A boire et à manger

Les enfants seraient-ils ceux qui écrivent ces idioties sur le web ? (doublon)



Qui utilise les réseaux sociaux : https://fr.statista.com/statistiques/480837/utilisation-reseaux-sociaux-france-age/


Intéressant car différenciant la tranche d'âge 12/17 ans, ce qui est rare, mais insuffisant : il faut aussi prendre en compte le temps passé par chacun (si l'on veut se faire une idée de QUI écrit les pires idioties des réseaux sociaux).

Une stat trouvée ici concerne "le temps passé dans un média social". Avec des tranches d'âge différentes :

Les 16/24 ans    :  3h par jour  
Les 25/34 ans    :  2h 1/2 par jour  
Les 35/44 ans    :  2h par jour  
Les 45 ans et +  : 1h 1/2 par jour.

Soit à la louche (en référant au premier graphique et par tranches d'âge égales, pour y voir clair) :
Tranche 12/24 ans    : 250 heures  
Tranche 25/ 37 ans   : 200 heures  
Tranche 38/50 ans    : 120 heures  
Tranche 50/62 ans    : 60 heures

Ça peut se lire : 250 heures pour les 12/24 ans contre 380 pour les autres (virtuellement 40% de messages contre 60). Donc les 12/17 ans pourraient participer près de 20% aux messages des réseaux sociaux (ouf).

Ça n'est qu'une estimation vague, un ordre d'idées (m'enfin c'est mieux que rien, et 20% c'est beaucoup). Et ça ne tient pas compte des moins de 12 ans (qui doivent être nombreux). Mais si on veut savoir QUI poste ces messages crétins, il faudrait déjà que les temps consacrés aux messages envoyés (et lisibles par tous en fait) soient identiques à 15 et 50 ans, et on n'en sait rien (sans doute d'ailleurs que les plus jeunes bavardent surtout entre eux, sur Facebook par exemple).


Bref est-ce que c'est les 12/17 ans (voire moins) qui postent ces messages persuadés que Fink appelle au viol ? L'info circule à toute allure et ceux-là peuvent bien réagir sans prendre le temps de vérifier (la vidéo par exemple) et sans rien ni comprendre, juste de par leur soutien aux mots d'ordres néo-féministes.

Donc même question : serait-ce des mômes à qui De Haas répond (et qu'elle endoctrine au passage), mais aussi à qui répondent peut-être sans s'en apercevoir certains du PS ou de LFI ?

Ou à qui répondent la télé ou les médias, un peu trop comme si les réseaux sociaux étaient "le peuple" ?

Peut-on tout dire ? (débat sur LCI)


L'échange entre Caroline de Haas et Finkelkraut ne fut finalement qu'un épiphénomène dans le débat organisé par David Pujadas sur le thème : "toutes les opinions sont-elles bonnes à dire ?". Ça m'a évoqué Leibniz. J'ignore si c'est à juste titre. Comme si chacun jouait à la perfection son rôle de monade sans portes ni fenêtres, semblant en outre en connaître un sacré bout sur l'autre, et par contre sans jamais sembler envisager que ses propres limites ne lui fassent faire autre chose qu'interpréter ce qui (pourquoi pas) pourrait l'interroger. Bref, peut-on comprendre plus que ce qu'on a déjà compris (à moins de penser bien sûr, mais c'est un autre débat) ? Le monadisme est-il un constat d'incommunicabilité ? En tous cas rien n'échappa du calfeutrage des portes et fenêtres. Pas un pour sauver l'autre.

Du coup : peut-on tout dire ? On peut, cher ami, puisque chaque monade est hermétiquement close. D'écoute point, rien, zéro : les limites de notre compréhension donc et rien d'autre, voire pire, de notre savoir. Sinon je t'interprète, tu m'interprètes. En outre, chacun étant persuadé de savoir d'où parle l'autre et débattant à cet endroit en lieu et place de répondre à ce qui est dit, c'est le désert de la pensée. Alors forcément les types s'engueulent, chacun se sent insulté, plus ou moins à juste titre d'ailleurs. Bref.

Donc oui on peut donc tout dire, assurément... puisque l'autre est sourd comme un pot !

Ce problème réglé, il est néanmoins troublant de songer qu'en additionnant les opinions, effectivement Dieu apparaît, comme Leibniz l'avait conclu. En effet si aucune monade sur le plateau ne répondit à la question pujadassienne, l'ensemble le fit, comme vient de l'être énoncé : harmonie, quand tu nous tiens !

Je mets le lien, c'est splendide. Sinon, chaque sujet pris individuellement ne déplaça pas l'ombre d'un neurone en moi et trois heures c'est long. Mais c'est en tous cas le temps qu'il m'a fallu pour que chaque rouage d'incompréhension ait le temps de se mettre en place jusqu'à emboitement complet du puzzle.

Antisionisme, antisémitisme


On vote une loi pour dénoncer que derrière l'antisionisme se cache l'antisémitisme, en même temps on dénonce ceux qui disent que derrière l'islamophobie se cache un racisme anti-musulmane. C'est énorme ! A priori, si l'on n'aime pas la politique du jour d'Israël, on peut donc être accusé d'être antisémite, de la même façon que si l'on est islamophobe on peut être accusé de racisme anti-musulman. Ça semble la même chose, sauf qu'on vote une loi dans le premier cas et on nie le second.

Sauf que c'est pas pareil, il n'est en effet pas illégitime de penser que derrière l'islamophobie ne se cache QUE la racisme anti-musulman ou presque, en clair qu'en dehors des musulmans bien sûr, personne n'ait rien à secouer des faiblesses du Coran en France. Il y a 50 ans en tous cas, personne n'était obnubilé par l'idée de résoudre les rapports entre politique et religion dans le Coran. Cette nouvelle mission évangélique serait théoriquement née de l'idée de trouver des causes au terrorisme islamiste... ouais ouais.

L'antisionisme c'est plus ambigu. C'est que derrière l'usage du mot se cachent en fait deux définitions qui n'ont rien à voir : l'une qui date de plus d'un demi-siècle et qui fonctionne sur un antisémitisme encore plus ancien, qui consistait entre autres à refuser l'idée de création de l'état d'Israël ; l'autre qui dit ne pas aimer la politique d'Israël, 50 ou 100 ans après donc. Est-on seulement autorisé à demander de quoi l'on parle ?

Pour ceux qui n'y comprennent rien, un état d'Israël c'était justifié en 1945 (un état palestinien l'eût été aussi mais bref) ; par contre la politique d'Israël (depuis un moment) n'a rien de justifié. On veut donc nous faire croire que les deux définitions de "l'antisionisme" n'en seraient qu'une. Bref on théorise un écran de fumée à partir de trucs très très simples pour finir par raconter n'importe quoi !

Donc on fait aujourd'hui une loi pour répondre à l'antisémitisme des année trente. Et pour répondre au racisme anti-musulman qui sévit aujourd'hui, on en fera une en 2100 ? A propos, on attend toujours qu'en dehors de la France (il y a peu), un quelconque autre état anciennement esclavagiste ne se décide à dire que l'esclavage fut un crime contre l'humanité. Après 4 ou 5 siècles on devrait y arriver avec de la chance.

C'est comme avec la destruction du climat finalement, suffit d'attendre (au chaud)...


EDIT : Texte validé. Commentaire de Mélenchon : "assimiler la critique du sionisme à un acte antisémite" fait "deviner une volonté de provocation qui sidère".

N'importe quoi sur l'Inde (suite)

En Inde, Narendra Modi aggrave la marginalisation des musulmans

Le gouvernement va soumettre au Parlement une loi qui modifie les conditions d’acquisition de la nationalité en incluant des critères religieux.
Sans résistance ou presque, l’Inde s’enfonce un peu plus, chaque jour, dans un régime ethnique destiné à asseoir la suprématie des hindous, et à exclure ou marginaliser les musulmans du pays, soit 180 millions d’habitants. Depuis sa réélection en mai, Narendra Modi a les mains libres pour mettre en œuvre sa doctrine idéologique selon laquelle l’Inde appartient aux hindous. Il a commencé par un coup de force spectaculaire au Cachemire en privant cette région à majorité musulmane de l’autonomie dont elle jouissait depuis l’indépendance. Une nouvelle étape vient d’être franchie. Le conseil des ministres a adopté un texte visant à amender la loi sur la nationalité qui marque une rupture fondamentale avec le principe de laïcité inscrit dans la Constitution.

Le gouvernement propose de régulariser les immigrés sans papiers qui ont fui le Pakistan, l’Afghanistan et le Bangladesh pour des raisons religieuses pour s’installer en Inde. Six communautés sont énumérées : les hindous, les sikhs, les jaïnistes, les parsis, les chrétiens et les bouddhistes. Tous ces migrants pourront obtenir la nationalité indienne s’ils sont arrivés en Inde avant 2015 et s’ils y résident depuis au moins cinq ans. Seuls les musulmans sont exclus du dispositif.
Aucun chiffre n’a été communiqué sur le nombre de personnes susceptibles d’être concernées par cet amendement, pas plus qu’il n’a été précisé quel sort était réservé aux musulmans qui resteront sans papiers. Mais si le texte est approuvé par le Parlement, pour la première fois en Inde, la nationalité sera accordée sur des critères religieux et exclura une minorité.

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/06/en-inde-narendra-modi-aggrave-la-marginalisation-des-musulmans_6021892_3210.html

Modi est un sale bonhomme, mais l'intérêt de l'article réside dans le fait que, parce que c'est un sale bonhomme, on se permet d'interpréter tout et n'importe quoi, en sortant comme d'habitude les choses de leur contexte, le seul contexte devenu audible ici semblant être celui des choses éternelles et du jugement sur elles de la très sainte morale (dont chacun est bien sûr dépositaire).
C'est donc un parfait exemple de comment ça marche, dans la tête des blancs : en lieu et place d'écouter ce qui est dit et d'y penser ensuite, on interprète instantanément en fonction de l'idée qu'on se fait de la source (ou de l'idée préconçue qu'on s'était faite), en se foutant de tout ce qui réfère au contexte (soit la moitié des causes) pour porter haut son cher petit jugement.

Alors relisons et reprenons.
1/  la loi n'aggrave en rien la marginalisation des musulmans en Inde et n'exclut rien du tout, il n'y a strictement pas le moindre changement !
2/ elle concerne un cas bien particulier : ceux qui auraient fui trois pays musulmans pour des raisons religieuses et ceux-là seuls.

(et ensuite le gars s'étonne qu'elle ne concerne pas les musulmans. Non mec, un musulman ne fuit pas un pays musulman pour des raisons religieuses, en général. Relis Astérix et les Goths, tu comprendras tout !).

Bref ça n'a rien d'une loi qui "modifie les conditions d’acquisition de la nationalité en incluant des critères religieux", la loi d'abord ne modifie rien du tout, elle légalise un certain nombre de sans-papiers d'un coup (ça arrivait en France au temps où la gauche était de gauche, sauf qu'elle le fait de manière pérenne). J'imagine que les critères d'attribution de la nationalité indienne ne changent par ailleurs pas, ou alors c'est que l'article est tellement mal fait qu'on ne peut que le comprendre ainsi (ceci dit, j'ai pas la totalité de l'article, n'étant pas abonné).

Ce qui n'empêche en rien les mauvaises intentions de Modi, qui assoit sa popularité sur la méfiance envers les musulmans, pas plus que ses sales coups, au Cachemire effectivement (mais au Népal aussi, qui n'a rien de musulman, dont il a rogné récemment un minuscule bout de territoire de 35 km2 dont je sais pas trop s'il devait être considéré comme népalais ou indien).

Sinon, c'est pas en France qu'on stigmatiserait les musulmans comme dans ces pays de sauvages hein, pas vrai ? (attention mon enfant : deuxième degré). Donc non, l'Inde c'est pas le pays du viol (voir ici), du sexisme (voir là) ou de l'intolérance religieuse, même si Modi est un type inquiétant, une sorte de MLP... vous savez la fille qui sera bientôt au pouvoir dans le pays des droits de l'homme qui donne des leçons de liberté et de modernité au monde. Et pour finir, la laïcité à l'indienne n'est pas la laïcité "à la française", elle est infiniment moins intolérante et autrement plus évoluée que ce qu'on est en tous cas en train de vouloir faire de la nôtre : elle garantit par exemple qu'on n'emmerde pas les femmes musulmanes avec leur voile (voir texte ici).

Namaste brothers and sisters.

Indifférence et attentats-suicides

Un homme a ouvert le feu dans un hôpital tchèque, tuant six personnes avant de prendre la fuite et de se suicider

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/10/six-morts-dans-une-fusillade-dans-un-hopital-tcheque_6022325_3210.html

C'est nouveau et ça se multiplie : des types se mettent à tuer avant de se suicider. Tuer "au hasard" montre qu'ils ont quelque chose à dire au monde, que ça ne leur va pas de se suicider dans un coin. Ça ne suffit pas de dire que le type est déséquilibré et de s'en laver les mains après, même si sans doute qu'il l'est : on pense ce qu'on veut de la raison mais ça n'exclut en rien les raisons. Et pour en arriver à tuer des gens au hasard, taré ou pas, il faut des raisons. Il y a de la haine, forcément, mais comment la haine amènerait à tuer des gens pris au hasard ? Fort de ce constat, j'en déduis que c'est le monde qui est visé, et quelque chose en lui que le suicidaire juge inacceptable, pour qu'il en arrive à afficher ainsi son geste. Et l'inacceptable c'est l'injustice, non ? Et en tant qu'injustice je penche pour l'indifférence du monde (ce qui d'ailleurs semble corroboré par le fait que le tueur se plaignait de ce que les médecins de l'hôpital n'auraient "pas voulu" le soigner). L'indifférence au moment de tuer serait alors comme le prolongement direct de l'indifférence du monde, une sorte de logique de l'indifférence serait mise en exergue, pas très loin sans doute pour lui de justifier son acte. Non pas œil pour œil mais indifférence pour indifférence, quelque chose de cet ordre. On peut imaginer que la pensée du type se soit arrêté à l'endroit précis de l'indifférence sans pouvoir aller plus loin, et que l'obsession l'ai ensuite poursuivi et envahi. C'est que ces types sont frustres, n'ont pas a priori de représentation du monde où "l'autre" ait une place un tant soit peu établie, ainsi que des valeurs qui y correspondent, de type amitié par exemple, des repères donc susceptibles de les faire avancer plus avant dans leur enquête, mais aussi capables de freiner leur geste : "l'autre" n'existe pas chez eux, il y a seulement "des autres"... et là on n'est plus très loin de "n'importe qui".

Ces attentats-suicides se répètent. Et ça veut dire quelque chose. Et n'en déplaise à monsieur Valls, l'explication n'a pas à s'arrêter là où il considérerait qu'elle pourrait valoir excuse (et on se fout de ses jugements) : il n'est pas question d'excuse ou de morale ici, juste de chercher à comprendre !

Et aussitôt écrit (au dessus), un exemple vient corroborer

Sept ans de prison pour l’ultranationaliste qui se fantasmait en Breivik

"Je veux buter des gens, faire le plus de dégâts possible", écrivait-il sur un forum : "tuer plusieurs personnes de chaque minorité, musulmans, juifs, noirs, homosexuels : la mort ou la célébrité". Depuis le box des prévenus le jeune homme de 26 ans expliquait pourtant : "Je n’ai jamais eu de réelle volonté de passer à l’acte, mais je fantasmais sur le fait d’être considéré comme quelqu’un de dangereux. Je voulais qu’on parle de moi". Fanfaronnade ou réel danger ? Les juges ont tranché et l'ont condamné à sept ans de prison pour velléités d’attaque à l’explosif.
Son histoire retrace la dérive d'un adolescent solitaire et dépressif vers un extrémisme violent. Depuis l’enfance, il n’a "aucun ami, aucune passion à part l’ordinateur", selon sa mère. Il est sous antidépresseurs depuis l’âge de douze ans. Déscolarisé, il passe ses journées sur Internet, où il commence à s’intéresser aux idées d’extrême droite et rejoint les Jeunesses nationalistes révolutionnaires. Grandit alors en lui une haine "contre les Arabes, les noirs, les homos, qui envahissent la France et ne sont pas compatibles avec la préservation de la race blanche. Une haine qui n’a jamais cessé de l’habiter et qui est le moteur le plus puissant du terrorisme". Il commence alors à admirer les criminels en série et les tueurs de masse. Notamment Breivik. Cette admiration le mène à une première condamnation en 2016 : trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis pour provocation à la haine raciale et apologie du terrorisme. "C’était le plus beau cadeau qu’on pouvait me faire : m’accorder de l’attention", a lancé le jeune homme.

https://www.liberation.fr/france/2019/12/15/sept-ans-de-prison-pour-l-ultranationaliste-qui-se-fantasmait-en-breivik_1769347

Aussi bien, des noirs des arabes et des homos, c'est à peine s'il en a croisé. Du baratin bon marché aura suffi à justifier sa dépression : c'était à portée de main sur l'étalage du net, il y a trouvé son compte.

N'importe quoi sur l'Inde (suite d'après un éditorial du Monde)

Narendra Modi, premier ministre indien, pose chaque jour, depuis son élection les pierres d'une nation hindoue, qui tourne le dos aux principes fondateurs de sa Constitution de 1949. Cet inquiétant dessein s’est concrétisé avec l’adoption d’une réforme de la loi sur la nationalité qui régularise les réfugiés hindous, sikhs, chrétiens, jaïns, bouddhistes, parsis, arrivés avant 2014 après avoir fui "pour des raisons religieuses" l’Afghanistan, le Pakistan ou le Bangladesh, s’ils résident en Inde depuis au moins cinq ans. Seuls les musulmans – près de 200 millions d’habitants, soit 14 % de la population –, sont exclus du dispositif. Ils resteront des sans-papiers, sans droits.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/17/menace-sur-la-laicite-indienne_6023163_3232.html

La formulation n'est pas acceptable : qu'est-ce que ça veut dire "seuls les musulmans - près de 200 millions d'habitants - sont exclus du dispositif" ? Les 200 millions de musulmans sont indiens, avec papiers et droits ! On parle de ceux exclus de pays musulmans (théoriquement) pour des motifs religieux, point.

Cette réforme est d’une terrible perversité. Sous prétexte de protéger les communautés religieuses persécutées, elle vise à discriminer et à isoler les musulmans. Si tel n’était pas le cas, pourquoi ne pas accueillir en Inde les musulmans rohingya chassés de la Birmanie bouddhiste ? Ou les musulmans victimes d’exactions en tout genre au Sri Lanka ?

Oui c'est pervers, mais dans la mesure ou ça envoie des signes symboliques contre les musulmans (ce qui n'a rien de neuf chez Modi). Sinon pourquoi ne pas accueillir les Rohingas ? J'en sais rien même si je veux bien admettre qu'ils ne soient pas bienvenus en Inde. Mais la loi en question ne dit rien sur la Birmanie, qui donc est bouddhiste et non musulmane. Et d'ailleurs les rohingas ne sont pas si naïfs et sont d'eux-même allés directement au Bengla-Desh pour se réfugier. Il faudrait donc que l'Inde accueille tous les musulmans du monde, venus de Myamar ou de Sri Lanka ? (un demi-million pour les Rohingas). C'est très joli mais que la France ne le fait-elle pas elle-même d'accueillir des millions de gens ? C'est mignon d'agiter de l'idéologie sur des faits, mais c'est pas comme ça que ça se passe. La France fait par exemple la guerre en Syrie et où la voit-on s'occuper des réfugiés syriens, victimes directes pour certains de ses propres bombardements ? C'est pas bien ? Ben oui, je suis au courant. On a accueilli 30000 réfugiés en 2015 *** (plus que 470.000 et le compte sera bon). Où l'auteur de l'article a-t-il vu que n'importe quelle démocratie accueillerait tout un chacun en son sein ? Moi j'aimerais bien habiter en Inde : je peux pas ! Et le reste des conditions est à l'identique partout dans le monde, où il est par exemple déjà nécessaire d'avoir résidé un certain nombre d'années dans le pays pour pouvoir prétendre (peut-être) à la nationalité. Qu'on me cite UN pays du monde où tel n'est pas le cas (à moins d'arriver avec un attaché-case rempli de billets) ? Ben c'est juste la même chose en Inde.
Bref, l'auteur a raison de critiquer l'insupportable politique pro-hindoue de Modi, mais pas d'en profiter pour raconter n'importe quoi : Myamar et le Sri Lanka ne sont (a priori) pas plus concernés par cette loi que le reste du monde !

Le mouvement de protestation multiforme qui a surgi dès l’adoption de la loi a pris de court le gouvernement. Il a démarré dans le nord-est du pays, où les manifestants sont issus de minorités ethniques qui estiment que la réforme favorisera l’arrivée et la régularisation de migrants hindous en provenance du Bangladesh et menacera leur propre identité. Cette poussée anti-immigration dit aussi le sort misérable réservé aux tribus par le gouvernement Modi, qui rogne leurs territoires pour promouvoir des projets de développement.

Possible. Sans doute que les minorités ethniques de l'Assam (N/E de l'Inde), le gouvernement s'en fout et préfèrerait "indianiser" la région. C'est la même tentation au Cachemire et c'est un vrai problème (ceci dit, c'est un problème mondial).

Dans le Bengale-Occidental et dans les grandes villes d’Inde, la colère trouve ses racines dans le sort réservé aux musulmans. A New Delhi, les étudiants de la Jamia, l’université musulmane de la capitale, ont lancé le mouvement de protestation. La violente répression de leur manifestation du 15 décembre, a entraîné toutes les universités du pays dans son sillage. La poussée de colère qui secoue l’Inde depuis une semaine met à juste titre en cause l’autoritarisme du gouvernement Modi et l’idéologie raciste des nationalistes hindous.

Dire que "la colère trouve ses racines dans le sort réservé aux musulmans" est un raccourci plus que douteux. J'ai pas d'info mais déjà l'exemple est révélateur : des étudiants musulmans manifestent contre cette loi, le gouvernement les réprime sauvagement, et du coup l'ensemble de l'Inde anti-Morsi se retrouve dans la rue. Ça à l'air d'être plutôt ça, la chronologie. Et si tant de gens se mettent à manifester, c'est pas tant pour les musulmans que contre la politique de Morsi... et effectivement contre une certaine idée de l'Inde de Modi vouée à l'extrémisme religieux. De la même façon que les manifestants en France ne sont pas tant "anti-Macron" que contre un système économique et social de plus en plus insupportable.

Cette loi sur la nationalité qui met au ban la communauté musulmane est inacceptable. Elle trahit la promesse du père de l’indépendance de l’Inde, le mahatma Gandhi, et de son premier ministre, Jawaharlal Nehru, d’un pays ouvert à la diversité, non défini par la religion. L’Inde, qui se présente comme la plus grande démocratie du monde, ne peut reléguer des millions de ses résidents de longue date dans un état de non-droit, qui plus est sur la base de leur foi.

C'est ce que je viens de dire et c'est pourquoi les gens manifestent. Maintenant c'est vrai que ça concerne aussi des "résidents de longue date", et que pour les musulmans qui seraient sans papiers en Inde depuis quinze ans, c'est un sale coup. Personnellement j'ai été résident dix ans dans un pays et espérais avoir un permis de résident permanent, sauf qu'au bout de cinq ans, le gouvernement s'est permis de changer du tout au tout la loi qu'ils avaient décrété sur la résidence, et je me suis retrouvé dehors sans avoir rien pu faire. Dehors c'est-à-dire de retour dans le futur pays de MLP... et ça m'étonnerait que quand elle sera au pouvoir, on m'accorde nulle part un permis de réfugié politique, vu la façon qu'on a ici de faire croire aux gens qu'on serait un exemple de démocratie.



***


-Ben où qu'elle est, mon enfant, cette terre d'accueil universelle si généreuse dite pays des Droits de l'Homme ?
-En bas, un peu au dessus de la Suède pépé : prend ta loupe.

(https://pbs.twimg.com/media/C0L65JgXcAAwFWU.jpg)

Et encore

Et encore et toujours à propos du n'importe quoi sur l'Inde : j'ai dit que les indiens manifestent plus contre Modi que pour les musulmans ; en attendant, c'est bien la stigmatisation des musulmans qui a enclenché le mouvement populaire.
Donc avant de raconter n'importe quoi sur l'Inde : en France, les musulmans sont stigmatisés depuis un bail, une manif a enfin lieu et réunit 13.000 personnes sous les railleries d'une certaine intelligentsia ; en Inde, les musulmans sont stigmatisés (certes plus violemment) et des centaines de milliers d'indiens (et aussi d'hindous) sont dans la rue !

Messieurs les donneurs de leçon es démocratie, cherchez l'erreur !
(et on pourrait dire la même chose sur les viols).

Affaire Carlos Ghosn

Ben y'en a plus on dirait !  

Assigné à résidence à Tokyo, Carlos Ghosn a quitté le Japon pour Beyrouth. Les circonstances de son transfert dans la capitale libanaise ne sont pas claires à ce stade. L'ex-PDG serait arrivé à bord d'un jet privé en provenance de Turquie.
Dans le système judiciaire japonais, les chances d'échapper à une condamnation après une procédure d'inculpation sont infimes. La stratégie de défense du dirigeant se concentrait sur la dénonciation du système pénal japonais. Sur le fond de l'affaire, les avocats de Carlos Ghosn dénoncent un complot de la part de dirigeants de Nissan de concert avec le bureau du procureur de Tokyo.
La perspective du procès embarrassait les autorités japonaises qui s'attendaient à un déballage gênant sur le système judiciaire nippon alors que le Japon s'apprête à accueillir les Jeux Olympiques. Elles craignaient la dénonciation d'un complot et la mise en cause des magistrats ainsi que des anciens cadres de Nissan.

https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/carlos-ghosn-a-quitte-le-japon-pour-beyrouth-1159576

Ils sont marrants aux Echos, ils passent sans transition de "les avocats dénoncent un complot" à "les autorités japonaises craignaient la dénonciation d'un complot". Ça c'est du journalisme engagé ! A part ça et toujours grâce aux Echos, on sait enfin la différence entre évasion et transfert : en hélicoptère on appelle ça une évasion, en jet privé on dit un transfert !


En exclusivité pour PhiloDeleuze, plongée abyssale chez les grands de ce monde grâce à l'enregistrement par l'un de nos enquêteurs (au péril de sa vie) de ces tractations ultra-secrètes :

-Toi dossier sur moi ? Moi dossier sur toi. Moi plonge toi plonges. Moi libre toi tranquille. Toi comprends ?
-Moi aider toi, nous amis.
-Toi comprends !
-Moi quoi faire ?
-Toi payer autre et autre et autre. Pour autre autre, toi dire lui moi très gros dossier sur lui, lui comprendra.
-Ça bien pensé.
-Et encore prévenir autre autre, moi très très gros dossier.
-Remarquable. Schopenhauer, lui peut bien se tenir. Et autre autre autre ?
-Ami moi très très très très gros dossier sur autre autre autre, eux amis. Et amis amis sont mes amis.
-Ça baigner. Toi beaucoup amis !
-Quand moi partir ?
-Lundi, ça bon ?
-Ça bon, moi fatigué, pas l'habitude.
-Moi cacher toi dans étui violoncelle.
-Toi foutre ma gueule ?
-Moi rigole, Cadillac, hélicoptère, jet privé. Femme toi très contente voir toi.
-Ça oignons moi, toi occuper fesses tiennes.
-Nous amis ?
-Nous amis !

(google traduction)

Conversations secrètes


Le même enquêteur infiltré dans les élites relate pour nous le dernier coup de fil de Trump à Khamenei :

-Allô vieille branche, ça va ? Excuse pour ton général, c'était pour ma réélection en fait, comme toi avec Israël si tu veux. Sacré vieille noix, rien de personnel : il faut juste que mon électorat se reconnaisse dans ma capacité à agir, sinon je vais au casse-pipe avec Hillary et ses putains de communistes.
-Ça va mon frère, ça va. Allô aussi. Et toi, la femme les enfants ça va ? Sinon c'est rien tout ça : les aléas de la vie... on est peu de chose, mon ami. D'ailleurs, je t'ai ratatiné de même deux garnisons de soldats histoire de garder la face, tu m'en veux pas ?
-Mais pas le moins du monde, c'est bien naturel ah ah... on va pas transformer tout ça en conflit, pas vrai ! A propos, je pensais exploser un de tes sites sacrés en représailles, qu'on m'accuse pas de faiblesse non plus, ça te dérange pas ?
-Pas de problème on en a plein... lundi ou mardi ça m'arrangerait, rapport à mon agenda.
-Lundi ça colle pour moi. Bon je te quitte, c'est l'heure du déjeuner. A la prochaine alors, et porte-toi bien !
-De même. Au plaisir...

(google traduction)

Auschwitz : devoir de mémoire.

Lors d’une visite à Auschwitz, le poids écrasant de cette abomination dépasse l’entendement. Les meurtriers de masse étaient des êtres humains. Ils avaient des parents, des frères et sœurs, des proches et des amis. Ils avaient des rêves, des espoirs. Ils avaient aussi des peurs. L’Holocauste est un événement unique de l’histoire européenne. Pourtant les mécanismes qui ont rendu possible font partie intégrante de la nature humaine. L’humanité a l’obligation d’en être conscients et de transmettre la conscience de cette dualité aux générations futures. Le danger est trop courant de voir des êtres se retourner contre d’autres lorsque leur peur se transforme en haine. Comprendre ce mécanisme est la première étape pour s’assurer de garder nos démons à distance. "On ne peut défaire ce qui est fait, mais on peut éviter de nouvelles erreurs", écrivait Anne Frank dans son journal qui participe à ce travail de mémoire européen indispensable.

https://www.liberation.fr/debats/2020/01/24/l-holocauste-des-taches-permanentes-sur-l-ame-humaine_1775110

"de nouvelles erreurs"...


Oui.
Même si le goulag, Pol Pot, le Rwanda, l'esclavage... oui, oui et oui, et aucun "mais" n'est acceptable.
Sauf que pas sûr, à propos de "mécanisme"...
Le devoir de mémoire ?
Mais la bêtise balaie ça d'une pichenette cher ami, on voit ça tous les jours. C'est d'une pichenette, d'un regard, d'un mot que les rescapés ont décidé de se taire à vie. Ça dépassait l'entendement, ça oui. Celui de la bêtise en tous cas. Le jour même où ils ont ouvert pour le première fois la bouche, où ils ont réussi à trouver quelques mots, la bêtise leur a dit de se taire... ouais ouais ça dépassait l'entendement.
Quelle mémoire ?
On nous dit la peur, qui se transformerait en haine puis en folie meurtrière. Mais aucune peur n'a forcé les gens à devenir nazis, c'est n'importe quoi : c'est pas vrai ! Si on croit à ça, on ne comprend rien... et même on est sûr de n'avoir aucune chance de jamais comprendre.
C'est pas comme ça !
C'est la bêtise qui rend nazi, la volonté d'avoir raison sur l'autre. Raison sur tout et tout le monde. L'infect jugement permanent.
C'est une civilisation. De juges, de guerriers.
Un gardien à Auschwitz, j'imagine qu'il s'isolait dans ces certitudes pour ne pas se confronter aux gens.
Quoi d'autre ?
(et les autres c'est des tarés, des trous du cul décérébrés, des rigolos)

La haine n'a rien à voir avec ça : au Rwanda c'est des images qu'on découpait...




Allez, pas grave... la prochaine fois vous analyserez tout ça (si votre agenda le permet).

L'homme ordinaire et son balai (Inde).

"Delhi, vous avez fait un miracle. Je vous aime !", a lancé Arvind  Kejriwal depuis le siège de son parti à l’annonce de sa victoire. Ce responsable politique atypique dirigeait déjà la capitale de l’Inde depuis cinq ans. Aujourd’hui, il reproduit son exploit et inflige une défaite cinglante au puissant BJP. Son "Parti de l’homme ordinaire" (AAP) remporte 63 des 70 sièges de l’Assemblée législative de New Delhi. Les sympathisants ont célébré la victoire, en agitant des balais, symboles de l’AAP et de sa volonté de nettoyer le pays de la corruption. Un homme ordinaire vient de gagner face à la culture VIP des politiciens.

Arvind Kejriwal est un politicien à part, il est issu d’un mouvement néo-gandhien de protestation contre la corruption qui le propulse en 2013 et à la surprise générale à la tête de l’exécutif de New Delhi. Il entreprend des jeûnes et fait des sit-in. Dans le camp adverse, la campagne aura été d’une virulence décuplée. Le redoutable Amit Shah, architecte des victoires du BJP et ministre de l’intérieur, a mis les bouchées doubles ; il a exalté sa stratégie habituellement gagnante : flatterie du nationalisme hindou et peur de l’insécurité, qualifiant Arvind Kejriwal de "terroriste" à la solde du Pakistan. Le BJP s’en est pris aux adversaires de la nouvelle loi sur la citoyenneté jugée discriminatoire envers les musulmans, transformant ces élections en référendum sur cette loi. Et il a perdu. Cette défaite aura-t-elle un impact à l’échelle nationale ? New Delhi n’est pas l’Inde mais elle est la capitale et le message est clair : le premier ministre n’est pas invincible.
https://www.la-croix.com/Monde/Asie-et-Oceanie/New-Delhi-echappe-nationalistes-hindous-2020-02-11-1201077673

Durant la campagne, Arvind  Kejriwal a promis de planter vingt millions d’arbres, d’acheminer l’eau potable à tous les foyers d’ici à cinq ans, et de construire "le plus grand et le moins cher" des réseaux de transport public. Lors de son précédent mandat, il avait déjà offert l’électricité et l’eau gratuite pour les plus pauvres (faibles consommateurs), rénové nombre d'écoles particulièrement vétustes etc. Ça se passe dans la plus grande démocratie du monde, hélas pas en France.

C'est vrai qu'en guise de programme, il ne propose pas de déplacer des gares ou de développer les pistes cyclables : d'une manière incroyable, tout se passe comme s'il avait d'autres priorités ! Vous allez me dire que Paris c'est pas Delhi. Ben prenons Marseille alors. Un journaliste local a osé réduire le programme d'un candidat LREM à la gratuité des transports pour les jeunes et les retraités et la création de pistes cyclables. Social et écolo   . Réduire car c'est oublier que l'homme voit grand : il veut aussi valoriser les secteurs d’excellence et inscrire la rade marseillaise au patrimoine mondiale de l’Unesco. Si avec ça, les électeurs marseillais sont pas contents, on sait plus que faire pour les satisfaire. Certes le candidat est médecin, le populaire c'est pas son truc. Bref en guise d'ordonnance, sa majesté sacerdotale a répondu au journaliste qu'il allait "lui mettre la tête dans le cul". Hippocrate n'aurait pas dit mieux. Était-ce pour "faire populaire" qu'il a dit ça ? Social, écolo et de proximité ? On sait pas trop avec ces gens-là. En tous cas l'autre jour c'était un doigt, aujourd'hui c'est toute la tête, il y a de la surenchère chez les ados ! (j'ai digressé, désolé).

L'homme ordinaire en tous cas, on en est bien loin ici... et puis manquent les balais !  

CNRS : La science au service d'une idéologie élitiste.


Texte (résumé) de François Marchal, chargé de recherche au CNRS

Après Darwin, le foot ! Interrogé à propos de la controverse générée par ses propos et la contestation en cours face à la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), le PDG du CNRS, Antoine Petit, a déclaré : "Parfois, en France, nous avons un problème avec l’égalité, nous voulons que tout le monde soit égal à tout le monde. La science est comme le sport. Tout le monde peut jouer au football, mais tout le monde ne peut pas jouer la Ligue des Champions".
Contrairement à ce qu’il affirme, nous ne nions pas qu’il y a certains chercheurs "meilleurs" que d’autres, mais on ne connaît véritablement la valeur d’une recherche qu’une fois qu’elle est réalisée. La logique d’une évaluation a priori, telle qu’elle se pratique par les appels à projets, conduit à financer abondamment certains projets et pas d’autres, sur une estimation faite en amont de ce qui serait bon ou moins bon. C’est épistémologiquement et pragmatiquement inepte. Si un projet est jugé à peine meilleur qu’un autre, l’un croulera sous les financements quand l’autre n’aura rien.
Qu’un projet soit légèrement meilleur que l’autre ne nous pose pas de problème. Mais il y a une iniquité profonde dans le fait que seul un des deux est financé. La recherche que prône Antoine Petit n’est pas inégale, elle est inéquitable. La science n’est pas comme le sport où l’idée est d’être le meilleur, elle est une aventure collective pour faire avancer la connaissance. Les propos d’Antoine Petit traduisent à nouveau une ignorance, ou un rejet au nom d’une idéologie, de tout ce que l’épistémologie nous a appris. Cela est absolument inacceptable de la part du PDG du plus grand organisme de recherche au monde.
Dans le système de précarisation déjà bien trop marqué aujourd’hui et qui risque de s’accentuer avec la LPPR, une partie non négligeable de jeunes chercheurs finit par abandonner. Former des chercheurs de haut niveau prend beaucoup de temps et coûte beaucoup d’argent. En perdre une si grande proportion est une gabegie financière scandaleuse, en plus d’être une absurdité scientifique et un désastre humain. Il est dramatique que notre système de recherche, qui produit de jeunes chercheurs au meilleur niveau, n’offre pas massivement à ses jeunes la possibilité de poursuivre leurs recherches en France de façon pérenne. La LPPR amplifiera ce très grave défaut.
Merci beaucoup, Monsieur Petit, de nous avoir à nouveau éclairés, après l’inégalité darwinienne, sur l’esprit de la LPPR à venir. Nous ne voulons surtout pas d’une recherche à l’image du football, pourrie par l’argent et pervertie par l’iniquité.

https://www.nouvelobs.com/idees/20200213.OBS24823/apres-le-darwinisme-le-football-les-inquietantes-analogies-du-pdg-du-cnrs-quand-il-parle-de-la-science.html

Ce soir programme spécial quatrième dimension à la télé.

20 heures, Antenne 2 : un panneau plein écran écran, dessus il y a marqué :
1,5 millions d'immunisés en France, 9% de la population immunisée.
L'invité est Jean-François Delfraissay, le président du Conseil scientifique, celui qui informe et conseille Macron et ses sbires afin qu'il prenne les décisions. La présentatrice lui demande son avis sur ces chiffres, il répond qu'en effet c'est à peu près ça, et que 10% est bien immunisé.
Si si, 10%.
Si si, le patron du Conseil scientifique.


EDIT : je viens d'avoir une idée. J'ai pas écouté avant, j'ai allumé le poste et je suis tombé sur le tableau : peut-être que les 9% correspondent aux régions les plus touchées et que ça a été dit avant ?
 


Passablement ébranlé, je zappe sur une émission sur l'histoire de l'Afghanistan et, confortablement lové dans un fauteuil, qui vois-je nous narrer (en fil conducteur) le point de vue des moudjahidines afghans face aux communistes ? Le boucher de Kabul : Gulbudin Hekmatyar lui-même. Je passe sur le film en trois partie, le type qui l'a fait ne connaît visiblement strictement rien aux faits, les interviewés racontentent n'importe quoi et les événements-clefs les plus importants sont passés sous silence, voire honteusement trafiqués.

Il se passe de drôles de trucs, en période de confinement !




EDIT : ben non ! Le journal de Lapix, je l'ai retrouvé ici. C'est à 13'30 et il n'est pas question de "régions les plus touchées". Un million et demi d'immunisés qui font 9% de la population, ce serait une stat de médecins. Et Delfraissay de pas relever. Certes il commence par invoquer des données de certaines régions très touchées au passage, mais il finit par conclure que le chiffre de 10% de français immunisés pourrait être correct ! Perso je sais pas comment on peut être scientifique sans savoir compter, mais espérons qu'il ne conseillera pas un jour à Macron de déconfiner parce qu'avec 9 millions d'immunisés, deux français sur trois le seront...  

Edgar Morin: "Nous devons vivre avec l'incertitude"

Ce qui me frappe, c’est qu’une grande partie du public considérait la science comme le répertoire des vérités absolues, irréfutables. Or on s’est vite rendu compte que les scientifiques ont des points de vue différents et parfois contradictoires. Malheureusement, peu de scientifiques ont lu Popper, qui a établi qu’une théorie scientifique n’est telle que si elle est réfutable ; Bachelard, qui a posé le problème de la complexité de la connaissance ; ou Thomas Kuhn, qui a montré comment l’histoire des sciences est un processus discontinu. Trop de scientifiques travaillent encore dans une optique dogmatique.

La période est peut être l’occasion de réfléchir, ne serait-ce que sur notre mode de consommation ou d’alimentation, c’est peut-être le moment de se défaire de toute cette culture industrielle dont on connaît les vices, de s’en désintoxiquer.

Ce qui est très intéressant dans la crise du coronavirus, c’est qu'on n'a aucune certitude. Nous devons apprendre à accepter et vivre avec les incertitudes, alors que notre civilisation nous a inculqué le besoin de certitudes toujours plus nombreuses.

https://lejournal.cnrs.fr/articles/edgar-morin-nous-devons-vivre-avec-lincertitude

Manao !

Le président malgache a tenu un discours très optimiste sur le coronavirus le 19 avril.

Le président Rajoelina a révélé le nom de la fameuse plante médicinale sur laquelle planait un mystère depuis une dizaine de jours. Il s’agit de l’artémisia. Originaire de Chine, elle est cultivée à Madagascar pour fabriquer des médicaments contre le paludisme. Les essais cliniques débuteront à partir d’aujourd’hui. Rajoelina annonce par ailleurs le début d’un déconfinement progressif. Les entreprises peuvent reprendre dès aujourd’hui en demi journée, les transports publics peuvent reprendre avec une limitation du nombre de passagers. Les classes reprendront le 22 avril dans le secondaire et le 27 avril dans le primaire. Les élèves recevront gratuitement des masques. Le port du masque dans les lieux publics est rendu obligatoire pour tous.

https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/andry-rajoelina-a-annonce-a-la-fois-un-remede-et-un-deconfinement-progressif-824710.html

Bien sûr, l'OMS met instantanément son grain de sel : Certains médicaments et remèdes traditionnels peuvent atténuer les symptômes du coronavirus, mais il n'existe aucune preuve que ces substances peuvent prévenir ou guérir la maladie.

Ce qui serait amusant, ça serait que ça marche et qu'on laisse ces braves gens de l'OMS et compagnie dans l'attente de leurs preuves, à regarder crever un monde qu'ils ne gèrent pas exactement en bons pères de famille, pendant que l'Afrique se soigne toute seule. Et peu importe que la recherche malgache se soit sans doute contenté de s'apercevoir qu'on substituait largement à Madagascar l'artemisia à la quinine vantée par Raoult : ça couperait l'herbe sous les pieds des sinistres nazillons des laboratoires pharmaceutiques américains qui voulaient faire payer le traitement à 400 euros par tête, quitte à peut-être à mettre encore dans la balance de laisser crever l'Afrique comme certains de leurs joyeux compagnons avaient commencé à le faire à l'époque du sida, en tentant de l'empêcher de se soigner avec autre chose que leur saloperie de brevet hors de prix sur la tri-thérapie.

Et si en lieu et place, ça pouvait enrichir un peu Madagascar, ça serait pas du luxe. Rappelons qu'il s'agit d'un des pays les plus pauvres du monde. Mais pas assez pauvre dirait-on pour se retrouver dans la situation ridicule de la France puisqu'eux sont d'ores et déjà capables de distribuer gratuitement des masques aux enfants qui vont rentrer à l'école !

Flonflons

L’Etat n’est pas l’arbitre de l’information

Les sociétés des journalistes et sociétés des rédacteurs dénoncent avec la plus grande fermeté l’initiative gouvernementale consistant à reproduire, sur un site officiel de la République, un florilège d’articles estampillés fiables, consacrés au Covid-19. La presse française est indépendante de l’Etat et du pouvoir politique. Elle doit même exercer, dans sa pluralité et sous l’œil critique de ses lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, son rôle de contre-pouvoir. Les journalistes sont, comme le souligne la Cour européenne des droits de l’homme, les "chiens de garde" de la démocratie.
En distinguant tel ou tel article sur son site, le gouvernement donne l’impression, dans un mélange des genres délétère, de labelliser la production de certains médias. Selon cette même logique, les autres ne seraient pas dignes d’un imprimatur que l’Etat n’a pourtant aucune légitimité à délivrer dans un pays où la liberté de la presse est une liberté fondamentale. Ce faisant, le pouvoir actuel démontre, une fois encore, la défiance qu’il nourrit à l’endroit d’une presse libre et plurielle. Les SDJ et SDR signataires du présent texte demandent donc que cette rubrique du site www.gouvernement.fr soit supprimée sans délai.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/03/l-etat-n-est-pas-l-arbitre-de-l-information_6038527_3232.html

Macron est un enfant autiste qui joue. Il joue à être président, émerveillé tous les jours par ses jouets de pouvoir. La scène filmée chez Raoult où il s'ébaubit de la jeunesse du personnel est révélatrice du perchoir d'où il croit juger le monde. Il a à peine conscience des limites de la fonction : ah bon, il n'est pas maître de la presse aussi ? On a élu un enfant-roi.

Quant aux "chiens de garde", juste retour de bâton, ils n'aboient pas et c'est tout juste s'ils grognent. Ils se sont servilement plié aux diktats de l'enfant, tout juste capables de s'apercevoir que quelque chose clochait avec les masques ! Ils ont fait preuve du même paternalisme autiste, persuadés - sous prétexte de danger - d'être les seuls référents aptes à la responsabilité politique. Résultat, le coronavirus est passé comme s'ils commentaient un feuilleton tv. Sans que la moindre remise en question de quoi que ce soit ne les effleure. Pas une tête n'a dépassé, la Pravda n'aurait pas fait mieux à une époque.

Un contre-pouvoir, ça ? Un club de nantis usé par les habitudes de leur petit monde, oui ! Et en outre des gens parfaitement allergiques à la pensée !

Houellebecq : "Tout restera exactement comme avant, ce sera le même monde, en un peu pire".

Évidemment ! Et pour la bonne raison que deux mois d'arrêt de toute activité auront eu la performance de ne strictement rien changer au mode de pensée de notre belle "civilisation". Coronavirus ou Daesh ? Même pas peur ! Tout juste une quantité politiquement négligeable en aura eu marre et sera parti vivre à la campagne (ça améliorera la filière bio et les riches mangeront moins mal). On le voit parfaitement dans les journaux qui, à J-1 du déconfinement (où l'on attend toujours les masques, à propos), reprennent déjà le train-train de leurs radotages habituels (on ressort Ramadan dans l'Obs, ou le tiers-monde : ces pauvres gens qui vivent pas comme nous). Le confinement sera une parenthèse et ne sera jamais rien d'autre dans un monde figé de certitudes. "Un peu pire" en effet tout au plus, aucune pensée sérieuse ne sortant plus jamais de nos si grandes civilisations (sans doute faudra-t-il qu'on soit décimés pour que quelque chose se passe... mais plutôt "ailleurs" pour ce que j'en pense). "Exactement comme avant", c'est tout à fait ça : deux mois c'est donc beaucoup trop court pour inciter un monde devenu débile à penser. Peut-être faudrait-il deux ans... ou dix plus sérieusement, pour que tout arrêter imprime quelque chose dans les cerveaux en trop-plein de savoir, pour que la conscience des choses se remette à fonctionner en mode humain. Comme chez les bouddhistes où les retraites dans l'isolement (total) durent au choix 3 jours, 3 mois ou 3 ans. Hélas l'élan était trop fort pour que deux mois arrêtent la machine à devenir con. Les gilets jaunes par exemple en sont paraît-il à une question existentielle : rond-pointiser ou ne point rond-pointiser après tout ce bordel, seule donc la motivation aura été quelque peu ébréchée... courage les gars ça passera, c'est juste une question de temps. Il en aurait donc fallu beaucoup plus pour que, comme disent les politiques, un "effondrement" puisse avoir lieu (comprendre une révolution mentale : vite vite les petits, à l'école, vous risquez de devenir de dangereux déviants si ça continue). Ah les "jours heureux" de Macron (encore bravo : plus con c'était difficile à trouver). Une autre fois peut-être alors, d'autant que la crise sur mesure qu'on nous prépare devrait occuper les esprits pendant un certains temps (ça les remettra en route), le temps que les chiens prostatiques qui nous gouvernent marquent bien leur territoire, des fois qu'on ait encore le nez bouché. On va revendiquer sévère ces prochains mois (ou prochaines années). Du sérieux ! Peut-être même au point - soyons fous - qu'on ait droit à un autre choix que Macron - Le Pen à la prochaine présidentielle : si si braves gens, c'est possible ! On commémorera chaque année cette guerre maudite, avec flamme au médecin inconnu, rappel d'applaudissement traditionnels et discours sur l'humilité, vertu devenue cardinale dans notre démocratie et dont dame Nature nous aura fait la saine piqure de rappel : humilité devant l'absence de savoir surtout... et aussi la mort (un tout petit peu). On aura oublié depuis lurette que les médecins furent justement ceux qui n'ont jamais eu droit d'agir au temps du coronavirus, tout juste bons à déverser leur lot de certitudes responsables à la télé pendant que les pontes hospitaliers discutaient eux entre gens de bonne compagnie des choses à taire aux gaulois.

Trouvé ici dans Causeur et résumé :

Les statistiques post-réa pour syndrome de détresse respiratoire aigu sont accablantes chez les patients âgés : entre 50 et 60% décèdent, et parmi les survivants près de 50% décèdent dans les 6 mois suivant leur sortie. Les autres restent grabataires et dépendants, ce que nos concitoyens ne veulent pas. C'est de l’acharnement thérapeutique. La barbarie n'est pas dans l’absence de réanimation chez des patients sans espoir raisonnable de récupération, elle est dans l’interdiction des visites des proches et de soutien spirituel dans les EHPAD et les services de gériatrie.

Compliqué à défendre mais pas tout à fait faux non plus. Ceci dit, j'ai hélas bien peur que ce ne soit pas les Ephad qui aient surchargé les hôpitaux...

L’énigme de la popularité d’Edouard Philippe (Raffy, II)

Il s’envole dans les sondages, distançant dangereusement Macron. Imperceptiblement, les français découvrent un homme d’Etat. Son sérieux, son humilité apparente rassure. Philippe a une autre qualité : il ne donne pas le sentiment d’être sur une scène de théâtre. Il a parfois des allures de petit comptable de la République, il s’agace devant la mauvaise foi des uns et des autres mais sans jamais surjouer. Résultat : les Français lui accordent une certaine authenticité comme ils font le reproche à Emmanuel Macron d’en faire trop, de ne pas incarner la fonction présidentielle mais de l’interpréter.

Moi je crois qu'il n'y a pas d'énigme, Philippe ne joue plus et ces choses se voient. Je crois que les 10.000 morts de trop, lui aussi a su les compter, et que fort de ce genre de recul, il n'en a plus rien à foutre du reste. Voilà ce que je crois. Je crois que les petits comptables c'est vous : ces journalistes jadis de gauche qui en êtes à vanter la dictature sanitaire du moment à force d'avoir vilipendé chaque jour tout ce qui sortait de la bouche de Mélenchon, de Hamon ou autre, en les mettant sur le même pied que la blonde. Je crois que si elle arrive au pouvoir, vous en serez responsables, et qu'il faudra vite penser à vous souvenir de ce qu'est un contre-pouvoir si vous n'avez pas envie de devenir les futurs collabos des livres d'histoire !

Pourquoi Boris Johnson est-il populaire au Royaume-Uni, s'interroge candidement Le Monde, coupable des mêmes méfaits. Pour la même raison. Après avoir attrapé le virus, Johnson a aussi arrêté de jouer au con.

Il est d'ailleurs assez facile de voir la différence entre le peuple responsable qui tient les distances de sécurité et porte un masque presque dans son ensemble, alors que les personnes âgées sont l'essentiel de la cible du virus, et l'élite politico-médiatique qui continue à jouer avec son pouvoir en temps de guerre.

Et ça continue avec les chiffres, encore et encore (je vais finir par faire une section "journalisme")


C'est vraiment insupportable ces journalistes qui écrivent sans comprendre ce qu'eux-même formulent, et ce dès qu'il y a un chiffre... et au Monde en plus ! (bon, ça cause de la volte-face de Pasteur)

Ces estimations sont légèrement différentes de celles produites par cette même équipe dans une prépublication qui portait sur des données arrêtées à la mi-avril, plutôt que le 7 mai dans l’article publié dans Science. La contamination de la population française était alors estimée à 5,7 % (marge d’incertitude entre 3 et 10 %), soit 3,7 millions de personnes" (Le Monde)

-Primo pas sûr qu'ils aient parlé de "prépublication" à l'époque, il y avait marqué "étude", sauf erreur.
-Deuxio, 1 million d'écart sur 4, c'est pas "légèrement différent" !
-Troisio et on y est, il est donc question de "marge d'incertitude" : "de 3 à 10%". Or chez moi ça veut dire de 3 à 10%... de 5,7%. Soit de 0,6% maxi (d'ailleurs ça s'écrit "marge d'incertitude de 10%" en français)


Sauf que c'est pas une coquille : dans le Huffington Post, c'est pareil :

Selon l’estimation nationale de l’institut, ce seraient 4,4% des Français qui auraient été contaminés au 11 mai, soit 2,8 millions de personnes. Des chiffres à prendre avec des pincettes puisque la marge d’erreur est importante (de 2,8 à 7,2%)".

"A prendre avec des pincettes" qu'ils disent, "important"... sauf qu'ils arrivent à la même chose : 2,8 à 7,2% (là c'est sur 2,8 millions de personnes et non 3,7). Juste que si la précision était de 7%, ils n'y aurait pas de "pincettes" à prendre et juste à applaudir !


Au Figaro ça pourrait (peut-être) s'arranger :

Dans les résultats actualisés de cette modélisation, publiés mercredi dans la revue Science, le pourcentage est revu un peu à la baisse, à 4,4% (avec une marge d'incertitude entre 2,8 à 7,2), soit 2,8 millions de personnes au 11 mai.

C'est mieux. Au moins n'ont-ils pas mis un pourcentage...


A ce stade, faudrait leur signaler qu'il existe un mot simple et précis en français, c'est le mot "fourchette". Parce que ces "marges d'incertitudes" sont en fait des fourchettes ! Bref c'est pas du tout 2,8 millions de personnes avec 7% d'incertitude, soit entre 2,6 et 3, c'est une fourchette entre 1,8 et 4,7 millions (la marge d'erreur est donc de 80% !)


Or manque de bol, c'est clair dans le rapport original paru dans Science (au tout début, ici), je cite :

By 11 May 2020, when interventions are scheduled to be eased, we project 2.8 million (range: 1.8–4.7) people, or 4.4% (range: 2.8–7.2) of the population.

Ben vi, d'ailleurs si c'était une marge d'erreur, elle varierait pas selon qu'on parle en nombre d'habitants ou en pourcentage !


Ceci dit et à leur décharge, je me souviens que c'est Pasteur lui-même qui l'avait formulé (dans le premier rapport) de façon imbitable (je l'avais d'ailleurs signalé dans le texte avant de l'enlever, ne trouvant pas ça passionnant). Bref à Pasteur, ils savent ni compter ni écrire...

BFMTV et Macron (ou l'inverse)

Le truc était présenté comme ce qu'on a pu voir avec Chirac, Sarkozy ou Hollande, genre "immersion à l'Élysée" etc. Ambiance journalisme d'investigation et enquête super-pro pour une demi-heure de pas grand chose, si ce n'est une interview où notre représentant de commerce s'auto-congratulait, genre "la France a mieux géré le virus que tout le monde" etc. Sauf qu'à un moment vint un plan où il prétendit téléphoner au pape (?) : "alors saint-père, comment ça va... faut venir nous voir plus souvent en France", fit-il comme on parlerait à un petit vieux plus trop en contact avec le réel. J'ai zappé peu après, au moment où sauf erreur il tentait de nous vendre un aspirateur, ignorant que ce précieux témoignage de l'Histoire était quasi terminé.

OMS

Le docteur Socé-Fall, sous-directeur général chargé des interventions dans les situations d’urgence à l’OMS : "Cette pandémie est toujours en phase d’expansion. Il y a une stabilisation dans l’ouest de l’Europe, mais la courbe est ascendante dans l’est de l’Europe ; en expansion en Asie du Sud-Est..."

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/05/19/l-afrique-est-de-plus-en-plus-atteinte-par-le-coronavirus-les-nouveaux-cas-et-les-deces-augmentent-rapidement_6040136_3212.html

Hop hop hop, stop-là ! C'est qui ce guignol ? C'est ça, l'OMS ?

Cher ami de l'OMS, j'ai une question pour toi : à quel concept d'expansion faut-il se référer pour arriver à dire que zéro, c'est l'expansion de quoi que ce soit ?

Trop abstrait ? Tu comprends pas la question ? Pas de problème, je suis là pour t'aider, je reprends :

Zéro mort au Vietnam, c'est l'expansion de quoi ?
Zéro mort au Cambodge, c'est l'expansion de quoi ?
Zéro mort au Laos, c'est l'expansion de quoi ?

Tu comprends mieux, là ?
Faut ajouter encore la Thaïlande (56 morts), la Malaisie (114 morts) et Singapour (22 morts) pour en finir avec le continent, soit 192 morts pour trois fois la France en habitants. Ça fait dans les 500 fois moins de morts par habitant, ça te cause ? Toujours pas ? En France, à l'échelle, ça ferait 60 morts. T'as compris ?

Reste les îles : l'Indonésie (1221 morts) et les Philippines (837 morts), ça fait certes 2000 morts mais pour plus de 400 millions d'habitants quand même : 600 millions donc avec les pays sus-cités, l'Asie du Sud-Est c'est presque la population de l'Europe, où il y a 150.000 morts, soit 75 fois plus quand même !

Tout ça pour te dire que la suite de ton baratin, je la lirai pas. Et quand je voudrai me renseigner sur la situation en Afrique, c'est pas à toi que je m'adresserai. Quant au futur rapport de l'OMS quant à la façon dont l'épidémie a été traitée, tu veux que je te dise ?
Non tu veux pas ?
Ben c'est bon alors, t'as compris du premier coup cette fois !