Politique

Lucky Luke a son Joe Dalton

Mon copain Lucky Luke aurait mieux fait de rester dans les steppes sauvages du grand Ouest plutôt que d'aller se coltiner les poivrots du gouvernement. L'environnement ne lui réussit pas. En fait, il a surtout l'air d'avoir une sacrée dent contre Mélenchon (son Joe Dalton), j'ignore pourquoi. Ce qui fait rire là-dedans, c'est les qualificatifs de populisme qu'on lui renvoie de partout, à Mélenchon, quand on songe au niveau des promesses baratinées par les uns et les autres à chaque campagne. Ici, Méluche sort un texte enlevé, censé dire son refus des lois contre le séparatisme : il n'y a pas à dire, ce type sait faire un discours. Sauf que pendant ce temps, les représentants du peuple braillent de partout, les moins bourrés arrivant à peine à éviter les cris d'animaux, c'est un brouhaha incessant. Les trois pelés LREM semblent indifférents : ils discutent et rigolent entre eux sans se soucier de rien d'autre ! Voilà donc ce qu'est devenue la démocratie. En réponse, Dupont-Moretti esquissera quelques effets de manche peu après sur une radio ; il plaide qu'en parlant de dangerosité à propos des lois proposées, Mélenchon "fait en sorte que les gamins aient envie d'aller chercher la chaleur humaine chez les islamistes plutôt qu'au cœur de la République". La chaleur humaine chez les islamistes, dans la République ? Grave la formule. C'est ça ce qui lui reste de son art oratoire ? Il ferait mieux de retourner dans les salles d'audience remettre un peu d'ordre dans sa tête. Ou tant qu'à faire de picoler, le faire plutôt avec sa copine chanteuse, au niveau chaleur humaine, on espère pour lui que ça vaut celle de la République. Autre possibilité, il est jaloux : il aimerait bien savoir torcher des discours comme Joe mais il sait pas faire. Je le mets, ledit discours, histoire de montrer que c'est pas exactement un appel à la jihad, mais juste un truc digne. Et puis, je sais pas vous, mais moi j'aime bien sa façon de parler de religion aujourd'hui, à Mélenchon, surtout pour un type pas si loin à une époque d'en dire la même chose que le stalinien de base. Et puis ses textes, ça ressemble à quand ça avait de la gueule, la politique, avant donc le ramassis de rigolos qui se succèdent au pouvoir depuis un certain temps.



PS : sur le fond du problème, on peut par exemple lire Olivier Roy ici, et sans doute dans une interview réservée aux abonnés dans l'Obs ici.

Elections 2022 (encore des choix cornéliens)


Son chirurgien lui avait bien dit de ne pas enlever les bandages avant un mois. Hélas, campagne oblige, Valérie dit "lèvres-en-feu" avait programmé une série de meeting tous plus enthousiasmants les uns que les autres, et ne trouvait aucun moyen de les décommander, malgré les réprimandes de son manucure. Pourtant le lifting craquait régulièrement, le spectacle était abominable. Vers la fin de la folle tournée, il se raconte que les gens s'enfuyaient terrorisés en la voyant sur scène, tel un Frankenstein en plastique à moitié fondu, perdant des lambeaux de chair conséquents à chaque envolée lyrique. C'est ainsi qu'hélas, on perdit une candidate haute en couleurs, que la France n'a assurément pas fini de pleurer.

Mais tout n'était pas pour autant perdu pour les adeptes de la cause des femmes. Montée sur son hidalgo, Anne s'envolait chaque jour dans les sondages. Adoubée par le vrai parti de gauche de gouvernent, elle avait en point de mire le projet démoniaque de faire plus de voix que le candidat précédent. Son slogan ? Tout sauf la gauche ! Elle fit ainsi une campagne d'une cohérence remarquable, tapant à chaque meeting sur le candidat Mélenchon. A mi-chemin, elle était déjà au niveau du communiste dans les sondages : le plafond de verre des 3 % ne devrait être qu'une formalité à exploser : le champagne était déjà au frais.

La femme est l'avenir de l'homme, c'est bien connu. Aussi cette fois, on devrait forcément avoir enfin droit à l'accession d'une fille au pouvoir, en l'occurence celle de son père. Mémère donc s'y voyait déjà. Mais cette fois pas de bêtise, aucun boisson alcoolisée le jour du second tout : régime strict pour la blonde ! Elle avait en outre appris par cœur son débat de deuxième tour qu'elle répétait devant la glace chaque matin, en testant son nouveau sourire si naturel afin de finir de convaincre un électorat malgré tout vaguement dubitatif devant les envolées racistes qu'elle avait encore peine à réprimer.

Pourtant il lui fallait bien se retenir face à celui qui lui avait volé cette partie enthousiasmante de sa vision du monde, l'homme qui claquait son nom de la pointe de l'épée, d'un Z qui veut dire Zemmour. N'empêche, un demi-siècle de racisme de souche pour se faire chopper la vedette par un tel petit homme, elle s'en remettait pas. En ces temps troublés de pré-troisième guerre mondiale, sa seule consolation, c'était que même sur la pointe des pieds, Z était encore trop court pour atteindre le fameux bouton nucléaire, placé à hauteur d'adulte normal par on ne sait quel démocrate facétieux. Pendant donc qu'elle vocalisait face à la glace, Z s'entraînait lui à sautiller pour pouvoir atteindre un jour l'objet de désir tant convoité.

Au même instant, Jadot se préparait à revêtir le costume de président normal que François avait légué à la France. Il n'était pas mécontent de lui, il avait en effet trouvé une sacrée formule à livrer à l'électorat médusé : "envahir l'Ukraine, c'est pas bien". Fort d'un tel programme, on allait voir ce qu'on allait voir !

Restait évidemment un point délicat : comment battre Macron, passé il y a peu du grade de capitaine du covid à celui de général de la sécurité du monde ? La Gaule, certes, ça l'intéressait plus trop, tourné qu'il était désormais vers les sphères des puissants paranoïaques qui dirigent le monde, et vers une guerre, enfin, pour de vrai. Mais il fallait en passer par là et il condescendrait. Notre homme était en fait en proie à d'autres tourments : il avait beau faire, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver des frissons dès qu'il était face à l'ogre du Kremlin. Ses tentatives de séduction s'étaient jusqu'à présent soldées (on ne sait trop pourquoi) par des échecs ; pourtant, il avait du mal à penser que son charme n'opérait plus, et qu'il n'arriverait pas à convaincre un type aussi séduisant qu'une démocratie totalitaire vaut mieux qu'une dictature à deux balles.

Bref, les augures convergeaient vers une inexorable sixième république, à condition malgré tout de pouvoir compter sur le vote des gaulois, décontenancés pour l'instant par le choix délicat à faire entre la guerre et la suppression de le redevance télé.

A coup sûr, on allait encore avoir une campagne de haute volée...

L'ensemble des participants n'ayant strictement rien à dire, a finalement été décrété qu'il n'y aurait pas de campagne présidentielle.

Les partis politiques vous prient de les excuser pour ce regrettable dysfonctionnement et vous donnent rendez-vous aux environ de 2027.

(les bureaux de vote assureront néanmoins une permanence républicaine les jours d'élection)

PhiloDeleuze s'apprête à voter Mélenchon à une très grande majorité.

Mais bien sûr on n'est pas obligé.

Deux français sur dix s'apprêtent eux à voter raciste. C'est bien aussi. Un peu moins préfèrent les yeux crevés et les mains arrachées (autre chouette programme). Un peu  moins encore préfèrent faire barrage à la gauche en votant pour les candidats inutiles. Reste enfin un con sur trois qui ne votera carrément pas. Après tout, un psychotique dédaigneux ou un raciste au pouvoir, c'est pas grave. L'autre jour, le chef a volé le slogan de Poutou pour se foutre de la gueule de son auditoire. Ils ont rien vu, c'est passé comme une lettre à la poste. Z'ont du bien rigoler avec Brigitte ensuite. Ah, ils sont taquins. "Nos vies valent plus que leurs profits", ça disait. Si si, ils ont fait ça. Et puis peut-être qu'on aura Zemmour contre Le Pen au fond, on sait jamais (ça dessoulerait quelques abstentionnistes).

C'est sympa la France quand même, on se marre bien. En attendant, les gaulois travaillerons jusqu'à 65 ans, bien fait pour eux. Surtout ceux qui votent pas...

Il n'y a pas eu de débat non plus. Pas grave, on s'en fout. MLP l'a esquivé grâce à Zemmour qui a pris la frange la plus puante du programme. Du coup, la blonde apparaît presque immaculée. Joli coup ! Macron pareil : pourquoi lui  poser des questions sur son bilan, hein ? A quoi ça sert, franchement ? L'embarrasser avec les yeux crevés, tout ça. Non c'est mesquin, violent presque. Pauvre ti gars. On vote et après on débattra, comme pour le covid : on vaccine et on verra bien un de ces jours s'il y a des effets secondaires.

Tiens à propos, depuis l'Ukraine, il n'y a plus  de différence entre vaccinés et non-vax. Comme quoi une guerre peut en cacher une autre. Je mets le graphique au cas où ça intéresserait :


https://covidtracker.fr/vaximpact/


Allez, bon dimanche prochain...

PS : en fait, je suis parti dix ans, entre 2005 et 2015. Faut m'excuser, tout va à un telle vitesse ici, à force de progrès et d'émancipation...

Donc jadis (en 2005), on était encore effarés par le deuxième tour de 2002 sans Jospin. Je me souviens du cri au siège du Parti Socialiste quand la tête Le Pen est apparue à coté de celle de Chirac sur les écrans. Aussi c'était pour moi étonnant de voir Hidalgo préférer la fille Le Pen à Mélenchon, prôner hier sur la deux un "tout sauf Mélenchon" pendant au moins deux de ses dix minutes de temps de parole. Jadis c'était tout sauf Le Pen, mais c'était un autre temps.

Jadot déjà avait dit un mot, déplacé à mon goût, mais bref. Mais là : deux minutes ! Mélenchon qui aime les dictatures, Mélenchon qui pique sa crise. A l'époque c'était les petites vieilles de droite qui avaient peur des chars russes. Aujourd'hui c'est le PS. Bref le barrage à l'extrême-droite, c'est plus vraiment à l'ordre du jour chez les socialistes (non plus). On s'en tape un peu de la menace fasciste dans la gauche des vrais, des purs. Ok, alors au revoir Valls et cette clique, ils iront manifester avec les flics d'Alliance leur soutien à l'ordre éborgneur. Mais sans la gauche.

Jospin, le pauvre, a fait le minimum. Vivant, il lui fallait bien prendre position pour le PS à un moment. Pas comme Hollande en allant s'afficher à côté d'elle quand même : Jospin n'a pas créé Valls et Macron lui, il s'est barré dégoûté par l'attitude des français au premier tour. Du bout des lèvres il a dit Hidalgo. En tous cas, il sait pourquoi il s'est barré aujourd'hui. Les français aussi s'en foutent, d'avoir l'extrême-droite au pouvoir. Ça les dérange pas plus que ça. Et la mère Hidalgo donc, pareil. C'est là que j'ai raté un truc.

Ce qui m'a fait bizarre avec Macron, c'est que pendant le covid, quand on le voyait faire ses discours robotiques, au lieu d'être effarés qu'on leur parle comme ça, les français en redemandaient : paf, dix point de plus dans les sondages ! Et puis ça se tassait... en une dizaine de jour, le gentil organisateur retrouvait ses niveaux normaux de popularité. Bref, ces discours de robot incapable de parler aux gens comme à des gens, ça leur plaisait bien aux gens. Ça doit leur plaire qu'on leur parle pas comme à des êtres humains. Pourquoi, comment, me demandez pas, c'est un mystère pour moi.

Et puis finalement, tout bien considéré, quand on leur demande leur choix en cas de duel Macron-Le Pen au second tour, on serait vers les 51,5 contre 48,5 il paraît. Alors quoi, ils l'aiment ou pas, Macron ? S'il pleut on aura le Pen, s'il fait beau Macron ? Des fois, comprendre est au dessus de mes capacités. Ou alors ils s'en foutent de l'extrême-droite. Hitler ou Jaurès c'est pareil : tous pourris pas comme moi (ça les anime ce genre de truc). Là ils se sont pris une dictature sanitaire pendant deux ans, ils ont rien vu. Peut-être qu'ils peuvent prendre l'extrême-droite pareil pendant 5 ans sans rien voir. Ah les braves gens...

Dans un sens, faut dire, c'est pas que ça incite au respect, tout ça. On sait plus trop en fait ce qu'il faut pour les extraire de la bêtise. Une "bonne guerre", comme disaient les vieux cons il y a un moment ? Peut-être finalement. Les ukrainiens seront eux allergiques au fascisme pour un bail. Une génération ? Ça dure une génération le vaccin contre la connerie ? Nous ils nous en faut tous les trois mois, de vaccin, pour que ça marche : on est donc beaucoup beaucoup plus cons que les ukrainiens (aussi).

Chère Anne Hidalgo. Et elle raconte que Jospin serait son modèle. Pauvre Jospin. Evidemment elle allait pas dire Hollande ! Ou alors ce qu'elle aime chez Jospin, c'est quand il se barre en disant : puisque vous êtes si cons, démerdez-vous ! Ça doit être ça qui l'anime... avec son amour de la France, elle comme aux autres candidats, style la France qu'est-ce que ce serait chouette sans les français ! Ils sont bons.

Personne ne voulait d'un second tour à l'identique de 2017, il parait... donc ils vont voter massivement Le Pen et Macron, CQFD. Le peuple le plus con du monde ?

Votez, on sait jamais...

Dans un article parfaitement faux-cul de dernière minute, Edwy Plenel affirme ici dans Médiapart que les français voteraient Mélenchon pour faire barrage à l'extrême-droite. Nombre de commentaires disent qu'il ne pourrait pas saquer Mélenchon (et ça m'était apparu possible lors de mon passage à Médiapart). En tous cas face à un candidat très à droite et une d'extrême-droite, il n'est pas même foutu d'appeler clairement à voter Mélenchon ! Il se drape dans un baratin confus pour finir par conseiller de voter selon sa conscience. Quel scoop !

Or, sauf pour élire Mélenchon, on n'a pas vraiment de raison de voter pour lui pour faire je ne sais quel barrage si le second tour doit être entre Macron et Le Pen (enfin il me semble). Bref, au mieux Plenel nous informe surtout de ses états d'âme (en ayant le culot de les attribuer à tout-un-chacun). On comprend que c'est ce que lui fera. En attendant, il profite des commentaires en réponse pour faire passer une pilule que certains lecteurs lui ont souvent reproché : celle d'avoir appelé à voter Macron au second tour en 2017 (qu'à mon sens il s'apprête à reproduire). Il ne répond d'ailleurs aux lecteurs qu'à cette seule critique (voir les commentaires). Bref, tout ça semble "en même temps" une justification des consignes qu'il donnera au second tour, mais cette fois bien sûr de façon nette et non en terme de "choix de conscience" laissée à l'appréciation de chacun. Le problème, c'est qu'on a vu qui était Macron depuis...


A côté de ça est apparu un sondage, fait par un institut de sondages brésilien (Atlas : sans doute inconnu en France mais connu au Brésil). C'est ici et ça dit autre chose que les sondages français qui, rappelons-le, donnaient 5 points de trop à Le Pen et 5 de moins à Mélenchon à une semaine du premier tour en 2017 !

Avant de donner ledit sondage Atlas, on peut détourner une réponse d'un internaute (hostile) à celui qui en a donné les chiffres, je le cite : "Après Cluster 17, qui n'a jamais réalisé aucun sondage avant novembre 2021, on nous sort un institut (brésilien) à peu près inconnu en France, où il n'a, à ma connaissance, jamais réalisé aucun sondage. Il ne s'agit pas de chauvinisme, mais de comprendre que les résultats d'une enquête doivent être redressés en fonction de la connaissance qu'ont les analystes de la situation politique, sociale, idéologique dans un pays donné."
Où il est donc question de "redresser" les sondages en fonction de "la connaissance des analystes" ! Si l'on en croit cet internaute, voilà en tous cas qui n'est pas trop mis en exergue quand on nous les présente, les sondages ! Donc les types "redresseraient" et ça donnerait ce qu'on voit en ce moment : Macron à 28, Le Pen autour de 23/24 et Mélenchon à 16/17. Quant au second tour, Macron est donné gagnant par Atlas face à Mélenchon, mais avec des scores de l'ordre de 54/46 : c'est presque le score des sondages français, où on serait à 52/48.... mais en cas de Macron/MLP ! A propos de vote utile...

Donc voilà ce que donne ce sondage Atlas :




Quant à un second tour avec Mélenchon, le sondage donnerait 53,9 % à Macron et 46,1 à Mélenchon.
En clair, rien n'est peut-être joué.

Complotisme encore ? Attendons de voir...

Gueule de bois.

Aucun débat n'a eu lieu. Personne n'a eu le droit de poser des questions sur le bilan du président sortant. Si, les journalistes. Mais "entre eux" uniquement, faisant questions et réponses. Apathie a bien débattu, mais avec Polony et Salamé... et les français se sont prononcés, ont tranché (démocratiquement). Telles sont les nouvelles règles en démocratie totalitaire (et après, on s'étonne que les médias se la pètent).

La guerre en Ukraine a elle disparu aussi vite que que la pandémie, Macron est désormais fringuant et bronzé, prêt à en découdre avec un extrême-droite qui, comme il l'avait promis, a quasiment disparue du paysage politique grâce à ses bons soins... puisqu'elle est passée de 20 à 30 % en l'espace de 5 ans et qu'on nous promet une confrontation serrée entre les deux tours. C'en était fini du vieux clivage dépassé gauche-droite, qu'il avait dit : on a aujourd'hui un clivage droite/extrême-droite en lieu et place ! La modernité, forcément. Un éborgneur face à une raciste, choisissez braves gens !

Mais faut dire que les braves gens avaient choisis : il paraît qu'ils disaient ne pas vouloir du même scénario qu'en 2017, mais en fait ça les démangeait trop de donner leur si précieux point de vue sur cette affaire, c'était si excitant. Ils les aimaient bien, finalement, l'éborgneur et la raciste, à force de les voir à la télé, alors ils ont saupoudré le vote : un poil d'œil arraché, un chouïa de pétainisme rance, un dosage subtil qui reflète bien notre art multiséculaire de la controverse à la française. C'est ça la France des droits de l'homme et des lumières. Miam-miam. Chers compatriotes, qu'on vous arrache les yeux et vous fasse bosser jusqu'à 80 ans. Ça vous fera les pieds. Et pour le même prix, vous aurez toujours le droit de vous indigner des ratonnades à la télé (devenues le passe-temps des petits frappes de l'extrême-droite). Vous allez adorer, puisque c'est le fruit de vos cogitations toujours aussi intenses. Moi j'en ai rien à cirer : vous le valez bien ! D'ailleurs, si Poutine avait été moins con, c'est la France qu'il aurait envahi. Pas de risque de résistance ici, de braves petits cons au garde-à-vous prêts à agiter des drapeaux russes en remerciant ! L'universalisme rayonnant de la patrie des droits de l'homme...

Mais à gauche on s'agite encore un peu, enfin "à gauche"... Hidalgo veut révolutionner le bazar, fort de l'impulsion PS qu'elle a propulsé à 1,7 %. Mais sans Mélenchon ça va de soi. Une espèce de gauche "entre soi". Une gauche sans les français, quoi. Trop fort ! J'ai raison, m'sieurs-dames, je vous l'avais bien dit depuis le début. Sinon, gauche droite et écolos font aussi la manche pour rembourser leur campagne. A vot' bon cœur les gars, donnez pour un petit parti plein d'avenir, on saura vous le rendre...

Les médias continueront à nous informer pareil, nous dire qu'en Hongrie ou en Italie, ils sont sous la coupe de méchants extrémistes : pas comme nous que c'est pas pareil, puisque la blondasse a drôlement changé et que Macron est le parangon de la modernité du ni droite ni gauche. D'ailleurs, on fait même pas la guerre à l'Ukraine, nous : si c'est pas un signe qu'on est civilisé ! A part ça et après une semaine de trêve, ils pourront recommencer à vomir sur Mélenchon 24 heures sur 24. Quant à Zemmour et Maréchal la bien nommée, ils ont semble-t-il raté leur OPA sur le RN (et la droite), Mélenchon n'ayant pas dépassé MLP, ce qui l'aurait sans doute définitivement rayée des tablettes après son débat calamiteux de 2017.

Bonne nuit les veaux, et encore bravo.

Je reprends.

Toute la soirée, on nous a bassiné avec je ne sais quel "vote utile" qui aurait bénéficié à Mélenchon. Mais quel vote utile quand les sondages officiels le sous-estimaient à ce point ? (et c'est la deuxième fois qu'ils nous font le coup). Ci-dessous le dernier sondage Ipsos : quel esprit dérangé pourrait envisager qu'on peut combler 6 point d'écart en deux jours (et qui plus est vue la dynamique de Le Pen) ? Bref, que serait-il advenu si on avait montré les sondages d'Atlas au lieu de ceux habituels (2,7 points d'écart au lieu de 6) ? Au point d'influence où l'on en est, pourquoi pas interdire les sondages, ou au moins les savants redressements apportés par nos habituels experts en tout ?



Pour le coup, le "vote utile", ça aurait été d'inverser la tendance (54/46) au second tour entre Macron et Mélenchon. Oui, ça aurait eu une autre allure, le vote utile, et on aurait eu 15 jours pour le faire.



Faute de quoi il nous reste l'humour...




Bonne dictature à tous.

La presse...

Après avoir léché les fesses de Macron tout au long de la pandémie, après avoir traité de complotiste quiconque serait opposé aux façon de faire de Véran, après avoir censuré tout le monde ; après avoir insulté tous les jours Mélenchon depuis cinq ans en le traitant de populiste et d'extrémiste, voilà que l'ensemble de la presse de gauche l'encense. Et se met à pousser des hauts cris pour appeler à voter pour la démocratie et la liberté !

La liberté d'expression oui, mais celle de la presse on dirait, celle de ne pas perdre son beefsteak surtout. Faudrait pas qu'on lui coupe sa langue immaculée de lécheurs de fesses, auteure de toutes les ignominies dès qu'il s'est agit de vanter le non-soin, le doliprane du fond de son trou, le tout vaccinal exclusif.

La presse de gauche s'est aperçue que la gauche, finalement, c'était Mélenchon. Oui mais à trois jours du scrutin, quand la chérie de sa caste ne décollait pas des 2 %. Et repue de confiture de fesses, la voilà qui vient nous donner des leçons de morale en nous expliquant qu'il n'y a qu'à reconstruire la gauche à partir de ce que Mélenchon a créé. Exit l'ami de Poutine, fini le type qui s'énerve pas comme il sied à un futur président face à une perquisition de police, exit le populiste : C'était sa dernière campagne ? Mélenchon est à la retraite ? Ok, alors vive Mélenchon ! Ah comme il est beau, qu'elle était belle sa campagne, qu'ils disent maintenant. Il disait pourtant la même chose il y a cinq ans et avait le même type de score. Oui mais c'était pas pareil. C'est qu'à 1,75 on vacille, l'affreux poison du doute s'insinue dans les méandres de notre prêt-à-penser élitiste. C'est qu'on sait compter jusqu'à deux, nous les journalistes. La presse entr'ouvre donc les yeux du fin fond de son sommeil et se met hurler : "réveillez-vous les gars, finalement Mélenchon on l'aime bien : votez démocatie, les gens !"

Et alors les soins précoces, l'incertitude face au covid, c'était démocratique aussi ?
-Oh c'est vrai, pardon pardon, qu'elle dira un jour, on a un peu abusé. Mais quoi, Le Pen qui choisit qui est journaliste, c'est pas grave ça ?
-Certes, sauf que ça vous dérangeait pas quand Edouard Philippe faisait une conférence de presse covid avec UN journaliste...

Donc promis juré, on vous insultera plus. On passera plus sous silence quand Mélenchon dit qu'en l'absence de traitement avéré, il est de la liberté de chacun de choisir ses soins, d'avoir le droit de tenter de pas mourir. On leur répondra plus "ta gueule", à ces types au fond du trou. La liberté d'expression, notre petite caste ne la confisquera plus, ne parlera plus à votre place, ne vous dira plus quoi penser, on n'aboiera plus de concert, on ne mentira plus du matin au soir, on fera juste dignement notre boulot de contre-pouvoir sans se la péter : démocratiquement. Juré craché ! Tiens, en gage de bonne foi : cent morts par jour avec l'Omicron, c'est à peu près ce qui arrive tous les ans avec la grippe. C'est dit ! On n'est pas gentils avec vous ? C'est pas de l'info, ça ?

Ok, ce jour-là alors, vous serez habilités à parler de démocratie...


J'ajoute qu'au résultat des élections, Mélenchon a parlé du mythe de Sisyphe, condamné à remonter sans cesse un rocher dégringolé de la montagne. Je ne crois pas que ce soit pour faire culturel. Alors on nous dit maintenant qu'il faut capitaliser sur son score. Mais pourquoi ils n'ont pas dit ça l'autre fois ? Et qui l'a fait dégringoler, ce rocher, depuis 2107, sinon la presse (y compris de gauche) et les partis politiques (y compris de gauche) ? Comme en 2017, Mélenchon est du coup reparti de 10 %. Sans ce harcèlement politique et médiatique, si à défaut de "capitaliser", on ne s'était simplement pas acharné sur lui, sans doute serait-il parti de 15 %.
Et à 15 % au départ, là il y avait un vote utile : là il était au deuxième tour !
Bref, la presse a largement participé à ce nouveau désastre démocratique, et si un éventuel pire ne devrait pas encore être pour cette fois, qu'en sera-t-il en 2027 ? Les médias vont-ils poursuivre ce petit chantage infect et nous prendre encore en otage 5 ans de plus, à tolérer ce jeune taré tout sourire à l'évocation d'un second tour qui le fait tant rêver (pas nous) quand cette fois, l'extrême-droite sera forcément et pour de bon aux portes du pouvoir ?
Allez vous laver les fesses, messieurs les journalistes, vous êtes la honte de la démocratie.
Des chiens !

Interview de Mélenchon sur BFM TV, où il explique que s'il a la majorité aux législatives, il devra être nommé premier ministre (juste après, un panel de fouille-merde nous explique "ce qu'il faut comprendre", en falsifiant ses propos pour leur faire dire tout autre chose que ce qu'il a dit : beurk, la trêve a été courte).

Ce soir, le jeu de la vérité.

Face à face, deux menteurs patentés, susceptibles de raconter n'importe quoi sur tout, et qui ne vont pas s'en priver. Bien entendu tout ressemblance avec la future gestion du pays serait fortuite et indépendante de leur volonté. Ce soir il sera question de mots et que de mots, ou comment éviter ceux qui pourraient être en connexion avec le réel, comment les détourner, les faire oublier, les tordre, les effacer. Bien sûr tous les coups sont permis, la presse n'ayant plus vocation à faire respecter quoi que ce soit de l'ordre de la vérité des choses. Le seul but est de désigner un vainqueur au débat et de passer à autre chose.

On a donc le choix entre une démocratie totalitaire menée par son jovial représentant, et un totalitarisme à l'ancienne, soft ou hard selon l'idée qu'on se fait, mené par son alter ego en version has been. Maintenant que les adeptes du ni-ni ont voté et-et, l'idée générale est de produire entre ces deux candidats de droite radicale une surenchère d'idées le plus à gauche possible (le plus proche du peuple, le plus empathique, le plus démocratique aussi, etc). Macron a tenté de marchander l'âge de la retraite entre les deux tours afin de montrer la souplesse qui le caractérise. Tout le monde se foutant de son baratin, il a alors décidé de placer ce nouveau quinquennat sous le signe de l'écologie, qui finalement le préoccupe beaucoup depuis une semaine. En gage de bonne foi, MLP n'est pas en reste puisqu'elle commence à reculer sur l'interdiction du voile dans l'espace public, quitte à inquiéter ses supporters alléchés par l'odeur de futures ratonnades, peut-être dépénalisées avec un peu de chance. Si près du but, se soucierait-elle d'un minimum de paix civile en cas de victoire ? La fachosphère est inquiète.


Autre sujet : qui vote qui.
La coutume dit que les électeurs de MLP sont soit fachos et racistes, soit abrutis ou ivrognes. Or on a en outre vu que ça votait beaucoup RN dans les campagnes. J'ignore ce qu'en disent les sociologues mais perso je me refuse à croire que le monde paysan soit insensible au racisme, quand bien même la télé les inonderait d'images de violence dans les banlieues. Je crois plutôt que les paysans ne se la jouent pas fibre sociale, altruisme et idéologie, mais votent simplement en fonction d'eux et d'eux seuls, en ressassant que tout le monde se fout d'eux depuis un bail (ce qui n'est pas faux)... et donc sur le mode "y'a qu'à essayer celle qu'on n'a pas encore essayé". Mais peut-être suis-je encore et toujours naïf sur ce coup ?


On peut encore voir comment l'appel aux législatives de Mélenchon a été répercuté :
-Au Figaro comme au Monde, on se contente de résumer ce qu'à dit Mélenchon, sans en faire plus.
-Au Monde, l''intitulé "Mélenchon préfère enjamber le second tour et se projeter sur les législatives" est quelque part en bas de Une, bien que ce soit le deuxième article le plus lu de la journée.
-A Libé, il est question de "calculette magique de Mélenchon", avec un article qui semble railler au moment où il est coupé aux non-abonnés. Ouin ouin, Libé aujourd'hui de centre-droite est à 1,7 %. Pauvre chou...
-A l'Obs, "Le Pen à l'Élysée, Mélenchon Matignon, quelle bonne idée !" (suivi ici d'un article crasseux et prétentieux du grand penseur Sylvain Courage, où Mélenchon est insulté et comparé à Narcisse).
Les chiens recommencent donc à se lâcher, la trêve aura été de courte durée. La suite aux législatives.

Le débat

On lit partout que Macron aurait été "arrogant". Arrogant il l'est, c'est indubitable, mais c'est surtout un message politique que de le souligner. Dans le débat, ça n'a pas été si évident. Macron a-t-il vu le premier débat entre Mélenchon et Zemmour, où Mélenchon ne prenait pas l'autre au sérieux dès que celui-ci parlait d'islam ou de grand remplacement ? C'est possible. En tous cas, c'est la posture qu'il semble avoir voulu adopter vis-à-vis de Le Pen : la regarder (mais tout le temps et donc bien trop systématiquement, n'est pas Mélenchon qui veut) comme une chose, pour montrer son délire, et donc l'isoler aux yeux de tous au sein de celui-ci : la montrer comme une autiste qui radoterait un discours convenu appris par cœur, détaché du réel dont il se veut - voire se pense - le représentant.

Sa façon de se tenir était en tous cas inédite et donc surprenante : c'est la seule fois qu'on l'a vu ne pas se tenir droit, comme sûr de son fait. Mais sans doute aussi qu'il se méfiait, Le Pen n'est malgré tout pas une idiote. Il m'a personnellement semblé ne pas avoir conscience de cette posture inédite, tout occupé sans doute par le fait d'attendre le faux-pas, à l'affût de moments où il pourrait placer qu'elle racontait n'importe quoi (comme en 2017) : en terme d'économie bien sûr, mais aussi évidemment sur ses positions délirantes en terme de racialisme et d'islamophobie. Il a bien réussi à le sortir de temps en temps, mais visiblement pas aussi souvent qu'il l'avait pensé. Il faut dire que Le Pen a fait des progrès depuis (ce qu'en patron au dessus des choses et une fois rassuré par le déroulement du débat, il n'a pas pu s'empêcher de souligner).

A part ça et comme prévu, le débat a été inodore et aseptisé, comme si protéger la France du péril du fascisme ne valait pas qu'on hausse une seule fois le ton ! Pourquoi quand Macron parle de "guerre civile" a-t-on l'impression qu'il parle de mauvais chiffres du CAC 40 ?

Nul doute que s'il avait eu à débattre face à Hitler, on aurait eu le même débat. Il avait de l'avance dans les sondages, il ne l'a pas perdue, c'est tout ce qui lui importait. Le reste, le long terme ? Rien à secouer !

Bien chers compatriotes,

Je suis désolé. Il n'y a pas de bulletin "Chapati" dans les bureaux de vote aujourd'hui. Vous n'allez donc pas pouvoir exprimer ce que vous pensez de moi et de mes opinions. Croyez que je ressens votre frustration de façon franchement emphatique, mais hélas...

Donc.

Il est des jours où l'on arrive à s'accommoder de l'odeur de la merde (c'est souvent affaire de consistance). Celle du vomi par contre pose problème, dans la mesure où elle incite à vomir à nouveau. J'en profite pour remercier encore les dignes citoyens (scatophiles comme émétophiles, soyons larges d'esprit) qui nous ont placé devant ce choix démocratique, mais néanmoins cornélien.

Vous me direz qu'une fois qu'on a tout vomi, les choses s'arrangent un peu. Oui, peut-être. Enfin dans le cas de figure qui nous occupe, c'est pas si sûr. Mais assez finassé et allons droit au but : en tant qu'élément central de ce forum public et for de ces responsabilité, j'incite mes compatriotes à se prononcer plutôt pour la première alternative, bien conscient qu'il pourrait m'en être tenu rigueur au cas où un parcours parsemé de roses ne serait pas à l'ordre du jour lors de ces cinq prochaines années. Voilà, c'est dit !

PS : chacun est invité à refermer la porte des latrines après avoir voté, merci.

Triomphe au Champs de Mars.

Porté par un foule ivre de bonheur, Macron a fait une apparition en toute simplicité au son de l'hymne la joie de Ludwig Van Beethoven. Pour commémorer cet événement historique, un tableau ornera l'ensemble des frontons des écoles : Macron apprenant au 20h d'Anne-Sophie Lapix sa victoire sur le fascisme.

Une affaire d'importance retient en ce moment l'attention : celle des petites culottes de l'ex-député Coralie Dubost, payées par le contribuable. Chaque citoyen devrait normalement être en droit de récupérer son dû. Pour peu qu'il la croise dans la rue et lui en intime l'ordre, elle devrait s'exécuter : vos culottes sont notre bien commun, madame, vos culottes sont celles de la France !

Actualité plus légère, LFI a rassemblé écolos et communistes en un accord politique en vue des législatives, voire plus en cas de victoire. Un accord qu'il semble que 90 % des français de gauche souhaitent depuis quelques décennies. Pas grave, on s'en fout bien, rétorque moi-président : le PS c'est un monument, il ne peut disparaître. Ça l'avait pas tant troublé de le faire dégringoler de plus de 50 à 1,7 %, et le voilà tout chagrin à l'idée qu'il disparaisse ! Pauvre chou. Ces types n'ont décidément pas de suite dans les idées.

Que faire ? Un musée du PS ? Un réserve subventionnée ? Où Dray s'occuperait de la caisse, Hollande ferait le guide et Cambadélis officierait en dame-pipi ?

Jospin a par contre refusé qu'on fasse passer ces petites affaires d'ego avant la menace de l'extrême-droite, du réchauffement climatique ou de la troisième guerre mondiale. Il a de drôles de valeurs, Jospin ! Manque de hauteur de vue, barrissent de concert le chœur des pachydermes en voie d'extinction : et l'Histoire alors ? Quel dilemme ! Jamais à cours d'idées, notre Grollande national suggère même de faire un point de la situation... après les législatives bien sûr. Quel visionnaire, quel cerveau ce type. L'homme qui a débauché un caïd de la banque Rothschild pour combattre son grand ennemi, la finance. Une vraie flèche !

En cas de refus d'une union, on saura en tous cas qui est "hégémonique" dans l'histoire !

Résumé de l'accord entre LFI et les autres parties de gauche.

Il s'agit de faire élire des députés dans une majorité de circonscriptions, puis de mettre en place un rassemblement ouvrant la voie à une majorité à l’Assemblée nationale, où le Premier ministre serait issu du plus grand groupe (Mélenchon).
La majorité se dotera d’un intergroupe pour compléter et poursuivre après l’élection ce travail commun.

Objectifs programmatiques communs qui constitueront la base d’un programme de gouvernement.

Pour la France :
-hausse du SMIC à 1400 euros ;
-retraite à 60 ans ;
-garantie d'une allocation d'autonomie pour les jeunes ;
-blocage des prix sur les produits de première nécessité ;
-mise en place d’une véritable planification écologique ;
-instauration d’une 6e République et du référendum d’initiative citoyenne ;
-défense de la République laïque, protection de la liberté de conscience et d’expression, action résolue contre le racisme, l’antisémitisme et toute forme de discrimination, combat contre les communautarismes et l’usage politique des religions, abrogation des lois sur le séparatisme ;
-garantie d’accès aux soins, développement des actions de prévention, lutte contre les déserts médicaux.


Pour l'Europe (et l'international).
-mettre fin au cours libéral et productiviste de l’UE et construire un nouveau projet écologique et solidaire ;
-désobéir pour les uns ou déroger de manière transitoire pour les autres, nous visons le même objectif : être en capacité d’appliquer le programme partagé de gouvernement et respecter ainsi le mandat que nous auront donné les Français ;
-mais certaines règles européennes sont en décalage ou en contradiction avec les impératifs écologiques et sociaux (par exemple, impossible de nationaliser EDF dans le cadre des règles de la concurrence, d’investir pour respecter nos engagements climatiques en raison des règles budgétaires etc). Pour pouvoir appliquer notre programme, il nous faudra être prêts à désobéir à certaines règles européennes (comme le pacte de stabilité et de croissance, le droit de la concurrence, les orientations productivistes et neo-libérales de la Politique Agricole Commune etc). Nous ne serons ni les premiers ni les derniers à le faire, en France comme en Europe (Espagne sur les prix de l’énergie, Allemagne sur la mise en concurrence des entreprises de l’eau potable, Portugal sur les aspects économiques et budgétaire etc) ;
-cela ne peut se faire que dans le respect de l’Etat de droit (tel que défini par le fonctionnement de l’UE) : la France ne peut avoir pour politique la sortie de l’UE, sa désagrégation ou la fin de la monnaie unique ;
-Enfin, dans un contexte international de tensions et de guerre sur le continent européen et face aux atrocités décidées par Vladimir Poutine, nous défendons la souveraineté et la liberté de l’Ukraine. Par ailleurs, nous continuons à travailler nos convergences pour trouver les voies et moyens afin de rétablir la paix et préserver l’intégrité territoriale de tous les pays.


EDIT de Chapati : Quant à l'ensemble des baveux de la presse de gauche qui tapent sur Mélenchon depuis toujours, aucune inquiétude à se faire pour eux, ils sont déjà en train de retourner leur vestes, au cas où. De Mélenchon à Le Pen, Libé et Le Monde seront toujours en kiosque pour distinguer les vraies infos des fake news : les deux seront justes inversées   . Youpi, vive l'union de la gauche, clament-ils déjà !

Nouveau gouvernement : bons et mauvais points.


   Gérald Darmanin reste : sans doute que Macron aime les crevettes pour conserver sa confiance en une petite chose indisposé par la seule existence de rayons hallal ou casher dans les supermarchés. Au moins, c'est pas les noires et les arabes qu'il importunera...

 Marlène Schiappa ira elle se vendre ailleurs : elle sait faire, et de façon si professionnelle. Personne n'a donc aucune inquiétude pour la suite de sa carrière. Au revoir madame, et bon vent !

 Gabriel Attal, son pendant masculin, est par contre promu : l'occasion de voir si ce jeune perroquet sait faire autre chose que du psittacisme de base (reviens, Sibeth chérie !).

 Pour Blanquer, la reconversion pourrait être plus difficile : on ne voit pas qui pourrait être intéressé à engager un type pareil pour quelque job que ce soit. Idem pour Frédérique Vidal, ancienne ministre des universités. Les deux iront j'imagine distiller leur incompétence et leur baratin ailleurs. Bon débarras !

   Pap Ndiaye, l'exact contraire des deux sus-nommés. Un homme connu pour avoir une réflexion intelligente et structurée sur les minorités, l'intersectionalité etc. C'est rien de dire que ça change ! On peut sur ce sujet se poser la question de savoir où se situe Macron vis-à-vis de tout ça. J'ai détesté sa façon de traiter nombre de questions lors de son quinquennat, mais j'ai malgré tout la faiblesse de lui laisser une chance sur ce sujet. Mais s'il a une certaine éthique sur des thèmes comme le colonialisme, les immigrés etc, comment peut-il garder quelqu'un comme Darmanin ? Mystère et boule de gomme (certes, il paraît que les flics aiment bien Darmanin). Une citation de Pap Ndiaye, par exemple : "l'attitude de déni en ce qui concerne le violences policières en France est tout à fait classique, et depuis longtemps" (juin 2020, lien ici). Espérons qu'il ne soit pas là que pour la décoration.

 J'ai toujours trouvé Bruno Le Maire antipathique. Il reste. Dont acte. Il se dit qu'il aurait des ambitions pour 2027. Il paraît même que Darmanin en aurait (si si, certains disent ça). J'ai jamais aimé l'élitisme mais à ce point, faut pas pousser quand même !

 Roxana Maracineanu, que j'aimais bien, évincée des sports (à moins qu'elle ne l'ai souhaité).

 Véran recyclé à l'entretien des toilettes, où il donnera enfin toute sa mesure (excellent choix).

 Brigitte Bourguignon, ministre de la santé. Elle paraît toute neuve et immaculée, mais souvenez-vous : c'était la présidente de la commission sur le covid au sénat, celle qui grimaçait sans cesse lors de la déposition de Didier Raoult tant elle semblait excédée (voir ici). Bon, on verra bien. Et puis il y en avait des pires, ça aurait pu être Karine Lacombe ou Martin Hirsch. Mais tout ça ne changera rien à l'histoire, bien sûr...

Ben si, c'était aujourd'hui.

C'était quand même assez fatiguant : on a connu des révolutions plus pantouflardes. Là il a fallu s'arracher de son fauteuil télé, mettre des chaussures et marcher un peu avant de glisser un bulletin dans l'urne. Mais l'effroyable labeur valait le sacrifice : il était question de virer les talibans Macron et de mettre Mélenchon à la place. Bref, on pouvait à la fois se débarrasser de la dictature sanitaire et de la tentation nazie qui commence à en démanger pas mal. Quand même un bon rapport qualité-prix par rapport à l'effort citoyen.

En plus, c'est la conscience tranquille qu'on a pu se réjouir le soir même la déconfiture de blanquette de veau (à l'ancienne) et enfin savourer l'élimination récente du danseur de flamenco à mâchoire carrée.
Que du bonheur...

Z'ont même essayé d'enrôler ma pépette pour faire assesseur, les gens. J'y ai dit : "vas-y, c'est fastoche, il suffit de dire 'Mélenchon' à chaque bulletin". Les types se sont marrés mais finalement on est rentrés.

Sinon la communication à LREM a d'abord été de dire "pas de consigne de vote au cas de Nupes vs RN, sinon au cas par cas". Borne en a aussitôt rajouté en disant que c'était tous les deux des extrémistes.
Là dessus : padaboum, changement de stratégie (sans doute le général Tapioca a-t-il eu in extremis une autre idée géniale). No Problem, elle a fait volte-face en disant : "pas une voix pour le RN" (un vrai front républicain, je te dis pas).
Et pour finir, ce bon petit soldat a finalement fini par expliquer que LREM "soutiendrait" carrément la Nupes face au RN ! (sauf ceux qui insultent les flics gnagna etc, bien sûr). Si, tout ça presque "en même temps".

Ça doit être ça, les valeurs de la République, la démocratie etc. Profitons-en d'ailleurs, c'est censé encore durer une semaine...


Surtout, levez pas vos fesses pour le second tour, gaulois : la retraite à 65 ans, ça vous va comme un gant.

"J'ai envie de les emmerder"...

Pas tant que nous, petit bonhomme, pas tant que nous.

Ou comment passer d'un vote mécanique, censé tranquillement adouber les résultats de la présidentielle, à une vraie claque politique. Le jeune mégalomane a donc pris la baffe de sa vie. Ça c'est fait. Maintenant il y a un gros hic, le score du RN. Mélenchon a fait le boulot mais c'est MLP qui en a récolté les fruits. Pas glop. Avis aux petits cons qui croyaient avoir mieux à faire que de se déplacer pour voter : les RN, eux, ne s'abstiennent pas de voter (en bleu foncé) !




On a bien eu quelques petits plaisirs à voir par exemple une De Monchalin se viander en beauté, après ses crises d'hystérie et d'insultes envers son challenger, ce manant extrémiste et aux relents d'antisémitisme, et quelques autres encore, pas piqués des vers, mais franchement, on n'en a pas eu pour notre argent. Tout ça pour 140 députés et des brouettes !

La seule nouvelle, c'est qu'on en a fini avec le foutage de gueule de Macron et son "ni droite ni gauche", et retour au réel : une gauche, une droite... et hélas donc, une extrême-droite. Il n'y a plus qu'à matérialiser ça avec par exemple un Copé premier ministre, et retour à l'ordre des choses. On peut aussi vaguement espérer que c'en soit fini avec la dictature, mais ça c'est moins sûr, conseil de défense ou pas.

Peut-être aura-t-on droit du coup à l'ivermectine pour soigner le covid, voire aux vaccins traditionnels ? A propos... c'est marrant, dans son édito, par ailleurs mesuré comme sait faire Le Monde, il faut que vienne de nulle part un satisfecit envers la politique sanitaire de Macron ("par leur vote, les électeurs ne lui en ont pas dénié toute capacité, qu’il a montrée au plus fort de la pandémie de Covid-19").
Mauvaise conscience, quand tu nous tiens...

Donc c'est raté. La Nupes n'a guère fait mieux que recouvrer les voix habituelles de la gauche, une fois épurées de son vote sanction envers Hollande. Il était pourtant question d'un retour à une vraie gauche, m'avait-il semblé. Ça n'a pas semblé convaincre. Sans doute un peu tard dans le calendrier.
Pourtant, même Jospin avait adoubé la Nupes, mais il faut croire qu'il est vu comme extrémiste par la bande de crevards au pouvoir (abondamment relayée par la droite traditionnelle et la majorité des médias télé). Que faire ? En tous cas, visiblement, ça botte les médias, la démocratie totalitaire, tant qu'ils sont du bon côté de l'élite. Il en faut peu pour satisfaire les petites gens...

Sinon et assez loin de l'agitation médiatique, il y avait un direct hier soir sur Médiapart, au moment des résultats. Je suis pas calé en politique mais ça m'a semblé intelligent. D'une autre tenue en tous cas que les machins des chaînes télé, si occupées à savoir si tel people avait été élu ou pas...





PS : Sinon, je crois que je suis plus copain avec Dupont-Moretti. Il insulte les gens en les traitant d'extrémistes, et quand il se fait engueuler pour ça, il s'indigne qu'on l'insulte ! Non mais il se prend pour qui ? Engueuler, insulter... il connait le sens des mots, l'avocat ? Mélenchon le traite de "rustre" et c'est tout ce que vaut ce foutage de gueule. Ça lui est monté à la tête, à lui aussi, la fréquentation de voyous ?

En tous cas, on voit bien comment on en est arrivé là. On avait un type intelligent et qui devait croire au moins un peu à ce qu'il disait, et du coup le disait plutôt très bien (pour qui a trois neurones). Et en face des épiciers, des marchands de mots, dont chacune des interventions n'avait qu'un seul but : vendre leur salade, quitte à raconter n'importe quel mensonge. Les français ont voté pour ceux qui les méprisent. Un peuple d'un intelligence rare...

Ils voulaient pas d'un second tour Macron Le Pen ? Ils ont voté Macron et Le Pen. De vrais génies, vous dis-je ! Et pourquoi ? Parce que les trois candidats avaient tous la caractéristique d'être des repoussoirs pour les uns et les autres. Le Pen de par son historique racialiste, Macron de par sa fatuité, et Mélenchon de par son côté impulsif et son goût de ne pas se taire, quitte à dire (politiquement) des conneries. Bref à chaque duel des législatives, on votait toujours "contre" : contre celui qu'on détestait le plus. Sauf que si la presse fait barrage deux semaines tous les 5 ans à MLP, cette clique rampante le fait toute l'année avec Méluche.  

Un exemple de comment ça fonctionne avec les voyous du gouvernement et ceux d'extrême-droite. Mélenchon a dit exactement la même chose aux deuxième tour des présidentielles en 2017 et en 2022 : "pas une voix pour le front national". Pendant 5 ans, on a entendu de partout des types l'accuser de ne pas avoir donné de consigne de vote, et maintenant on entend l'extrême-droite dire l'exact contraire (pour la même phrase donc), à savoir qu'il aurait appelé à voter Macron au 2° tour ! Ils gobent ces trucs, les gens ?

Et maintenant on vote facho dans les campagnes du Lot ! Merci aux chaînes d'info : tout est vraiment en place. Le retraité paysan doit mettre ces chaînes en fond sonore à le place de la radio, quand il n'est pas à les regarder, et voilà qu'il reprend leur slogans, même s'il a croisé dix arabes dans sa vie ! Les choses, t'as plus besoin de les vivre, il suffit de les regarder à la télé !

Et tête-de-nœud qui nous la joue "c'est pareil, c'est les extrêmes". Ça lui est pas venu à l'idée que ça dédiabolisait Le Pen de la comparer à Jospin ? Et ça vient nous causer déontologie républicaine, non mais je rêve ! Marchand de saucisses, ouais !

Bambi et les sept nains

Il y a une semaine, la Nupes était anti-républicaine. Deux jours après les résultats des élections, elle est à nouveau responsable puisque, selon lui, prête comme les autres formations politiques à bosser pour faire avancer le pays. C'était donc pour rire qu'il avait dit ça. Sacré Manu, on a bien rigolé (surtout très à droite).

Il y a deux mois, on l'aurait élu pour son programme, qu'y dit. Sauf que le programme, on n'a pas eu l'heur d'en voir la couleur. Il y a bien la retraite à 65 ans et quelques chèques-cadeaux, et puis plein de bonnes résolutions pour l'écologie, la santé et l'école, mais hélas, on sait pas lesquelles. Sacré programme !

A part ça, il n'a même pas eu le minimum de respect pour les gens (et la si chère république) de faire campagne à la présidentielle : il s'est juste réveillé au second tour, tout frais tout bronzé, pour affronter l'autre mastodonte de la pensée politique (et de la  pensée en général).

Mais il croit quoi, Bambi, que les gens s'aperçoivent de rien ?

Pendant deux jours, il reçoit l'ensemble des responsables politiques. Il n'a pas de majorité, il leur parle de quoi, à votre avis ? A leur sortie, les types racontent tous qu'ils préfèrent rester dans l'opposition. Chou blanc donc. Aussi, et alors donc qu'il vient à peine de leur poser la question, le voilà qui se pointe à la télé pour leur demander de répéter, au cas où il aurait pas bien entendu. Les types en plus ont deux jours pour s'exécuter (vue l'urgence des réformes, faut surtout pas perdre de temps) : pas un de plus. Deux jours pour aider le maître du mouvement à faire SA politique, soit dans son imaginaire autistique et patronal : faire avancer les choses.

Lui ? Faire le même boulot ? Pourquoi faire ? Pas question que lui donne des pistes, pour dire ce sur quoi il serait prêt à faire des concessions (en dehors de les promettre), puisque c'est lui le type qui avance : les autres n'ont qu'à se bouger !

Qui sait : un institut spécialisé pourrait peut-être aider ce type ? Ou un stage en Ukraine ?

(ben les nains, c'est les ministres, quoi !)

Anatomie d’une campagne médiatique contre la gauche


C'est un résumé d'un très long article en trois parties, publié dans Acrimed, une association qui se dit "observatoire des médias" (et ne se cache pas en outre d'être de gauche, si j'ai bien compris). J'ai raccourci un maximum et me suis contenté de titrer les paragraphes. Sinon et en dehors du problème politique, ça fait du bien de voir des gens qui semblent regarder ce que sont devenus les journalistes avec le même air effaré que le mien.


"Illusionniste, petites cervelles, fascisme à visage humain, Polichinelle hâbleur, escroquerie, chiens, pitbulls, danger pour la France". La campagne de LFI pour les élections législatives, à laquelle se sont ralliées les autres formations de la gauche parlementaire (Générations-EELV-PS-PCF), a littéralement déchaîné les médias dominants. Éditorialistes et journalistes politiques ont orchestré, du PAF aux grands quotidiens nationaux, une cabale d’une rare violence que nous traiterons en trois temps : 1) Mépriser, délégitimer ; 2) Stigmatiser : haro sur les "islamogauchistes" ; 3) Traquer : sus aux "déviants" de la social-démocratie. Aussitôt Macron réélu, les chiens de garde  sécurisaient le périmètre de la démocratie. Dire du président qu’il a été mal élu, c’est "ébranler la légitimité du vote, et par là même les fondements de la démocratie représentative" pour Le Monde. Ce n’était là qu’un début.


La presse et Mélenchon
Mathieu Bock-Côté (Europe 1) : "JLM veut accélérer la crise de régime".
Raphaël Enthoven :  "des gens dangereux susceptibles de s’asseoir sur les institutions"
Louis de Raguenel (Europe 1) : "ça finit par donner aux ultras des espoirs de renversement de l’État"
Jean-Michel Aphatie : "On dit que MLP n’est pas démocrate. Et LFI, quel attachement à la démocratie et aux valeurs ?"
Catherine Nay : "Si ça ne se passe pas comme prévu, 'il faudra aller chercher la victoire dans la rue'. Qui le dit ? C’est la Clémentine Autain [sic]. Ça s’appelle le fascisme à visage humain".
Ivan Rioufol (Le Figaro) : "S’il y a un totalitarisme qui vient, c’est au cœur de la gauche révolutionnaire marxiste qu’il faut le traquer, comme toujours historiquement. Oui, il y a un danger pour la République".
Bernard-Henri Lévy : "Avec cet accord, c’est Chavez qu’on accorde avec Jaurès. Poutine avec Léon Blum".
Jean-François Kahn qualifie les Insoumis de "néo-bolcheviks".
Philippe Val : "Une secte dont certains militants se radicalisent sur internet, des irresponsables qui jouent la violence sociale contre le suffrage universel".
David Reyrat (Le Figaro) : "On parle bien en 2022 de porter au pouvoir en France des trotskistes, des communistes, des khmers verts ?"
Franz-Olivier Giesbert : "La haine est en marche" (et de qualifier les insoumis de "mufles", de "braillards").
Claude Weill (ex-directeur de l'Obs) : "Ce type est un grand malade. Étonnez-vous que des petites cervelles échaudées par ces appels à la haine et au déni de démocratie finissent taper sur des pompiers..."
Les Échos : "insoumis sauf avec les dictateurs".
Le rédacteur en chef adjoint de L’Est Républicain : "Les chiens sont lâchés. Ses pitbulls aboient et mordent"
Christophe Barbier : "le but de Mélenchon ? Détruire ce qu’il déteste le plus, la social-démocratie !"
Catherine Rambert (RMC) : "On n’est pas en dictature. Ce n’est pas Mélenchon qui décide !
Jean-Michel Aphatie (LCI) : "un rassemblement 'navrant, assez minable', une "inconséquence politique".
Christophe Barbier (RMC) : "un mirage, une escroquerie".
Le Monde : "manœuvre, marchandages, contorsions sémantiques, silences assourdissants, reniements : L’objectif de devenir la principale force d’opposition, pas d’exercer les responsabilités".
Catherine Nay (Europe 1) : "c’est quelqu’un qui a une enflure de l’égo, qui n’admet pas d’avoir été défait !"
Les Échos : "Mélenchon Premier ministre ? On se pince !"
Christophe Barbier : "Très difficile de réussir son pari. L’une des raisons, le vote musulman".
Le Figaro : "une 'soviétisation' de l’économie française".  


Après avoir polarisé leur agenda de campagne autour de l’extrême droite, après avoir tapissé de chats un projet de société structurellement xénophobe et raciste, après avoir propulsé la candidature d’un néo-fasciste reçu partout avec déférence ou complaisance, les médias dominants exploitent la seule fenêtre médiatique (massive) arrachée par la gauche depuis des mois pour massivement instruire son procès.


Islamophobie, islamogauchisme
Le rouleau compresseur avance : marche contre l'islamophobie en 2019, islamogauchisme en 2020 et 2021, cabales contre le wokisme depuis. Le tout entrecoupé d'emballements contre le voile des femmes musulmanes. C’est à ces campagnes médiatico-politiques que viennent s’ajouter la stigmatisation de LFI en général, de la Nupes par capillarité.

L’extrême droite, épicentre de cette ligne éditoriale, s’en donne à cœur joie.
Valeurs actuelles : "Chez les insoumis, toutes les digues ont cédé. Chantage à l’islamophobie, appel au désarmement de la police, tolérance ambiguë vis-à-vis du voile… des députés ouvertement indigénistes, à l’instar de Danièle Obono, une OPA sur les banlieues" ou une "parade nuptiale envers les minorités, vantant les vertus de la "créolisation", autre nom de "grand remplacement". Un sens aigu de la "menace" lorsque vingt pages plus loin, le dernier essai de Renaud Camus fait l’objet d’un rapport dithyrambique de quatre pages. Rappelons que quatre jours plus tard, le terroriste néonazi Payton Gendron abattait dix personnes dans un attentat à Buffalo (New York), laissant derrière lui un manifeste contenant des "allégations racistes et antisémites" et plusieurs références au "grand remplacement".
Du côté des médias Bolloré également, l’ennemi se nomme Nupes. Et c’est un torrent de boue conventionné par le CSA. Sur CNews, Pascal Praud ne tarit pas d’invectives contre la "néo-gauche trotskiste, communautariste et islamogauchiste. Sur Europe 1, Mathieu Bock-Côté s’en prend nommément à Danièle Obono, symbole de "la mouvance indigéniste" qui entend conquérir la France, avant de fustiger les wokes et l’islamogauchisme du parti, dont le slogan est clair pour le chroniqueur réactionnaire : "Une Révolution qui se réclame du décolonialisme mais qui considère que la décolonisation ne sera arrivée à son terme que lorsque les Français deviendront étrangers chez eux". Sur la même antenne, Philippe Val ne dépareille pas : "Mélenchon se voit Premier ministre à la faveur d’une coalition de la gauche et des mosquées". Jour après jour, les mêmes discours de haine.

Finkielkraut parle de "submersion migratoire" et fustige la "soumission de LFI à l’islam fondamentaliste : une reddition sans conditions (...) Non seulement Mélenchon croit au grand remplacement, mais il mise dessus pour accéder au pouvoir". Sonia Mabrouk communie dans la diffamation : "Il n’en a jamais fait mystère. C’est la 'créolisation' qu’il a défendue". Pour Catherine Nay, Mélenchon ne cesse de s’en prendre à la police depuis des années, et en rajoute pour récupérer le vote des jeunes des banlieues qui, on le sait, détestent la police qui les gêne dans leurs trafics. C’est un permis de brûler leurs voitures, de leur lancer des pierres. Philippe Val enchaîne : "Ce parti méprise ouvertement le débat parlementaire et rêve de jumeler Caracas à Clichy-sous-Bois".

Loin d’être cantonnés aux médias d’extrême droite, ces discours sont relayés dans les médias dominants. Le rédacteur en chef du Figaro Alexandre Devecchio déblatère sur un "tournant communautariste". Caroline Fourest s’en mêle, fustigeant "une gauche mélenchonienne flirtant avec les Indigènes de la République et Poutine". Le Monde prend sa part : le rédacteur en chef porte la plume dans le "wokisme... ou l'islamogauchisme" (?) On ne sait plus trop tant la chronique – "Mélenchon et l’art d’être ambigu" – est aussi confondante d’ambiguïté que de malhonnêteté. Une campagne idéologique de tous les instants dans le Figaro Magazine, qui publiait le 20 mai un dossier intitulé "Enquête sur les dérives de Mélenchon" – dont le contenu n’a rien à envier aux productions de Valeurs actuelles ! Le rédacteur en chef du Figaro est tout aussi inspiré : "Que promet la Nupes ? Redistribution sans production, souverainisme social, fiscalité délirante, sans-frontiérisme irénique, écologisme apocalyptique, communautarisme tranquille : bienvenue en mélenchonie !" Et lorsque le maire EELV de Grenoble autorise le burkini, les médias s’en saisissent pour éclabousser le rassemblement à gauche.

On le voit : l’hystérie médiatique autour de l’islam, de même que les confusions et amalgames permanents qui sous-tendent les discussions traitant de la laïcité pourrissent le débat public, stigmatisent les musulmans autant qu’ils jettent l’opprobre sur un courant politique. Et ce bien au-delà des médias d’extrême droite. Au bout du compte, les renversements opérés par les têtes d’affiche les plus en vue – consistant par exemple à faire des militants anti-racistes les nouveaux racistes sont de plus en plus fréquents.  Et qu’on ne s’y trompe pas : malgré la médiocrité évidente qui jonche ces séquences, les chefferies médiatiques ne perdent pas pied. La plupart perçoivent et construisent bel et bien la gauche dite "radicale" comme l’ennemi à diaboliser, au mieux mis à égalité avec l’extrême droite, au pire en pôle position. "L’autre Le Pen" titrait Le Point, placardant en Une le visage de Jean-Luc Mélenchon. Sans honte. Et sans choquer les confrères, tant cet exemple rejoint un mouvement de fond réaffirmé dans cette séquence jusqu’à plus soif.



Accord de la Nupes
Le 6 mai, le PS a adopté, à 62% des voix, l’accord avec LFI, EELV et le PC. Mais dès le début du processus de négociations, la panique s’était emparée de l’éditocratie, quasi unanime : en rejoignant la Nupes, le PS "renierait ses valeurs" et sa nature profonde. Sur les plateaux et dans les colonnes des journaux, les commentateurs pleurent ainsi la "trahison" de la gauche telle qu’ils l’aiment : la gauche... de droite.

Dans "Les Informés" de France Info,  Stéphane Vernay s’inquiète du "vrai danger aujourd’hui". L’extrême-droite à 32,3% ? Non, "la probable implosion et la disparition programmée du PS".
Pascal Riché, de L’Obs, communie : "C’est la fin du grand parti de Jaurès et Blum".
Les cadres du PS ? "Une bande de bras cassés" pour Franz-Olivier Giesbert. Des "lapins face au cobra" pour Christophe Barbier ; des "caniches", appâtés par une gamelle pour Alain Dusart. Sur Europe 1, Sonia Mabrouk s’enquiert encore auprès de Pierre Jouvet : "Vous les avez comptées, les couleuvres que vous venez d’avaler ?". Sur LCI encore, Caroline Fourest s’emballe face à David Pujadas : "La Nupes, c’est la fin de ce qui existait en France jusqu’à présent. On était un des derniers pays en Europe à avoir cette chance, c’est-à-dire d’avoir plusieurs gauches. Pour justement éviter que lorsqu’une gauche se radicalise par antisionisme, par anti-impérialisme, et s’allie avec des islamistes ou avec des antisémites, on puisse considérer que c’est l’extrême gauche, mais que ce n’est pas la gauche. Ça, c’est terminé depuis la Nupes et depuis que Jean-Luc Mélenchon est à la tête de la maison".
Le Canard Enchaîné, avant de décerner "la noix d’honneur pour son optimisme" à Olivier Faure, participait également à la curée. Les prises de position de la "grande presse" sont à l’identique. Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint du  Figaro, déverse sa morgue sociale : "Fabien Roussel lâche tout pour un steak aux lentilles, Olivier Faure montre qu’il a les dispositions pour ouvrir un stand à la grande braderie de Lille". Au Parisien, la Nupes est spectaculairement ignorée en Une, le quotidien ne se fendant des gros titres que pour questionner la fin du PS, ou annoncer qu'après l’accord avec Mélenchon, les socialistes se déchirent.

Ce leitmotiv du "reniement" est entretenu par la quasi-totalité des commentateurs au mépris… de l’histoire politique. Sébastien Fontenelle, journaliste à Politis, rappelle en effet que "le programme du PS de 1972, qui a servi de programme commun de la gauche à l’élection de François Mitterrand en 1981, était bien plus ‘radical’ que celui de la Nupes". Ce discours sur la soi-disant "trahison du PS" est un "gigantesque mensonge".


La caste journalistique cause entre elle en méprisant ses invités
Ridicules, ces supposés journalistes et têtes d’affiche le sont assurément, qui commentent à tort et à travers et infligent leurs partis pris. Mais ils sont surtout totalement défaillants, incapables d’exercer leur métier qui est de rendre compte du monde tel qu’il va, et non de prescrire leurs fantasmes en guise d’analyses. À cet égard, les Verts n’ont pas non plus échappé à la furia de nos élites journalistiques, décidément à cran. Exemple avec Daniel Riolo : "Les Verts vont devoir se débarrasser de Yannick Jadot et donc là, on s’aperçoit finalement de quelle était la nature profonde des Verts, qui ne sont pas du tout des écolos mais des gens d’extrême gauche, des radicaux". Ou encore sur le plateau de "C dans l’air" (France 5). Christophe Barbier : "Julien Bayou a décidé de revenir vers la radicalité de gauche qui était la sienne il y a longtemps, pour faire une sorte de coup de force où il entraîne tout le parti qu’il dirige dans une direction totalement contraire à celle que voulait impulser Yannick Jadot". Commentaires en roue libre, prescriptions permanentes pour définir ce que doit être la gauche et ce qu’elle ne doit pas être, les chefferies éditoriales ont fait montre de leurs talents en toute indécence pour accompagner la naissance de la Nupes. Mais pour être à la hauteur de leur réputation, elles ne se sont pas arrêtées là : procès en trahison, en faiblesse et en retournement de veste, mépris et insulte à tout va se sont également fait jour lors des "interviews" politiques, lieux particulièrement propices à la disqualification des "dissidents" de la social-démocratie voire de la République...

Parmi les membres du PS en faveur de l’union, Olivier Faure a été particulièrement cuisiné. Des interviews sous forme de tribunaux où les intervieweurs jouent le rôle de procureur, et où rien ni personne n’est prévu pour assurer la défense de l’accusé-invité, qu’on ne laisse s’exprimer que de façon très décousue et parcimonieuse. Outre l’interview à charge du "Grand jury", attardons-nous sur l’émission "Questions politiques" (Le Monde-France Info-France Inter), au cours de laquelle Olivier Faure a été interrompu pas moins de... 164 fois ! Dès l’introduction, Thomas Snégaroff donne le ton en pointant la "position inconfortable" du PS : "La maison socialiste brûle, après le fiasco de la candidature d’Anne Hidalgo à la présidentielle. Alors, si la maison brûle, notre invité est-il pompier ou pyromane ?" Très vite, on comprend que le quatuor journalistique ne voit pas l’accord avec la FI d’un très bon œil. Les intervieweurs passeront la quasi-totalité de l’interview à pointer les désaccords programmatiques entre le PS et LFI. Si la démarche se justifie d’un point de vue journalistique, elle ne saurait être la ligne conductrice d’une émission entière, a fortiori quand les journalistes s’échinent à systématiquement interrompre et disqualifier les réponses du responsable politique.
Parle-t-on d’abroger la "loi séparatisme" ? Françoise Fressoz : "C’est quoi le signal ? C’est quoi le message que vous envoyez ?". Nathalie Saint-Cricq : "Et à qui vous l’envoyez ?
Parle-t-on des questions sociales ?" La journaliste de France Télévision ne se tient plus : "La baisse du chômage, c’est un impensé de la campagne ? Ça n’a même pas été un sujet ?" Olivier Faure : "Pourquoi ? Je suis pour la baisse du chômage, comme tout le monde..." [Coupé]. Nathalie Saint-Cricq : "Ben, tout le monde est pour, moi aussi ! Vous avez remarqué que sous le quinquennat Macron, le chômage avait baissé ?"
Parle-t-on de la retraite à 60 ans ? C’est un festival éditocratique. Carine Bécard : "Vous n’étiez pas favorables à une retraite à 60 ans et donc, là : si. Est-ce que vous pensez que c’est vraiment finançable, parce que ça coûte très très cher une retraite à 60 ans ! C’est 47 milliards je crois, d’euros à financer". Olivier Faure : "Nous l’avons nous-mêmes mise en place avec François Mitterrand". Françoise Fressoz : "C’était en 1981". Olivier Faure : "J’ai bien compris. Je n’ai pas oublié que François Mitterrand n’était plus des nôtres et que…" [Coupé]. Nathalie Saint-Cricq : "Heureusement pour lui !" Carine Bécard : "Donc c’est réalisable ou pas ?  Françoise Fressoz : Vous n’avez pas l’impression parfois d’être dans le monde du passé, c’est-à-dire de revenir à la mythologie de 1981 ? Depuis, on a énormément évolué. On a une espérance de vie qui a augmenté. Et peut-être qu’on n’a pas envie de prendre notre retraite à 60 ans, alors, pourquoi est-ce que ce serait un objectif ?"
Un rôle de procureur que la journaliste du Monde incarnera jusqu’au réquisitoire, point d’orgue du procès traditionnel en "archaïsme". Françoise Fressoz : "Tout ce que vous dites, ça fait allusion à la gauche d’avant, une société qui était extrêmement structurée, avec des forces sociales importantes, des blocs très bien constitués. Là, on voit une France très morcelée, très différente. Est-ce que le discours peut être plaqué de la même façon ? Est-ce que vous n’êtes pas en décalage avec une réalité sociale où au fond, les gens sont extrêmement individualisés, divisés ? Est-ce que votre discours n’est pas plaqué sur une réalité qui au fond n’existe plus ? La mythique de la grande alliance de la gauche, avec les syndicats qui sont extrêmement faibles, et avec des forces sociales qu’on peut entraîner, c’est très compliqué".

Modèle du genre, cette "interview" n’en est pas moins représentative des "entretiens" menés par les militants de la profession aux créneaux de plus grande écoute, dictés par un seul mot d’ordre : haro sur la gauche. Dans "Audition publique" (LCP-Public Sénat-Le Figaro), le secrétaire national d’EELV Julien Bayou fait lui aussi face à la hargne d’Élizabeth Martichoux, qui peine dès le début à cacher son agressivité : "Est-ce que vous pensez une seule seconde que Jean-Luc Mélenchon et la coalition puissent avoir une majorité ?" Sans cesse interrompu, Julien Bayou tente d’exposer sa position sur l’Europe, subissant les injonctions contradictoires de la journaliste. D’une main : "Souffrez de répondre à mes questions. Est-ce que ça ce n’est pas l’Europe à la carte ?" (demandé par trois fois) ; de l’autre : "Si vous voulez aller un tout petit peu plus vite parce qu’on va avancer. Je ne vous demande pas de refaire l’histoire de l’Europe".
Au tour d’Apolline de Malherbe de poursuivre l’interrogatoire en règle, avec Olivier Faure, sommé de s’expliquer sur les désaccords politiques, réels ou fantasmés, avec La France insoumise. Et des deux personnes en plateau, on ne sait plus laquelle est invitée à "s’exprimer". Morceaux choisis : "Sur le fond. L’Ukraine, c’est pas grave par exemple ? Les Ukrainiens, on les laisse tomber ? (...) Je voudrais qu’on parle de l’Europe. C’est pas grand-chose pour vous l’Europe ? Je sais pas, j’écoute Jean-Luc Mélenchon qui appelle à la désobéissance européenne, ça vous dérange pas ? (...) Qu’est-ce qui s’est passé pour que Bernard Cazeneuve considère que votre accord est inacceptable au point qu’il démissionne du PS ? Comment vous expliquez que Jean-Christophe Cambadélis, Julien Dray, votre ancien président, votre ancien Premier ministre ne s’y retrouvent pas ? Ils n’ont pas bien lu ? (...) Vous n’avez pas d’état d’âme ? (...) Est-ce que vous avez parlé avec Anne Hidalgo par exemple ?" ["Non, pas récemment"] "Vous parlez avec qui ? C’est votre dernier président ! Et votre dernière candidate. C’est anecdotique le fait que François Hollande ne se retrouve pas dans votre accord ?"


La caste journalistique se permet d'endosser le rôle d'acteur politique
Qui de mieux pour disqualifier la Nupes que des "éléphants" pétris de culture de gouvernement, acquis à l’économie de marché et respectueux de la "bonne" vision de la laïcité ? Ainsi a-t-on vu (massivement) défiler – lors des émissions de "débat" – des cadres du PS s’opposant à l’alliance avec LFI, des anciens membres du gouvernement Hollande, d’anciens cadres des Verts, sans oublier l’ancien président lui-même. Une surmédiatisation des minoritaires – une première fois par le résultat de leurs candidats à la présidentielle, et une seconde fois par l’accord qui crée la Nupes – qui en dit long sur le respect pour la démocratie de toutes ces belles âmes. Quelle plus nette illustration de la capacité des médias dominants à sortir de leur rôle pour revêtir celui d’acteur politique à part entière, choisissant sciemment de peser dans un processus de négociations en contournant la position majoritaire au sein d’un parti d’une part, et de l’autre, en utilisant les porte-voix médiatiques les plus minoritaires comme moyen de pression ?

Ainsi, entre le 26 avril et le 8 mai – soit deux semaines, au cours desquelles se sont noués les accords –, Julien Dray, Jean-Christophe Cambadélis, Stéphane Le Foll, François Hollande, Bernard Cazeneuve et Gérard Collomb ont cumulé 21 invitations dans les grands médias. Un défilé qui s’est poursuivi tout au long du mois de mai. Quant à Julien Dray, il dispose en réalité d’un rond de serviette chez CNews, puisqu’il y cumule 11 invitations entre le 29 avril et le 31 mai. Et quand les médias ne relaient pas complaisamment les appels des éléphants, Jean-Christophe Cambadélis appelle les ténors du parti à refuser un "PS mélenchonisé", et déclare qu’un "tout sauf Mélenchon" est en train de se construire pour les législatives". L’AFP s’empresse de reproduire la "punchline" en gros titre le jour même, avant que cette dernière se retrouve à la Une des chaînes d’info et vienne garnir les sites de la quasi-totalité des titres de presse...
Pour couronner le deux poids, deux mesures, les "éléphants" sont reçus sur des plateaux en forme de parcours de santé : l’interview relève plus du dialogue que de la confrontation, et l’ancien secrétaire général du PS peut tranquillement développer ses réponses.


Les causeries dans l'entre-soi de la caste journalistique nous emmerdent !
Pour disqualifier la Nupes et les partisans de l’alliance à gauche, les grands médias et leurs têtes d’affiche n’ont pas lésiné sur les moyens, recourant à l’injure, la caricature, et le mensonge. À cela se sont ajoutés les interrogatoires en règle des "déviants" de la social-démocratie, sommés de s’expliquer, systématiquement discrédités dans leur choix de ralliement. Sans oublier la promotion des "éléphants" – dont les médias dominants ont réussi le tour de force d’amplifier la voix pourtant minoritaire, voire non-représentative pour certaines, dans leurs partis.

Une fois de plus, journalistes, éditorialistes et matinaliers adoubent les représentants de la "raison" de marché, pour mieux discréditer celles et ceux qui s’y opposent. Et dans cette campagne médiatique menée contre la Nupes, tous les coups sont permis. Injonctions partout, information nulle part : si "curieux" de l’accord Nupes au point de massivement le commenter et d’en recevoir les artisans, les grands médias ont recouvré leurs œillères à la sortie du "programme partagé", dont 650 mesures étaient présentées en conférence de presse le 19 mai. Le journaliste Amaury de Rochegonde a fait le bilan de sa couverture : "Un traitement a minima avec seulement un maigre article perdu dans une page intérieure pour Le Figaro, Le Parisien ou Les Échos". Et "ni le 20h de Julien Arnaud sur TF1, ni celui de France 2 n’ont jugé digne de lui consacrer le moindre titre". La messe est dite.