver le progrès dans une période d’incertitude nous mènent : à la mise sous silence d’informations cruciales, à l’infantilisation des patients. Le succès populaire du professeur Raoult sonne pourtant comme un avertissement : on ne fera plus avaler n’importe quoi à un public qui a chaque jour de nouvelles raisons de se méfier.

https://www.nouvelobs.com/idees/20200919.OBS33542/ce-que-masque-l-affaire-raoult-l-infantilisation-des-patients.html



EDIT : Bravo encore à Philippe Pignarre, bien plus précis que moi, qui a eu en particulier le mérite de synthétiser l'ensemble des choses en un récit qui personnellement, me semble tout à fait convenir, et qui explique les quelques zones d'ombres qui m'échappaient.

D'abord la science. J'avais dit un peu la même chose, mais en parlant de ce que j'ai appelé le récit (qui certes incluait le progrès) qu'il ne fallait pas écorner. Ici avec "la science", c'est bien plus clair et mieux dit et vu, puisque c'est la science qui soutient le progrès.
On le voit, c'est grâce à des enchaînements logiques exempts de toute contestation que Pignarre a été très fort : aucune zone d'ombre n'est laissée en plan, il n'y a pas de "saut" dont on pourrait douter de la pertinence, qui laisseraient sur sa faim. Tout est exprimé avec mesure et clarté, et les chose s'enchaînent l'une derrière l'autre en un récit impeccable !
La science donc, mieux que le progrès, pour répondre au récit à sauvegarder. Voilà donc une vraie bonne clef pour comprendre le pourquoi de l'acharnement contre Raoult, qui tient bien plus debout que les récits à moitié complotistes (même si pas toujours totalement faux), imaginant par exemple qu'un peu tout le monde mangerait chez Gilead. Raoult remettait en cause la relation médecine-science-fric, et c'est ça qui a gêné. Il fallait donc répondre sur le volet de la science plus que sur celui des conflits d'intérêt par exemple, sur lesquels de toute façon personne n'était ou n'aurait été réellement dupe.

Sur l’ambiguïté entre "science en train de se faire" "et "science déjà faite", j'en ai mis 50 kg, en particulier avec le côté non-scientifique de ne pas prendre en compte le facteur "urgence". Je n'y reviens pas.

Sur les études randomisées, je ne crois pas avoir relaté ici un échange pourtant passionnant que j'ai eu dans le forum de commentaires de Médiapart. Un type disait que les études randomisées étaient impossibles et donc inacceptables pour parler d'une maladie qu'on ne connaissait pas. Je lui ai couru derrière pour qu'il m'explique en quoi, et sa réponse fut limpide : quand on ne connaît pas une maladie, on ne sait en rien sur quoi et à partir de quoi valider l'étude (ceci est repris dans le texte de Pignarre). On ne sait pas par exemple l'influence de l'âge, ni celle de l'obésité ou encore celle des diabétiques. Donc il est déjà impossible de faire des groupes-témoins représentatifs (quelques diabétiques dans un groupe suffiraient à tout fausser) ! De plus, on ne sait pas non plus quels à organes précis s'attaque le virus : il a par exemple tout le temps été question des poumons au cours de la crise, sans qu'on cherche ailleurs, alors que de nombreux autres organes étaient touchés.




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Message par chapati Mar 22 Sep 2020 - 10:11

Tests...

Pour chercher le virus, la technique PCR consiste à "zoomer" au travers de cycles successifs : plus on les accumule, plus on est capable de détecter d’infimes traces de virus [pour faire comprendre, ça semble être en gros le contraire d'une dilution, ndlr].
Or plus la charge virale est élevée, plus un patient serait contagieux. Il est donc pertinent de tenir compte du nombre de cycles d’amplification (CT) nécessaires à la détection du virus.

Alors que la plupart des tests pratiqués aux Etats-Unis font 37 ou 40 cycles, des spécialistes interrogés par le New-York Time estiment (après une enquête sur le dépistage) que les tests seraient trop sensibles, que la limite devrait être fixée à 35 ou 30 cycles pour considérer un test comme "positif" (un patient comme contagieux) : que près de la moitié auraient été négatifs en limitant la recherche à 35 cycles, et jusqu'à 70 % en la limitant à 30 cycles.

Selon Yazdan Yazdanpanah, il est presque acquis qu'on est contagieux au-dessous d’une valeur CT de 24, et que le risque diminue progressivement au-delà. On pourrait donc considérer qu'avec une valeur CT supérieure à 30, on est très peu, voire pas contagieux [notons que Raoult évalue de son côté autour de 35 cycles le seuil de non-contagion, ndlr]

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/09/09/covid-19-l-hypersensibilite-des-tests-pcr-entre-intox-et-vrai-debat_6051528_4355770.html


Résumons : selon des spécialistes américains, à 24 cycles on serait presque certainement contagieux ; à 30 cycles 70 % ne le seraient plus. Or les tests en France se feraient sur une base de 40 à 45 cycles !

Bref le n'importe quoi se poursuit, et on a toutes les raisons d'être inquiet au cas où le virus réapparaîtrait sérieusement d'ici quelque temps...

Enfin un mot, puisque mon texte est issu du Monde, pour dire que leurs décodeurs martèlent leur opinion en lieu et place d'informer : ils raillent les réseaux sociaux qui reprendraient que 90 % des testés positifs seraient non-contagieux (selon une stat du Massachusset), mais en omettant soigneusement de pointer que si c'est pas 90 %, ça semble pas si loin, vu les tests pratiqués en France.


EDIT : notons encore que tout le monde se précipite pour se faire tester, sauf qu'en dehors des symptomatiques (qui doivent évidemment le faire), ça devient compliqué si 60 à 80 % des positifs ne sont pas contagieux. Bref, les gens se tapent trois heures de queue pour se faire tester essentiellement parce que la communication des autorités est hyper anxiogène, alors qu'on sait par exemple que les moins de 60 ans sont peu concernés par la maladie. Le font-ils pour protéger des proches, plus concernés en raison de l'âge etc ? Admettons. Mais si c'est pour attendre une semaine le résultat des tests, le jour où ils les ont, la semaine est passée et ils ne sont plus contagieux. Bref s'ils sont positifs ils ne sont plus contagieux, et sinon ils peuvent l'être deux jours plus tard. Reste à espérer que tout le monde ai bien compris dans quel sens ça marche... Sinon les heureux gagnants recevront une boite de Doliprane remboursée par la sécu.

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Message par chapati Dim 27 Sep 2020 - 2:31

Et 15 jours plus tard...

Il y a près de trois semaines en fait, Delfraissy faisait son grand numéro de pythie des temps modernes, en nous annonçant (ici) l'apocalypse de la seconde vague, et en nous parlant des délais entre cas positifs et réanimations, mortalité à venir ect. Trois semaines après, si la mortalité a augmenté de 13 % ces trois derniers jours, les réanimations sur trois jours sont stables et les hospitalisations sont à -6 % (voir ici).
Fin de la seconde vague(lette) ?

Et il y a quelques jours, c'était au tour du premier ministre de venir avec son petit graphique modélisé par on ne sait qui, et qui voyait une courbe très douce brusquement s'infléchir à l'avenir de façon exponentielle sans qu'on sache pourquoi (les journalistes s'étant bien gardés de lui poser la moindre question). Castex, si je me souviens bien, a employé le terme "d'imparable" en montrant son petit crobard. Gageons que dans quinze jours, ça pourrait bien être "paré" de la même façon que les oracles de Delfraissy...

Coronavirus - Page 5 Captur56
Des modélisations donc, comme celles qui auparavant se sont toutes trompées : voilà donc ce sur quoi
nos politiciens-banquiers se basent pour mener la politique sanitaire. Incompétents et irresponsables.




Dernière édition par chapati le Mar 29 Sep 2020 - 10:48, édité 1 fois

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Message par chapati Dim 27 Sep 2020 - 10:24

Le baratin continue gentiment

Les chiffres sont en baisse, mais l'Obs trouve le moyen de titrer (ici) sur "le taux de positivité" qui lui, augmenterait. On va essayer pédagogique alors, pour nos amis fâchés avec les chiffres. J'ai dit plus haut que la ruée sur les tests correspondait à l'angoisse générée par les autorités. Une espèce de folie qui fait que les gens sont prêts à attendre trois ou quatre heures pour savoir s'ils sont ou non positifs, alors qu'être positif, au jour d'aujourd'hui, ne vaut même pas garantie d'être immunisés. Une fois les asymptomatiques angoissés testés, que restera-t-il ? Les symptomatiques. Et évidemment que ceux-là seront plus nombreux à être positifs (toi comprends, ami journaliste ?). Aussi leur "taux de positivité", il sera forcément un jour deux ou trois fois plus important qu'aujourd'hui voire plus.
Ces effets d'annonces sont strictement n'importe quoi : les types ne comprennent rien à ce qu'ils écrivent !


L'Ordre des médecins y va aussi de son petit couplet anxiogène, en racontant (ici) qu'une deuxième vague "arrive plus vite que nous la redoutions" et que si rien ne change, la France "devra affronter une épidémie généralisée dans 3 ou 4 semaines" (il va de soi que s'il se goure, il ne l'admettra jamais). Selon lui, ajoute-t-il, il aurait fallu pendant l'accalmie, "mettre en oeuvre un processus de retour d'expérience" en organisant "des réunions au ministère de la Santé avec tous les acteurs de la crise". D'accord avec ça, sauf que là encore et sans l'admettre, il disait strictement le contraire il y a quelques mois en validant le diagnostic totalitaire de Macron quant aux soins autorisés ou pas, jusqu'à menacer quiconque y dérogerait !
Foutue bande de rigolos.


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Message par chapati Ven 2 Oct 2020 - 11:58

Point sur la situation


Au jour d'aujourd'hui : il semblerait qu'un certain nombre de gens angoissés par le discours ambiant aient voulu être rassurés en se faisant tester après les vacances et avant de reprendre le travail, sans comprendre que ça ne servait pas à grand chose (voir "Test..." ici). Très peu de gens portaient des masques en juin et juillet, et il y a eu des manifs, la fête de la musique, les vacances, les transports en commun etc, tout ça pour un bilan semble-t-il modéré voire insignifiant par rapport à la période de crise. Sans doute pour "se rattraper" de leur amateurisme et de leurs mensonges, les autorités semblent en faire des tonnes en surjouant leur sens des responsabilités. Pourtant, ils continuent de patauger et de raconter n'importe quoi, en répétant le baratin des têtes enflées qui leur servent de conseillers. Au point que Castex en est encore à faire confiance à on ne sait quelle modélisation pour jouer les oracles de la République.

Les tests : on a vu qu'en dehors des personnes symptomatiques pour lesquelles ils étaient indispensables, les tests ne servent en gros à rien pour les autres, puisqu'outre leur marge d'erreur, ils peuvent révéler positif quelqu'un qui n'est plus contagieux depuis lurette. Si, ils servent quand même en cas de cluster, à condition d'être effectué très tôt et d'avoir les résultats rapides.
Mais on lit aujourd'hui qu'on serait sur le point d'être en manque de réactif (produit qui permet de lire les tests). On ose espérer que des mesures soient prises (quitte à empêcher n'importe qui de se faire tester) afin que lesdits réactifs ne manquent pas si l'épidémie venait à reprendre. Si les conseillers dessaoulent un jour, ça devrait faire partie des choses à organiser.

Les masques : après avoir pendant des mois expliqué qu'il y a très peu de risque de contagion en plein air, les voilà rendus obligatoires. Difficile de prendre position : si les gens sont suffisamment inconscients pour par exemple ne pas respecter les gestes barrières, peut-être n'y a-t-il pas d'autre choix. N'empêche que si on n'avait pas été rendus aussi méfiants par la façon d'agir des autorités, il leur aurait suffi d'obliger à porter le masque en intérieur (magasins, transports etc), et de redoubler de pédagogie pour que les gens à risques fassent particulièrement attention. La situation actuelle n'est que le fruit des incohérences et des mensonges du passé.

Le futur : il se pourrait qu'aucune leçon n'ait été tirée à six mois de recul. Que se passera-t-il si le virus déclenche une nouvelle offensive cet hiver ? On n'a toujours pas la moindre information sur le sujet, en dehors du baratin qui prétend qu'on aurait avancé dans la prise en charge des malades. Le gouvernement dit vouloir associer les régions aux décisions, est-ce une prise de conscience ou de la communication ? On sait pas. Bref en cas de retour de la maladie, Bambi optera-t-il pour une politique humble et respectueuse des incertitudes ou rejouera-t-il le même film, celui où il semble se rêver en Tom Cruise, seul responsable "de la santé du monde libre", et prêt à nouveau à faire strictement n'importe quoi pour s'imaginer agir, décider etc ? Tout ce qu'on sait désormais, c'est que c'est pas la presse qui nous aidera en nous informant et donc en nous protégeant de quoi que ce soit.

Des voix "contre" s'organisent (Toussaint, Peronne, Toubiana, Mucchielli etc) : mais il n'est pas sûr qu'elles le fassent avec la rigueur qui sied. Ces voix prennent un peu vite position à mon goût, et peuvent donc être critiquées sur nombre de points qui feraient mieux d'être laissés en suspens... comme celui de nier les effets sanitaires du confinement par exemple, qui certes aurait pu et du être pris par régions (ou départements) et non à l'échelle nationale. De là à dire qu'il aurait fait plus de victimes que pas de confinement du tout, je suis très circonspect. Bref ces voix sont aussi trop assurées, pas assez dans le principe d'incertitude qui devrait prévaloir, pour avoir une chance de "scientifiquemment" convaincre (en tous cas me convaincre).


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Message par chapati Lun 5 Oct 2020 - 15:40

Covid-19 : rassurez-vous, qu'ils disaient (Libé)

Ils ont le verbe flamboyant, l’assurance des sachants. Ils jouent les contradicteurs indignés sur les chaînes d’info en continu et font le buzz sur les réseaux sociaux. Ils s’appellent Didier Raoult, Christian Perronne, Jean-François Toussaint, Laurent Toubiana. Leur point commun ? Une lecture de la situation sanitaire à rebours de celle de leurs pairs : l’épidémie est en bout de course, le virus moins dangereux et les entraves à la vie sociale des citadins inutilement liberticides. Cette thèse, ils la défendent mordicus, quitte à ignorer les travaux de recherche internationaux qui les contredisent, à minimiser la menace pour les populations, l’incertitude qui entoure le comportement du virus incitant la plupart de leurs homologues à la retenue.

"Ça ne me choque pas que l’on cherche à rassurer la population", souligne Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou . "En revanche, je suis surpris devant des propos péremptoires, pétris de certitudes. Quand on est un scientifique, il faut faire preuve d’une extrême prudence".

Accusés par le Pr Raoult le 24 septembre de "porter une responsabilité dans les mesures déraisonnables prises contre Marseille par le ministre de la Santé" en raison de messages trop alarmistes, 19 chefs de service de l’AP-HM ont martelé que leur rôle "n’est pas d’être alarmiste, mais de soigner des patients face à cette deuxième vague".

C’est que les discours déconnectés, l’hôpital n’en peut plus. Ebranlés par la première vague, les hospitaliers de terrain souscrivent pleinement aux restrictions sociales décidées par le gouvernement. Et ce même si l’on est encore très loin de la catastrophe sanitaire du printemps. "Actuellement, plus de 30 % des places en réanimation en Ile-de-France sont occupées par des malades Covid. C’est moins qu’en mars, mais c’est déjà très haut pour nos hôpitaux qui ont tous les autres patients à soigner. On compte 300 à 400 morts du Covid par semaine en France, ce n’est pas un détail (...) quand on dédie 20 % des ressources hospitalières aux Covid, on est à saturation".

L'exaspération monte contre les marchands d’espoir à peu de frais. Si ces gens arrivent à fédérer une partie de la population, excédée par les restrictions, il pourrait y avoir une vraie levée de boucliers contre les mesures barrières et on serait dans une situation ingérable. Dans la cacophonie, les appels à la responsabilité risquent de moins porter.

Vice-présidente du Comité consultatif national d’éthique, Karine Lefeuvre explique : "Le politique est dans son rôle quand il impose des restrictions pour limiter le risque sanitaire". Elle juge nécessaire de "veiller à ce que la contrainte soit proportionnée, limitée dans le temps et accompagnée d’une information la plus claire possible pour ne pas créer de clivage profond entre la population et le monde de la santé".

https://www.liberation.fr/france/2020/10/04/covid-19-rassurez-vous-qu-ils-disaient_1801403

Mon mail envoyé à Mucchielli :

Comme prévu, ils ont inversé les charges et c'est désormais vous qui vous êtes accusés d'employer un "ton péremptoire", de tout savoir sur tout etc... quand eux seraient les dépositaires de la prudence et du respect du principe d'incertitude. Vous voilà accusés d'irresponsabilité, d'être "des marchands d'espoir" qui propagent un message illisible pour l'opinion, alors que ce sont ces gens qui ont partout raconté tout et son contraire pendant des mois. Eux sont "la science" et vous "les réseaux sociaux". Ils en sont même à dire que vous squattez les chaînes d'info en continu, alors qu'on n'y a vu qu'eux.

Bref ils vous attaquent là où vous ne deviez les mettre qu'en position de se défendre.

Face à la question d'une simple journaliste, j'ai vu Toubiana n'avoir que l'argument d'autorité en guise de réponse... j'ai vu encore Toussaint balbutier le rapport "entrées-sorties" alors qu'on lui parlait de l'augmentation des hospitalisations.

Je vous avais prévenu. Vous n'avez voulu écouter rien ni personne, fort de votre statut scientifique. C'était pourtant simple : il ne fallait pas choisir de prendre position sur tout (et de façon quasi systématique, j'en ai peur) mais de rester d'abord et avant tout dans la critique.

Vous n'avez pas respecté le principe d'incertitude qui devait prévaloir.


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