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Journal d'un complotiste

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Message par chapati Lun 26 Fév 2024 - 14:13

Chapitre I - Printemps 2020 (1)



18 mars 2020 - Donc, c'est la guerre.

Et l'une des raisons qui pourrait nous la faire perdre, c'est le manque de masques, jusque dans les hôpitaux. Les responsables expliquent que la pénurie est mondiale et que les pays se battent pour en avoir (ils sont en grande partie fabriqués en Chine). Mais aucun de nos aimables experts n'a visiblement pensé qu'un masque, ça peut se faire avec deux élastiques et du tissus ou du papier. Ça marche peut-être pas si l'on travaille dans une unité de réanimation, mais pour tout-un-chacun, c'est mieux que rien. Y aurait-il aussi une pénurie d'élastiques en France ?
Sinon un médecin marseillais parle de Nivaquine et les autorités semblent vérifier la piste. Elle n'est plus en vente libre depuis deux mois (il faut désormais une ordonnance). Espérons que si ça marche, elle sera à nouveau accessible.
En attendant, il nous reste deux armes absolues : l'information et le Doliprane. Sur antenne 2, à vingt heures vingt, un médecin explique qu'on peut avoir le nez qui coule et pas de fièvre, mais aussi avoir de la fièvre et pas le nez qui coule. Mais à vingt heures vingt cinq et sur la même chaîne, un de ses collègues explique avec la même autorité que dans tous les cas, on a le nez qui coule. Voilà ce qui s'appelle poser clairement les choses.

Les mesures de confinement semblent sinon être de bon sens, et l'on a du mal à comprendre les autorités britanniques. C'est pourtant simple : si chaque type infecte une personne (vu que lui-même en général guérit), c'est du type passage de relais et l'infection est limitée. Mais s'il transmet le virus à deux personnes, ça change tout : on est dans un cas de figure exponentiel, que cette vieille histoire illustre bien :

Un savant avait soumis une invention à l'empereur de Chine, qui lui avait demandé ce qu'il souhaitait en échange. Prenez un échiquier, avait répondu l'homme, et sur la première case mettez un grain de riz que vous me donnerez, puis mettez-en deux sur la seconde, quatre sur la troisième, puis huit et ainsi de suite en doublant à chaque fois, et voilà pour ma paie. L'empereur flaira la bonne affaire et signa aussitôt. Hélas une fois arrivé à la soixante-quatrième et dernière case, il s'avéra que toutes les réserves de riz de l'empire de Chine ne suffisaient pas à payer le savant !

C'est ça la version si chaque type infecte deux personnes. C'est ça, une exponentielle.


Bonne fin du monde à tous !


                                                                   ***


20 mars 2020 - Des stratégies différentes...


Les gouvernements britanniques et néerlandais semblent ne pas vouloir intervenir afin que les gens développent par eux-même une immunité collective. Je ne dis pas que les choix politiques soient faciles à prendre, mais outre que dans un premier temps, ça pourrait bien faire un paquet de morts, qui dit qu'on la développera jamais, l'immunité collective ? On peut lire en effet que des gens malades, puis "guéris" (selon les tests), se seraient à nouveau trouvés malades. Ce qui pose aussi la question des éventuels futurs vaccins. Je suis tout sauf spécialiste de ce genre de sujets, mais qu'est-ce qu'il s'est passé avec ces types infectés deux fois de suite ? Soit il n'ont rien développé, soit la charge virale n'était pas assez forte et aurait fini par s'avouer vaincue, tout en restant tapie quelque part ? Et ce sans que les tests n'arrivent donc à la détecter ? Auquel cas ce serait les tests qui ne seraient pas au point ?

Et finalement, qui décide ?
Parce que nul doute que les informations soient en gros semblables d'un pays à l'autre. On doit donc pouvoir en déduire que des experts ont envisagés des scenarii, et que c'est à ça que répondent les différentes stratégies. Une voie est si l'on veut "mathématique", fondée sur le côté exponentiel (et parfaitement terrifiant) du phénomène : le confinement se veut y répondre, sauf que rien n'assure qu'il fasse autre chose que décaler la propagation du virus (jusqu'à obtention d'une solution médicale). L'autre estime qu'on ne peut que développer à un moment des anticorps et finir par être immunisé, mais rien ne l'assure non plus. Aussi pourquoi, face à une menace chiffrée en centaines de milliers de victimes en Angleterre, une telle solution ait été choisi par des pays dotés d'une culture tout aussi "scientifique" que la nôtre ?

Existe quoi qu'il en soit un cas de figure qui échappe à ces spéculations, celui où le virus disparaît pour des raisons qu'on ignore. Comme la grippe espagnole en 1918 par exemple, où si nombre de chercheurs ont planché pour en percer les causes, pas moyen de trouver la moindre étude qui explique le pourquoi de sa disparition.

Enfin, on nous dit ça et là que les virus mutent. Mais s'ils mutent, quelle immunité ? Et quid de la stratégie anglaise ?
Retour à la Nivaquine. Il semble qu'en Chine, l'idée de son efficacité ait circulé au moins un temps. Le toubib de Marseille n'aurait donc fait que prendre l'info en considération et l'appliquer. Mais si tel est le cas, la façon dont nos chers experts ont commencé à la traiter dit-elle autre chose que leur mépris pour toute forme de savoir en dehors de leur petit milieu ? En tous cas, le nombre de malades décroit en Chine et pas ici.

Confinement donc.

Aujourd'hui, on applaudit les médecins depuis sa fenêtre. Je rappelle quand même qu'en temps de guerre, l'autre cas de figure (se barrer dans sa maison de campagne à l'île de Ré), ça s'appelle "déserter" (et qu'en outre, c'est mal vu par la clientèle). Le personnel médical encore, je dis pas, surtout sans masques (les pauvres), mais les médecins ? Et avec ça la ministre du travail engueule des types du bâtiment qui n'ont pas trop envie d'aller se faire contaminer au boulot comme imposé. C'est de première nécessité le bâtiment ? Et les distances dans le métro, elles sont respectées ? Qu'en dit la ministre ?

Et encore : qu'est-ce qu'il va se passer en Inde, en Afrique ?


                                             ***


22 mars 2020 - Le meilleur système de santé du monde.


Le meilleur système de santé du monde n'a pas de masques, pas de gants, pas de blouses, pas de tests pour savoir si les gens sont seulement infectés, pas assez de matériel de réanimation et pas de places en réa non plus. Heureusement que l'ex-ministre de la santé a eu des intuitions fulgurantes sur la gravité de la crise il y a deux mois, sinon dieu sait où l'on en serait !
Sinon, toujours pas la moindre image du métro parisien pour voir si les distances sont respectées. Pas intéressant selon la presse. Par contre, on voit des flics en Zodiac aller mettre un pv à un nageur en Méditerranée, et on entend des indignations bien senties sur l'irresponsabilité qu'il y a à se promener en forêt !

Même avec les mots, ils sont en panne. Et si, pour faire comprendre les choses, on s'adressait aux gens avec de vrais mots, au lieu de leur parler de guerre ? Mais les mots, sûr que c'est difficile de les faire coller avec des consignes contradictoires (bosser en même temps que confiner par exemple). Alors, faut les entortiller...

Heureusement, l'essentiel est sauf : mille milliards d'euros sont déjà prévus pour sauver un système qu'on chérit tant...


                                                      ***


22 mars 2020 - Six semaines...


"Et si c’était notre meilleure chance contre le Covid-19 ? La chloroquine, ce vieux médicament anti-paludéen, dont le professeur français Didier Raoult fait depuis des semaines la promotion, va être testée à plus grande échelle dans le monde. Selon les Echos, le gouvernement français va autoriser un essai clinique de grande ampleur de ce médicament, dont les résultats pourraient être connus dans moins de 6 semaines". (lien)

Hein ? Comment ça dans six semaines ?

Récapitulons :

- Raoult a fait le test sur 24 personnes avec 75 % de réussite, et à ses dires 100 % associé un antibiotique (l'azithromycine).
- hier à la télé, on nous explique que le test est refait à plus grande échelle (à Lille) ;
- et aujourd'hui on nous parle de le refaire encore une fois, et avec des résultats dans six semaines, quand des centaines de gens et de plus en plus meurent tous les jours !

C'est ça, la guerre ?


                                                   ***


23 mars 2020 - Définition médicale de la dangerosité.


Interrogée le 23 mars sur France 2, la chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine se dit "absolument écœurée par ce qui se passe, sur la base d’un essai absolument contestable sur le plan scientifique, et qui ne montre absolument rien. On expose les gens à un faux espoir de guérison, pour une maladie dont on sait que dans 80% des cas, au bout de quelques jours, il n’y a plus de virus et on guérit spontanément". Même si l’hydroxychloroquine "peut avoir une activité", reconnait-elle, "cet engouement soudain pour ce médicament est extrêmement dangereux".

Pourquoi "écœurée" ? C'est quoi, "extrêmement dangereux" ? C'est quoi la notion de danger pour un médecin en contact permanent avec la maladie, voire avec la mort ? Qu'est-ce qui est plus "dangereux" : les faux espoirs ou la perspective d'une mort par asphyxie de dizaines de milliers de gens, chacun dans leur trou ? D'attendre l'essai "absolument incontestable sur le plan scientifique" ou d'essayer quelque chose de peut-être délicat, mais qui - selon ses dires même - "peut avoir une activité" ? En tant que médecin, vous êtes là pour soigner les gens, madame, et non pour nous donner votre précieuse opinion sur les dangers des faux espoirs sur la psyché humaine.



Pour Jean-Luc Mélenchon, c'est aux gens de décider de prendre ou pas de la chloroquine : "Comme les experts ne sont pas capables d'être d'accord entre eux, qu'on dise aux gens : évaluez vous-mêmes si oui ou non, vous voulez prendre ce médicament". (lien Libé périmé)

Dire qu'il a fallu des jours et des jours pour entendre enfin cette évidence !


                                                 ***


23 mars 2020 - Cher Manu,


La France n'est pas une entreprise, jeune homme. Et on n'est pas en temps de guerre, mais d'épidémie. Parce qu'en temps de guerre, ça passerait pas de dire aux alliés de ne pas bombarder (ie d'aller bosser) parce que ça coûte un pognon de dingue de reconstruire. Mais notre président est opposé au confinement total. Dans sa tête pleine de chiffres, il est sans doute persuadé que le déficit engendré serait économiquement plus grave que les dizaines de milliers de morts que son inconséquence produira quand les lits de réanimation seront saturés de gens qu'il envoie au casse-pipe. Qui sait : l'homme se sent peut-être même grandi par de telles décisions à prendre.
Serait-ce donc ça, le "nous sommes en guerre", son accession au grade de général ?
Ses sbires reprennent en chœur les mêmes mots d'ordre, comme quoi il faut bien bosser, déjà pour faire des cartons pour transporter les produits pharmaceutiques, et des cartons encore pour emballer des masques pour l'hôpital. Sauf qu'on n'a pas de masques et que les cartons ne justifient pas le reste : si on a besoin de cartons on fait des cartons, pas du BTP ! Le petit homme sauvera-t-il l'entreprise de la méchante OPA ? Il semble que ce soit ce qui le préoccupe sérieusement...
Il a visiblement fait le choix du point de vue de l'économie, sans doute que les autres choix le dépassent. Et nul doute qu'ensuite, il se prévaudra d'avoir appliqué les justes mesures, il dira que, grâce à lui, au "je" désormais omniprésent dans tous ses discours, on a évité le pire, si on l'évite.

En tous cas, il est clair que la santé des gens n'aura pas été sa priorité.


                                               ***


24 mars 2020 - En fait je vois trois solutions possibles :


1/ autoriser les gens à se traiter sous HCQ + AZI (hydroxychloroquine + azithromycine) selon leur choix et sous leur propre responsabilité (minimum déontologique dans une société qui prône la liberté individuelle en vertu cardinale) ;

2/ considérer qu'au nom de la priorité qui consiste à faire le maximum pour garder un ratio de lits d'hôpitaux, le traitement en question doit être globalement prescrit en attendant d'en savoir plus, puisqu'il est actuellement le seul qui ait une chance de marcher avant la réa ;

3/ continuer à prendre les gens pour du bétail en les envoyant au casse-pipe bosser jusqu'à ce qu'ils saturent les lits de réanimation, et regarder les malchanceux mourir asphyxiés en confinement chez eux, sans avoir rien été fichu de faire.


                                                       ***


24 mars 2020 - Brèves du jour.


Tous ces Etats asiatiques ont tiré des leçons de l’épisode de SRAS en 2003, du syndrome respiratoire du Moyen-Orient en 2015, et de plusieurs accès de grippe aviaire. Les aéroports de la région s’étaient alors dotés de caméras infrarouges mesurant la température des passagers, une mesure écartée en France au prétexte que "son efficacité n’est pas prouvée. (lien Le Monde)

Au prétexte que "son efficacité n'est pas prouvée"... (no comment).



Une analyse chinoise du 19 février avait obtenu des résultats positifs in vitro. Le gouvernement chinois a annoncé qu’un consensus s’était dégagé pour inscrire la chloroquine dans l’arsenal thérapeutique contre l’épidémie de Covid-19. Le Pr Raoult a lancé en mars une étude clinique sur 24 patients infectés par le Covid-19. Il évoque les résultats préliminaires le 16 mars dans une
vidéo. De nombreuses voix se sont élevées pour critiquer la faiblesse de son étude : menée sur trop peu de patients, l’analyse s’est limitée à l’évolution de la charge virale, les recherches n’ont pas été menées en "double aveugle", c’est-à-dire avec un autre groupe comparable de patients auxquels on n’aurait pas donné ce traitement  ; et les données brutes n’ont pas été publiées pour que d’autres chercheurs y aient accès. Ils appellent à la prudence et rappellent que les analyses chinoises in vitro sont opaques. Le Haut Conseil scientifique a recommandé, à ce stade, de ne pas utiliser l'HCQ dans le traitement du Covid-19, à l’exception de formes graves hospitalières et sous surveillance médicale[/i]". (lien Le Monde)

Que pensez-vous de l’avis du Haut Conseil de la Santé publique, rendu public lundi 23 mars, qui recommande de n’utiliser
l’hydroxychloroquine que dans les cas graves ?
"Une étude chinoise vient de montrer que ce médicament ne fonctionne plus sur les cas très graves, alors qu’il donne des résultats sur les formes moyennement sévères. Les médecins qui le prescrivent constatent qu’il ne faut pas le donner quand la maladie est trop sévère" - Pr Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches  (lien l'Obs)


                                                   ***


26 mars 2020 - Didier Raoult : "Le médecin doit réfléchir comme un médecin et non comme un méthodologiste".


Il est nécessaire que la société s’exprime sur les problèmes de l’éthique, et, en particulier, de l’éthique médicale. Des institutions ont été créées pour y répondre, telles que le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) ou les Comités de protection des personnes, chargés de l’évaluation des projets de recherche médicale. Malheureusement, ces structures ont évolué sous l’influence des spécialistes de la méthode et, petit à petit, la forme a fini par prendre le dessus sur le fond. Les vrais problèmes moraux et déontologiques ne me semblent plus y être prioritaires. L’avis du comité d’éthique sur la vaccination obligatoire ou sur la restriction de médicaments de base devait faire l’objet de l’avis d’un "vrai" comité d’éthique.
Par exemple, dans le projet de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) que j’ai créé il y a dix ans, était inscrite la création d’un comité de "déontologie" ou de "morale". Depuis, ce comité nous a donné plusieurs avis qui me paraissent plus en accord avec ce que je crois. Premièrement, il a insisté sur l’importance de la transparence et des liens d’intérêt. Les gens ne doivent pas porter d’avis sur les domaines où ils ont un lien d’intérêt, car ceci devient un conflit d’intérêts. Ainsi, quelqu’un qui travaille sur la thérapeutique peut donner un avis sur le diagnostic ou l’épidémiologie, pas sur une thérapeutique qui contiendrait des produits sur lesquels il a travaillé. Dans la situation actuelle, un rappel de cette notion de bon sens pourrait être important. La deuxième chose est que nous avons interdit les contacts directs, à l’intérieur de l’IHU, entre les représentants des entreprises pharmaceutiques (visiteurs médicaux) et les praticiens. Je crois que nous sommes une des rares, ou la seule, institution qui ait implanté une démarche de cette nature en France.  Enfin, alors que les comités d’éthique et les comités de protection des personnes ne voient aucun problème éthique aux études de non-infériorité, nous les avons interdites. Il s’agit de démontrer que le médicament que l’on teste n’est pas plus toxique ni moins efficace que le traitement habituel. Pas meilleur, juste aussi bon. Et, on est censé dire au malade qu’on va lui donner au hasard soit le médicament dont on sait qu’il marche, soit le médicament dont on ne sait pas s’il marche. (lien Le Monde)


On peut encore trouver des infos passionnantes dans une autre interview récente :

Le problème, c’est qu’intellectuellement, ils ont du mal à admettre qu’une nouvelle maladie, un nouveau virus, puisse être traité efficacement par des molécules anciennes qui ne coûtent rien, et pas par une nouvelle prouesse de la recherche pharmaceutique, très chère et très compliquée à industrialiser". Depuis des années, Didier Raoult plaide pour une révision des modèles économiques de la santé, afin que l’ensemble des molécules existantes, créées pour la plupart au XXe siècle, soient considérées comme un patrimoine au service de l’humanité. "Ce n’est pas le cas aujourd’hui, se désole-t-il, car on abandonne les médicaments qui ne rapportent rien, même s’ils sont efficaces. C’est comme ça que plus aucun antibiotique n’est fabriqué en Occident et que nous avons régulièrement des pénuries sur des molécules très importantes, comme récemment la doxycycline, indisponible pendant 6 mois alors que nous en avons besoin au quotidien pour soigner les gens (lien périmé)



                                                    ***


26 mars 2020 - Protocole de fou (essai sur l'HCQ).


Dans l'essai Discovery, pourquoi l'hydroxychloroquine n'est elle pas associée à l'azythromicine alors que c'est cette combinaison qui a l'air de produire les résultats, selon le Dr Raoult ?

C'est une question issue d'un tchat du Monde, et la réponse qui suit est proprement hallucinante :

"Discovery est un essai européen coordonné par l'Inserm. Cette recherche est un essai qui prévoit cinq modalités de traitement, mélangeant l’approche anti-viral et l’approche immunologique :
-soins standard ;
-soins standard plus Remdesivir (un antiviral dévéloppé contre Ebola, non commercialisé) ;
-soins standard plus Lopinavir et Ritonavir (une molécule anti-VIH ancienne) ;
-soins standard plus Lopinavir, Ritonavir et interféron beta (un médicament utilisé pour lutter contre l'inflammation pulmonaire) ;
-soins standard plus hydroxycholoroquine.
L'HCQ sera comparé comme les autres molécules. Pourquoi il n’y a pas l’Azithromycine, parce que les données marseillaises ne concernaient que 6 personnes. Et sans groupe contrôle puisque par définition seuls ceux ayant eu une pneumonie ont eu cet antibiotique qui par ailleurs est en tension dans certains hôpitaux
".

En clair, ils ne vont pas tester le protocole HCQ + AZI que préconise Raoult !!

Ils aiment pas Sanofi à l'Inserm, ou c'est les gens qu'ils n'aiment pas ?


                                                       ***


26 mars 2020 - Dose infectante (portez des masques !)


J'ai enfin trouvé (incidemment) une info que je cherchais depuis un moment. Elle est dans un check du Monde. L'article parle du laps de temps où le virus survit sur différentes surfaces. Mon interrogation elle, porte sur l'intérêt des masques (employés partout en Extrême-Orient), par rapport au discours des toubibs (et autres experts) qu'on entend ici, et qui nous racontent que sa seule utilité est que quand un individu infecté en porte, il ne contamine plus les autres. Voilà l'extrait :

Les risques de contamination, c’est la question centrale, mais c’est aussi une question à laquelle il est très difficile de répondre. Dans leur étude, les chercheurs précisent bien que la transmissibilité du virus aux personnes qui rentreraient en contact avec des surfaces infectées n’est pas démontrée, faute de données. "Ce qui pose vraiment problème, c’est qu’on ne connaît pas la dose infectante", c’est-à- dire la quantité de virus suffisante pour générer une infection (lien Le Monde)

La dose infectante... outre mon humble avis, qui consiste à penser que chacun est vraisemblablement sensible à une dose propre, dire qu'il existe une "dose" de virus à partir de laquelle il devient dangereux, c'est pour moi admettre une efficacité (certes peut-être relative) de porter un masque pour se protéger soi-même : le virus est en effet essentiellement propagé par les excrétions salivaires des porteurs de virus, qui voyagent à l'intérieur d'un milieu aqueux (gouttelettes), une partie devrait donc logiquement être retenue sur le masque. Aussi la dose de contact serait très différente avec ou sans masque : si le virus voyage à travers des gouttelettes, il ne circule pas isolé dans l'air (où il s'infiltrerait effectivement dans les interstices des masques voués au grand public). Je peux me tromper, bien sûr...


                                                        ***


La liberté est fondamentale en démocratie. C'est la valeur première. Un régime qui, alors qu'aucun traitement avéré n'est accessible, refuse aux gens le droit d'en choisir un, et ne propose que le bon vouloir des médecins pour qu'ils accèdent à un type de soin qui les empêchera peut-être de mourir dans des conditions atroces, ne s'appelle plus une démocratie !


                                                        ***


27 mars 2020 - Raoult et les  médecins.


La clef de l'histoire serait-elle dans la relation entre le Pr Raoult et certains pontes de la médecine ? C'est ce que pourrait laisser penser un article dans Marianne, intitulé "Raoult et les médecins". Extraits :

La relation entre l'infectiologue et le couple Agnès Buzyn - Yves Lévy, longtemps aux commandes du ministère de la Santé et de l’Inserm, agite les fantasmes. L'Inserm, pour Raoult, c'est l'establishment médical par excellence. Qu'il exècre. Le conflit entre Levy et Raoult prend un tour plus personnel à l'occasion d'une tentative de réforme des statuts des instituts hospitalo-universitaires (IHU). Créés en 2010, les IHU incarnent un modèle de recherche médicale pour lequel le Marseillais a longtemps manifesté son attachement. Le fonctionnement des IHU ? Ils profitent du statut de "fondation" pour obtenir des financements privés et une plus grande liberté de recherche par rapport à l’État.
Mais l’arrivée d’Agnès Buzyn au ministère de la Santé en 2017 bouleverse les choses : si, déjà, le soupçon du conflit d’intérêts plane sur elle parce que son époux dirige l’Inserm, une décision interministérielle de 2017 enfonce le clou. La ministre décide de torpiller les IHU en les transformant en groupements d’intérêt public (GIP). Concrètement, il s'agit de mettre fin au modèle "fondation" des IHU, et d'abaisser leurs crédits de 400 à 200 millions d’euros. Le tout selon les critères souhaités par son mari qui voulait la peau des IHU et comptait les ramener dans le giron de l’Inserm, comme le Canard enchaîné et Marianne le révélaient à l'époque dans de longues enquêtes. C’est là que Didier Raoult se rebiffe publiquement : "Les IHU sont un enjeu d’autorité et de territoire pour Yves Lévy. Il voudrait les diriger depuis Paris". Il persiste et signe aujourd'hui : "Yves Lévy donnait des ordres à tout le monde, il croit qu’il peut nous faire obéir. Les grands scientifiques n’obéissent à personne". Sur la question du conflit d'intérêts impliquant le couple Buzyn-Lévy, la ministre aura alors la réponse toute trouvée : ce n’est pas son ministère mais Matignon qui a opéré cette décision. La même pirouette qui lui avait permis, à son arrivée à la Santé, de balayer d'un revers de la main les critiques en annonçant qu’elle se déporterait de tout dossier concernant l’Inserm.
C’est dans ce contexte que débute l’année 2018, et le transfert des laboratoires de recherche du professeur Raoult dans le nouvel IHU de Marseille. Il réorganise ses pôles de recherche et doit alors obtenir leur labellisation venant des grands établissements publics scientifiques. Yves Lévy dit vouloir analyser la labellisation des unités de recherche de Raoult. Ce dernier ne reçoit pas le label de l'Inserm, huit ans après avoir remporté le grand prix de l'institut en 2010.
Ces querelles auraient-elles un lien avec le classement de l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses ? Mais les faits montrent qu’il s’agit surtout d’un curieux hasard : cette décision a été motivée par une demande de l’ANSM de 2018 pour faire classer l'HCQ au même standard que la chloroquine, molécule dont elle est dérivée. Pour Raoult, il est "sidérant" de classer ainsi l'HCQ au niveau d'une drogue. Pour autant, "le savant ne se risquerait pas à établir un lien de causalité" entre cette décision et ses recherches sur la molécule, nous fait-il savoir[/i]".
Les "décideurs parisiens" attendront presque un mois pour intégrer l'HCQ à un test clinique européen, le 22 mars. Ironie du sort : c'est l'Inserm (dont Yves Lévy n'est plus le PDG depuis octobre 2018) qui conduira le test pour la France. Raoult réagit au quart de tour : "L'Inserm, aujourd'hui, je m'en fous". Avant de déblatérer sur le Conseil scientifique : "Faire une étude dont on aura les résultats dans six semaines, nous sommes avec des fous (lien Marianne)


                                                    ***


28 mars 2020 - Existe-t-il des consignes pour que médecins et journalistes dénient le protocole de Raoult ?


D'une part les médecins ont presque tous le même discours de méfiance envers Raoult, mais de l'autre, il se dit que bon nombre utiliseraient sa molécule en hôpital. Sans le dire alors ? Quelques voix s'élèvent malgré tout (Patrick Pellous, par exemple) pour être choqués par la lenteur du protocole, et qu'on ne prescrive pas plus souvent l'association en question, vu qu'il n'y a rien d'autre pour le moment. Osons espérer en tous cas que dans les consignes, soit stipulé que les gens aient le droit de tenter l'association plutôt que rien, et que les médecins "sceptiques" n'aient pas celui de n'en faire qu'à leur tête.
La seule raison que je vois à tout ça pourrait venir du problème de la responsabilité traditionnelle du médecin (voire de celle du gouvernement), et que ce soit pour ne pas se charger d'une responsabilité que personne ne veut prendre qu'on empêche la délivrance d'HCQ + AZI, en perdant en outre tant de temps avec ces essais interminables, alors que les gens meurent. Serait-ce ça qu'ils ne voudraient pas dire au public ? (l'autre possibilité, celle d'une guerre entre labos et autres conflits d'intérêt, étant si sordide que je préfère ne pas l'envisager)


                                                    ***


28 mars 2020 - Au paradis des dictateurs, Staline pleure.


Il vient de voir la conférence de presse de Philippe et se sent humilié. Jamais il n'aurait osé faire une conférence de presse avec UN journaliste. Philippe, lui, l'a fait ! On attendait donc les questions de la presse, en espérant vaguement qu'une ou deux auraient un intérêt, et patatra : rien (t'as le bonjour de la démocratie). A un moment le questionneur n'a même pas le temps de finir sa phrase que Philippe récite déjà sa réponse. Trop fort ! On n'a donc bien sûr rien appris. Enfin si, une chose : qu'on ne saurait pas si le virus, dont on trouve trace sur différents supports (carton, plastique, verre etc), est encore contagieux ou pas. Sauf que cette info fut émise par quelqu'un qu'on ne s'attendait pas à voir débarquer aux côtés de Philippe : la chère professeur en médecine habitant les chaînes d'info elle-même, celle jadis "écœurée" par ce qu'il se passait autour de l'HCQ : Karine Lacombe elle-même  !

Olivier Véran, le ministre de la santé, a aussi expliqué qu'on allait passer de 10 à 14.000 lits de réanimation, sauf que le chiffre qu'on entendait toujours était de 12.000. Même dans un cas aussi grave, il n'y a donc aucun moyen qu'on se contente de dire les choses sans en rajouter ? C'est pourtant simple, il s'agit juste, pour une fois, de laisser tomber les mauvaises habitudes propagandistes des politiques, et de se plonger dans ce qu'on nous dit être un drame humain à échelle universelle. Il semble que ce soit trop demander.


                                                           ***


Le problème n'est pas de savoir si Raoult a tort ou raison, il est qu'en l'absence de traitement avéré, n'est jamais posée la question de laisser aux gens le choix de se soigner avec son protocole (en déchargeant la responsabilité des médecins, bien sûr). Cette question évidente, inévitable, lancinante, n'est jamais discutée, à aucun moment, sur aucun média : n'est jamais ne serait-ce que formulée !
Sont-ils incapables de sortir du cadre routinier de répartition des responsabilité ? Peut-être. Sauf qu'on nous dit en même temps être dans une situation exceptionnelle. Quoi qu'il en soit, cette façon de ne jamais poser les vraies questions, et aussi de faire traîner les choses (avec des essais interminables) alors que les hôpitaux arrivent à saturation, est insupportable, inadmissible !


                                                           ***


31 mars 2020 - L'unité nationale, c'est moi !


Interrogé sur les critiques en imprévoyance auxquelles fait face l’exécutif, Macron estime que lorsque l’on "mène une bataille, on doit être unis pour la gagner. Et je pense que toutes celles et ceux qui cherchent déjà à faire des procès, alors que nous n’avons pas gagné la guerre, sont irresponsables. (lien l'Obs)

L'heure n'est peut-être pas au procès, n'empêche que les choses iraient peut-être mieux si notre président était moins sourd. C'est facile de n'écouter personne en même temps que de prôner l'unité nationale. Ça arrive à ce type de penser qu'il peut se tromper ?

J’en arrive à un stade où je me demande si ce n’est pas parce qu'ils sont tous tellement occupés à débattre de qui a tort et qui a raison (Raoult or not Raoult) que ça ne leur traverse pas l'esprit que le problème est ailleurs : qu'il est avant tout celui de la liberté et de la responsabilité de chacun.

Mais si personne ne pose les bonnes questions à Macron et qu'elles ne lui traversent pas l'esprit (?), il ne changera pas d'avis. Ce n'est de toutes façons pas à lui d'interdire aux gens la liberté de choisir un soin en l'absence de traitement avéré.
Pour en finir sur ce sujet, j'ai vu en fait deux types de réponses. Celles de comiques à Libération ne trouvant rien d'autre à faire qu'ironiser en demandant si les gens décideraient en consultant le net (le droit d'avoir prise sur son propre destin, sur sa vie et sa mort, tu piges ou pas ? En quelle langue faut le dire ?). Et celle d'anti-Raoult de base qui se prétendent scientifiques en martelant qu'il faut attendre que le dieu Science se manifeste pour se sortir les doigts du c... et en oubliant juste un détail : le paramètre de "l'urgence" auquel nous soumettent les exponentielles !

Du coup les types commencent à se demander s'il va falloir choisir les candidats à la réa, bref laisser crever les vieux par manque de lits. C'est sûr qu'à force d'occulter les vraies questions, on en crée d'autres qu'on aurait préféré éviter...


                                                           ***


1 avril 2020 - Irresponsabilité du  gouvernement.


Des syndicats de la fonction publique dénoncent le manque de protection des agents mobilisés et les encouragent à exercer leur droit de retrait. Ce n’est pas anodin, avertit le gouvernement : "Tout agent public qui refuserait d’aller au travail ou qui abuserait du droit de retrait s’exposerait à des sanctions pouvant aller jusqu’à la révocation" (lien Le Monde)

En fait, l'État a créé des comités qui envoient des circulaires de recommandations par corps de métier, et c'est aux responsables de ces corps de métier de s'arranger pour mettre les choses en conformité avec les circulaires. Ouf ! En clair, on se lave les mains de prendre la responsabilité médicale de gens qu'on oblige à travailler, et s'ils tombent malades, on leur interdit de se soigner ! Sinistres pantins.


                                                               ***


2 avril 2020 - Et voilà, c'est fini...


On n'est peut-être pas encore même au pic de la vague mais pas grave : c'est fini.

Je veux dire, ils se sont habitués. Politiques, médias : désormais ils gèrent, comme en position de spectateurs. On cause gentiment sortie du confinement. Pas comme si un million de français allaient mourir, ou 2 ou 3. Non, on sait. Enfin, ils savent. La presse va donc vite pouvoir passer au sujet suivant, l'Afrique peut-être : comment faire pour éviter dix ou... cent millions de morts à venir ? D'autant que, comme ils disent au Figaro, ça pourrait revenir via l'immigration (ah les salauds !). Et le scandale des vieux écartés de la réa, sortira, sortira pas ? Mais qu'est-ce qu'on pouvait faire de plus, z'avez pas vu les TGV et les hélicos ? Merde les vieux, c'est la vie quoi (courage pépé, faut bien crever un jour) !

Raoult ? Je mettrais bien une petite pièce qu'on va rien lui trouver de bien fameux, à son protocole. Ce serait bien trop gênant. Ensuite ils diront que c'était pas la peine de tester l'HCQ avec l'antibiotique, puisque toute seule, ça marchait déjà pas mieux que le reste. Et à celui qui dira que ça aurait peut-être pu épargner 10.000 vieux, on répondra : "qu'est-ce qu'on en sait, puisqu'on n'a pas essayé ?". C'est ça qu'ils font avec les mots (et les choses). Tenter quelque chose, soigner plutôt que ne rien faire, tenter d'agir sur sa vie, sa mort, ça deviendra de la philo, un truc d'intello. Pas comme si ça avait tué 5 ou 10 millions de personnes.

Peut-être la prochaine fois alors, si on a un genre de cocktail de coronavirus et d'Ebola ? Là, ça sera peut-être bien l'hydroxymachinchouette, avec dix millions de morts en perspective. Cette fois, c'était pour de rire. Un manque à gagner consécutif à deux mois d'arrêt de la production, un bilan humain équivalent à quatre ou cinq grippes saisonnières. C'est quoi, quatre ou cinq grippes ? Et la crise économique, certains disaient qu'elle nous pendait au nez : ça tombe presque bien, ce coronavirus. Les masques ? Bah... la prochaine fois, ça sera pas pareil.
Quoi encore, agir sur son destin ? (mais il insiste, il est lourd). Mais c'est notre job le destin, au gouvernement, on est là pour ça ! Qu'est-ce que vous voulez encore ? De quoi vous plaignez-vous ? Songez aux dictatures, hein les dictatures... tous ces pays bizarres-pas-comme-nous, pas habitués à la liberté, où ils mettent des masques comme des fourmis, où ils testent et ne ne confinent que les positifs, tous ces sous-développés de la démocratie. Quoi encore : zéro morts au Vietnam ? Mais on n'est pas des vietnamiens, quand même !


Un Français résidant au Vietnam : "La France, ce pays en voie d’enveloppement"

Au Vietnam, pays "en voie de développement
" de 93 millions d'habitants, on ne compte à ce jour aucun mort. On gère en confinant les personnes contaminées, en les testant et en identifiant les personnes risquant de l’être. Quelques milliers de confinés au Vietnam, par rapport aux millions en France. La population entière porte le masque, ne pas en porter est une imbécillité coupable. Au Vietnam, les dépistages sont maîtrisés et sont même exportés, alors qu’en France même les médecins ont du mal à en bénéficier.
Nous, Français, qui vendons notre savoir-faire partout dans le monde, nous voilà réduits au chaos de décisions hésitantes, aux choix de vie ou de mort des patients, et d’un virus dont les modalités de transmission ne résistent pourtant pas à la rigueur de gestes simples. Le Vietnam, Etat presque insignifiant en matière de puissance économique, avec des infrastructures supposées défaillantes, endigue ce virus de manière humaine et appliquée, pas à pas, puisque les cas sont encore comptés individuellement, et non pas en enfermant ses millions d’habitants chez eux.
Où est l’Etat totalitaire ? Où est l’Etat protecteur ? Lequel est en faillite ?
Cette crise sanitaire majeure met en lumière non pas la force d’un virus, mais la faiblesse et l’orgueil de notre pays supposé développé. Elle met en lumière la destruction de ce qui faisait notre beauté. (lien l'Obs)


                                                   ***


5 avril -2020 - Un taux de contamination problématique.


On nous dit qu'à 60 % de la population ayant contracté le virus, on serait à l'immunité collective. Arrondissons à deux tiers : si les 2/3 des gens sont immunisées, un porteur qui contaminait en moyenne 3 personnes n'en contaminera plus qu'une... et exit le risque exponentiel.
Certes. Mais depuis le début, j'ai du mal avec cette statistique. Un porteur contaminerait seulement 2,5 personnes ? (n'importe qui ne peut déjà que contaminer sa famille, non ?). Or hier, au journal télé, un correspondant à Londres disait que le taux de contagion serait évalué là-bas à 7 et non 2,5 ! Un chiffre anglais d'un côté, un autre ici. Pour éviter la panique ? Difficile à dire. Ça mettrait en tous cas les choses dans une drôle de perspective. Et ça montrerait surtout et une fois encore que seule la stratégie extrême-orientale avait une chance de fonctionner (porter tous des masques et tester tous les états grippaux en confinant les positifs). L'épisode du confinement pourrait donc n'être, pour l'essentiel, que la conséquence de la légèreté des occidentaux, sans masques, sans tests, et surtout sans la moindre humilité vis-à-vis des scientifiques et médecins asiatiques.

On comprendrait mieux alors les larmes de Buzyn...


                                                        ***


15 avril 2020 - Discours du président.


Masques : "L’Etat, à partir du 11 mai, devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public. Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations, comme dans les transports en commun, son usage pourra devenir systématique".
Ah tiens... les transports en commun !

Traitement : "C’est pourquoi la première voie pour sortir de l’épidémie est celle des vaccins, parce que c’est sans doute la solution la plus sûre, même s’il faudra plusieurs mois au moins pour la mettre en œuvre. La seconde voie, ce sont les traitements. Toutes les options sont explorées. Il ne s’agit pas de donner un traitement si on n’est pas sûr mais de procéder à tous les essais cliniques pour que toutes les pistes soient poursuivies".
Tout les traitements sont explorés... ce type se fout vraiment du monde !

Enfin je ne résiste pas à citer le moment où notre jeune mégalomane n'hésite pas à la ramener face au bilan en Extrême-Orient : "Avec humilité, il nous faut aujourd’hui décider et agir avec lucidité (...) regardez l’Asie, où le virus semblait avoir été vaincu et revient dans de nombreux pays qui, à nouveau, décident de refermer leurs économies". (lien Le Monde)

0 mort au Vietnam, 4 à Hong-Kong, 6 à Taïwan, 8 à Singapour, 38 en Thaïlande... pas gêné, le gars !


                                                       ***


17 avril 2020 - Point sur l'état actuel de nos connaissances :


-A la question de la contagion des asymptomatiques, les autorités ne répondent pas, d'autres voix parlent d'incertitudes, les habitants des plateaux télé éludent ou répondent tout et n'importe quoi.

-A la question de la durée de la contagion, on parle de 2 jours à un mois (!), en moyenne d'une semaine à 10 jours. Les chinois parlent eux de cycles de contagion de 5 jours en moyenne.

-Pour ce qui est du R0,  selon la plupart des avis un porteur infecterait 2 à 3 personnes en moyenne ; certaines études américaines envisagent elles entre 4 et 9 personnes.

-A la question du nombre de gens déjà touchés par le virus, Delfraissy n'hésite pas à parler de 7 millions de personnes.

-Pour la létalité (décès par rapport aux infectés), Raoult est à 0,5% dans son IHU. Le chiffre le plus souvent cité est de 2%.


Nous voilà sacrément informés...


                                                               ***


18 avril 2020 - Savoir vs empirisme.


La dictature de la raison a encore fait des siennes. Au lieu de faire ce qu'on pouvait dans l'urgence d'une maladie dont on ne connaissait rien, il a fallu à tout prix "savoir"... quitte à peut-être savoir au moment où ne reste qu'à compter les morts. Les gens confinés dans leur cher savoir seront-ils un jour libérés de leur bêtise ? Existe pourtant un autre mode de pensée, empirique celui-là. A chacun de voir où est l'intelligence...


Ce texte reprend très largement un billet passionnant de Laurent Mucchielli (lien périmé), un sociologue auteur d'un blog dans Médiapart, qui suit de près cette affaire. L'homme pourrait bien être "pro-Raoult". J'en sais rien et c'est pas mon problème. On peut en tous cas lire ce qui suit sans prendre parti sur le protocole du chercheur marseillais. J'ai de toutes façons déjà dit ce que j'en pensais : "en l'absence de traitement, il faut laisser aux gens le droit de se soigner comme ils l'entendent... à condition certes d'être encadrés par des médecins, mais en retirant à ceux-ci la responsabilité de la prescription du traitement". Telle devrait en tous cas être la version "démocratique" des choses (face à l'autoritarisme chinois). Sauf qu'en matière d'autoritarisme, on n'a pas bien vu la différence avec la Chine jusqu'à présent, en dehors du fait que les chinois sont bien moins stupides que nous, comme le démontre donc ce qui suit...



Medical guideline

Face à la crise naissante, la Chine ou la Corée du Sud n'ont pas attendu les résultats d'essais comprenant placebos et procédures en double aveugle pour entrer en action. Des traitements ont été proposés. Si possible en privilégiant le repositionnement de molécules déjà connues (HCQ). Mais en ouvrant aussi l'expérimentation à de nouveaux traitements.

En Chine, en Corée, en Russie aussi, existent ce qu'on appelle des "medical guideline". Ce sont des lignes directrices proposées aux médecins pour encadrer leurs traitements. En Chine on en est au 7° guideline sur le coronavirus, en Russie au 5°. En France et en lieu et place, a été proposé un unique document le 16 mars, loin d'aborder toutes les ressources disponibles en matière de traitement (lien gouv.fr).

La Chine donc, comme la Corée du Sud, a mis au point les lignes directrices médicales face à l’urgence, quitte à changer de cap, affiner etc. Au fur et à mesure, des leçons ont été apprises, des impasses ont été abandonnées. En France, le débat s’est borné à une lointaine et imaginaire science dure. Non seulement un traitement peu cher, versé dans le domaine public, aura été dénigré, mais en plus, semaines après semaines, la privation des moyens possibles d’intervention contre le Covid-19 est devenue une sorte de règle.

La France n'avait-elle donc aucun support administratif et scientifique pour aider le politique à l’heure du choix ? En théorie, oui : la Haute Autorité de Santé. Autorité scientifique et indépendante créée en 2004 et organisée en collège. Plus de 400 agents, des centaines d'experts mobilisables. Si l'on ne s'en sert pas maintenant, à quoi sert-elle ? La HAS définit les recommandations de bonne pratique clinique, de santé publique, s’occupe des guides de prise en charge, donne des avis informés aux pouvoirs publics pour agir : "Au cours des réunions du groupe de travail, l’argumentaire scientifique et les propositions de recommandations sont discutés en fonction des données et pratiques existantes. En l’absence de preuve scientifique, une proposition de recommandation figurera dans le texte des recommandations soumis à l’avis du groupe de lecture si elle obtient l’approbation d’au moins 80 % des membres du groupe de travail". Tous les cas étaient prévus. Avec ce cadre, tout aurait été transparent. Il y a là un mélange entre la production des faits de science, leurs limites, le recours à l'expérience, ses risques, obligeant le politique à trancher en dernier recours devant l’évaluation d’un collège d’experts.

Personne ne semble s'être ému de l'absence de cette autorité capable d'agir avec célérité. Pas de surprise à l’annonce de la nomination d'un Conseil scientifique faisant doublon. Seuls des juristes se sont posés la question le 13 avril dernier : "le Conseil scientifique n’avait aucune base légale alors que des comités scientifiques existaient : Santé publique France, Haute Autorité de Santé, Haut Conseil de la Santé Publique". Pourquoi cet oubli de la part de nos dirigeants ? Madame Buzyn devait pourtant bien se souvenir de l'existence de la HAS : elle en était présidente jusqu'au 7 mai 2017, date de sa prise de fonction comme ministre. Certes la HAS avait déjà été impactée par des conflits d'intérêts. Six des neuf membres avaient oublié de déclarer leurs liens financiers avec des laboratoires pharmaceutiques. Mais depuis, des dispositions avaient été prises, et nous pouvons désormais lire que "afin de garantir l’indépendance de ses travaux, la HAS doit s’assurer que les experts ne détiennent pas de liens d’intérêt susceptibles de compromettre leur indépendance".
Bref, au lieu de repartir sur ces bases, le Conseil scientifique a été créé à la va-vite.


EBM

A été stigmatisée la démarche du Pr Raoult du fait de l'absence d'une méthodologie prétendue implacable. C'est un non-sens qui fait croire que la science "par la preuve" est l'alpha et l'oméga de la pratique médicale, et c'est autour de ce non-sens que s'est figée la polémique Raoult. Ses contempteurs citent dans leurs arrogantes démonstrations la méthode récente de la médecine basée sur la preuve (Evidence-Based Medecine = EBM), et leur incapacité à remettre en cause leurs certitudes empêche un débat sanitaire public constructif.

Pourtant de nombreuses critiques sont émises envers l'EBM : adaptation du chiffre à la médecine ; coût élevé de certaines expériences scientifiques ; possibilité de faux ; effacement de l'expérience clinique ; conflits d'intérêts avec des industries devenues les seules à disposer de moyens financiers assez lourds pour réaliser des tests longs et hautement spécialisés. Avec les maladies chroniques, l'industrie pharmaceutique a fourni par supertankers entiers des résultats faux permettant de mettre sur le marché des produits coûteux, inutiles et souvent dangereux. Le tout enrobé d’un vernis de respectabilité scientifique qui fait encore illusion.

Le Vioxx constitue peut-être la mère de tous les scandales : le médicament est mis sur le marché en 1999 dans le cadre d'une procédure accélérée, alors que son fabricant connaît pertinemment un risque accru d'accident cardiaque mortel. Le médicament fera finalement plus de 26.000 morts aux États-Unis avant d'être retiré des années plus tard. L’EBM multiplie aussi à l’envi les contre- études bidon visant à emberlificoter des réalités incontestables, les fameux "Monsanto Papers" par lesquels la multinationale contestait de manière fallacieuse l’évidente toxicité de ses produits par des documents pseudoscientifiques en est un exemple récent.

Ici l’avis averti de différents rédacteurs en chef des plus prestigieuses revues médicales pour illustrer ces dévoiements multiples de la démarche EBM :

- "La plupart des études scientifiques sont erronées, et elles le sont parce que les scientifiques s'intéressent au financement et à leurs carrières plutôt qu'à la vérité" (Richard Smith, British Medical Journal, 2013)
- "Il n'est tout simplement plus possible de croire une grande partie des recherches cliniques qui sont publiées, ni de se fier au jugement des directives médicales faisant autorité" (Marcia Angeli, New England Journal of Medecine, 2009)
- "La profession médicale est achetée par l'industrie pharmaceutique en termes de pratique, mais aussi d'enseignement et de recherche en médecine. Les institutions académiques de ce pays se permettent d'être les agents rémunérés de l'industrie pharmaceutique". (Arnold Relman, New England Journal of Medecine, 2002)
- "Les praticiens peuvent penser qu'ils utilisent des informations fiables en se basant sur des informations trompeuses et prescrire des médicaments qui sont inutiles ou nocifs pour les patients" (Edmond J. Saffra, Harvard University, 2014).

Raoult l'a dit et répété : rien n’a jamais démontré la supériorité de l’EBM sur la démarche classique de la comparaison historique, à savoir le fait de simplement vérifier ce qui se passe lorsqu’on donne un traitement, en le comparant avec ce qui se passait avant.



Dernière édition par chapati le Lun 26 Fév 2024 - 15:23, édité 2 fois

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Message par chapati Lun 26 Fév 2024 - 14:16

Chapitre I - Printemps 2020 (suite)


20 avril 2020 - Conférence de presse d'Édouard Philippe.

Philippe ne spécule plus sur une éventuelle immunité collective. Exit les 10% de gens déjà infectés selon Delfraissy (voire les 15 % entendus ça et là). Il est revenu à 3 à 9 % (entre 2 et 6 millions). C'est vague. Six millions, ça a l'avantage de ne pas tourner Delfraissy en ridicule, mais deux ça fait 3% et retour à des chiffres semble-t-il plus vraisemblables. Et comme on nous dit qu'il est hors de question que  les "seniors" soient seuls confinés, exit la possibilité d'une immunité "en douceur", à partir d'une tranche de population nettement moins concernée.

Pour commenter ce qu'on sait ou non de la maladie, on a ensuite eu droit à une femme impliquée dans l'essai Discovery (évaluant donc entre autres la  soi-disant la procédure Raoult... mais sans l'antibiotique préconisé). Le test devait s'effectuer sur 3500 personnes dont 800 français. Son speech embrouillé fut difficile à dépatouiller, mais on en tira que ce simulacre scientifique n'a strictement intéressé personne hors de France, au point qu'on en serait à peut-être 700 personnes volontaires en tout à ce jour... et donc avec des résultats à la saint-Glinglin !

Sinon on a enfin eu droit au R0 actuel qui, selon Philippe, aurait été évalué à entre 3 et 4 au début (alors qu'il a toujours été question de 2 à 3), et qui serait maintenant à 0,6 (soit le chiffre allemand)... grâce au confinement, ça va de soi !

Pour finir, franche rigolade pour finir avec les masques, qui empêchaient hier les porteurs de contaminer les autres, qui désormais protègeraient ceux qui les portent. Masques qui pourraient même devenir obligatoires dans les transports en commun.

A part ça, Macron s'auto-congratulait d'avoir multiplié la production hebdomadaire de masques par cinq (1 à 5 millions), mais pour Philippe, on a simplement doublé... mais de 4 à 8 millions. Pas grave, les français aussi sont fâchés avec les chiffres.


                                       ***


20 avril 2020 - Scientificité des essais en double aveugle - Étude Discovery


L'étude randomisée en double aveugle est une démarche expérimentale utilisée dans de nombreuses disciplines de recherche. En pharmacie, elle est utilisée dans le développement de nouveaux médicaments et pour évaluer l'efficacité d'une démarche ou d'un traitement. Durant l'étude sur un médicament, ni le patient ni le prescripteur ne savent si le patient utilise le médicament actif ou le placebo. Le rôle d'un tel protocole, relativement lourd à mettre en place, est de réduire au mieux l'influence sur la ou les variables mesurées que pourrait avoir la connaissance d'une information à la fois sur le patient et sur le médecin. C'est la base de la médecine fondée sur les faits (...) On ne pourra dire qu'un traitement a de l'effet que si l'on observe une différence statistique significative entre les deux groupes, c'est-à-dire que la probabilité que la différence observée entre les deux traitements soit due uniquement au hasard, est inférieure à un certain seuil fixé. En médecine, ce seuil est très souvent fixé à 5 %"(source wiki)

Le placebo étant théoriquement estimé à 30%, la "différence significative" serait, si je comprends bien, à 35 % ? Si un médicament obtient 35 % de guérison, ou peut-être d'amélioration, il pourrait être considéré comme bénéfique, et un labo pourrait avoir une autorisation de le mettre sur le marché ? On ose espérer qu'il faille un autre type de pourcentage...

Quoi qu'il en soit, si les molécules de Raoult améliorent 30% de ses patients, "la science" dira que c'est l'effet placebo. A 40, elle dira que peut-être que ça marche un peu mais qu'on n'en sait trop rien. Et si elle guérit à 100 %, ça ne sera toujours pas considéré comme scientifique, puisque seul le test en double aveugle fait office de preuve depuis que la notion d'efficacité constatée empiriquement a été jetée à la poubelle. Ce monde est fou. D'autant qu'il est absurde de raisonner à partir d'un effet placebo à 30 % pour une maladie dont on ne sait si ce sont 30, 60 ou 80% de positifs qui ne développent pas de symptôme !

L'essai Discovery se fait donc avec 700 personnes (au lieu de 3500). On y teste quatre traitements différents, plus le placebo. Chaque traitement est du coup testé sur 140 personnes, dont beaucoup donc, ne développeraient de toutes façons pas la maladie. Autant dire qu'on a de bonnes chances de ne pas en tirer grand chose vu le nombre d'asymptomatiques, dont le taux varie de 30 à 80 % selon les avis : à 80 %, c'est des groupes de 28 personnes qu'on testerait !


                                       ***


24 avril 2020 - Étude de l'Institut Pasteur, enquête.


L'Institut Pasteur, c'est une institution. Et c'est seulement à l'instant que j'apprends que ce serait une entreprise privée ! J'en reviens pas. Des instituts Pasteur, il y en a partout dans le monde. Bref, je ne le savais pas quand j'ai vu débarquer leur étude, estimant que 3,7 millions de français auraient été infectés.

Deux choses m'ont alerté. D'abord que cette étude soit basée sur un taux de létalité (0,5%) et un de contagion (3,3%) pris comme constantes de l'équation... alors que c'en est justement les inconnues ! (si on connaît le taux de létalité par exemple, une simple multiplication à partir des décès suffit à donner le nombre d'infectés). Ensuite qu'il soit question de rapporter à l'ensemble de la France ce qui a eu lieu dans l'espace clos d'un bateau.

L'étude était alors en préprint (lien Pasteur), et voilà le genre de choses qu'on pouvait lire, par exemple dans l'Obs (lien) :

Réalisée par l’Institut Pasteur en collaboration avec l’agence sanitaire Santé publique France et l’Inserm, l’étude se base sur des modélisations mathématiques et statistiques. Ces outils permettent de croiser les données sur les décès et sur la probabilité de mourir quand on est infecté, afin de parvenir à une estimation de la part de population infectée (5,7 %). La faible part de population infectée est due au confinement lui-même, relève l’étude, selon laquelle "le nombre moyen de personnes infectées par un cas est passé de 3,3" avant le confinement, à 0,5 après. Le but du confinement, mesure prise par de nombreux autres pays, était d’empêcher un afflux massif de patients au même moment, qui aurait dépassé les capacités du dans le système hospitalier.

Là-dessus, le coordinateur du test est invité le soir même au journal de la 2. Et là, ô miracle, une Lapix en grande forme se retrouve à lui poser LA bonne question, à savoir comment il en est arrivé à ces chiffres, s'il a pris les statistiques chinoises ou quoi ? Le type dit que non, puis lâche tranquillement qu'il se serait en fait calé sur des données observées "à partir de cas d'une croisière" ! Je bondis : 600 infectés par exemple à 0,5 % de létalité, ça fait 3 morts ! Ce serait à partir de 3 morts que Pasteur aurait fait ses statistiques ? Effarant. Et s'il y en avait eu 6, il serait passé de 0,5% à 1% de létalité ? Plus tard dans la soirée, je tombe sur l'exemple d'un bateau, où justement le taux de létalité est de 1% : le voilà mon contre-exemple ! Le bateau s'appelle le Diamond Princess : 700 personnes infectées et 13 morts : ni 0,5 ni même 1%, finalement près de 2 % ! Pour finir, cerise sur le gâteau, j'apprendrai plus tard que c'est justement à partir de ce bateau que Pasteur a fait son étude...

A peu près au même moment débarque une autre étude, faite par l'EHESP et dont on a beaucoup parlé, car soutenant que si le confinement n'avait pas eu lieu, on aurait eu 60.000 morts de plus. Je n'ai ni les ordinateurs de ces gens ni leurs compétences, pas plus que les données à dispo, mais je m'aperçois qu'il y a un moyen de comparer les études à partir de données spécifiques à chacune des deux. J'arrive alors (certes sans doute un peu vite) à des chiffres insensées et, ravi de mon effet, je mets ça au propre et l'envoie à un grand hebdomadaire pour que ça fasse du bruit. Pas pour frimer. Tout simplement que je ne supporte plus de voir les médias nous balader sans cesse, de voir qu'à chaque fois on semble occulter l'important, l'essentiel même (comme s'ils ne le voyaient jamais), et ce quel que soit le sujet. Bref, j'espère juste que le truc sera débattu (et tant pis si je me trompe et en fais les frais), que ça enclenchera quelque chose, des protestations de Pasteur, l'ouverture du débat, bref n'importe quoi plutôt que la soupe tiède de médias comme "aux ordres"). J'envoie donc ceci :


L'inénarrable étude de l'Institut Pasteur

Après celle plutôt tartignole de Discovery, voilà qu'arrive à notre connaissance une autre étude tout aussi inénarrable, au point de se demander si l'on n'est pas en présence d'une machine savamment bidouillée afin d'être adaptée à l'absence de tests en France.
En gros et si j'ai bien compris, on tente de nous faire croire que des chercheurs ont rapporté toutes les informations qu'ils avaient sur le coronavirus sur un plan statistique, qu'ils auraient collé ces stats sur des données prises sur un bateau de croisière (le Diamond Princess, mis en quatorzaine en février avec 700 personnes infectées à bord), et auraient ainsi pu en déduire les chiffres de l'ensemble de la France !
Leurs chiffres semblent respecter le lot d'incertitudes auquel on est désormais habitué, sauf deux qui sont d'une précision absolue : un taux de létalité de 0,5% et un taux de contamination de 3,3. D'où ça sort ? Personne n'en sait rien. Et aujourd'hui, voilà que je m'aperçois qu'émerge un troisième chiffre, après lecture d'un article dont voici l'essentiel, résumé depuis Le Monde :

"Le confinement aurait permis d’éviter plus de 60.000 morts dans les hôpitaux, selon une étude publiée le 22 avril par des épidémiologistes de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). "Dans notre modèle, le nombre de décès quotidien double tous les quatre à cinq jours à partir du 19 mars, et atteint 10.000 morts le 19 avril", indique Pascal Crépey, qui a coordonné l'étude. "Si le virus avait suivi son cours, 23% de la population aurait été infectée pendant cette période. Près de 670.000 patients auraient eu besoin d’être hospitalisés, et au moins 140.000 cas graves auraient dû être pris en charge, nécessitant plus de 100.000 lits de réanimation".

"Le nombre de décès quotidien double tous les quatre à cinq jours"... et ils l'ont prolongé, disent-ils. A partir de là, il est facile de déduire que leur taux de croissance exponentielle quotidien est de 0,17 (donc qu'ils ont fait leur calcul à partir d'une exponentielle de 1,17). Et qu'ils partent des morts ne change pas grand chose : des morts ils déduisent les réanimations et les hospitalisations, et le chiffre des hospitalisations est assez proche de celui des détectés positifs. L'institut Pasteur par contre utilise lui le chiffre de 0,3%, et est donc sur une exponentielle 1,3 (c'est écrit en page 13 de son rapport : "pendant une période de 45 jours, nous simulons une épidémie croissante à partir d'une seule infection, où le nombre de cas croît chaque jour avec un taux exponentiel de 0,3").

Quelle différence direz-vous ? C'est que c'est traître les exponentielles, et réfractaire à l'intuition. Ce chiffre donc, correspond à la contamination quotidienne moyenne par individu infecté. Aussi en regardant à quoi amène une croissance de 0,17 par rapport à une autre de 0,3, et ce sur 31 jours, on arrive à ceci : 128 individus environ pour la première, 3340 pour la seconde ! Et si 128 se traduit par 6 fois plus d'hospitalisations et 60.000 morts de plus, 3340 amène en gros à 18 millions d'hospitalisations et 1,6 millions de morts ! Autant dire qu'il y a une des deux études qui raconte n'importe quoi ! Et pas sûr qu'il faille en rire...

C'est que ce genre de chiffres conditionne toute la validité de l'étude.
Prenons 0,5%, soit le chiffre de la létalité. D'où sort-il quand si peu de gens ont été testés ? En l'absence de connaissance d'un virus, c'est bien le chiffre des décès par rapport aux infectés qui donne la probabilité de mourir et non une probabilité de mourir sortie d'on ne sait où qui ferait connaître le nombre d'infectés à partir du nombre de morts. Ils peuvent bien tourner les choses comme ils veulent, c'est bien la probabilité de mourir, l'inconnue première ! Et voilà qu'à Pasteur ils semblent sortir ce chiffre de 0,5% de leur chapeau, comme s'ils l'avaient reçu de je ne sais quelle divinité. Au regard du fatras de précisions destinées à démontrer la rigueur scientifique avec laquelle ils ont procédé, on a droit en tout et pour tout à une malheureuse ligne qui évoque ledit chiffre : "Par ailleurs, écrivent- ils, l’étude estime que 0,5% des personnes infectées meurent". Fermez le ban ! Sauf qu'à ce compte, on peut remarquer que nul besoin d'étude aussi sophistiquée : 20.000 morts divisé par 0,5 = 4 millions d'infectés ! (je taquine un peu : les Ephad ne sont pas comptés, et à juste titre puisqu'ils obéissent à des lois différentes). On se demande quand même dans quel sens fonctionne leurs chiffres... et surtout leur logique !
Du coup tout le monde reprend bien sûr le chiffre de 4 millions d'infectés... alors que Pasteur lui-même admet une marge d'erreur, sortie là encore d'on ne sait où : en fait le nombre d'infectés serait de 2,3 à 6,7 millions, soit de 1 à 3 ! (et comme par hasard on revient là aux habituelles incertitudes quant aux chiffres)

Le deuxième chiffre c'est celui de la transmission du virus à partir d'un infecté, et là encore il est posé comme inamovible. C'est 3,3 et point-barre ! Pourquoi, comment... en dehors du fait que ça correspond précisément aux 70% d'infectés qui amèneraient selon certains à l'immunité collective ? Les deux chiffres sont cohérents puisque l'un dépend de l'autre, mais d'autres sont possibles. Or il se trouve qu'en matière de taux de transmission, les chiffres varient en gros de 2 à 9. Le chiffre chinois est de 2,2 et une étude de chercheurs américains l'estime entre 4 et 9. Saurait-on à Pasteur ce que le reste du monde cherche désespérément ? Et encore, il dépend des infectés asymptotiques et de ceux dont les symptômes sont pris comme sans gravité en France (en gros tout ceux qui arrivent encore à respirer). Or déjà pour les asymptomatiques, on a d'abord entendu le chiffre de 80%, et désormais il serait question de 30 à 60%. Se sont-ils seulement rendu compte à Pasteur que ce genre de donnée changeait tout ?


En réponse, un type du journal me dit que c'est "trop pointu pour notre lectorat" (sic).
Pointu ? Quoi, les chiffres ? J'en déduirai finalement que c'est de l'ironie, qu'il me prend sans doute pour une sorte de complotiste...


Que dire ? Je n'ai rien à changer ni du début ni de la fin. Par contre, je me suis aperçu plus tard que la comparaison qui me ravissait tant en matière de chiffres avait de bonnes chances de ne pas tenir, et ce déjà pour deux (bonnes) raisons. D'une part, elle est basée sur l'idée d'une contamination homogène sur l'ensemble de la France (alors que pour moi, il faut différencier les régions très contaminées des autres), mais surtout parce que Pasteur n'a jamais dit que son taux quotidien de contamination valait pour la France ! Grosse erreur donc de ma part : il est bien dit qu'il s'agit d'une simulation et rien d'autre (ce qu'il en ont fait, j'en sais rien). Exit en tous cas mon million et demi de morts pour dix fois plus d'hospitalisés.
(il y a encore une erreur, petite cette fois : j'ai calculé sur 32 jours et non 31... ce qui ne change pas grand chose aux ordres de grandeur)

Bref, je pense donc qu'il faut différencier par régions, que les logiques de contamination ne sont pas les mêmes. Pour faire comprendre on peut invoquer les zones rouges et vertes, où les chiffres sont parfois hallucinants tant ils divergent (encore que rouge et vert soit grossier, plus on affinera plus on arrivera à des estimations précises). En fait, j'ai appliqué aux chiffres de contamination quotidienne moyenne d'un infecté une logique homogène qui courrait sur l'ensemble de la France, ce qui m'a amené à parler d'une croissance exponentielle de 0,17% pour l'EHESP qui, si elle n'est pas forcément fausse en tant que moyenne, n'a aucun intérêt. Il est par exemple tout à fait possible que l'étude ait justement raisonné en tenant compte des différences entre régions (j'en sais rien), et donc avec des chiffres plus importants en "zone rouge" et bien moindres en "zone verte"... voire même qu'elle ait pris le même taux de contamination quotidienne (0,3%) que Pasteur, mais pour les seules régions très touchées. Ça ne dédouane pas Pasteur pour autant : je ne vois d'ailleurs pas comment raisonner à partir d'un bateau peut être compatible avec dissocier des logiques de contagions... ça sonne au contraire comme un aveu qu'ils ont tout mis dans le même sac. Je peux certes me tromper, en attendant c'est pas la réduction de leur estimation du nombre d'infectés, de 4 à 3 millions, qui m'incite à le penser.




EDIT du 14 juillet 2020 : Un élément que j'avais laissé passer démontre la pertinence de ma critique : je viens juste de m'apercevoir que ce qui a modifié leur estimation d'infectés, c'est justement le chiffre de létalité, soit un des deux que j'avais critiqué ! Or en l'espace de trois semaines (soit entre le préprint et l'étude définitive), les types sont passés d'une constante de 0,5 % de létalité à une autre de 0,7 % (sans d'ailleurs plus d'explication que la première fois). Et ça correspond précisément à la différence d'environ un million de personnes dans leur estimation. C'est donc bien en bout de leur chaîne de réflexion qu'ils font jouer le taux de létalité - qui est donc capital, puisqu'en reportant cette correction, ça impacte l'estimation des infectés de façon proportionnelle.


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25 avril 2020 - Le Kerala (état de l'Inde) se targue d’avoir maîtrisé la propagation du Covid-19.


Le Kerala est la dernière région de l’Inde à être dirigée par un gouvernement marxiste. Dans cet Etat de 35 millions d’habitants, connu pour afficher le taux d’alphabétisation le plus élevé du pays (94 %), les pouvoirs publics ont réussi à contrôler la pandémie et à rapidement aplatir la courbe des contaminations : chaque infecté n’a jusqu’ici transmis le virus qu’à 0,4 personne, alors qu’en moyenne un indien infecté en contamine 2,6 autres. Pour l’instant, la région n’a enregistré que 437 cas et deux seulement sont morts".(lien Le Monde)

Comme on le voit, il existe des chiffres jusqu'au fin fond de l'Inde (pas comme en France). Faut dire qu'ils ont peut-être des tests en Inde (on sait pas, on n'a strictement aucune info sur ce quoi que ce soit qu'il se passe en dehors de l'Europe, voire de la France). Et peut-être même qu'ils rendent public le nombre de testés aussi (on sait pas, on sait rien).


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26 avril 2020 - Fabrique de complotistes.


Pendant la guerre des tranchées, des types étaient restés des mois dans des trous face à l'ennemi, et ils avaient vu tomber la moitié de leur copains d'infortune. Certains ne le supportaient plus et fuyaient. Ils furent accusés de trahison et fusillés.

Dans cette nouvelle guerre, quand on commence à se poser des questions sur ce qu'il se passe, on devrait quand même échapper à ça, et être simplement catalogués sous l'aimable dénomination de "complotistes" (et donc n'encourir que le mépris de tout ce qui a pignon sur info). La dictature c'est "ta gueule", la démocratie c'est "cause toujours". Et cause toujours aujourd'hui exclusivement dans l'univers impuissant du net !

Comment on fabrique un "complotiste" ? C'est simple. Au départ on a un type apparemment normal, sélectionné néanmoins parmi ceux qui savent réfléchir et un peu compter. Le type voit passer Raoult. Il n'a aucune idée préconçue vis-à-vis du bonhomme ou de son protocole de soins. Et puis débarquent une meute de gens qui viennent agresser le chercheur, soi-disant au nom de la science, et là ça commence à l'énerver : ces gens-là, il n'a pas la moindre confiance en eux. Ensuite viennent encore des essais, où l'on teste tout et n'importe quoi sauf l'association médicamenteuse préconisée par Raoult ! Ça commence à faire... d'autant que les intéressés ont la mauvaise foi de faire semblant de pas comprendre que de tester la moitié d'un traitement, ça vaut rien, zéro. Et enfin viennent les chiffres. Et là, manque de chance, le type sait compter. Et puis il y a les déclarations aussi... masques, tests, blabla et blablabla.

Que le gouvernement bidouille, c'est pas un scoop. Que les labos pharmaceutiques aient de sales méthodes, ça l'avait bien choqué, en particulier  à l'époque du sida, quand des labos américains voulaient vendre leur coûteuse thérapie en exclusivité à l'Afrique (qui à l'époque en bénéficiait d'une autre, elle financièrement accessible), quitte faire crever les 99% de malades qui n'avaient pas les moyens de payer en dollars. Il avait finalement du s'y résoudre (c'était donc ça le monde). Mais en période de pandémie et à 4 milliards de confinés dans le monde, l'idiot avait encore cru que là, quand même, ça avait l'air drôlement grave ! Mais bon, il avait encore une fois du s'y faire...

Et puis à un moment, c'est venu de l'Institut Pasteur (et de l'Inserm). C'est pas que l'idiot ait particulièrement confiance en ces institutions mais quand même, une dernière bribe de raison lui chuchotait que ces types sont quand même supposés être "détachés" des vilains politiques, des labos nazis et des médecins-qui-savent-tout. Pasteur, c'est une institution : qu'est-ce qu'il avait besoin d'entrer dans ce jeu pourri ? Mais il se méfiait désormais, et voilà qu'il se met à vérifier... pour voir. Et après 40 heures à s'exploser la tête pour pas mélanger un chiffre de létalité avec un de contagion, il en arrive à bout. Et là, tout va bien parce que ce qu'il a à dire, ça n'a rien d'une trahison envers la nation, ça n'empêchera personne de suivre les règles du confinement etc. Bref, il ne sera pas fusillé. Son texte arrive à un moment à une forme lisible et il l'envoie à un grand média, quitte à ce que ça passe en courrier des lecteurs (et si Pasteur ricane, ça sera pour sa pomme et rien d'autre). En fait, ce qu'il aimerait bien, c'est qu'un jour on arrête cette soupe tiède qu'on nous déverse dans tous les journaux, et aussi dans ceux plus ou moins de gauche vis-à-vis desquels il avait encore une certaine sympathie.

Trop pointu, qu'on lui renvoie en réponse...


L'idiot ne changera donc pas le cours de l'Histoire. Il se remet à son occupation du moment, éplucher les nouvelles du coronavirus. Il est cette fois question d'un vote sur le dé-confinement. L'assemblée nationale n'a même pas le temps d'y réfléchir avant de voter et les types s'énervent : "c'est plus de la démocratie !" (il y pensait un peu).  

Autre chose encore lui passe sous les yeux : une déclaration de ses ennemis favoris, l'Ordre des Médecins, appelant en gros à la délation vis-à-vis de quiconque refuserait de donner autre chose que du paracétamol à des types dont peut-être un sur dix allait mourir. Allons bon, voilà que notre idiot est encore choqué, mais quel débile ! Sauf qu'il s'aperçoit que l'info est essentiellement dans Voici (et dans l'Express aussi). Et pas du tout dans ses journaux de référence. Pas assez important ? Pas de l'info ? Euh...

Le Conseil national de l’Ordre des médecins rappelle fermement à l’ensemble des médecins qu’en cette période de vulnérabilité particulière et face à l’inquiétude de nos concitoyens, leur parole prend un sens encore plus important. Il serait inadmissible dans ce contexte de susciter de faux espoirs de guérison. Le CNOM a informé l'Agence nationale de sécurité du médicament de ces protocoles qui s’inscrivent en dehors de la législation en vigueur et tirera le cas échéant les conséquences de l’avis de l’ANSM. Eu égard à la communication qui a été faite sur ces protocoles dans la presse "grand public", les conseils départementaux de l’Ordre où les médecins concernés exercent ont été invités à recueillir les explications de leurs confrères sur leurs dits protocoles et à leur rappeler leurs obligations déontologiques. A la suite de cet entretien les conseils départementaux informeront le conseil national des suites qu’ils lui donneront. La mise en danger des patients, s’il apparaissait qu’elle puisse être provoquée par des traitements non validés scientifiquement, pourrait justifier dans ces circonstances la saisine du Directeur général de l’ARS pour demander une suspension immédiate de l’activité de ces médecins. (lien Conseil de l'Ordre )

Vous savez quoi ? Ben c'est comme ça qu'on devient "complotiste", renvoyé au statut d'ado boutonneux tirant ses infos des rumeurs du web. Dépité, on se met alors à justement "oublier" ses sources habituelles et on va jeter un coup d'œil ailleurs. Et ailleurs on peut lire par exemple qu'il faudrait ajouter 9000 morts avec les gens décédés chez eux avec leur boite de Doliprane (ça vient du principal syndicat de médecins généralistes, ça a donc l'air sérieux). Ou encore que l'APHP prévoirait de faire travailler des gens testés positifs dans la perspective du déconfinement, quitte à ce qu'ils infectent des patients. Le premier truc l'idiot n'en sait rien, bien sûr. Le second il a pas envie d'y croire. Sauf que s'il commet l'abominable impair de changer d'avis, il se mettra irrémédiablement en position de se faire traiter de complotiste.

La différence est quand même ténue, non ? Sinon l'autre choix, c'est le discours officiel : celui où les masques ne servent à rien, où tester les gens n'a aucun intérêt etc. Entre les deux ? Strictement rien... enfin pas en lisant les journaux, je veux dire.


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29 avril 2020 - Kim Jung II


Le Coronavirus aura donc marqué la fin de la grandeur de l'Occident. Une bonne chose de faite ! A part Raoult, pris en charge par les robots déontologiques habituels (tendance Gilhead ou pas), aucune voix n'aura réussi à émerger pour répondre à notre glorieux chef de guerre (la guerre... le top de l'imaginaire des hommes de pouvoir en matière d'échelle de gravité : c'est grave, donc c'est la guerre !).

Mélenchon avait certes tapé un temps du poing en expliquant qu'un citoyen éclairé avait droit d'agir sur son destin. Et puis rien. Faut croire que l'aspirine, c'est scientifique. Raoult plutôt que rien, mendiait un type entre deux râles, mais le monde s'était tu. Le totalitarisme était passé devant nos fenêtres et c'est à peine si on s'en était aperçu. A quoi bon débattre de tout ça, Kim Jung II savait si bien y faire !

Les masques, les tests, Raoult et les essais bidons, la France dans un paquebot (à défaut de Paris en bouteille), les chiffres tirés de nulle part, le virus en bouc émissaire de la crise économique décennale, les morts dans des cercueils en carton... excusez, je me répète.

Autorisez-moi néanmoins un ultime radotage à propos de l'Ordre des médecins. Après les loups de Reggiani, les rats. Persuadés d'avoir passé une bonne nuit alors qu'ils sortaient d'un long hivernage, voilà que ces nobles animaux se crurent encore dans les années 40. Et de lâcher cette odeur caractéristique qu'on croyait disparue : "délation, délation" hurlaient-ils... "au nom de la science et de la déontologie" ! Ou peut-être pour éviter de regarder les 9000 morts avec Doliprane décomptés par le syndicat de généralistes (MG), pour qui de tels détails pèseraient encore ?

Des fois, il se demandait ce qu'il se passait dans la tête de Raoult (enfin si son traitement marche, bien sûr). Après les étrons délicatement déposés sur son paillasson, l'homme était resté imperturbable... une simple note de type bas de page : je ne suis pas concerné. Genre "dégage cloporte", mais en mieux (l'homme a des nerfs). Et si ça marchait, son traitement ? Alors depuis ses fenêtres, il verrait ce défilé de charrettes à cheval transportant les morts, entre psalmodies et odeurs d'encens. Un purgatoire.
Mais peut-être que ça marche pas, on sait pas (et on sait pas si on saura un jour).

Personne donc pour dire... pas une vague, rien, un espace lisse. Libé en est presque au point de révéler qu'on aurait manqué de masques en début de crise, un vrai scoop ! Le Monde répète quotidiennement les mots d'ordre pour ceux qui auraient du mal à tout saisir. L'Obs édifie quant à lui une titanesque œuvre sociologique autour des occupations citoyennes en temps de confinement.

"Et sinon, vous prendrez bien une petite cellule psy ? C'est Manu qui régale". Non ? Vraiment ? Pas besoin ?
Rien faire que jouer avec ses mômes sans devenir fou, c'est beau c'est grand : osons le terme, c'est patriotique. Quand on pense que certains pètent les plombs : "pitié patron, supplient-ils entre deux sanglots, on veut bosser, on s'ennuie, on tient plus" ! Ah les braves gens. Travail, famille, patrie... civisme et solidarité. Quelle leçon !

L'Occident est mort de sa propre bêtise. Le virus ? Il nous faut maintenant nous armer de patience : un jour on rejoindra peut-être le Maroc ou Madagascar sur le chemin de l'évolution, il suffit de suivre leur exemple, avec l'humilité qui désormais nous caractérise. Madagascar a des masques, et peut-être pourrait-il nous en vendre (s'il nous fait un bon prix). Au Maroc, on en trouve au supermarché par paquet de cent. Ah la la, ces pays avancés ! Et le Vietnam, zéro mort... mais quel toupet ont ces maîtres du monde ! Pourtant la prophétesse l'avait dit : la mascarade est terminée. Guignol était même venu faire rire une dernière fois les enfants en leur disant que les tests ne servaient à rien.

Mais patience : après avoir masqué les masques, voilà que déjà on teste les tests en France. Attendons simplement : la Science tranchera. Une sale journée encore quand même, avec encore une mauvaise nouvelle : on aurait laissé filtrer les images du métro bondé, tant recherchées depuis des semaines. Kim Jung II est très fâché : une faute de communication, un dysfonctionnement... encore un !


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30 avril 2020 - Suspicion de coronavirus...


Véran montre deux cartes à la télé, par départements. L'une dit le nombre de lits de réanimation occupés, avec les endroits qu'on connaît (Haut-Rhin, Paris etc) ; et la seconde le nombre de gens envoyés à l'hôpital suite à une "suspicion de coronavirus"... censée donc montrer les coins où le virus circule. Et là encore, c'est consternant : à douze jours du dé-confinement, où l'on devait soit-disant disposer de 700.000 tests par semaine, on n'est pas même capables de prendre en compte le nombre de gens testés positifs pour dire la circulation virale... et il faut se rabattre sur ceux qui vont à l'hôpital pour "suspicion de coronavirus" !

Pour finir, une troisième carte apparaît, censée elle représenter les régions à risque. Pas de surprise donc : le Grand Est, l'Ile de France etc. Sauf que bizarrement, on y trouve le Lot ! Or le Lot en est aujourd'hui à 2 personnes en réa, et 16 morts depuis le début de la crise ! Alors quoi, le Lot ? J'élabore une hypothèse comme quoi les médecins du Lot se sont peut-être concertés, et auraient décidé d'envoyer les gens aux urgences, parce qu'ils n'ont toujours pas de tests et n'en peuvent plus de se trouver obligé de leur dire d'aller crever chez eux sans soins. Et puis je me souviens d'un coup du rappel de l'Orde des médecins d'il y a quelques jours, et j'en envisage une autre, d'hypothèse : que les représentants de l'Ordre aient été actifs dans le Lot, et que ça ait foutu la trouille à quiconque se serait avisé de tenter de soigner ses patients ! Beurk.

Plus tard, on parlera "d'erreur" pour le Lot, et il disparaitra des cartes comme il était venu...


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2 mai 2020 -  Clusters et contagion (doses de virus)


L’épidémie laisse des pans entiers du pays tranquille. Dix départements concentrent la moitié des décès, seize comptent moins de dix morts cumulés. Cette diffusion en tache d’huile semble constante. L'étonnant, c’est non seulement cette concentration de l’épidémie mais aussi le fait que ça ne bouge pas dans le temps. Les rassemblements jouent un rôle clé, la contamination y est maximale et l'épidémie s’auto-amplifie. Ce phénomène aurait une explication : plus on est exposé à une forte dose infectieuse, plus on développerait des symptômes graves et plus on serait contaminant. Ça expliquerait aussi pourquoi le taux de létalité peut passer du simple au double selon qu'on se situe en dehors ou à l’intérieur d’un cluster.
Une question demeure : pourquoi la grippe n'a elle aucune préférence géographique ? Pourquoi déferle-t-elle de manière synchrone et homogène sur l’ensemble du territoire alors qu'elle est censée être moins contagieuse ? L’une des clés pourrait résider dans le rôle des asymptomatiques. La moitié des personnes grippées ne déclarent aucun symptôme mais sont contagieuses, ça permet une diffusion silencieuse du virus avant le démarrage visible de l’épidémie, ce qui explique que tous les pays d’Europe de l’Ouest passent au rouge au même moment. Dans le cas du Covid-19, chaque pays fait son entrée de manière successive. C'est un argument en faveur de l’hypothèse d’une absence d’ensemencement préalable par les asymptomatiques (la part des asymptomatiques varie de 20 à 50 % selon les études).
Nous n’utilisons pas les bons modèles pour prédire l’évolution de cette épidémie. La majorité des modèles sont recyclés de la grippe, avec comme hypothèse la transmission de manière aléatoire et homogène du virus. Ces modèles fonctionnent à l’intérieur des clusters mais risquent d’être inopérants ailleurs". (lien Nantes...)

D'après cette étude de chercheurs nantais, mes intuitions auraient donc du sens. Tout ça participe aussi à expliquer pourquoi l'Allemagne est moins touchée, comme d'autres pays eux aussi moins victimes de clusters. Il est vrai que les hôpitaux allemands n'étant pas saturés, les gens peu symptomatiques ont pu y aller au lieu de se retrouver confinés chez eux  (eh oui, mister président, ça sert, les tests).


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4 mai 2020 -  Des nouvelles de Panoramix


- "Avec nos tests, on savait dès le début que les enfants ne sont pas porteurs, ne sont pas malades".
- "On a fait 100.000 tests : quand l'Institut Pasteur en fait 15 par jour, ils sont débordés !"
- "Le directeur de l'ANSM et celui de l'HAS (Haute Autorité de Santé) laissent courir le bruit que la chloroquine serait dangereuse, sauf que les deux anciens directeurs respectifs disent l'inverse".

Sinon un médecin aurait téléphoné au druide pour le menacer de mort. Raoult a porté plainte et le type se serait excusé. Raoult dit encore qu'un site (Eurodoc) donne des chiffres de liens d'intérêts, et que celui qui l'a menacé aurait touché plus de 500.000 $ des labos en 6 ans...


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5 mai 2020  - Le camouflet du Sénat au gouvernement.


Le pire avec ce gouvernement, c'est de sans cesse ordonner, mais sans prendre la responsabilité des conséquences de ces ordres. On a refusé le traitement Raoult en envoyant les gens crever chez eux avec du paracétamol. Ça aurait fait 9000 morts selon des médecins, mais jamais un mot là-dessus. On a imposé à nombre de gens de continuer à travailler, et il a fallu un mois et demi à la presse pour s'apercevoir de la situation dans les métros parisiens (alors qu'elle-même est essentiellement localisée à Paris !). On ordonne aujourd'hui aux gens d'envoyer leurs mômes à l'école, mais sans en assumer la responsabilité : au point que ce sont les maires qui commencent à avoir peur de voir la justice se retourner contre eux en cas de problème. Le gouvernement légifère donc sans assumer la responsabilité de ses ordres. Du jamais vu !

Et quand c'est pas les maires ou les enseignants, c'est aux parents d'élèves de se débrouiller : "vous avez le choix de ne pas envoyer vos enfants à l'école", qu'on leur dit (et donc si vous le faites, c'est vous qui en assumez les risques), mais vous êtes en même temps obligés de travailler ! Comment on fait, en l'absence totale d'information crédible, pour savoir si les enfant sont ou non en sécurité à l'école ? Vincent Lindon, dans un très bon texte sur le covid (lien Youtube), résume la chose d'une formule : "dois-je exposer mon enfant au risque de tomber malade, ou accepter l’éventualité de perdre mon emploi ?"

Le début de l’examen au Sénat du projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire a été marqué par le débat sur la responsabilité pénale des décideurs locaux, notamment des maires. La commission des lois avait adopté dans la matinée un amendement au texte du gouvernement excluant toute responsabilité des élus en cas de contamination par le Covid-19 pendant la durée de l’état d’urgence sanitaire. "Nous ne pouvons déconfiner sans protéger l’exercice des responsabilités de ceux qui en seront chargés", a expliqué M. Bas, qui préside la commission des lois. "Vous ne créerez pas la confiance si vous ne rassurez pas les maires : nous ne céderons pas sur ce point". La surprise est venue du groupe LREM qui n'a pas suivi le gouvernement. L’amendement du gouvernement a recueilli zéro voix. Pire qu’un camouflet". (lien Le Monde)

Si je comprends bien, le Sénat aurait donc plaidé pour un amendement destiné à dédouaner les maires de leur responsabilité, et en particulier de celle d'ouvrir les écoles. Et non content de reporter leur incapacité à assumer leurs actes sur les maires, le gouvernement aurait cherché à faire voter contre l'amendement ! Et au final, même les LREM ont voté contre le gouvernement. Passionnant.


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6 mai 2020 -  Clusters, Presse, et dictature de l'enfant-roi.


Mon point de vue donc, c'est que les statistiques devraient raisonner par régions (que si peu de monde soit concerné à Bordeaux ou dans l'ouest semble le démontrer). En fait, ça fait un moment que je pense qu'une des clefs du problème pourrait être liée à la dose individuelle de virus (la charge virale) : que de gros porteurs pourraient infecter bien plus, voire plus sévèrement que d'autres (et l'on voit maintenant dans des études, des familles étonnamment peu infectées quand un membre l'est). Un rassemblement peut être dangereux, mais d'autant qu'il est alimenté par des gros porteurs. Ensuite et même à doses modestes, certains sont plus fragiles, quand les enfants eux, semblent à peine concernés. J'imagine que les doses de virus sont détectables dans les tests virologiques et donc qu'on saura tout ça un jour. En tous cas non, c'est pas comme une grippe !

Il y a aussi le problème des décès "à la maison", dont bien sûr ni le gouvernement ni la presse ne parlent jamais. Ils peuvent bien raconter ce qu'ils veulent sur les masques : les tests, ils n'avaient qu'à réquisitionner les entreprises capables d'en faire, comme en Allemagne.

Tout se passe en fait comme si l'enfant-roi n'arrivait jamais à la dimension dramatique des choses...


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7 mai 2020 - L’essai clinique Discovery englué faute de coopération européenne.


Lundi 4 mai, Emmanuel Macron a indiqué que les résultats de l’essai clinique Discovery seraient dévoilés dix jours plus tard.
Le 6 mai, Florence Ader, qui pilote l'étude, suggère que le calendrier du président de la République est optimiste. La coopération européenne au centre de cet essai est en effet enlisée. Yazdan Yazdanpanah, qui chapeaute Discovery, a estimé que la coopération européenne autour de Discovery était "un échec". A ce jour, seul un patient luxembourgeois a été ajouté aux 740 malades français enrôlés". (lien Le Monde)

UN patient... no comment.


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7 mai 2020  - Brèves de comptoir...


Philippe Douste-Blazy affirme sur BFMTV avoir vu un des grands responsables d'hôpitaux recevoir un message de l'Ordre des médecins leur faisant injonction de ne pas utiliser de chloroquine en dehors des cas limites... soit justement dans les cas où Raoult ne la préconise plus !


Pendant que la chloroquine est interdite en France, et après avoir dit le contraire trois semaines avant, l'OMS considère désormais que l'artémisia (plante traditionnelle utilisée contre le paludisme, et préconisée par le président de Madagascar pour se protéger du coronavirus) est un "traitement possible" contre le covid  :

L’OMS reconnaît que la médecine traditionnelle, complémentaire et alternative recèle de nombreux bienfaits. L’Afrique a d’ailleurs une longue histoire de médecine traditionnelle et de tradi-praticiens de santé qui jouent un rôle important dans les soins aux populations. Des plantes médicinales telles que l’artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles de la COVID-19, mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables. Les Africains méritent d’utiliser des médicaments testés selon les normes qui s’appliquent aux médicaments fabriqués pour les populations du reste du monde. Même lorsque des traitements sont issus de la pratique traditionnelle et de la nature, il est primordial d’établir leur efficacité et leur innocuité grâce à des essais cliniques rigoureux". (lien afroOMS)


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8 mai 2020 - HCQ et quatrième pouvoir.


L'essai Discovery, qui avait fait si grand bruit au moment où Raoult et sa chloroquine retenaient toutes les attentions, est donc en passe de faire pschitt. Cet essai censé aller au bout des choses (sans perdre de temps, qu'y disaient) et démontrer si ça fonctionnait ou pas, désormais, tout le monde s'en fout ! Et particulièrement les journaux. Pour annoncer la nouvelle, tenez-vous bien, on a eu droit en tout et pour tout à un entrefilet dans Le Monde (lien Le Monde)... et pas un mot dans Libé ou l'Obs ! (enfin moi j'ai cherché, j'ai rien vu).

Vous avez dit information, vous avez dit contre-pouvoir, vous avez dit démocratie ?

Natacha Polony semble penser la même chose que moi. Un résumé de son édito :

Devant ce virus insaisissable, le premier réflexe fut de s'en remettre à "ceux qui savent", sans que l'on sache très bien s'il fallait inclure sous cette appellation les praticiens (hospitaliers bien sûr, car les médecins de ville ont été méprisés tout au long de cette crise), les épidémiologistes (dont la science est celle des projections plus ou moins aléatoires) ou l'administration de la santé (qui a apporté de multiples preuves de sa capacité à prescrire tout et son contraire).
Le pouvoir politique n'a fait lui qu'interdire, menacer, et rejeter la responsabilité sur ceux que l'on menace. "Il ne vous appartient pas de juger si vous pouvez marcher sur une plage, mais c'est à vous de décider si vous renvoyez vos enfants à l'école". Mieux, vous êtes priés de retourner travailler, donc de renvoyer vos enfants à l'école, mais vous ne saurez pas si vous avez eu le virus, car vous n'êtes pas aptes à comprendre ce qu'implique cette information.
On ne testera que ceux qui ont des symptômes. Et il sera impossible à ceux qui pensent l'avoir eu de faire vérifier l'information puisque les tests sérologiques seront effectués selon des critères extrêmement restreints, alors même qu'on nous explique qu'il est important de comprendre comment progresse l'épidémie. Impossible de savoir si les précautions qu'on a prises ont été efficaces ou non, impossible de déterminer si l'on a été infecté.
On n'osera demander si, une fois encore, cette doctrine absurde a pour unique but de masquer la pénurie. Prière d'avancer, mais
dans le noir. Le résultat est déjà visible : ceux qui ont le choix évitent à tout prix de reprendre une activité, nourrissent une angoisse compréhensible.
Un enseignement se dégage. Face à l'incertitude, la démocratie est le régime le plus efficace. Parce qu'il postule la responsabilité des individus et les rend maîtres de leurs décisions. Rien à voir avec ce néolibéralisme autoritaire qui postule la minorité des citoyens, retient les informations et multiplie les interdits pour mener à la baguette des gens rétifs sur qui pourtant on se défausse pour éviter qu'ils n'intentent des procès. Contrôler des crétins angoissés ou informer et gouverner des hommes libres de leurs décisions souveraines, tel est le dilemme de tout dirigeant". (lien Marianne)


                                       ***


13 mai 2020  - Rions avec les nouveaux chiffres à Pasteur (avec l'étude définitive, et non celle en préprint)


-L'estimation des contaminés est ramenée à un million de moins : de 3,7 à 2,8.
Et hop là, à un million près, ils y étaient pile-poil !

-Un R0 avant confinement qui passe de 3,3 à 2,9%.
Quand on pense que leur raisonnement reposait pour moitié sur ce chiffre... dont ils avaient fait une constante !

-La létalité est elle passée de 0,5 à 0,7.
L'autre constante sortie de leur chapeau. Ayons le triomphe modeste : 40% d'erreur, c'est un détail !

Autre possibilité, ils ont fait un nouveau calcul à partir d'une barque de pêcheurs aux Tuamotus ?

Mais restons sobre : veni, vidi, vici !



Dernière édition par chapati le Lun 26 Fév 2024 - 15:38, édité 1 fois

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Message par chapati Lun 26 Fév 2024 - 14:17

Chapitre II - Dictature sanitaire  (16 mai 2020)


Ce texte se veut une synthèse de ce qui précède (et que je ne lisais nulle part ailleurs). Je me suis inscrit à l'époque à Médiapart pour y avoir un blog et le faire lire, dans le même esprit qui m'avait conduit à envoyer mon enquête sur l'Institut Pasteur à la presse : pour tenter d'agir face à l'omerta ambiante (c'est d'ailleurs seulement une fois inscrit que je me suis aperçu qu'existait un vrai front de contestation à travers nombre d'abonnés). Déçu par le manque de visibilité des blogs, je n'y resterai pas longtemps... avant de m'y ré-inscrire en février 2021, toujours dans le même but, cette fois pour y poster mes conclusions sur le pourquoi des choses, à travers le texte : "Coronavirus, récit" (voir plus loin).

                                                                     ***

1/ Le plus grave a été d'interdire le soin aux gens. D'interdire aussi aux médecins de tenter de soigner. Je n'ai jamais affirmé que la chloroquine était fiable et n'en sais toujours rien ; toujours est-il que c'est à partir de là qu'on a vu se mettre en place une dictature sanitaire.

En période d'urgence, pour ne pas dire de panique, et en l'absence de médicament reconnu pour soigner du Covid, on n'a pas trouvé mieux à faire que de se caler sur le temps de recherche, que chacun sait long, voire très long, voire très très long s'il s'agit d'arriver à un vaccin ! Les gens sont morts les uns derrière les autres sans avoir eu le simple droit d'agir sur leur destin, d'essayer. Les médecins, de la même façon, ont été réduits à ne pas avoir le droit de tenter quelque chose pour soigner. Neuf mille malades seraient ainsi morts étouffés chez eux, selon le syndicat MG de médecins généralistes.

Le pire, ça a été l'infecte prise de position de l'Ordre des médecins, qui n'a pas hésité à appeler ses conseils départementaux à la délation, en les chargeant de mener des enquêtes auprès des médecins qui auraient osé proposer autre chose que du paracétamol en guise de soin, et ce jusqu'à menacer ceux-là de les exclure de la profession ! Peu importe les milliers de morts, pourvu qu'ils soient "scientifiques"...

Le gouvernement a donc décidé que lui et lui seul était en droit de poser un diagnostic. Pour cela, il ne s'est appuyé que sur des pontes : des hôpitaux, de la recherche... sans semble-t-il s'être jamais préoccupé de savoir de quelle façon les choses avaient été traitées en Extrême-Orient. On a même promu d'urgence un comité scientifique nommé selon des critères inconnus alors qu'existait une instance censée faire ce genre de travail. L'urgence n'était donc plus que d'attendre le verdict de ce petit comité. Je passe sur les affirmations contradictoires qui volaient dans tous les sens, la dernière évaluait à 10% voire plus le nombre d'infectés en France (les derniers chiffres sont à 4,4). Nombre de gens ont été renvoyés chez eux avec du paracétamol, priés de ne déranger les hôpitaux qu'au moment où ils n'arrivaient plus vraiment à respirer !

La dictature sanitaire érigée pour l'occasion est responsable de cette catastrophe. Humainement, la solution était pourtant simple, laisser aux gens le droit de se soigner avec le protocole qu'ils souhaitaient, tout en déchargeant bien sûr les médecins des conséquences qui auraient pu en résulter. Et laisser aussi aux médecins le droit de proposer aux patients les traitements qui leur paraissaient judicieux (avec l'accord des patients, ça va de soi). Bref, patients comme médecins ont été traités comme des moins-que-rien, obligés d'obéir au bon vouloir de quelques sommités scientifiques et médicales dont Édouard Philippe a révélé après coup qu'elles disaient tout et son contraire à un mois d'intervalle.



2/ Tests - Pourtant, la macabre leçon n'a pas suffit. A quelques jours du déconfinement, on entendait encore le ministre de la santé refuser de reconnaître la gravité de l'absence de tests. Or à l'exception de l'Italie (qui a payé un lourd tribut tout en faisant de nombreux tests), tous les pays du monde qui s'en sont à peu près bien sorti ont testé massivement. De plus, l'OMS avait copieusement prévenu dès mi-mars : "testez, testez, testez". L'insuffisance de tests a au moins partiellement été responsable du confinement sans soins à domicile. Et ce pour la bonne raison que nombre de médecins eux-même n'en avaient pas ! Aujourd'hui encore, où 700.000 tests par semaine sont supposés être disponibles, on en est, pour évaluer la propagation du virus, à se baser sur des "suspicions d'infections" à partir de gens se rendant à l'hôpital, en lieu et place de testés positifs !

La responsabilité des autorités pourrait là encore être immense. Pour la déterminer, il faudrait vérifier si la France était apte ou pas à fabriquer massivement et en urgence des tests. Et dans l'affirmative, si un ordre a été donné pour tout faire dans ce sens. Faute de quoi le gouvernement serait coupable de négligence ayant possiblement entraîné des milliers de morts.

Tout au plus peut-il arguer pour sa défense que de nombreux hôpitaux n'étaient pas en situation de répondre à cet afflux. Dans plusieurs régions, sans doute, mais pas partout. Le confinement a répondu à l'impréparation, mais le reste tient de l'amateurisme et de l'entêtement. L'ordre aurait au pire du être donné mi-mars, étant prévisible qu'après un mois et demi de confinement, le gros de la crise hospitalière serait résorbé ou en passe de l'être, et que la seule solution restante ne pouvait être que de se ranger enfin à la politique de tests de l'Extrême-Orient : celle dont on avait eu à un moment des mois de recul et dont on n'a jamais voulu rien tirer (tests + masques) : celle qu'on applique aujourd'hui !



3/ Masques - Pour ce qui est des masques, la responsabilité est moindre, vu le passif. Et pas sûr que la France ait pu d'un claquement de doigts en produire des dizaines de millions par semaine. J'ignore si l'on pouvait encore en commander en janvier, en mars c'était trop tard : le monde entier en voulait. Si l'on en croit Philippe, les scientifiques eux-mêmes auraient raconté n'importe quoi sur leur utilité. En tous cas, on a vu un paquet de types dans les chaînes d'infos, médecins, scientifiques et autres, venir expliquer au nom de leur précieux savoir que le masque ne protégeait que l'autre, et tout un panel d'autres idioties affirmées d'un ton définitif. Le ramdam fait autour des masques pourrait presque soulager les autorités dans la mesure où la responsabilité est largement diluée sur plusieurs gouvernements : il masque surtout le problème des tests, autrement plus grave, et dont la presse semble se ficher royalement. Une presse qui, on le verra, n'aura pas fait grand mal aux autorités dans cette crise, c'est un euphémisme.



4/ L'Institut Pasteur s'est lui ridiculisé avec une étude aberrante prétendant expliquer l'ensemble du territoire français à partir de données issues d'un bateau contaminé ! Depuis Paris en bouteille, on n'avait pas fait plus fort. Avec une démonstration basée sur des chiffres posés comme constantes de l'équation... alors qu'ils en étaient justement les inconnues ! Moins scientifique c'est difficile. Trois semaines après, ils sont revenus comme un fleur nous expliquer que finalement, les infectés c'était plutôt 3 millions que 4 ! Et ce selon des chiffres paraît-il "affinés", comme si un quelconque courbe (réas, décès, hospitalisations etc) avait depuis trois semaines fait des bonds dans tous les sens !



5/ Presse - L'autre scandale est celui de la presse. Le fameux "contre-pouvoir" tant vanté dans les pubs à la gloire de la démocratie s'est avéré suivre la ligne sanitaire dictatoriale avec un zèle jamais vu ! Pas une tête n'a dépassé. Tout ce petit monde a été particulièrement actif pour dénigrer tout ce qui pouvait avoir trait à Raoult qui, quelle que soit l'efficacité de ses molécules, a en tous cas mis en place une politique de tests qui a montré ce qui était à faire et n'était pas fait -  et ce avec, selon lui, des résultats supérieurs à partout ailleurs (au point de se demander si, quand il a minimisé les effets du virus, il n'aurait pas eu raison si l'on avait appliqué sa politique de tests à l'ensemble de la France). L'ensemble de la presse a été infecte avec lui et vis-à-vis de tout ce qu'il disait. Je ne crois pas, par exemple, avoir lu une ligne critiquant la "scientificité" réelle du protocole de randomisation en double aveugle : pas vu un média qui ait même simplement daigné en parler.  C'est scientifique, point... et l'urgence peut attendre, nous a-t-on expliqué !

Même chose pour les essais testant soi-disant le protocole Raoult. Discovery par exemple dure maintenant depuis des mois, à se demander s'il a jamais commencé, tout le monde s'en fichant en Europe ! Et le métro... les médias, pourtant souvent parisiens, ont semblé découvrir l'affaire un mois après, au vu d'images enfin montrées ! Est-ce pour ne pas avoir à débattre du travail obligatoire en temps de confinement que cette lâcheté collective à eu lieu ? Se taire en laissant faire n'importe quoi sous prétexte "d'état de guerre" ? Insupportable ! Pèsent-ils seulement les morts que cette politique ne pouvait qu'impliquer, à l'aune d'une responsabilité à ne pas faire de vagues en ces temps de gestes barrière. Ou plus simplement est-ce qu'ils n'ont rien vu ? Toujours est-il que rien n'a suscité la moindre bribe d'interrogation dans les médias. L'irresponsabilité et la lâcheté du "quatrième pouvoir" a été sans limite : on a vécu des mois de dictature et personne n'a moufté. A les entendre, ils ne se sont aperçu de rien !



Dictature sanitaire est donc le mot juste. Des ordres venus d'en haut, donnés à l'ensemble des citoyens (et des médecins), doublé d'une absence totale de contre-pouvoirs, et d'une volonté évidente de ne surtout jamais aborder la moindre vraie question !

On en est maintenant à interdire aux gens d'aller voir la mer. On peut courir, nager, y faire je-sais-quoi, mais la regarder, à quoi ça sert ? C'est improductif, inexplicable. Pourquoi regarder la mer ? C'est comme s'asseoir sur un banc en ville. Ça sert à rien des bancs, on bouge pour aller d'un point à un autre, quoi d'autre ? Tout l'espace est désormais quadrillé. La mer, les plages, les forêts, tout ce qu'on appelait jadis la "nature" est désormais devenu - et déjà depuis un moment en fait - un lieu public, un "espace-citoyen" géré par le politique.


Enfin sur le plan philosophique, on a eu parfaite confirmation du diktat du savoir sur les esprits. Le savoir, c'est en son nom qu'on nous a dit d'attendre, et que les gens ont accepté de le faire. La science seule pouvait nous délivrer. On nous a par exemple dit que le double aveugle était la panacée scientifique, et personne n'a jugé bon de s'interroger pour dire en quoi. Il a suffi de prononcer les mots magiques : science, savoir, preuve, pour que le monde néglige toute autre voie. Celle-là ne pouvait qu'être la bonne, puisqu'elle était théoriquement la meilleure !

Mais qu'y a-t-il de scientifique là-dedans ? Où est le rapport au doute ? Il n'y a rien de scientifique à attendre quand on est dans l'urgence ! L'urgence faisait partie de l'équation, c'est en son  nom qu'il a été question de "guerre". Aussi, comment un vrai scientifique aurait-il pu oublier une donnée aussi essentielle du problème ?


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Message par chapati Lun 26 Fév 2024 - 14:18

Chapitre III -  2020 /2021 (1)



21 mai 2020 - Charges virales.

A la télé, un type raconte qu'à Singapour, des ouvriers immigrés entassés dans des petits logements se sont retrouvés positifs au virus, mais sans développer de formes "sévères". Désolé, ça me titille, ces histoires de charges virales. Par exemple, est-ce que des contacts quantitativement minimes mais répétés n'agiraient pas finalement comme une sorte de vaccin ? Mes intuitions n'ont aucune base scientifique, mais il faut bien répondre à la question des zones vertes et rouges ! Les rouges pourraient avoir débuté avec des contaminés à forte charge virale, infectant facilement et beaucoup. Mais pourquoi des zones vertes, si vertes ? Les charges virales y seraient-elles faibles parce que que pas de porteur lourd ? Ça vaut ce que ça vaut mais ça aurait l'avantage d'expliquer le pourquoi de processus de contagions si différents.

Et bien entendu, toujours aucune info là non plus. A se demander si ça intéresse les chercheurs, les zones rouges et vertes. J'ai tapé "charges virales et conséquences" sur Google, et ai trouvé tout et son contraire, via trois études publiées mi-mars. Une chinoise rapporte que les formes graves seraient associées à une charge virale élevée : jusqu'à 60 fois plus élevée (!) que celles de cas bénins, et suggère que "des charges virales élevées pourraient être associées à des conséquences cliniques sévères" (comme c’était le cas pour le SARS). Sauf que les deux autres semblent inciter à penser l'inverse, en disant qu'il n'y aurait "pas de différences significatives de charges entre symptomatiques et asymptomatiques".

Quant à Raoult, il défend qu'au dessous d'un certain seuil, on n'est plus malade (l'HCQ est supposée réduire la charge virale).


                                       ***


25 mai 2020 - La presse sous dictature sanitaire.


L'enjeu des autorités n'est pas ce qui se dit. On s'en fiche des visions qui s'opposeraient ça et là, avec un savant marseillais au milieu. L'enjeu c'est le Récit : historique, civilisationnel. Que l'histoire continue à s'écrire selon le récit qu'on nous vend, c'est ça qu'il fallait préserver à tout prix. L'enjeu et le seul enjeu, ça a été que les gens continuent à croire au Récit.

La presse elle, a sans doute fait  l'erreur basique de vouloir avoir une opinion sur tout. C'est comme un sport national en France, un sport dont l'arbitre est supposé être la raison. Il faut dire que quand on est incapable d'avoir une vision un tant soit peu globale des choses, ne reste que le raisonnement pour s'en faire une idée. Sauf qu'on les traite alors au cas par cas et de façon décontextualisée. C'est ainsi qu'au fur et à mesure que les événements s'enchaînaient, la raison chuchotait que telle option était meilleure. La médecine dite "scientifique" par exemple, aurait semblé être le meilleur choix, la meilleure solution. Donc les autres étaient mauvaises ? Est-ce ainsi qu'ils raisonnent ? (c'est quand ce genre de logique tient lieu de pensée que s'invitent les si passionnantes opinions).

A un moment, les gens de presse se sont-ils aperçus qu'ils avaient pris parti ou ça leur est-il venu peu à peu ? Qu'importe, la ligne directrice devenait dès lors de ne pas subir l'affront d'avoir à se déjuger. En tant qu'élite, ça ne se fait pas. D'ailleurs, personne ne fait ça. Ça aurait été le discrédit. Oh, pas par rapport à eux-mêmes (c'est pas comme ça, leur monde). Non, dignité et discrédit se mesurent aujourd'hui à l'aune des réseaux sociaux. Ça fait un moment que la presse focalise sur eux et nous emmerde avec ces querelles. La conséquence première ? Elle en a oublié son rôle de contre-pouvoir. La démocratie, elle a d'autres chats à fouetter ! Il s'agit désormais de survivre face aux réseaux... en clair de préserver son casse-croûte.

Son nouveau sacerdoce est semble-t-il d'éduquer le peuple (assimilé peu ou prou aux réseaux sociaux depuis peu). Raoult ? Elle s'en fichait au début. Elle l'avait même préservé un temps. Mais elle a surtout jugé bon de ne jamais réfléchir sérieusement à toute cette histoire... ou alors elle l'a bien caché ! Les réseaux étaient trop pro-Raoult ? Il lui fallait donc être contre, au nom de la science, et de la responsabilité surtout. Aussi, quand à un moment il fut entendu que la vague ne serait pas un tsunami, nonobstant les milliers de morts qui continuaient à s'accumuler, elle en a eu fini avec l'incertitude : tout n'était plus qu'une question de temps.


La suite est aujourd'hui rodée. Les réseaux sociaux sont assimilés à un amas de rumeurs (l'info la vraie, c'est nous). Certains même n'hésitent pas à aller jusqu'à chercher les pires dégueulis trouvés sur le net pour illustrer le niveau de l'ennemi (j'ai ainsi vu passer dans des journaux autrefois dignes des délires antisionistes ou fascisants en guise d'exemple de pro-Raoult). Au final on se sert du caniveau de la pensée pour stigmatiser quiconque ne s'alignerait pas sur la ligne directrice du journal. Des méthodes, n'en déplaise, à l'exact niveau des réseaux sociaux !

On a ainsi eu droit à la désinformation quotidienne de journalistes qui, le doigt sur la couture du pantalon, ont reproduit à la lettre chaque mot d'ordre du gouvernement. Chacune des questions essentielles, qui pourtant sautaient au visage jour après jour, semblait  systématiquement occultée. A chaque fois, à chaque fois. C'était donc ça ce qu'on appelait jadis "contre-pouvoir" ? C'est donc devenu ça, la fameuse liberté d'expression dont les démocraties s'enorgueillissent et nous rebattent les oreilles ?!

Le problème est clairement posé : ont-ils seulement pris conscience de ce moment de dictature des esprits (dont ils étaient partie prenante) ou plus simplement : n'ont-ils strictement rien vu ? La France serait alors mûre pour passer de la démocratie au totalitarisme sans même que les gens ne s'en rendent compte, tant tout le monde penserait pareil ?

Les spécialistes, experts et autres machins officiels reviendront, blancs comme neige et toujours aussi sûrs d'eux (voire arrogants). La presse a elle rassemblé ses ouailles comme si rien n'avait jamais eu lieu. Tout n'aura été qu'une parenthèse au sein de l'immuable savoir dont cette élite bon marché est devenue la fière représentante. La page est aujourd'hui tournée et les gros titres portent à nouveau sur les événements sociaux ou autres qui font son quotidien. Les voilà replongés avec soulagement dans leur environnement naturel. Tout est bien qui finit bien.


Un peu plus était pourtant en jeu. Le récit donc. Le récit du monde, le récit linéaire de l'Occident (rappelez-vous : il y est question de liberté, de droits de l'homme, de progrès encore). Les vestales du pouvoir chargées de perpétrer le Récit ont encore eu le dernier mot. Comme pour mai 68, on récupèrera l'affaire pour l'insérer en douceur au sein d'un récit qui tient lieu d'environnement mental aux gens, environnement encore appelé identité collective (au cas où certains chercheraient une définition : c'est la même chose).

La presse en aura été la complice, trahissant son rôle de gardienne de la démocratie, mais ça, le récit ne le dira pas. Comment disent-ils déjà ? Le vainqueur écrit le récit ? Sauf qu'avant, quand ils disaient ça, c'était en général pour prendre de la hauteur et s'en démarquer. Ce sera peut-être plus difficile dorénavant, mais gageons que pas trop quand même : en dessous d'un million de morts, pourquoi s'emmerder à penser ?


                                       ***


27 mai 2020 - Démocratie, fin de partie.


Les autorités ont interdit le traitement de Raoult en France.

Le 22 mai est paru dans Le Lancet une étude dézinguant l'HCQ. Trois jours plus tard, l'OMS suspendait tous les essais comportant la molécule et Véran l'interdisait en France. Les essais qui auraient pu enfin éclaircir les choses sont donc stoppés net et n'auront jamais lieu. En attendant d'avoir un jour droit (ou pas) à une information concernant les pays qui ont vaincu le virus (au moins dans un premier temps), et qui a amené à ce que certains d'entre eux (Vietnam, Cambodge, Laos) aient un bilan de zéro mort, rien ne pourra donc jamais étayer les arguments de ceux qui ont refusé qu'on envoie les gens mourir chez eux avec une boite de doliprane en poche.

La presse n'a plus qu'à dénigrer les quelques voix qui se sont élevées (vile populace, réseaux sociaux). Elle est désormais la nouvelle élite, bien sûr derrière le blanc-bec qu'elle suit à la trace. Les médias ont donc laissé s'instaurer une dictature, et sans peut-être même s'en apercevoir. Abrutis ou indifférents ?
Les "dysfonctionnements" du temps du covid, ils les rectifieront, soyons-en sûrs ; et la France retrouvera même peut-être même son statut envié de pays doté du meilleur système de santé du monde, qui sait ?

Bref, le Récit est sauf. L'Ordre est rétabli.


La presse en finit avec les voix qui se sont élevées, ici Douste-Blazy, en proie aux chers "décodeurs" du Monde (lien Le Monde) :

Douste : "les groupes sous HCQ comportent plus de comorbidités que l’autre".
Le Monde : Si les facteurs de comorbidités sont en effet plus importants dans les groupes traités à la CHL ou à l'HCQ, les auteurs ont pris en compte ces variations pour les comparer et tirer des conclusions. Ils précisent "avoir contrôlé l’âge, le sexe, l’origine ethnique, les comorbidités sous-jacentes et la gravité de la maladie au départ" avec un outil statistique bâti précisément pour comparer les groupes. Après application de coefficients, le taux de mortalité associé à l'HCQ ou à la CHL (13 %) est supérieur à celui du groupe de contrôle (9,3 %). Il est donc erroné d’affirmer que la surmortalité constatée avec les quatre traitements est liée aux écarts de comorbidité avec les groupes test.
On serait là dans l'exact cas de figure de l'étude de Pasteur, où l'on considère qu'un mort de 75 ans en vaut 13 de 50 ans ou 4 obèses de 60 etc, parce que telle est l'actualité de leurs stats ! Et à la fin, on conclut en spéculant sur 3 millions d'infectés au lieu de 4 deux semaines avant !


Douste : "l’HCQ a été administrée trop tardivement aux patients".
Le Monde : Le protocole de Raoult diffère des situations examinées par les auteurs de l’étude, où les patients y ont été traités jusqu’à quarante-huit heures après le test. Mais outre le fait que les auteurs ont pris soin, comme pour les comorbidités, d’utiliser des coefficients de propension pour "aplanir" les différences entre les groupes, cela prend pour présupposé que l'HCQ est efficace à un stade précoce. Or il est, à l’heure actuelle, impossible de conclure que c’est le cas. On ne peut pas tirer des conclusions sans rien pour les étayer. Seul un essai clinique répondant au plus haut standard (randomisé en double aveugle) peut fournir des éléments de preuve sur cette question.
Je passe sur l'emploi du même outil statistique, qui affirme que 3 = 4. Sinon, il n'y a aucun "présupposé" comme quoi l'HCQ serait efficace dans cette affaire, c'est grotesque ! Raoult dit simplement que son traitement est efficace s'il n'est pas pris trop tard et que cette étude ne teste pas son protocole de soin, un point c'est tout ! Et tant qu'on ne tient pas compte de son protocole, tout essai ne vaut rien. Notons encore que Le Monde (sciemment ou pas) tait le fait que si les traitements débutent bien deux jours après les tests, nombre de tests ont justement été fait quand les gens étaient déjà à l'hôpital... soit possiblement une semaine après le début des symptômes, voire qui sait déjà en phase sévère (au moment donc où Raoult dit lui-même que ça ne marche plus).


                                       ***


29 mai 2020 - Des médecins du monde entier se mobilisent pour protester contre l'étude du Lancet.


Lettre ouverte aux auteurs de "Hydroxychloroquine or chloroquine with or without a macrolide for treatment of COVID-19", et à Richard Horton, éditeur du Lancet.
C'est long, je résume (à partir de la traduction Google) :

On ne sait pas d'où viennent les données (hôpitaux comme médecins ne sont pas mentionnés). On n'a aucune indication sur les patients et leur état de santé. On ne sait pas quels dosages sont employés. Le nombre de morts dans les hôpitaux par HCQ en Australie est supérieur au nombre total de décès du pays. Les chinois ont un taux d'obésité comparable aux américains. La proportion de fumeurs est la même partout dans le monde. Les données venant d'Afrique semblent incompatibles avec la technologie de ses hôpitaux (etc).
Tout en rédigeant un texte, je scrute attentivement le petit bonhomme qui remplace Lapix le week-end : il n'a carrément pas jugé bon d'informer les gens de cette info ! Brave petit gars...


                                        ***


4 juin 2020 - Étude du Lancet : entre débandade et ridicule !


Trois des quatre auteurs de l’étude controversée publiée dans le Lancet sur l’utilisation de l’HCQ contre le Covid-19 ont demandé la rétractation de l’article, a annoncé la revue The Lancet jeudi soir. "Nous ne pouvons plus nous porter garants de la véracité des sources des données primaires", écrivent les trois auteurs au Lancet, mettant en cause le refus du quatrième, patron de la société les ayant collectées, de donner accès à la base de données". (lien Le Monde)
Le Lancet est discrédité. L'OMS est discréditée. La Haute Autorité de Santé est discréditée. Olivier Véran est discrédité. Les pontes de la santé en France sont discrédités ! L'OMS se rétractera très vite. Véran ne le fera jamais !


                   ***


6 juin 2020 - Essai Recovery : la chloroquine, "ça ne marche pas".


Lancé en mars, l’essai clinique britannique, le seul qui avait continué ses recherches sur la molécule après la publication de l’étude du Lancet, a annoncé sans ambiguïté son inefficacité : "l’HCQ ne réduit pas le risque de décès parmi les patients hospitalisés avec le Covid-19". Pour les chercheurs, il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes après 28 jours d’expérimentation, qu’il s’agisse du taux de mortalité (25,7 % pour ceux traités avec la molécule, 23,5 % pour les autres) ou de la durée d’hospitalisation". (lien Libé)
Je doute. J'en sais rien mais je doute. Ce qui semble marcher déjà, c'est l'association avec l'AZI. En tous cas, ça semble marcher à Marseille. Le problème, c'est que si l'incertitude est visiblement le maître-mot pour définir la situation à laquelle nous soumet de covid : eux ne doutent jamais ! Libé pas plus que Le Monde, voire L'Obs. Et donc "ça marche pas", assènent-il. Osera-t-on leur demander s'ils ont retenu la leçon d'il y a seulement trois jours avec le Lancet ? On connaît la réponse.

Recovery en effet, ne tient pas plus compte du protocole de Raoult que Discovery. Discovery refusait de tester l'association HCQ + AZI ? Recovery lui, quadruple la dose d'HCQ préconisée par Raoult ! Quadruplez la posologie du Doliprane et vous arriverez tout simplement à des doses potentiellement mortelles . Pas grave, ça ne les a pas dérangé. Quant aux 25% de morts sur lesquels ils se basent (rappelons-le, pour une maladie dont le taux de létalité semble osciller entre 0,5 et 1 %), ça concerne les gens déjà hospitalisés... alors que Raoult n'a cessé de dire que son protocole ne fonctionnait qu'avant le stade d'extrême gravité ! Des gens hospitalisés dont un sur quatre va mourir, c'est pas exactement une "phase précoce", si je ne m'abuse ! Pas grave non plus. Ils s'en foutent bien de tout ça.


                  ***


9 juin 2020 - Faute de mieux ou les études contrôle randomisées (ECR).


Contexte :
Que vaut un ECR par rapport à un traitement avéré, qui marche et avec le recul du temps ? Telle est la seule question, et la réponse est simple, ce que vaut un sondage par rapport à un vote : une statistique, un élément de spéculation. Le traitement avéré est supérieur, point. Qu'y a-t-il de scientifique dans un ECR ? Essentiellement la façon de procéder, c'est grâce à elle qu'on lui accole gracieusement le terme de "scientifique". C'est que le procédé a quelque chose de l'ordre de "l'objectif" à faire valoir : un double aveugle est supposé non seulement éliminer les triches les plus grossières (sauf au Lancet, où ça fait rigoler tout le monde), mais se veut surtout éliminer les présupposés que pourraient avoir les auteurs de l'étude. Ceux-là sont confrontés à une somme de résultats individuels qu'ils sont censés évaluer, mais sans savoir à quel traitement chaque résultat correspond. Du coup les conclusions sont théoriquement objectives. Ainsi un groupe x présentera un taux d'amélioration significativement supérieur à un groupe placebo, et paf (comme on dit) : "c'est scientifique" !
Oui mais le côté "scientifique" s'arrête là et c' est sa limite. La condition nécessaire est donc objectivement atteinte. Mais est-elle suffisante ? C'est là que l'âne confond vite objectivité et science, alors que la vraie science doit se placer sous contrôle de la subjectivité : c'est bien le sujet et lui seul qui seul pourra juger de la réalité du soin. En clair, ça marche ou ça marche pas (voire plus ou moins bien) !

Méthode :
Que dit placebo ? Placebo dit 30 %. Pas vingt ni quarante : trente. Trente, c'est scientifique. Scientifique ? Placebo semble surtout statistique. Oui mais les statistiques c'est de la science. Oui mais juste de la science statistique. Oui, mais, donc (en résumé). Des études se sont arrêtées à ce pourcentage de 30 %, la confiance arrivant, paraît-il, à guérir de nombre de maladies suivant ce taux. Une affaire hautement ésotérique de spécialistes, aussi n'intervenons pas. Oui mais donc. A moins bien sûr qu'en dessous de 30 %, les gens rechignent à avaler les pilules ? (les gens sont pas scientifiques, c'est ça le problème). En tous cas, placebo est très à cheval sur ses 30 % et c'est placebo qui fait la loi (c'est comme ça).

Mais x alors, que nous raconte-t-il ? Il nous dit que lui guérit quatre personne sur dix, peut-être même six voire huit dans ses bons jours. Il nous dit aussi qu'il ne fait pas de mal : c'est un gentil, x (encore qu'il fréquente des actionnaires, mais c'est une autre histoire). Pourquoi en guérit-il quatre ou six mais pas dix ? On n'en sait rien. C'est pas tant qu'on sache rien de la façon dont il fonctionne en fait, mais plutôt qu'on ne sait pas grand chose de la façon dont un corps fonctionne. Les médecins ont bien une sorte d'image en tête, comme quoi la somme des organes devrait faire totalité, c'est peu ou prou la pointe ultime de leurs spéculations philosophiques. Hélas ça relève de l'idéologie, comme nous l'apprendront les scientifiques du troisième millénaire (ou Molière à défaut). Des fois ils savent quand même... enfin ça peut leur arriver. Bref.

Et qu'est-ce qu'il fabrique donc, x ? Ben par exemple il vise un organe, un organe dysfonctionnant (en général). Et vu que ça marche quatre ou six fois sur dix, placebo s'incline. Mais pas toujours, c'est qu'à force de se faire trimballer, il a pris un mauvais pli, placebo : "quatre sur dix c'est faute de mieux" qu'il chante pour faire enrager x. Mais x s'en fout [c'est un médicament, ndlr]. En fait c'est la science que ça énerve. Et elle démarre au quart de tour. C'est que x et placebo, elle en a marre de ces deux-là, elle préfèrerait les oublier. Ils ont rempli leurs rôles et hop : place nette, c'est moi que voilà ! "C'est moi que je soigne", dit la science (faute de mieux, est-ce que j'ai une gueule de faute de mieux ?)

Résultats :
Et "mieux" bien sûr, c'est Traitement avéré (the boss). Auréolé de ses succès indubitables, à mi-chemin entre Bruce Springsteen, Didier Raoult et Jean-Pierre Coffe, il tranche de façon ultime : "faute de mieux" parade-t-il, ça a une tête de sondage à deux balles, de dialectique de labo des bas-fonds (et autres noms d'oiseaux). Bref, c'est de la merde ! "Faute de mieux"...  rendez-vous compte : dire qu'on nous avait dit que c'était ça, la science ! Mais Traitement avéré n'en a pas fini, il est susceptible et voilà qu'il en rajoute une couche et traite ECR de "pansement" maintenant ! Gilead sort de ses gonds (et prend 10 % en bourse). Zut je délire. Reprenons. ECR c'est "faute de mieux", ah que ça c'est de la bonne formule.

"Et moi alors" demande l'organe ? (on l'avait presque oublié, celui-là). On lui dit de se taire. On lui balance qu'il ne vaut guère mieux qu'une cellule : in vivo, c'est vraiment lui faire trop d'honneur. A peine à mi-chemin entre in vitro et sapiens sapiens qu'il végète, que c'est pour ça qu'un sur trois ou quatre  snobe la science. Traitement avéré en rajoute et clame maintenant que les médecins racontent des fables en parlant d'organisme, comme si une somme d'organes devait aboutir à sapiens sapiens. "Il leur manque plus que l'intelligence artificielle" assène-t-il, d'un air pénétré.

Interprétation :
Là-dessus, les grands manitous de la Salpêtrière débarquent, parés de leurs plus belles plumes de guerre. Pas d'étranglement hurle le chef. Ils empoignent Traitement avéré et l'emmènent. A l'occasion il leur servira de cobaye (rien ne se perd en médecine). La voiture de police s'éloigne. Exit les pontes.

Conclusion :
Pour le covid-19 c'est compliqué, Placebo étant directement propulsé à 95 % ! Et les types font des tests, encore et encore. Discovery par exemple : à 95 % de non-problématiques sur 140 patients par protocole, ça pourrait se jouer sur sept personnes, pour l'effet placebo ça va être coton : deux c'est placebo, quatre c'est historique (achetez du Gilead les gars, c'est un bon plan).


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13 juin 2020 - Confinement, masques, chloroquine… Un médecin accuse !


Le professeur Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches, ne retient pas ses coups dans un livre-choc qu’il publie : "Y a-t-il une erreur qu'ils n'ont pas commise ?" Extraits d'entretien au Figaro Magazine :

Question : le retard à l’allumage n’a pas seulement concerné les masques, mais aussi la fabrication des tests capables de diagnostiquer le Covid-19.
- C’est le moins que l’on puisse dire. La comparaison avec Angela Merkel est cruelle. Quand elle autorise immédiatement la fabrication décentralisée des tests par tous les laboratoires du pays, nous refusons de faire confiance aux laboratoires privés ou publics et attendons des autorisations administratives d’un autre âge (...) On aurait dû passer des commandes beaucoup plus vite. La prise de décision a été erratique. A-t-on fait "la guerre", comme l’a demandé le Président ? Non, on a juste édifié une nouvelle ligne Maginot !

Question : le dossier "chloroquine" vous met particulièrement en colère…
- Rien ne nous empêchait de faire confiance à la chloroquine, un traitement qui paraissait prometteur et dont on connaissait très bien les contre-indications. Si on veut comparer les résultats, on peut le faire entre deux pays voisins et similaires: l’Espagne, qui n’a pas choisi de la recommander, et le Portugal, qui l’a fait dès le début.

Question : pensez-vous que de l’administrer sous une forme préventive aux patients fragiles aurait permis de réduire le nombre de morts ?
- J’en suis convaincu. Il était criminel de ne pas la prendre au sérieux, alors qu’on savait par la Chine et par les résultats, certes insuffisants au début, de Raoult, qu’elle était efficace. Encore fallait-il l’administrer de la bonne manière. J’ai été sidéré par le nombre d’études bidon qui étudiaient ses effets dans des conditions défiant tout bon sens. Le scandale de l'étude du Lancet en est la dernière illustration. Mais l’étude anglaise Recovery n’est pas non plus satisfaisante, les doses d'HCQ sont beaucoup trop fortes et les résultats ne sont pas publics.

Question : vous accusez des membres du Conseil scientifique ou du Haut Conseil de la santé publique d’avoir écarté la chloroquine à cause de liens d’argent avec des laboratoires concurrents...
- Je connais le règlement intérieur du Haut Conseil. Plusieurs médecins n’auraient pas dû participer à la délibération sur la chloroquine. Rien n’a été fait dans les règles. Les procédures accélérées existent, mais elles sont sous contrôle. Le professeur Franck Chauvin a rendu deux avis bâclés. Pas de vote, pas de déclaration d’intérêt.

Question : pourtant, la chloroquine est un médicament tricolore, produit par Sanofi…
- Il ne rapporte plus rien et n’intéresse pas Sanofi. En revanche, les laboratoires concurrents ont tenté de promouvoir d’autres médicaments. Et le Conseil scientifique les a souvent mis en avant. L’étude Discovery, une autre mascarade, n’a introduit la chloroquine qu’en dernière minute. Pour qu’elle aboutisse, il aurait fallu trouver des milliers de patients cobayes. Nous savions que ces cohortes gigantesques ne pourraient jamais être constituées. Et cela n’aurait été possible qu’en prenant beaucoup de temps. Mais ils ont prétendu la conduire au pas de charge. Vouloir faire de la science pure et dure sur une infection qui galopait et qui tuait les plus fragiles, comme s’il s’agissait d’une maladie chronique à évolution lente, était totalement à côté de la plaque !

Question : vous vous moquez des avis contradictoires et des commentaires évasifs du Pr Delfraissy. Que ce dernier répète qu’il ne sait pas, et qu’il change d’avis, c’est au fond assez honnête.
- Ce n’est pas parce qu’ils n’avaient pas de certitudes qu’ils ne pouvaient pas prendre certaines mesures. Ils ont immobilisé toute la France et gravement mis en péril l’économie. Cette pandémie ne touchait pas la population active ou les jeunes, mais les populations âgées ou fragiles. S’ils avaient fait des tests au lieu d’attendre. S’ils avaient eu les masques, ils auraient isolé les Ehpad, les patients fragiles et les malades infectés. C’était possible et ils ne l’ont pas fait. Pourtant, à les entendre, ils sont très contents d’eux. C’est aussi cela que je dénonce, leur autosatisfaction!"

La lecture sur Le Figaro est réservé aux abonnés, mais on peut retrouver cette interview ici (lien artofuss).


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16 juin 2020 - Audition de Jérôme Salomon à la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.


Surréaliste. Salomon tourne autour des questions sans jamais y répondre. Les tests : pourquoi à l'inverse de l'Allemagne, la France n'a pas été fichue d'en faire fabriquer ? Il ne répond pas. Il a même le culot de vanter la politique actuelle consistant à tester massivement, tout en racontant en même temps qu'il n'était pas besoin d'en avoir avant... et même qu'on en avait suffisamment ! L'HCQ ? On aurait tout fait pour la faire tester comme les autres. Pas un mot évidemment pour dire que la totalité des essais ne se conformaient pas au protocole Raoult... et surtout personne bien sûr pour poser la question ! On parle quand même des masques. Et ça dure deux plombes. Il le faut bien puisque pour le coup, l'affaire est de notoriété publique. Salomon zigzague en habile contorsionniste, répond répétitivement aux questions répétitives, et le tour est joué !

Le direct se termine, les journalistes enchaînent en palabrant exclusivement sur les masques. Fin de l'émission. (lien Youtube)


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25 juin 2020 - Audition de Didier Raoult.


Madame Bourguignon, présidente de la commission et accessoirement député LREM, ouvre le débat. Après avoir précisé que cette commission n'était pas un tribunal, elle fait prêter serment à Raoult de dire toute la vérité etc. Puis énonce que mentir serait passible d'une amende voire d'une peine de prison (précision que sauf erreur, elle ne s'est pas donné pas la peine d'invoquer avec Salomon...).

Après le propos liminaire de quelques minutes de Raoult, ça part bille en tête : Bourguignon l'attaque sur sa façon de changer d'avis quant à une éventuelle deuxième vague. Raoult lui explique qu'elle n'a visiblement pas compris la différence entre deuxième vague et saisonnalité d'un virus. Madame la présidente, piquée au vif, raconte qu'elle se base sur ses déclarations (un pur mensonge donc, mais contrairement à Raoult, elle n'est sans doute pas sous serment). Déstabilisée, elle n'arrivera pas à cacher son courroux pendant les trois heures d'audition, nous gratifiant d'une série de mimiques excédées. En tous cas une chose est sûre, elle a eu raison de dire que c'était pas un tribunal : en justice et en général, les juges connaissent leur dossier !

Après cette passionnante mise en bouche, viennent les questions supposées sérieuses. La moitié d'entre elles tentent de coincer Raoult à partir des attaques qu'il formule fréquemment, et en particulier sur les responsabilités des uns et des autres ; l'autre moitié vient de gens non hostiles (il y en a donc encore) qui l'invitent à développer ses arguments. Raoult répète ce qu'il dit depuis le début dans ses interviews.

- Sur les tests, il attaque clairement : "l'idée qu’on ne pouvait pas faire les tests n’était pas vraie". Il développe en ajoutant qu'on ne peut pas étudier une maladie sans test, autrement dit sans déjà la diagnostiquer. On a, selon lui, étudié le covid-19 "comme si c'était une grippe".

- Sur l'HCQ, les débats autour de cette molécule ne sont pour lui pas scientifiques, il répète son absence de danger, sous condition bien sûr du respect des dosages. Il lâche que certains détracteurs de l'HCQ seraient financièrement liés au laboratoire Gilead, en renvoyant ceux qui veulent des noms à la consultation de la base de données Transparence Santé. Il en profite pour en remettre une couche avec l'étude du Lancet.

- Sur les soins en général, il pointe que les décisions médicales ont été "préemptées par le politique", s'insurge contre l’interdiction faite aux médecins de ville de prescrire autre chose que du doliprane en attendant que les gens appellent les urgences, et note que la dyspnée n'est pas le seul témoin de la gravité de la maladie, et que donc ce diagnostic n'a rien d'évident. Il ajoute enfin avoir des doutes sur le fait qu'interdire aux médecins des choses selon lui banales soit "constitutionnel".

- Sur les autorités de Santé, il explique qu'à l'avenir, il faudrait être attentif à la qualité des gens qui entourent le ministre de la Santé. Il charge en particulier l’ANSM et la Haute Autorité de Santé. Mais aussi l'Inserm et l'Institut Pasteur, et en particulier ses Centres Nationaux de Référence, auxquels on aurait donné trop de pouvoir, et dont les responsables considèreraient que "la maladie est leur territoire", comme des "blaireaux dans leur terrier qui mordent si on s’en approche" (sic) ! Les grands hôpitaux sont selon lui bien plus crédibles de par leur taille et leur nombre de malades : il plaide pour une multiplications d'IHU du même type que le sien (recherche + soins), afin d'être capable de réagir au niveau national en cas de gros problème, et aussi de ne pas décrocher en matière de recherche.

Bref, sous serment Raoult dézingue l'Inserm, le Conseil Scientifique, la Haute Autorité de Santé, l'Institut Pasteur et le Conseil de l'Ordre des Médecins... avec quelques références à des conflits d'intérêt, histoire de pimenter la sauce. (lien Youtube)


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30 juin 2020 - Audition d'Agnès  Buzyn.


J'allais oublier la Buzyn... lamentable et donc égale à elle-même. Elle arrive comme une fleur pour déclarer qu'elle avait tout vu tout prévu, tout fait bien etc, aidée en cela par la présidente LREM du comité, qui fait poser dix questions à la fois, parmi lesquelles il suffit à Buzyn de sélectionner les trois qui l'arrangent pour répondre avec trois bidouillages  préparés à l'avance... et encore lui faut-il se perdre à chaque intervention ! Un vrai sketch. (lien video privée)


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2 juillet 2020 - Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP, attaque Raoult.


L’AP-HP accuse Didier Raoult de "faux témoignage" devant la commission d’enquête sur le coronavirus. "Il me semble essentiel que les travaux de la commission ne puissent être fondés sur des éléments factuellement faux, et que les suites qui s’imposent puissent être données", écrit Martin Hirsch. Il conteste deux passages de l'audition de Raoult : d’une part, une estimation des taux de décès de malades en réanimation, et, de l’autre, des propos sur un patient chinois [le premier cas de covid passé par un hôpital sauf erreur, ndlr]. "Ces déclarations, qui mettent gravement en cause l’AP-HP, faites sous serment, me semblent s’apparenter à un faux témoignage", accuse Hirsch. (lien Le Monde).
Le Monde poursuit :
La mortalité dans les réanimations est de 43 %. Chez nous, elle est de 16 %[/i]", avait avancé Raoult. "Le soin est passé au second plan". Hirsch assure n'avoir "aucune donnée à 43 % de mortalité dans les réas de l’AP-HP". L’entourage de Raoult renvoie au registre REVA (Réseau européen de recherche en ventilation artificielle), qui date d’il y a deux mois et demi, où le pourcentage de décès en réanimation était alors évalué à 43 % à l’AP-HP. Il fait également part d’une interview sur LCI du professeur Eric Caumes, de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), dans laquelle il soulignait que le taux de mortalité pour Paris, "pour les malades en réanimation, je confirme, c’est de l’ordre de 40 % malheureusement

Plus tard, Didier Raoult portera plainte contre Martin Hirsch pour "dénonciation calomnieuse". ([i]lien Le Monde
)


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7 juillet 2020 - On a vécu en dictature pendant des mois, et les gens ne s'en sont pas aperçu...


Ça veut dire qu'on est à un stade où tout le monde suit les mêmes schémas de pensée. Normalement, les situations extrêmes réveillent les gens, les font se questionner. Ici, rien : le néant. Comme si après Hiroshima, les japonais avaient continué à ne parler que de foot !

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16 août 2020 - Logiques de contamination.


J'avais évoqué la possibilité de "logiques différentes de contamination" qui pourraient rentrer en compte pour expliquer les différences énormes de propagation du virus selon les endroits du territoire. Et là, je viens de tomber sur une étude (écossaise) qui pourrait donner de l'eau à mon moulin : elle explique que 90 % des porteurs pourraient n'être que très peu contagieux, quand 10 % pourraient contaminer 80 % des infectés... et qu'au sein de ces 10 %, quelques "super-propagateurs" seraient eux capables d'infecter des centaines voire des milliers de personnes (pour des raisons pas toutes élucidées) ! (lien Le Monde).
La piste est fraîche et reste à suivre...


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28 août 2020 - Morts à domicile.


L'Inserm vient sans surprise d'évaluer les morts à domicile à 1800 personnes... en lieu et place des 9000 décomptés il y a déjà un moment par le syndicat MG des médecins généralistes ! Il faut dire que l'Inserm a compté les morts "déclarés par covid", alors que les gens envoyés à domicile avec du doliprane n'étaient le plus souvent pas testés, et donc non "déclarés positifs" ! (lien Marie-Claire)
Ce sont ces chiffres, bien sûr, que le Récit prendra en considération...


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29 août 2020 - Ephad, Raoult.


Raoult affirme avoir traité des gens en Ephad avec 14,4 % de mortalité, contre 27,8 % pour la moyenne de mortalité due au covid en Ephad.


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12 septembre 2020 - Pétition (extraits)


[/i]
Nous, scientifiques et universitaires de toutes disciplines, et professionnels de santé, disons que nous ne voulons plus être gouvernés par et dans la peur. La société française est actuellement en tension, beaucoup de citoyens s’affolent ou au contraire se moquent des consignes, et nombre de décideurs paniquent. Il est urgent de changer de cap. Nous ne sommes pas en guerre mais confrontés à une épidémie qui a causé 30 décès le 9 septembre, contre 1438 le 14 avril. La situation n’est donc plus du tout la même qu’il y a 5 mois.
C’est pourquoi nous appelons les autorités politiques et sanitaires françaises à cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes. Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice, ni l’éducation citoyenne avec l’infantilisation.
Nous appelons également l’ensemble des journalistes à ne plus relayer sans distance une communication qui est devenue contre- productive : la majorité de nos concitoyens ne fait plus confiance aux discours officiels, les complotismes en tous genres foisonnent sur les réseaux sociaux et les extrémismes en profitent.
Nous appelons également le gouvernement à ne pas instrumentaliser la science. La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le débat contradictoire, la connaissance précise des données et l'absence de conflits d'intérêts. Le Conseil Scientifique du Covid-19 ne respectant pas l’ensemble de ces critères, il devrait être refondé ou supprimé.
Nous rappelons par ailleurs que les premiers à soigner les malades sont les médecins généralistes. Les écarter de la lutte contre le Covid en suspendant leur liberté de prescrire les médicaments autorisés de leur choix a constitué une erreur qui ne doit pas se reproduire. L'ensemble des soignants doit au contraire être mobilisé, équipé et solidarisé afin d’améliorer nos capacités de réaction et non les restreindre". (lien Le Parisien)



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19 septembre 2020 - Ce que masque l’affaire Raoult ? L’infantilisation des patients (Philippe Pignarre, L'Obs)



"On ne convaincra pas le public en le traitant comme irresponsable par nature" (les Cahiers du Seuil).

Ce qui a motivé ce texte pourra sembler bien étrange : c’est mon étonnement face à la manière dont le professeur Raoult a été dénigré. Ce rabaissement m’a paru avoir pour objectif d’autoriser à plaquer une explication psychologique ou sociologisante sur un débat et par là même d’éviter toute interrogation sur la pratique scientifique. D’un côté, un gourou, irrationnel, de l’autre, la science, la raison, la rationalité. Il y avait là, à mes yeux, quelque chose qui ne tournait pas rond.

Une profonde incertitude
Nous venons de vivre un moment où tout a régressé de manière accélérée – les libertés, les droits, l’économie, les capacités de soigner, etc. Et nous n’en sommes certainement pas sortis car la pandémie n’est pas un événement dont on peut dire qu’il passera, que tout redeviendra comme avant. On sait tous que le virus peut revenir, le vaccin ne jamais être trouvé, que d’autres virus peuvent lui succéder.
Le rapport que l’on pouvait vaille que vaille maintenir avec l’idée de progrès a été troublé et remplacé par un sentiment de profonde incertitude probablement destiné à durer. Ce que nous sommes en train de vivre n’est pas conjoncturel mais a tout à voir avec notre mode même d’insertion dans le monde. On pourrait donc bien être en train de vivre un moment de bascule : l’émergence du virus pourrait être l’événement qui ne nous permettra plus de maintenir un fossé entre ce que nous savons et ce que nous sentons. Est-ce la fin de "cette remarquable indifférence de nos contemporains à la mutation écologique" ? Ne vivons-nous pas l’événement capable "de faire à nouveau trembler d’inquiétude les Modernes sur ce qu’ils sont, aussi bien que sur l’époque dans laquelle ils vivent et le sol sur lequel ils se trouvent" ?
Peut-être est-il encore trop tôt pour faire un lien entre la fin de la certitude en un progrès que rien ne devrait arrêter, un sens de l’histoire, et les deux grands mouvements qui agitent partout dans le monde, la lutte contre le réchauffement climatique et la lutte contre la domination raciste. Mais, dans les deux cas, on sent que plus personne ne veut se reposer sur un progrès allant de soi, qui autoriserait d’attendre en toute confiance que les choses aillent mieux : longtemps il a été plus aisé de penser que l’on avançait vers plus d’égalité et de "protection de la nature" si l’on suivait le vent du progrès.

La science pour sauver le progrès ?
Face à cette dangereuse émergence de l’incertitude, il est vite apparu qu’il ne restait qu’une chose pour sauver l’idée du progrès : la science ! Au moment même où tout semblait s’écrouler autour de nous, la science a été mise sur un piédestal. Elle devait triompher de toutes nos hésitations et nous remettre sur le droit chemin.
Quand il a créé le conseil scientifique Covid-19, le gouvernement était convaincu que la science permettrait de fermer la bouche à tous ceux qui pourraient manifester des désaccords avec sa politique. Et l’épisode des masques a pu le conforter dans cette opinion. La plupart des grands patrons de médecine ne se sont-ils pas précipités sur les plateaux de télé pour confirmer "qu’ils ne servaient à rien" ? On a eu là sans doute un bel exemple de la lâcheté des scientifiques quand on les met en situation d’experts (en rupture avec leur identité de chercheurs), toujours attentifs à ne pas mordre la main qui les nourrit ou à s’accorder avec le pouvoir sur la nécessité de défendre l’ordre public contre une opinion irrationnelle et dangereuse.
Mais la bonne ambiance n’a pas duré. On avait présenté la "science en train de se faire" sous les atours de la "science déjà faite". On allait vite voir que ce n’était pas si simple. On n’a pas pu réprimer un sourire en écoutant le Premier ministre devant le Sénat, le 4 mai : "Tel savant nous dit, affirmatif et catégorique, qu’il ne peut y avoir de seconde vague […], tel autre, aussi savant, aussi respecté, nous dit l’inverse". Les sciences ne faisaient rien taire du tout : elles étaient elles-mêmes le lieu du plus grand tumulte. Or cette confusion entre "science en train de se faire" (la recherche) et "science déjà faite" a une conséquence lourde : elle nourrit le complotisme. Car beaucoup penseront : c’est donc que l’on ne nous dit pas la vérité, que l’on nous cache quelque chose.
Ce complotisme trouvera encore plus de raisons de prospérer quand même une revue comme The Lancet s’avère incapable de tenir ses promesses et se couvre de ridicule. Les exemples de corruption de chercheurs, la multiplication des conflits d’intérêts avec
l’industrie  pharmaceutique feront le reste. Et, paradoxe, cela poussera certains à en rajouter sur la rationalité, sur le mode : "Si nous leur racontons [au public] la science telle qu’elle se fait, ils perdront confiance, et s’ils perdent confiance, rien ne les défendra contre l’irrationalisme. Il faut savoir mentir, ou enjoliver, lorsque l’on a affaire à des enfants, et jamais, au grand jamais, les adultes ne doivent se disputer devant eux !"

Mais c’est la guerre qui a opposé le professeur Raoult, l’Institut de Marseille et les autres experts qui mérite d’être étudiée plus en détail. Ce ne fut pas à nos yeux un moment regrettable qui aurait dû rester confiné au cercle des experts, mais une fabuleuse occasion de mise à plat publique de tous les enjeux qui concernent les médicaments et les pratiques dites scientifiques mobilisées en ce type de circonstance.

La quête de la preuve scientifique
Si une première confusion était faite entre "science en train de se faire" et "science déjà faite", une autre allait suivre : celle qui sépare le "laboratoire scientifique" du "laboratoire technique". L’identification et le séquençage d’un virus n’a, par exemple, rien à voir avec le travail de mise au point d’un médicament, même si les technologies, les instruments et les spécialités des chercheurs peuvent être communs. Pourtant les études cliniques (et les désormais fameuses études randomisées contre placebo) ont été présentées comme sur le point de produire "la preuve scientifique" qui, dans les plus brefs délais, allait mettre tout le monde d’accord, c’est-à-dire en fait comme un "dispositif presse-bouton qui renvoie au fantasme d’un instrument d’interrogation tout-puissant, que nul n’aurait mis au point et ajusté, et qui créerait de la connaissance dans le mépris le plus total des problèmes posés par ce qui est à connaître".
Or il s’agit d’une pratique qu’il serait plus juste de qualifier d’artisanale et non pas de scientifique. Rien ne va de soi, il faut du tact pour décider des ingrédients : durée de l’étude, moment où on administre le candidat-médicament (en fonction de quels tests biologiques ? de quels symptômes ? à quel degré de gravité ?), dosage, nombre de patients à inclure, critères de leur sélection, lieux où on va les recruter, critères de jugement (nombre de décès ? durée de la maladie ? sévérité des symptômes ? séquelles ? organes touchés ?), choix des outils statistiques, etc. Enfin, de quel budget dispose-t-on ?
La controverse a vérifié cette remarque de Bruno Latour : "Notre ignorance à propos des techniques est insondable".
Plus on étudie les essais cliniques et plus on comprend que quels que soient les guidelines des agences du médicament, le moindre détail modifiable par les initiateurs peut décider de leur réussite ou de leur échec. Aucune étude clinique ne ressemble à une autre. Chacune est un montage spécifique. Elles s’opposent souvent les unes aux autres et elles peuvent être contredites par de vastes études de cohortes menées sur des années.
Or ce n’est pas comme cela qu’on les a présentées au public : on les a "épistémologisées" pour en faire des abstractions, des machines, capables de s’appliquer partout, en oubliant les tours et détours de leur construction. On a vu le président de la République annoncer d’un air docte la date à laquelle les résultats "incontestables" de l’essai clinique européen initié par l’Inserm comparant plusieurs médicaments seraient dévoilés (Discovery) – étude qui d'ailleurs ne sera probablement jamais menée à son terme... Il importe pourtant de savoir faire la différence entre une preuve expérimentale et ce qui n’aurait été, dans ce cas, qu’une "monstration statistique".

Essais cliniques et conflits d’intérêt
Si les essais ont été inventés pour contrôler une industrie pharmaceutique prête à mettre n’importe quoi sur le marché, on ne peut pas ignorer qu’ils ont évolué. Les essais cliniques revêtent aujourd’hui trois traits essentiels qui compliquent la question de leur fiabilité :
1. Ils sont, dans l’immense majorité des cas, sous le contrôle de l’industrie pharmaceutique, qui les finance et décide de leur protocole.
2. C’est le lieu où se tissent les liens les plus serrés entre la profession médicale et l’industrie pharmaceutique.
3. Ils sont toujours présentés comme "scientifiques". Ils sont donc un bon exemple de l’économie de la connaissance qui est en train de subvertir toute la recherche.
Les essais cliniques requièrent une série d’opérations de recrutement successives : le commanditaire doit recruter des statisticiens et des experts en protocoles qui décideront du meilleur schéma à suivre en fonction de ce que les essais précédents (sur animaux, par exemple) ont montré – résultats qui ne sont souvent connus que d’eux –, puis des experts médicaux, qui recruteront eux-mêmes des médecins hospitaliers, qui recruteront à leur tour des patients. Mais chacun a ses propres intérêts ! Le commanditaire veut une "autorisation de mise sur le marché", les experts médicaux veulent être rémunérés et pouvoir publier dans une bonne revue qui améliorera leur réputation. Et le seul intérêt des patients, c’est de guérir !
C’est là que l’ensemble des propositions faites par le professeur Raoult a pu trouver toute sa force : un dépistage massif + une offre de traitement précoce + jamais de placebo. Ce refus du placebo a scandalisé la plus grande partie de ses confrères. Là où la proposition de Didier Raoult aurait dû les faire hésiter, réfléchir, ils se sont contentés de rappeler les impératifs de la science et de la rationalité. Ils se sont même plaints d’être désormais confrontés au refus de nombreux patients réclamant d’être soignés selon le protocole marseillais de participer à toute étude contre placebo. L’obtention de leur "consentement éclairé" était désormais vue par certains comme un emmerdement. Voilà que les patients étaient maintenant comme l’idiot de Bartleby répétant "I would prefer not to". Insupportable !

Faire une place aux patients
La proposition de Raoult (pas de placebo) méritait pourtant d’être entendue, discutée et intégrée aux obligations qui sont celles des chercheurs. Là où on a pris l’habitude de renvoyer à un consentement éclairé bureaucratisé et à un comité d’éthique extérieur, une nouvelle place aurait pu à cette occasion être faite aux patients sans les renvoyer à une irrationalité allant de soi et toujours plus menaçante. Or la plupart des chercheurs, qu’ils aient ou non le moindre contact avec des patients, n’ont pas hésité, n’ont pas tremblé, il n’y avait pour eux rien à discuter. Le choix de ne pas utiliser le placebo a été vécu non pas comme une obligation intéressante, même si elle ralentissait les choses, mais comme une sorte de capitulation. La mise en scène était dressée : irrationnel contre rationnel, charlatanerie contre science.
La proposition faite aux patients que l’on veut inclure dans une étude contre placebo a néanmoins quelque chose de terrible : "Vous n’aurez une chance de recevoir le candidat-médicament que si vous acceptez d’avoir une chance sur deux de ne pas l’avoir". Comment ne pas parler de chantage ? N’est-ce pas là un mode de vérification des médicaments qui définit les patients comme des proies ou des enfants, irresponsables mais dont on attend qu’ils soient dociles – et les chercheurs comme des prédateurs ?
On a fait des études contre placebo le Graal de la recherche sur les médicaments. Mais ne pourrait-on penser à d’autres questions ? Une étude sans placebo n’aurait-elle pas permis de savoir si le traitement proposé par le professeur Raoult marchait sur certains profils de patients à l’exclusion d’autres ?
L’appel à la science avait-il un autre objectif que de repousser une trop grande implication des patients dans la définition des essais cliniques ? Ne craignait-on pas qu’ils sortent de leur rôle passif ? Ne s’agissait-il pas de faire taire la clameur de la rue ?

Et le vaccin ?
La question du vaccin va reposer toutes ces questions à une échelle infiniment plus grande. Elle est l’objet de prétentions qui pourraient être qualifiées de délirantes ; on va, signe des progrès extraordinaires de la science, le mettre au point en un temps record : deux ans ? Non ! Dix-huit mois ? Non ! Six mois… Le président Trump insistant pour que l’on aille encore plus vite. Et les autorités scientifiques demandent aux pouvoirs publics de commencer dès maintenant une campagne pour rassurer le public, méfiant.
Le mot "vaccin" devrait pourtant suffire à rassurer tout le monde : un vaccin est par définition forcément bon. Mais si nous avons besoin de vaccins, c’est de vaccins de qualité, mis au point avec toute la prudence nécessaire et donc sans sauter d’étapes. Or la seule façon d’aller plus vite est de superposer les phases habituellement successives de l’étude garantissant son efficacité et sa sécurité. Comment éviter que la pression à l’urgence ait pour prix la sécurité des vaccinés ou l’efficacité du vaccin ?
Certains experts, comme Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des maladies infectieuses aux États-Unis, a même commencé à prendre ses distances avec ce type d’ambition dans plusieurs interviews récentes. On ne convaincra pas ceux qui se méfient des vaccins si l’on n’est pas capables, là encore, d’associer, sous toutes les formes possibles, les patients à leur mise au point, en rendant publics tous les détails de leur conception, sans rien dissimuler. On ne convaincra pas le public en le traitant comme irresponsable par nature.
On est très loin du compte. Un étrange silence règne, par exemple, sur le dernier vaccin mis au point par Sanofi contre la dengue, justement en sautant des étapes. Un silence radio, même. Et pourtant, l’affaire n’est pas si vieille et les leçons sont intéressantes à tirer. En février 2016, Sanofi lançait aux Philippines le Dengvaxia et vaccinait 837.000 écoliers. Un lancement en fanfare ! Fin 2017, la campagne était interrompue : on avait de bonnes raisons de penser que le vaccin, au lieu de protéger, aggravait les infections chez des sujets n’ayant auparavant jamais été touchés par la dengue. Comme l’explique La Croixdans un excellent article : "Mais depuis novembre 2017, Sanofi fait profil bas. Le laboratoire a alors annoncé que son vaccin était en fait protecteur uniquement chez les personnes ayant déjà été infectées par la dengue par le passé. […] En principe, en effet, un vaccin vise à protéger des gens n’ayant jamais été infectés, mais dans le cas de la dengue, rien ne marche comme prévu. Au contraire, les personnes vaccinées semblent développer des formes plus graves que les non vaccinées".
On pourrait parler d’une affaire qu’il vaut mieux oublier pour ne pas donner d’arguments aux anti-vaccins. Là encore, il ne s’agirait que de protéger le public contre lui-même. Que ne ferait-on pas pour repousser l’hydre de l’irrationnel ?

On voit où les réflexes pour sauver le progrès dans une période d’incertitude nous mènent : à la mise sous silence d’informations cruciales, à l’infantilisation des patients. Le succès populaire du professeur Raoult sonne pourtant comme un avertissement : on ne fera plus avaler n’importe quoi à un public qui a chaque jour de nouvelles raisons de se méfier. (lien l'Obs)



Dernière édition par chapati le Lun 26 Fév 2024 - 16:01, édité 1 fois

chapati
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Message par chapati Lun 26 Fév 2024 - 14:19

Chapitre III - 2020/2021 (suite)



22 septembre 2020 - Tests PCR et cycles d'amplification.

Pour chercher le virus, la technique PCR consiste à "zoomer" au travers de cycles successifs : plus on les accumule, plus on est capable d'en détecter d’infimes traces. Or plus la charge virale est élevée, plus un patient serait contagieux. Il est donc pertinent de tenir compte du nombre de cycles d’amplification (CT) nécessaires à la détection du virus. Alors que la plupart des tests pratiqués aux Etats-Unis font 37 ou 40 cycles, des spécialistes estiment que les tests sont trop sensibles, que la limite devrait être fixée à 35 voire 30 cycles pour considérer un test comme "positif" (un patient comme contagieux), et que près de la moitié auraient été négatifs en limitant la recherche à 35 cycles, et jusqu'à 70 % en la limitant à 30 cycles.
Selon Yazdan Yazdanpanah, il est presque acquis qu'on est contagieux au-dessous d’une valeur CT de 24, et que le risque diminue progressivement au-delà. On pourrait donc considérer qu'avec une valeur CT supérieure à 30, on est très peu, voire pas contagieux [Raoult évalue de son côté autour de 35 cycles le seuil de non-contagion, ndlr]". (lien Le Monde)
Selon des spécialistes américains, à 24 cycles on serait donc contagieux, et à 30 cycles, 70 % des infectés ne le seraient plus. Or les tests en France se font sur une base de 40 à 45 cycles ! Le n'importe quoi se poursuit dans la plus totale confidentialité...

Notons encore que tout le monde se précipite pour se faire tester, sauf qu'en dehors des symptomatiques (qui eux doivent évidemment le faire), ça devient compliqué si 60 ou 80 % des positifs ne sont pas contagieux. Résultat, il faut se taper des heures de queue pour se faire tester à cause de la communication et des délires des autorités, alors qu'on sait par exemple que les moins de 60 ans sont peu concernés par la maladie. Fiévreux et muni d'une ordonnance, j'ai personnellement du attendre debout derrière une bonne quinzaine de types jeunes et apparemment en pleine forme, qui  avaient sans doute du dîner trois jours avant avec un testé positif depuis.
De plus, s'il faut attendre une semaine le résultat des tests, le jour où on l'a, on n'est plus contagieux ! Si l'on est positif, on n'est plus contagieux au moment des résultats, et l'on peut être négatif et se faire infecter deux jours après. Chouette, non ? Reste à espérer que tout le monde ait bien compris tout ça, sinon les malheureux perdants se verront offrir une boite de Doliprane remboursée par la sécu.


                                        ***


5 octobre 2020 - Covid-19 : Contestataires.

Ils ont le verbe flamboyant, l’assurance des sachants. Ils jouent les contradicteurs indignés sur les chaînes d’info en continu et font le buzz sur les réseaux sociaux. Ils s’appellent Didier Raoult, Christian Perrone, Jean-François Toussaint, Laurent Toubiana. Leur point commun ? Une lecture de la situation sanitaire à rebours de celle de leurs pairs : l’épidémie est en bout de course, le virus moins dangereux et les entraves à la vie sociale des citadins inutilement liberticides. Cette thèse, ils la défendent mordicus, quitte à ignorer les travaux de recherche internationaux qui les contredisent, à minimiser la menace pour les populations, l’incertitude qui entoure le comportement du virus incitant la plupart de leurs homologues à la retenue.
Accusés par le Pr Raoult le 24 septembre de "porter une responsabilité dans les mesures déraisonnables prises contre Marseille par le ministre de la Santé" en raison de messages trop alarmistes, 19 chefs de service de l’AP-HM ont martelé que leur rôle "n’est pas d’être alarmiste, mais de soigner des patients face à cette deuxième vague". (...) C’est que les discours déconnectés, l’hôpital n’en peut plus. Ebranlés par la première vague, les hospitaliers de terrain souscrivent pleinement aux restrictions sociales décidées par le gouvernement. Et ce même si l’on est encore très loin de la catastrophe sanitaire du printemps. (...) L'exaspération monte contre les marchands d’espoir à peu de frais. Si ces gens arrivent à fédérer une partie de la population, excédée par les restrictions, il pourrait y avoir une vraie levée de boucliers contre les mesures barrières et on serait dans une situation ingérable. Dans la cacophonie, les appels à la responsabilité risquent de moins porter". (lien Libé)

Des contestataires certes il y en a. Hélas, pas sûr qu'ils l'aient tous été avec la rigueur qu'il aurait fallu. Certaines de ces voix ont, à mon goût en tous cas, bien vite pris position, et se sont ainsi mis en position d'être critiqués sur nombre d'assertions qui auraient mieux fait d'être laissées en suspens. Comme celle de nier tout effet positif au confinement par exemple (confinement qui certes aurait pu être pris par régions et non à l'échelle nationale, ou encore réservé aux seules personnes à risque, etc). Affirmer qu'il aurait fait plus de victimes que pas de confinement du tout reste par exemple très aléatoire...

Du coup, les autorités et la presse suiviste ont beau jeu d'inverser les rôles : les voilà désormais qui accusent ces voix d'employer un "ton péremptoire", quand elles seraient au contraire les dépositaires de la prudence et du respect du principe de précaution. Gonflés !  Les opposants sont accusés d'irresponsabilité, d'être "des marchands d'espoir", de propager un message illisible pour l'opinion... alors que ce sont bien les autorités qui ont partout affirmé sans cesse tout et son contraire ! Autorités qui en sont aujourd'hui à se targuer d'être "la science", et ce qui leur déplaît étant stigmatisé comme étant "les réseaux sociaux" ! Et la presse d'aller jusqu'à oser dire que ce serait ces opposants qui auraient squatté les chaînes d'info en continu. Il faut l'entendre pour le croire ! (il serait aisé de comptabiliser les quelques heures d'antenne d'un Douste-Blazy et de quelques autres par rapport aux dizaines de milliers d'heures où l'on n'a entendu que le matraquage officiel sur ces chaînes).

Bref, les autorités attaquent là où les contestataires n'auraient du les mettre qu'en position de se défendre. C'était pourtant simple : il ne fallait pas prendre position sur tout, rester prudents et avant tout dans la critique. J'ai essayé un temps de faire passer ce message... sans succès.


                                        ***


17 octobre 2020 - Raoult et les vaccins.


Il y a un mois déjà, Raoult expliquait sa position face aux futurs vaccins. Il suggérait que, si 98 % des positifs sont peu ou pas malades, il devient problématique de savoir combien de personnes il faudrait pour expérimenter sérieusement un vaccin.
Il poursuit aujourd'hui en disant que mieux vaudrait vacciner les vieux et les personnes à risque, mais ajoute que ce sont justement ceux-là qui peuvent mal supporter les vaccins (on a ne serait-ce que l'exemple de celui de la grippe). On comprend que la balance bénéfice-risque est difficile à gérer. Quoi qu'il en soit, on est encore et toujours à l'opposé de la logique vers laquelle veulent nous entraîner les autorités.
Il est aussi question de mutations de virus, qui selon Raoult pourraient entraver les effets du vaccin, et qui fait que l'immunité pourrait ne durer que très peu de temps.


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24 octobre 2020 - Les médecins peuvent prescrire de l'HCQ pour le Covid !


... contrairement à ce qu'on laisse entendre de partout.

L'Agence nationale de Sécurité du Médicament a refusé au Pr Raoult une utilisation plus étendue de l'HCQ : "A ce jour, les données disponibles ne permettent pas de présager d’un bénéfice de l’HCQ, seule ou en association, pour le Covid". La prescription d’un médicament hors des indications prévues par l’autorisation de mise sur le marché doit se faire "au cas par cas", en informant le patient des risques encourus, et la mention 'hors AMM' doit figurer sur l’ordonnance". (lien l'Obs)
Cette info, on la trouve en catimini au fin fond d'un article, intitulé "les autorités refusent au Pr Raoult un usage plus étendu de l'HCQ" ! J'ignore si, avec la presse dite "mainstream" en tous cas, les gens en sont seulement informés (c'est moi qui en a informé mon généraliste !).

Notons que Didier Raoult portera plus tard plainte contre l'ANSM de ce refus de délivrer une recommandation d'autorisation temporaire, pour "mise en danger de la vie d'autrui". (lien Caducée)


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7 novembre 2020 - Secret Défense.


Le plan de confinement a été établi en Conseil de défense, déclare le porte-parole du gouvernement. On ne saura donc ni pourquoi ni comment ont été prises les décisions, car l’ordre du jour et les conclusions de ce conseil sont 'secret-défense'. De quel droit la pandémie est-elle traitée là ? Le code de la défense prévoit de façon bien précise les attributions de ce conseil. Rien que du militaire. D’ailleurs sur huit membres, il y a quatre des plus hauts responsables de l’armée et du renseignement ainsi que la ministre de la Défense. Ce Conseil de défense décide des plans d’action contre l’épidémie. Pourtant n’y siège aucun expert des questions médicales. Il a aussi tranché sur les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat. Il traitera aussi, a-t-on annoncé, de la loi à propos du prétendu séparatisme musulman". Jean-Luc Mélenchon (lien Libé)


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8 novembre 2020 - Incroyable, c'est Ruquier qui se tape de faire le  boulot de journaliste avec Raoult !


Raoult explique cette fois qu'un des problèmes de ceux qui ont participé aux décisions, est qu'ils ont traité le covid comme si c'était une grippe, en imposant le mot d'ordre aux médecins de dire aux gens de rester chez eux en attendant de mal respirer. Or l'une de ses caractéristiques est que, contrairement à la grippe, quand le sang est mal oxygéné on ne le sent pas (on n'est pas essoufflé). Résultat, au moment où l'on respire mal, c'est qu'on est déjà à un stade avancé de la partie pulmonaire de la maladie : en clair, pas très loin d'être bon pour la réa !
Autre point répété clairement : "la sévérité des forme de maladie est due à la quantité de charge virale".
Enfin à la question de l'efficacité du confinement, Raoult est plus prudent que d'autres : "j'en sais rien" répond-il. (lien facebook)


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10 novembre 2020 - Pfizer dit avoir développé un vaccin "efficace à 90 %".

Faute de véritable article scientifique, c’est sur un communiqué de presse et le protocole déposé auparavant que l’on doit s’appuyer (...) Pfizer et BioNTech ont enrôlé 43.538 participants. A la moitié d’entre eux, ils ont administré leur vaccin. L’autre moitié a reçu un placebo. Puis tous sont rentrés chez eux. Les chercheurs ont alors attendu les contaminations. Le chiffre de 90 % affiché signifie donc que les personnes vaccinées ont eu 90 % de risque en moins d’attraper la maladie, ou encore qu'ils ont été dix fois moins nombreux à la contacter. Les chercheurs ont alors attendu les contaminations. Le chiffre de 90 % affiché signifie donc que les personnes vaccinées ont été dix fois moins nombreux à la contacter". (lien Le Monde)
Après lecture de la communication de Pfizer (lien), il est question de "cas confirmés" et non de "malades". A propos, c'est quoi, "attraper la maladie" ? C'est quoi la maladie ? Être cloué au lit à la maison, à l'hôpital, ou être positif au test PCR ?


                                        ***


13 novembre 2020 - "Hold-up".


Libération dégaine le premier et dézingue consciencieusement le documentaire en huit points (lien Libé). Ceci dit, Il y a une sérieuse dose de complotisme dans le film. Toute la fin en particulier, fait feu de tous bois. L'objet fini n'est donc pas fiable (et Douste-Blazy a raison de s'en désolidariser). Ce genre de documentaire ne peut du coup qu'être un mauvais coup porté à tous ceux que la gestion de l'épidémie a insupporté.

Ce qui n'empêche qu'il y a encore un sérieux problème avec la façon de faire de Libé : il intervient en effet sur les interviews individuelles de gens dont bon nombre se sont eux-même fait piéger, comme Douste donc (qui affirme ne pas avoir su que le film allait se terminer comme ça). Les interviewés, pourtant, n'engagent que leurs propos, et n'ont pour la grande majorité rien à voir avec le complotisme de fin de film ! L'erreur principale est que les intervenants ont été sélectionnés à la légère : certains sont passionnants et d'autres en plein délire. Bref, si l'on peut sans problème dénigrer la fin, il n'y a pas à mettre dans le même sac tout de ce qui y est dit. L'interview de Perronne par exemple (vidéo supprimée) montre parfaitement comment chacun a été interrogé individuellement, sans que rien ne présage du produit final.

Perronne qui sera ensuite viré de son poste de chef de service d'infectiologie par Martin Hirsch, officiellement pour ceci :

L’AP-HP met fin aux fonctions du Pr Christian Perronne. Pour avoir notamment affirmé que les malades du Covid représentaient une aubaine financière pour les médecins : "des propos indignes de la fonction qu’il exerce". Ce n’est pas la première fois que des propos du Pr Perronne choquent ses confrères. En juin, l'Ordre des médecins s'était saisi de son cas en raison de propos controversés : il avait notamment affirmé qu’une prescription plus massive d'HCQ aurait peut-être permis d’éviter 25.000 décès en France, et estimait que "les intérêts de laboratoires pharmaceutiques qui voulaient promouvoir d’autres molécules" ont été favorisés. (lien l'Obs)


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16 novembre 2020 - Moderna annonce 94,5 % d’efficacité pour son vaccin.


La société Moderna a annoncé dans un communiqué, que son vaccin était efficace à 94,5 % pour réduire le risque de contracter la maladie : en l’occurrence, 90 participants du groupe placebo ont attrapé la maladie contre 5 dans le groupe vacciné. Aucun malade grave n’a été enregistré parmi les personnes vaccinées, contre 11 dans le groupe placebo". (lien l'Obs)
Re : c'est quoi, "contracter la maladie" ?



Le même jour, on a droit à cette déclaration d'Olivier Véran : "Si nous disposons de plusieurs vaccins, nous ferons le choix de ceux qui nous paraissent les plus sûrs et les plus efficaces".

Nous voilà rassurés. Macron, toujours perché sur les modélisations, a quant à lui annoncé la possibilité de 400.000 morts à venir. Vraiment très rassurant aussi !


                                         ***


16 novembre 2020 - Lits de réanimation.

Lu quelque part qu'en temps normal, 88 % de lits de réa seraient en moyenne  occupés (lien Ccompte). Ce serait donc seulement dans les 600 lits plus loin (toujours en moyenne) que l'hôpital se trouverait "débordé".
Voilà qui relativise deux trois choses...


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20 novembre 2020 - Remdesivir, fin de partie !

L'OMS déconseille le remdesivir contre le Covid. Le médicament n’évite ni les morts ni les formes graves de la maladie (importants effets secondaires, problèmes rénaux aigus etc). En octobre, la Commission européenne avait commandé plus de 500.000 doses de Remdesivir à Gilead". (lien l'Obs)

Pas la moindre trace de cette info dans Libé. Et, sauf erreur de ma part, les lecteurs n'en avaient toujours pas été informés six jours après ! A part ça, on n'oublie pas que l'OMS avait lui-même considéré le 24 janvier qu'il était considéré comme le médicament "le plus prometteur" pour soigner l'infection (lien Iris (page 9)). L'Europe en avait acheté pour un millard d'euros peu avant que l'info sorte. Encore un dysfonctionnement !


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28 novembre 2020 - Vagues et variants.


D'un côté, les autorités et la presse nous parlent du covid comme d'une seule et même bestiole qui sévirait depuis près d'un an. De l'autre, Raoult évoque lui des mutations et des "variants" (lien pourquoi docteur[/url]). Depuis octobre, on serait selon lui face à un variant bien plus dangereux que le précédent (lui-même plus contagieux que le premier, mais moins dangereux), d'où la vague d'hospitalisations, de réanimations et de morts. Raoult explique d'autre part son scepticisme relatif envers un vaccin, dans le sens qu'il pourrait bien ne pas protéger d'un variant 5 ou 6... ce qui montrerait selon lui la difficulté qu'il y a à se faire un avis sur les vaccins (et il se pourrait que ce soit ici à Véran qu'il réponde : voir au 16/11).


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29 novembre 2020 - Communiqué du principal syndicat de médecins généralistes en France (MG).

"Il faut d’abord convaincre ceux qui vont vacciner : nous"... ah ah, elle est bien bonne, celle-là !


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14 décembre 2020 - "Mal traités"...

Dans ce documentaire (qui, contrairement à Hold-up, n'est pas complotiste), on a d'abord droit à un long résumé sur le pouvoir insensé des labos. Puis, au milieu d'autres choses, il est question des bienfaits de la vitamine D, du zinc, de la vitamine C (du sport aussi). Tout ça finit par une attaque en règle contre la médecine du fric, où tout y passe. On voit bien que face aux prédateurs de la santé désormais installés en position de dignes serviteurs de la science, le seul fait de parler d'homéopathie, par exemple, sonne comme un biais, et qu'il leur suffira de se ruer dessus pour discréditer tout ce qu'il y a autour : "vous voyez bien, il ne peut s'agir que du lobby de l'homéopathie... ou celui de la vitamine C ou du zinc", entendra-t-on. C'est vraiment trop facile. Après avoir doctement accordé que mieux manger ou faire du sport, c'est la raison, ils diront que c'est pas avec la vitamine D qu'on résoudra la covid et ricaneront que "ça ce saurait", et fin définitive de toute possibilité de débat ! (lien périmé)

Le problème, c'est que ce genre de baratin convainc (et plaît aussi). Parce que dans la tête des gens, un effet doit toujours être mis en balance avec une cause. Par exemple, le vaccin serait une solution DONC il est LA réponse (la seule). Sauf que les causes des problèmes sont presque toujours multiples, et cette multiplicité, il se trouve qu'avec le covid, elle nous explose au visage. La principale cause de dangerosité est par exemple probablement le terrain sur lequel il agit, puisque 95 % des gens (les personnes non âgées en gros) passent au travers sans souci, et ce sans doute parce qu'ils ont les défenses suffisantes (quand bien même on ne sait pas clairement lesquelles agissent). Et le terrain, c'est justement ce dont parle Mal traités. Bref, aucune information n'a été et ne sera jamais donnée pour nous encourager à renforcer nos défenses immunitaires avec les produits mis en avant dans ce documentaire, alors que là encore, nombre d'études ont été faites sur le sujet.

Libé s'en empare et j'imagine le flingue (lien Libé). J'imagine parce que, réservé aux abonnés, j'ai juste droit au sous-titre : "Derrière le documentaire, le lobby des médecines alternatives". Que  dire. Ma foi,  si Libé préfère les grands labos pharmaceutiques au lobby de la carotte, c'est son droit.


                                       ***


15 décembre 2020 - Vaccins et responsabilité.

Les contrats signés entre la Commission européenne et les laboratoires pharmaceutiques pour l’achat de vaccins contre le Covid- 19 alimentent les soupçons. Le droit européen est clair : si des effets secondaires inattendus surviennent chez certains patients, les labos resteront responsables. Mais les Etats mettront aussi la main à la poche". (lien Libé)

C'est clair, ça ? Pour moi pas. Moi je lis que le labos seraient responsables des "effets inattendus", alors qu'il semble que ce soit le contraire. Bon, c'est juste le sous-titre, et ne présumons pas du contenu. Quoi qu'il en soit, mieux vaut chercher l'info dans un journal moins impliqué à cautionner tout ce que disent les autorités. Dans Le Parisien par exemple (lien Le Parisien), où clair, ça l'est bien plus.

Ce qui interroge en fait, c'est "effets secondaires inattendus"... et il faut bien comprendre que "inattendus", c'est pas les effets indésirables qu'on peut lire sur les boites de vaccins. Inattendus, ça veut dire qu'on pouvait pas les prévoir. Pas question donc des habituelles courbatures, fièvre etc, que tout vaccin peut occasionner. On parle en fait ici d'effets à long terme. Et Ruud Dobber, membre de la direction d'AstraZeneca, le formule clairement : "nous ne pouvons pas prendre de risque si, dans quatre ans, le vaccin présente des effets secondaires". Dans un sens, ça peut se défendre : les labos ont mis au point un vaccin en un an alors qu'il en faut normalement dix, et ils n'ont pas assez de recul pour garantir de tous les effets indésirables potentiels, ni j'imagine envie de le faire. Mais alors, qui sera responsable ?

La Cour Européenne aurait partiellement reconnu l'existence d'un accord d'indemnisation entre États et labos en cas de problème, nous dit Le Parisien : "Afin de compenser les risques élevés pris par les fabricants, les contrats d'achat anticipé prévoient que les États membres indemnisent le fabricant pour les responsabilités encourues dans certaines conditions". Si je comprends bien, les états paieraient donc les labos qui eux-même paieraient les victimes de vaccin en cas de plaintes. Enfin... "dans certaines conditions", est-il précisé. Pour être vraiment informés, il suffirait de lire les contrats signés entre états et labos. Sauf que pour Sanofi par exemple, l'UE refuse de les dévoiler... pour des "raisons de confidentialité", argue-t-elle. Sans doute qu'il ne s'agit plus de vies bousillées ici, mais de trucs sérieux. De fric donc.

L'article se poursuit avec une précision d'Oliver Véran : "s'il y a des effets indésirables liés au vaccin, qui ne pouvaient pas être identifiés, le laboratoire doit démontrer qu'il n'était pas au courant et n'avait pas moyen de l'être". Nous revoilà donc au cœur des "effets inattendus". En clair, il s'agira donc pour les labos de se préserver de l'accusation "qu'ils savaient ou pouvaient savoir", et ça suffira à les protéger. Et vu que ce qu'ils savent, c'est la fièvre et les maux de tête, on voit le champ qui reste... Et notre si sympathique ministre de la Santé achève de rassurer tout le monde en expliquant qu'existe "un fonds d'indemnisation pour ce qu'on appelle les aléas thérapeutiques, qui dédommage les personnes victimes d'effets indésirables". Tout est donc prévu et ça s'appelle l'Oniam. Nous voilà donc rassurés : si un vaccin bousille votre vie, ceux de vos enfants qui auront porté plainte auront une petite chance de recevoir trois sous après sans doute 15 ans de procédure (s'il y a 300 millions de plaintes, ça sera plus long).

Dis-moi, bon docteur Véran, fidèle apôtre du serment d'Hippocrate : combien ça vaut, une vie bousillée ?


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25 décembre 2020 - HCQ, Ivermectine... études.


C'est compliqué de donner des liens dans la mesure où je suis incapable de me faire une opinion sur la validité d'une étude médicale. Comment savoir si le lien est fiable, si l'étude est sérieuse ? En renversant la charge de preuve, la presse aux ordres a en tous cas enfilé le bon costume : elle ne répond jamais à aucune question, ne donne jamais d'info, et critique ce qui lui chante en choisissant des études qui vont toujours dans son sens. On ne peut l'attaquer puisqu'elle ne dit rien, par contre le risque de se faire démolir parce qu'on aura envoyé de bonne foi tel lien contestable est constant. Ce préambule pour amener à donner les liens qui montrent que des centaines d'études pro-HCQ (lien) et pro-Ivermectine (lien) existent et qu'il en paraît régulièrement. Des études pro HCQ, il y en a donc de partout dans le monde. Et j'imagine que c'est pas l'attrait des quelques euros que coûte la boite de Plaquénil qui motive les gens à les multiplier voire à en fabriquer de fausses ! Raoult va même jusqu'à affirmer que la quasi totalité des études de ceux qui n'ont pas de lien avec les labos disent que l'HCQ est bénéfique face au covid, quand la quasi totalité des études de ceux qui ont des liens avec les labos disent le contraire ! Difficile de trancher bien sûr, mais quand Karine Lacombe et ses copains disent que la question de l'HCQ n'est plus d'actualité, elle se fout du monde !

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27 décembre 2020 - Interview d'Olivier Véran eu JDD.


"Notre choix politique, c'est de faire reposer la campagne sur les médecins et les soignants. C'est la clé de la confiance et de l'efficacité".
Oser raconter ça après avoir interdit aux médecins de soigner au printemps. Quelle honte !


Question : comment expliquer autant de réticences au pays de Pasteur ?
- Le philosophe Ivan Illitch explique que le mode de fonctionnement du corps, les rudiments d'anatomie et de biologie sont devenus l'apanage des experts. C'est dans ce contexte de recul de la culture scientifique que sont survenues des crises sanitaires : l'affaire du sang contaminé, qui a jeté un doute profond sur la capacité des gouvernants à protéger la population, la vache folle ou les débuts difficiles de la campagne de vaccination contre l'hépatite B. Aujourd'hui, nous avons l'occasion de mener un travail de conviction, de restaurer la science dans ce qu'elle peut apporter de bénéfique à l'humanité et de réhabiliter une méthode fondée sur le dialogue entre patients et soignants.
Beurk, il y a tout ici. L'hypocrisie du soi-disant dialogue avec les médecins réitérée sans le moindre scrupule ; l'apologie d'on ne sait quelle science, quand Edouard Philippe disait que les scientifiques changeaient sans cesse d'avis ; et le couplet élitiste où il fait bon citer Illitch pour se différencier de la vulgate en même temps que la faire taire. Ce que la science "peut avoir de bénéfique à l'humanité" ? C'est sûrement pas de justifier une dictature sanitaire au dépend du soin, en tous cas !


Question : les effets secondaires inquiètent les Français...
- Ce vaccin protège 95% des individus contre les cas de forme grave et va sauver beaucoup de vies. Pour les personnes âgées, le risque de mourir du Covid-19 est élevé. Ce qu'on sait atteste que la balance bénéfices/risques est très favorable. Bien sûr, certains "anti-vax" ne manqueront pas de tenter d'inquiéter, de manipuler. La meilleure réponse, c'est la transparence, la rigueur du suivi en temps réel des effets indésirables, les études au plus près du terrain. Faisons confiance à nos médecins, à nos scientifiques.
Et re : la confiance aux médecins ! A toutes les phrases, il faut se le taper. Et bien sûr, le procédé insupportable consistant à assimiler aux seuls antivax ceux qui ont  des doutes légitimes sur un vaccin d'un nouveau type, élaboré en 10 fois moins de temps qu'il en faut d'habitude. Quant à la rigueur, ça aurait été de créer des lits de réa depuis le printemps, par exemple !

Question : certains prétendent que, sur les contrats d'achat de vaccins non rendus publics, figurent des clauses permettant aux industriels de se dégager de leurs responsabilités en cas d'effets secondaires. Est-ce exact ?
-"S'il y avait un vice caché quelque part, si un laboratoire avait cherché à dissimuler un mauvais résultat, il serait pleinement responsable. Les contrats sont explicites sur ce point."
La vraie question, telle que développée plus haut, est bien sûr évitée (lien Le Jdd)

Pour finir avec Véran, rappelons qu'outre la France, le seul autre pays au monde qui avait interdit l'HCQ était l'Italie, et qu'elle a défait depuis cette interdiction (lien lospiffero)... ce que lui ne fera jamais !

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31 décembre 2020 - AstraZeneca et le génie anglais (hommage à Robert Zéméckis)


Il m'est parfois arrivé de taquiner quelque peu notre si sympathique tsar et sa mafia, mais les anglais sont pas mal non plus. La dernière fois qu'on avait parlé du vaccin AstraZeneca, c'était il y a un mois, et le directeur disait : "maintenant que nous avons trouvé ce qui semble être une meilleure efficacité, nous devons la valider en faisant une étude supplémentaire" (lien Ouest-France). Une erreur de dosage (une demi-dose en première prise au lieu d'une entière) avait en effet abouti à des résultats d'une efficacité supérieure, mais l'échantillonnage testé était du coup franchement réduit, et ça ne concernait de plus que des gens de moins de 55 ans. La conclusion du directeur était donc qu'une nouvelle étude serait chargée d’évaluer l’efficacité du vaccin à ce dosage plus faible. Sagement raisonné.
Peu au fait des derniers progrès en matière de distorsions temporelles, j'avais bêtement imaginé qu'il fallait dans un premier temps rassembler un nouveau groupe de dizaines de milliers de personnes, prendre note de leurs caractéristiques médicales et autres, leur injecter 1/2 dose de vaccin, puis attendre un mois pour leur injecter la seconde dose (entière), prendre ensuite le temps nécessaire à l'apparition d'éventuels effets secondaires, puis synthétiser tout ça dans une étude, et enfin la faire parvenir à qui de droit en espérant une réponse favorable.
Ben les anglais ont fait tout ça en un mois. Trop fort !

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1 janvier 2021 - Vaccins et sondages.


Il existe un questionnaire qui circule en ce moment, censé renseigner sur notre position face à l'épidémie, et face aux vaccins aussi (cova quelque chose, j'ai hélas oublié le nom, et perdu la référence). Je l'ai rempli pour voir les questions. Et c'est plutôt bizarre la façon dont elles sont libellées. Après l'inévitable enquête sociologique censée vous situer, les questions viennent, et en particulier celles concernant les vaccins. On voit facilement le genre d'info qu'ils cherchent, sauf que les questions qui y réfèrent ne sont jamais posées clairement. On comprend par exemple que  ça les intéresse de savoir en quelle instance les gens sont capables de faire confiance en vue de se faire vacciner : notre médecin traitant, un professionnel de santé type les pharmaciens, ou encore les autorités de santé. C'est en fait posé sous forme de tableau, où il faut choisir à chaque fois entre trois propositions (en fait deux, la troisième proposition étant toujours : "non, je préfère pas de vaccin"). On coche donc une des possibilités, puis l'on est étonné d'y voir succéder non pas deux ou trois tableaux, mais une bonne dizaine !

En fait, ça se présente comme suit. A chaque tableau vous avez par exemple : "préférez-vous un vaccin chinois à 60 % de taux de réussite, au risque faible en terme d'effets secondaires, en une seule piqure et recommandé par votre médecin" - ou bien - "un vaccin américain à 90 % de taux de réussite, recommandé par l'OMS, en deux piqures, au risque incertain en terme d'effets secondaires" (si si, ils parlent bien de risque incertain). Bref, on peut par exemple hésiter en préférant le médecin traitant mais en se méfiant d'un vaccin chinois, des choses comme ça. Drôle de façon de poser des questions quand même : je veux bien comprendre qu'ils aient envie de faire ressortir certains point et pas d'autres, concevoir aussi qu'ils aient peu confiance en nos capacités à comprendre les caractéristiques réelles de tel vaccin plutôt qu'un autre, et que tout ça les amène à ces questions indirectes, n'empêche que nos capacités à comprendre valent peut-être pour les vaccins mais pas pour tout, et les questions, on pouvait aussi les poser de façon qu'on en comprenne le pourquoi. J'attends donc de voir s'ils vont nous proposer un jour un vrai choix de vaccins, ou bien faire le forcing pour d'abord liquider le stock de Pfizer et de Moderna, avant de (peut-être) le faire.
PS : j'ai essayé de retrouver un lien en tapant sur Google : "préférez-vous un vaccin chinois à 60 % de taux de réussite, au risque faible en terme d'effets secondaires, en une seule piqure". Sans succès. Cet aimable questionnaire semble avoir disparu des radars...

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12 janvier 2021 - Meta-analyse sur l'ensemble des études faites sur l'HCQ.


Ici un résumé (élaboré depuis la traduction google) d'une méta-analyse résumant 346 études faites autour de l'HCQ (lien). Cette étude n'a pas échappé à Laurent Mucchielli qui en a parlé sur  Médiapart, et ce serait selon lui largement sur la base de ces données qu'aurait été fait le rapport de synthèse (lien sanitainfo) qui a conduit le Conseil d’État italien à ré-autoriser l'HCQ dans le traitement du Covid-19 en phase précoce, le 11 décembre dernier (lien). Dans ce contexte de "journal", même le résumé est un peu aride, mais je le mets quand même... en précisant encore une fois que sur ce point, mon propos n'est pas de vanter les bienfaits de l'HCQ, mais bien de remettre en question le sort qui lui a été fait.

L'HCQ est efficace pour COVID-19. Le traitement précoce est le plus efficace, avec 100% des études rapportant un effet positif et une réduction estimée de 66% de l'effet mesuré (décès, hospitalisation, etc.) à l'aide d'une méta-analyse à effets aléatoires. 91% des essais contrôlés randomisés (ECR) pour un traitement précoce rapportent des effets positifs, la probabilité que cela se produise pour un traitement inefficace est de 0,0059. Il existe des preuves de biais en faveur de la publication de résultats négatifs. Les études d'Amérique du Nord sont 4,0 fois plus susceptibles de rapporter des résultats négatifs que les études du reste du monde réunies.

Introduction
Nous analysons toutes les études significatives concernant l'utilisation de HCQ (ou CQ) pour COVID-19. Ici les résultats de la méta- analyse pour toutes les études après exclusion des études présentant un biais critique, et pour les ECR uniquement. Les méta-analyses impliquent des critères de sélection subjectifs et une évaluation des biais nécessitant une compréhension des critères et l'exactitude des évaluations. Cependant, le volume des études présente une opportunité pour une analyse supplémentaire visant à détecter l'efficacité. Si le traitement n'était pas efficace, les effets observés seraient distribués au hasard. L'analyse du biais de publication est importante et des ajustements peuvent être nécessaires s'il existe un biais en faveur de résultats positifs. Pour HCQ, nous trouvons des preuves d'un biais en faveur de résultats négatifs.

Résultats
1/ Traitement précoce (pris immédiatement ou peu après l'apparition des symptômes). 100% des études de traitement précoce rapportent un effet positif, avec une réduction estimée de 66% de l'effet mesuré (décès, hospitalisation, etc).
2/ Traitement tardif. Les études de traitement tardives sont mitigées, 74% montrant des effets positifs et une réduction estimée de 26% dans la méta-analyse des effets aléatoires. Les études négatives entrent principalement dans les catégories suivantes: elles montrent des preuves de confusion non ajustée significative, y compris la confusion par indication ; l'utilisation est extrêmement tardive ; ou ils utilisent une dose trop élevée.
3/ Prophylaxie pré-exposition. 79% des études PrEP montrent des effets positifs, avec une réduction estimée de 37% dans la méta- analyse des effets aléatoires. Les études négatives sont toutes des études sur des patients atteints de maladies auto-immunes systémiques qui ne s'ajustent pas du tout pour les différents risques de base de ces patients, ou ne s'ajustent pas pour le risque hautement variable chez ces patients.
4/ Prophylaxie post-exposition (pris après l'exposition mais avant l'apparition des symptômes). 83% des études PEP rapportent des effets positifs, avec une réduction estimée de 33% dans la méta-analyse des effets aléatoires.

Essais contrôlés randomisés (ECR)
Les ECR minimisent une source de biais et peuvent fournir un niveau de preuve plus élevé. Même avec le petit nombre d'ECR à ce jour, ils confirment l'efficacité de traitements précoces. Les études de prophylaxie et de traitement précoce montrent une amélioration de 29% de la méta-analyse à effets aléatoires. Les ECR de traitement précoce montrent une amélioration de 49%.
Les données probantes appuient l'intégration d'études non ECR.
Les limites d'un ECR peuvent facilement l'emporter sur les avantages, par exemple des doses excessives, des retards de traitement excessifs ou un biais d'enquête sur Internet pourraient facilement avoir un effet plus important sur les résultats. Des problèmes éthiques peuvent empêcher la réalisation d'ECR pour des traitements efficaces connus.

Discussion
La publication est souvent biaisée vers des résultats positifs, que nous aurions besoin d'ajuster lors de l'analyse du pourcentage de résultats positifs. Les études qui nécessitent moins d'efforts sont considérées comme plus susceptibles de biais de publication. Les essais prospectifs qui impliquent un effort significatif sont susceptibles d'être publiés quel que soit le résultat tandis que les études rétrospectives sont plus susceptibles de présenter des biais. Par exemple, les chercheurs peuvent effectuer une analyse préliminaire avec un effort minimal et les résultats peuvent influencer leur décision de continuer. Les études rétrospectives offrent également plus d'opportunités pour les spécificités de l'extraction des données et des ajustements pour influencer les résultats.
Pour le HCQ, 87,8% des études prospectives rapportent des effets positifs, contre 76,0% des études rétrospectives, ce qui indique un biais en faveur de la publication de résultats négatifs. Les études d'Amérique du Nord sont 4,0 fois plus susceptibles de rapporter des résultats négatifs que les études du reste du monde combinées, 51,2% contre 12,8%.

Le manque de biais en faveur de résultats positifs n'est pas surprenant. Les résultats tant négatifs que positifs sont très importants compte tenu de l'utilisation actuelle du HCQ dans le monde, dont on peut trouver des preuves dans les études analysées ici, les protocoles gouvernementaux et les rapports de presse.
On note également un biais en faveur de la publication de résultats négatifs par certaines revues et organisations de presse, les scientifiques rapportant des difficultés à publier des résultats positifs. Bien que 150 études montrent des résultats positifs, le New York Times, par exemple, n'a écrit que des articles pour des études qui prétendent que le HCQ n'est pas efficace. Au 10 septembre 2020, il prétend toujours qu'il existe des preuves claires que HCQ n'est pas efficace pour COVID-19. Depuis le 9 octobre 2020, les National Institutes of Health des États-Unis recommandent de ne pas utiliser HCQ pour les patients hospitalisés et non hospitalisés.

Détails du traitement. Nous nous concentrons ici sur la question de savoir si HCQ est efficace ou non pour COVID-19. Les études varient considérablement en termes de délai de traitement, de schéma thérapeutique, de caractéristiques des patients et (pour l'analyse des effets groupés) de résultats, comme en témoigne le degré élevé d'hétérogénéité. Cependant, 100% des études de traitement précoce rapportent un effet positif, avec une réduction estimée de 66% de l'effet mesuré (décès, hospitalisation, etc).

Conclusion
HCQ est efficace contre le COVID-19. La probabilité qu'un traitement inefficace produise des résultats aussi positifs que les 191 études à ce jour est estimée à 1 quadrillion sur 2 (p = 0,0000000000000000042).
100% des études de traitement précoce rapportent un effet positif, avec une réduction estimée de 66% de l'effet mesuré (décès, hospitalisation, etc.) à l'aide d'une méta-analyse à effets aléatoires.

Le billet de Mucchielli finit en disant que la presque totalité de ces travaux étaient connus lorsqu'Olivier Véran indiquait, le 5 novembre, que "les résultats des études scientifiques sur la Chloroquine n'étaient pas favorables à son utilisation contre le Covid-19". Il ne sert plus à rien de donner la référence de son billet, l'intéressé ayant effacé le contenu de nombre de ses textes à Médiapart, après avoir été plusieurs fois censuré.


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18 janvier 2021 - Transparence : séquençage, un retard français.

Le Royaume-Uni a pu voir émerger un nouveau variant du virus sur son territoire grâce à une politique de séquençage. Les chercheurs du monde entier publient les séquences. La France, elle, séquence peu et ne partage pas ses données. Elle publie moins d’une séquence pour 1000 cas déclarés de Covid-19 contre 55 pour le Royaume-Uni. (lien Libé)

Libé se réveille : Raoult séquence (et partage ses données), et sauf  erreur depuis le début de l'été 2020 !


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25 février 2021 - L'Ivermectine aurait une action remarquable en prophylaxie contre le Covid.

J'ai parlé de l'Iverrmectine, mais juste pour citer la quantité d'études faites à son sujet. Or pour beaucoup de gens, elle pourrait être plus efficace que l'HCQ. Il me faut donc au moins en dire un mot, avec par exemple l'extrait d'un article de Laurent Mucchelli, qui rapporte ceci :

Une étude argentine a porté sur près de 1 200 soignants au contact de patients Covid. 788 ont reçu de l’Ivermectine et 407 non. Résultat : 237 infections dans le groupe non traité (soit 58% du groupe), et 0 dans le groupe traité. Associée à des macrolides (azithromicine etc), la plupart des études décrivent une amélioration très rapide des troubles en phase précoce. Toutes donnent les mêmes résultats.
L’Inde en distribue massivement et a 3 à 4 fois moins de décès que nous". (lien victime Corona)
L'étude en question vaut ce qu'elle vaut, je n'en sais évidemment rien. Elle n'est quoi qu'il en soit qu'une goutte d'eau dans la littérature sur cette molécule. Quant à l'Inde, chaque état a choisi de traiter ou non par l'Ivermectine, et il se  trouve que ceux qui l'ont employé ont eu des résultats significativement bien meilleurs que les autres (de l'ordre de 3 à 4 fois pour l'Uttar Pradesh par rapport au Tamil Nadu, par exemple).



Dernière édition par chapati le Lun 26 Fév 2024 - 16:34, édité 1 fois

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Message par chapati Lun 26 Fév 2024 - 14:22

Chapitre IV - Coronavirus, récit (7 février 2021)


Deux questions m'ont longtemps poursuivi. Celle de la décision de certains pays (Royaume-Uni, Suède etc) de ne pas confiner au début, et le fait que nombre d'opposants à la gestion sanitaire aient voulu tout expliquer par le pouvoir des labos pharmaceutiques, supérieur même, selon eux, à celui de grands états européens. Que certains aient profité de la situation, aucun doute. Que la totalité des chefs d'états européens se soient mis au garde-à-vous devant les labos alors que l'épidémie semblait se présenter comme l'irruption d'un mal pouvant générer des millions de morts, je n'ai jamais cru à ça. Ce n'est en fait que quand j'ai réussi à faire tenir ensemble à la fois mon refus de ces conclusions et le pourquoi des décisions de ne pas confiner de certains pays, que j'ai pu en arriver à ce récit (et c'est entre autres pourquoi je refuse le qualificatif de complotiste).


Rappel historique

Le 23 janvier, Wuhan et deux grandes villes alentour sont confinés (officiellement sur la base de 17 morts, il est bon de le rappeler). Peu après, ce sera au tour de l'ensemble de la province de Hubei (60 millions d'habitants). Le 17 février, le confinement est maximum à Wuhan, on ne peut même plus sortir faire ses courses, des provisions sont déposés devant la porte des habitations.
Fin février, les premiers cas de covid sont diagnostiqués en Italie. Le 10 mars, l'Italie est entièrement confinée. Le 12, elle compte plus de 1000 mort du covid. Ce même jour, Martin Hirsch n'est pas inquiet, c'est seulement le lendemain que ce brave petit gars, accessoirement directeur des hôpitaux de Paris, sera convaincu par deux de ses collègues de l'existence d'un sérieux problème !
Quatre jours après, la France est confinée.
Est-ce pour rire qu'on a confiné 60 millions de gens en Chine pendant deux mois ? C'est en tous cas ce qu'ont semblé penser les autorités françaises et les pontes de la médecine. Sans doute y ont-elles vu une méthode moyenâgeuse les confortant dans l'idée que ces bridés ont encore du boulot pour en arriver à notre stade de civilisation. A l'époque pourtant, ils auraient pu apprendre de l'expérience chinoise, regarder tout ça de près. Mais non, l'occident se voit au dessus de ça. Il y en a malgré tout au moins deux en France qui ont du penser autrement : Raoult pour qui la Chine est en avance en matière d'hôpitaux, voire au niveau scientifique... et la chère Agnès Buzyn, dont le mari avait récemment inauguré un hôpital à Wuhan, et qui s'est forcément aperçu que c'était pas exactement ce qu'on peut appeler le moyen-âge en matière d'équipements.



La peste

La vanité de l'occident a donc encore fait des siennes. Et la panique y a succédé. La panique ne fut que la conséquence de l'arrogance et de l'incompétence de ceux qui auraient pu et auraient du se préparer à l'épidémie : il leur aura fallu prendre les choses en pleine figure pour qu'ils daignent s'y intéresser (les gens de pouvoir ne comprennent que la force). Le maître-mot a été "exponentiel". Ils avaient tous une exponentielle de retard et ça sentait la catastrophe. Et soudain, retour aux vieilles méthodes, celles-là mêmes considérées hier comme moyenâgeuses : confinement donc. La guerre, ça a été la panique des dirigeants face au caractère exponentiel des chiffres. On n'avait d'un coup plus le temps, la peste menaçait, et chacun voyait bien la responsabilité qui pouvait lui sauter au visage face à la catastrophe à venir. Pris de panique, les dirigeants n'ont tout simplement pas eu le temps de se poser la question du soin, et ont confiné quelques jours seulement après avoir joué les bravaches.

Mais ça encore, c'était au début. Le problème c'est que le temps, quand ils l'ont eu, ils ont regardé ailleurs. Sans doute avaient-ils déjà pris le pli de penser en terme de guerre et non de santé. C'était en tous cas pour eux plus tant des gens qu'il fallait soigner qu'un pays auquel il fallait éviter une catastrophe, une catastrophe qui n'aurait été que le fruit de leur désinvolture et de leur arrogance.

Deux formes de réaction correspondent donc aux deux stades de pénétration du virus. La désinvolture avant, la panique après (à l'exception de l'Allemagne qui a fait les choses un peu plus intelligemment). La désinvolture, ça a été a priori au Royaume-Uni ou en Suède (comme aux USA et au Brésil). Enfin à condition de penser (comme moi) que le confinement a aidé, ce qui - c'est à noter - n'est pas le cas de tout le monde. La panique, ça a été en Italie, qui avait certes l'excuse d'être le premier pays touché en Europe ; l'Espagne, qui avait elle celle d'une croissance brutale des hospitalisations  et des morts ; et enfin la France, où les pontes semblent s'être contentés d'observer tout ça de haut sans rien faire, se pensant sans doute au dessus de toute cette vulgate.


Mise en équation de l'incertitude

La panique a en outre été entretenue par des experts en modélisations qui jouaient avec les exponentielles. Un jeu qui pourrait bien en avoir arrangé certains. C'est que face aux chiffres, on peut réagir : c'est autrement plus confortable de s'attaquer à des chiffres que de faire face à l'incertitude (on se souvient encore du matraquage quotidien de Jérôme Salomon).

Au départ, les choses étaient certes donc trop grandes pour eux. Et le "trop grand" avait un double visage, celui de la peste et celui de l'incertitude. Le virus convoquait une telle dose d'inconnu et de complexité que ça rentrait pas dans leurs cases. Leur expérience de l'incertitude, c'était sans doute tout au plus de choisir entre trois ou quatre possibilité. Mais là on ne savait rien, et des possibilités, il y en avait de partout. Bref, le seul levier qu'ils ont trouvé, ça a été les chiffres, là ils pouvaient se raccrocher à quelque chose, là ils pouvaient agir. Ils ont donc basculé dans un monde dématérialisé où il n'était question que de se battre avec des chiffres et non de gérer la maladie. Ils ont réduit le problème à des chiffres : sauver le pays était devenu une équation. Sauf qu'une équation pour résoudre une incertitude, ça n'a pas de sens.

On peut comprendre la difficulté qui nous submerge face au "trop grand pour nous". C'est difficile de juger. Sauf qu'assez vite est intervenu un événement qui a tout changé : on s'est aperçu que la covid, c'était pas la peste. Il ne touchait même qu'une petite catégorie de personnes (vieilles et/ou affaiblies). Et là, les dirigeants avaient toutes les cartes en main pour reprendre les choses à l'endroit. Or tout s'est passé comme si, pris en otage par les décisions du début, ils en aient été incapables ; comme si, dès que l'idée de peste ait été derrière eux, leurs ego surdimensionnés aient aussitôt refait surface et que rien d'autre n'ait compté. Et plutôt que de reconnaître leurs erreurs et réajuster la mire, ils n'ont rien fait. Et l'erreur s'est transformée en faute. Ça pourrait d'ailleurs bien être ce qui a coûté la tête de Philippe, qui semblait commencer à parler un peu plus sérieusement de tout ça juste avant son départ. Au point de reconnaître les erreurs ?


La "science" et les soins

Le problème a donc été pris sous l'angle du collectif au détriment de l'individuel, en terme de chiffres et non de soins. Les chiffres, c'était du concret, du solide, là au moins ils savaient pouvoir agir, peser sur les choses. En outre, l'enfant-roi en a là encore profité pour vouloir tout gérer, tout contrôler. Sauf qu'en même temps qu'il s'attelait aux chiffres, il a semble-t-il oublié le reste, et donc et en particulier l'incertitude attachée au problème des soins. Les autorités semblent même arrivés à se convaincre qu'elles représentaient la science et se sont mises à parler en son nom. En même temps, la science est au dessus des erreurs des hommes et ça les arrangeait bien : en fait, elle les protégeait de leurs décisions, ils pouvaient se cacher derrière en cas d'erreur. Les choses devenaient presque faciles...

Sauf que personne ne peut parler au nom de la science. La science c'est pas un point de vue, c'est une démarche. Par définition, la science ne sait pas, elle doute. Ce n'est que par expérience qu'elle sait, c'est seulement après coup qu'elle peut affirmer, une fois que le réel a entériné ses conclusions. Et là on était tout sauf dans "l'après coup". La science leur a donc permis de se dégager de leurs responsabilités tout en se posant au dessus des problèmes, dans une sphère dématérialisée où l'on peut prétendre agir sur les choses (ici donc le collectif). Et agir, outre d'être une philosophie en Occident, c'est d'abord et surtout la spécialité de nos technocrates suractifs ; agir c'est ça qu'ils connaissent, ça qu'ils sont supposés savoir faire. C'est ça, les "premiers de cordée".

Dans un article très intéressant (à lire au 20 septembre), Philippe Pignarre suggère que le problème politique actuel serait celui d'une montée de l'incertitude (avec les problèmes écologiques, par exemple) et la méfiance envers les autorités qui va avec. Pour le résoudre, il pense que celles-ci miseraient sur la science pour sauver "l'idée de progrès", idée qu'elles voudraient remettre au centre du débat : à leurs yeux, c'est la science qui devrait "triompher des hésitations et nous remettre sur le droit chemin". C'est plausible, mais je ne suis pas sûr que dans notre cas de figure, les choses aient été aussi calculées que ça. J'avais de mon côté parlé de "récit" : d'un récit historique officiel (où l'idée de progrès est certes effectivement centrale) dans lequel on baigne, un récit qui fait inconsciemment consensus. Ce n'est donc pas seulement que la science serait "du solide", mais surtout que le récit fait qu'on est habitués à penser que les choses avancent et ne peuvent qu'avancer, et qu'on est en outre imbibés par l'idée que ce sont nos actions qui font qu'elles avancent. Bref, ne pas agir ne fait pas partie de notre façon de penser. Ils ne pouvaient donc tout simplement pas ne pas agir. Alors ils ont agi... là où il se trouvait qu'ils pouvaient agir.

Tout ça non pour dire qu'il ne fallait rien faire, mais que se pencher sur la science des chiffres n'était qu'une part du problème, et ne miser que sur la science un pari. En fait, ils ont déplacé le réel pour se mettre en position d'être apte à le résoudre. Ils avaient trouvé un levier d'action et ont semblé arrivés à se persuader que si ce n'était pas forcément le bon, c'était en tous cas le meilleur (un raisonnement du type : la science est forcément la meilleure solution donc c'est la bonne, ce qui est intellectuellement très faible en regard de la complexité des choses). Face à l'incertitude, ils n'ont donc rien trouvé de mieux à faire que de répondre par des certitudes : ils ont occulté la dimension d'incertitude au point de le réduire à une affaire de chiffres, à une équation d'où la maladie, la souffrance, la part humaine donc, n'était plus au cœur des choses, au cœur de l'actualité. Et ça leur a suffi. Et de cette erreur toutes les autres ont découlé.


HCQ vs Remdesivir

Si l'on adhère à ce diagnostic, la question de la querelle HCQ vs Remdesivir prend une autre dimension. J'ai pour ma part toujours été dubitatif face à ceux qui en ont fait la clef de voûte de l'histoire. Sans doute que trois quidam ont à un moment du chanter les vertus du Remdesivir aux autorités, et que celles-ci se sont laissés convaincre, mais je crois que c'est surtout parce qu'ils regardaient ailleurs, parce que c'est une autre échelle, celle du pays, qui les préoccupaient. Cette querelle a pu par exemple amener les dirigeants à faire face à des choix simplistes, mais c'est parce qu'on les a amené à ce genre de choix, à se positionner face à ce type de problème, supposé concret, et donc qu'il fallait bien traiter. Qui peut par exemple affirmer avec certitude que la visite de Macron à Raoult, à grand renfort de médias, ait été beaucoup plus qu'une opération de communication destinée à montrer aux français qu'il était préoccupé par le problème des soins ?
Mais laissons cela. La faute aura en tous cas été de ne jamais avoir été capable de se déjuger, comme certains ne sont par exemple jamais revenu sur leur décision d'interdire l'HCQ (suivez mon regard). Ne jamais reconnaître ses erreurs. Dans le même ordre d'idées, quand les vilains dictateurs chinois avançaient en faisant régulièrement remonter l'expérience des médecins et en travaillant empiriquement dessus, nos arrogants promoteurs de la démocratie se sont crus au dessus de ces balbutiements et n'ont pas daigné s'en inspirer. Eux préféraient savoir. Des certitudes, rien que des certitudes (ils ne comprennent rien d'autre, c'est au delà de leurs capacités).


Confinements et vaccins

Le confinement, qui était une méthode archaïque quand les chinois le pratiquaient (comme les masques et les tests d'ailleurs), est donc devenue leur seule arme ensuite, en dehors des vaccins bien sûr, auréolés du label scientifique et donc approuvés à grand bruit (d'autant qu'ils avaient mis le reste à la poubelle). Les vaccins éviteront-ils la contagion ou seront-ils une sorte de ligne Maginot que les variants contourneront ? On n'en sait rien. Peut-être. Drôle de guerre.

En tous cas d'autres façons d'agir étaient possibles, d'autres façons de voir les choses, de poser les problèmes, d'autres façons qui elles, n'oublient pas l'humain, l'échelle humaine pour être précis. Mais ils ont fini par en faire une affaire personnelle, ils ont décrété un jour que toute autre façon de penser que la leur était "complotiste". Et même s'il est possible qu'il n'y ait pas eu d'erreur dans leur équation, celle-ci n'était que leur façon d'envisager les choses. Ils racontent aujourd'hui que voir les choses autrement, c'est contester leur calcul. C'est faux. C'est pas leur calcul qui est contesté (la réponse collective devait bien être traitée), c'est leur façon de poser le problème. L'erreur, c'est d'avoir cru pouvoir mettre l'incertitude en équation. Ils ont raisonné en terme de solutions et non de problème, sans jamais prendre en compte la dimension réelle du problème.

Mais ils tenaient leur réponse, et une réponse, c'est la seule chose qui pouvait les délivrer de cette chape de plomb du "trop grand pour eux". Sauf que celle-ci n'a plus aujourd'hui que la forme d'un vaccin... puisqu'ils ont écarté tout le reste. Et le reste, c'est, c'était donc le soin, l'empirisme des tâtonnements du soin, ses erreurs, ses avancées. Leur équation fut une erreur de diagnostic, le fruit de leur panique et rien d'autre. Et cette erreur est d'autant gênante qu'ils se sont crus autorisés à en imposer un autre, de diagnostic, médical cette fois. Dans leur mégalomanie, l'État et les têtes enflées réunies autour ont décidé que les soins devraient plier face à la pseudo science issue des modélisations ; que seules deux armes étaient aptes, aptes et surtout autorisées (!) à lutter contre le virus : les vaccins et le confinement. Et toute autre mise en perspective est depuis qualifiée de "complotisme".

Avec le confinement, Macron avait l'arme absolue. Sauf que c'était pas la parade au covid, mais l'arme contre la peste ! C'est une histoire d'autisme. L'arme en question est surtout ce qui l'a délivré de sa propre panique. Ensuite et sous prétexte d'éviter que les gens ne se relâchent, on a continué à les balader, comme si les données du problème n'avaient jamais changé. Je veux bien accepter la communication anxiogène, mais pas sous ces conditions, et pas non plus jusqu'aux mensonges incessants, au trafic de chiffres etc. La covid c'est pas la peste. Ces types prennent les gens pour des imbéciles et sont même incapables de leur leur parler comme à des êtres humains. Leurs mensonges entraînent le doute et sont bien évidemment anxiogènes, à se demander s'ils s'en rendent seulement compte, ou s'ils sont tellement déconnectés des gens que ça aussi leur passe au dessus de la tête.

Mais quand un rebond a eu lieu, nouvelle vague ou variant peu importe, tout le monde s'est rendu compte que notre glorieux général avait été infoutu de préparer la suite : pas même de lits de réanimation supplémentaires, rien. Vautré dans le petit salon fermé de ses conseils de défense, l'enfant-roi n'a alors pas pu se dépêtrer des choses qu'en répétant ce qui avait semblé marcher. Et retour au confinement ! Et puisque rien ne fera jamais revenir tout ce petit monde à une politique de soins sous peine de se déjuger, ne reste que le vaccin pour tenter d'endiguer une succession de confinements sans fin comme seule prise en charge de l'épidémie... jusqu'à ce que celle-ci, peut-être, daigne s'éteindre toute seule. Ils diront alors qu'ils ont gagné la guerre. Enfin ils diront "nous", communication oblige.


Épilogue

Qu'est-ce qui a fait se taire le monde ? Des consignes ? A la presse en particulier ? Sans doute, sûrement. Les gens se sont-ils réveillés depuis ? Pas sûr. Le chapitre de la peste étant maintenant derrière eux, c'est surtout le train-train qui a repris son cours. Le cinéma habituel a repris ses droits. Ils causent mais ne répondent à rien. La peste est derrière nous. Ils ont déjà tout oublié.
On a donc vu une dictature en place au printemps 2020. Et personne n'a moufté. S'en sont-ils seulement rendu compte ? A la prochaine peste, on saura en tous cas jusqu'où le politique est capable d'aller, et jusqu'où aussi les médias sont capable d'aller, dans leur infinie putasserie. Cet épisode aura en outre dévoilé l'opacité totale des milieux médico-scientifiques. Et au moment même où l'entre-soi tente de reprendre ses droits et quoi qu'il en soit de son fameux protocole, on ne peut que mettre en lumière les exposés de Didier Raoult sur le mode de fonctionnement de la santé, qui devrait aujourd'hui être connu de tous, pour le bien des malades en premier lieu, et donc de vous et de moi.



Post-scriptum (rajouté a posteriori)

Ou alors.
Ou alors, si l'on s'en tient à la conclusion du pouvoir du fric et des labos, on ne peut à mon sens l'imaginer qu'une fois la peur de la peste derrière nous. Pas tant que le covid avait des airs de fléau. Pas en temps de guerre, donc. Trop atroce, trop cynique. Après oui, enfin peut-être. Aussi, une fois entériné que les autorités ne reviendraient pas sur le choix d'une solution collective faisant fi des soins individuels, on peut bien envisager tous les trafics d'influence qu'on veut, puisque ne restaient que les vaccins. Mais pas avant.
Les autorités peuvent bien par exemple évoquer une stratégie pour atteindre une relative immunité collective, mais encore aurait-il fallu pour cela que les vaccins protègent de la contagion. Or on s'est aperçu depuis qu'ils le faisaient très mal. Peut-être ne pouvaient-elles pas le prévoir, peut-être se sont-elles fait enfumer par des promesses. On n'en sait rien. Mais oui, on peut tout envisager, mais pas tant que c'était la peste : pas au début !

Bref, la possibilité du vaccin, les autorités ont pu l'avoir très vite en tête : elle pouvait même être dans les cartons quasiment depuis le début. Mais quoi qu'il en soit, le choix a priori du vaccin ne pouvait qu'être un pari, et un pari incertain. En outre, c'est dès le début qu'on a fait faire des essais qui ne voulaient visiblement pas entendre parler de la possibilité que l'HCQ puisse marcher, ne serait-ce que pas si mal. Et c'est très vite aussi qu'on a empêché toute forme de soins précoce, médicamenteux !



Pour rappel, le nombre de morts en Extrême-Orient au 1° février 2021 (59) :

Philippines : 10.807 -
Japon : 5654 -
Chine : 4.636 -
Corée du Sud : 1425 -
Malaisie : 760 -
Thaïlande : 77 -
Vietnam : 35 -
Singapour : 29

(la Thaïlande a le même nombre d'habitants que la France, le Vietnam est une fois et demi plus peuplé)


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Message par chapati Lun 26 Fév 2024 - 14:23

Chapitre V - Frankenstein (16 mai 2021)



En février, j'avais tenté un récit du déroulement de la gestion du coronavirus avec "Coronavirus, récit" (au dessus). Je n'ai pas grand chose à y changer, si ce n'est qu'un élément nouveau pourrait bien s'avérer en être une clef ultime, qui permette de reconstituer l'ensemble du puzzle. Ce nouvel élément, c'est la haute probabilité que le covid-19 soit un mutant, une création de laboratoire, une sorte de Frankenstein qui aurait échappé au contrôle des hommes en sortant du labo qui l'avait créé.

L'intérêt, avec cette histoire, c'est que si elle s'avère vraie, elle explique bien des choses...

Mais revenons un peu en arrière. J'étais parti il y a un an sur un billet intitulé "Dictature sanitaire", où je narrais les faits pour moi insupportables qui à mes yeux avaient émaillé la première partie de la gestion de l'épidémie. Mais l'un d'eux m'avait particulièrement choqué, celui qui m'avait en fait amené à parler de "dictature" : que l'ensemble de la presse ait suivi le gouvernement comme un seul homme. Or il se pourrait que si le covid-19 est un mutant créé par l'homme, on ait enfin le fin mot de l'histoire.

La meilleure passerelle pour commencer à comprendre est de visionner un documentaire de 38 minutes d'Envoyé Spécial (lien francetv-info). Il nous apprend qu'une équipe chinoise (dirigée par le docteur Shi) travaillait à Wuhan depuis des années sur les coronavirus de chauve-souris, et pose clairement la question de savoir si ce ne serait pas ces expériences qui auraient créé un mutant particulièrement adapté à l'homme.
Lesdites expériences auraient en effet pu consister à faire ce qui s'appelle un "gain de fonction", à partir d'un coronavirus de chauve-souris. Un gain de fonction, ça consiste à doter ledit virus d'autres fonctions que celles "naturelles", en l'occurence ici de le rendre le plus compatible possible avec l'homme. Il s'agit donc de créer des virus qui s'adaptent au plus près à l'homme, qui soient susceptibles de l'infecter le plus sûrement  voire le plus méchamment qui soit. Pourquoi faire ? A priori des vaccins censés combattre les ennemis les plus redoutables qu'on pourrait voir débarquer un jour.
On imagine évidemment la dangerosité de telles expériences, et l'on ne peut être que stupéfait quand le documentaire nous montre que les manipulations faites à Wuhan l'auraient été sans même respecter les normes les plus élémentaires de très haute sécurité ! On y apprend d'ailleurs que lesdites manipulations auraient d'ailleurs été faites non dans l'hôpital dernier cri inauguré par Yves Levy mais dans un autre, de classe III et non IV, à côté du marché d'où tout semble parti.

Tout semble a priori coller pour que l'hypothèse n'ait rien d'absurde. Le point d'orgue du documentaire intervient en la personne d'un virologue australien qui, en étudiant le génome du covid-19, nous explique avoir été particulièrement choqué de découvrir qu'il semblait fait sur mesure pour l'homme... c'est-à-dire qu'il y était en fait bien mieux adapté qu'à la chauve-souris elle-même !

Ce documentaire est passé à la télé il y a quelque semaines, et à l'époque je considérais que mon enquête s'était plus ou moins terminée avec "Coronavirus, récit" (et puis j'en avais marre). J'étais donc moins attentif qu'avant et l'avais vu comme une interrogation de plus parmi les innombrables alimentant le bazar ambiant : "ça n'arrête jamais", m'étais-je dit sans plus trop y penser. Puis, dans Médiapart, est récemment paru un billet de Laurent Mucchielli qui reprend l'affaire, en fait à partir de la traduction d'un article d'un journaliste scientifique américain (Nicholas Wade) ayant enquêté  sur le sujet. Et petit à petit les pièces du puzzle se sont mises en place...

C'est que s'il s'avérait vrai, cet élément serait susceptible d'apporter rien moins qu'une pièce essentielle du puzzle : à savoir pourquoi dans une démocratie comme la nôtre, la totalité de la presse a pu se coucher à ce point devant un éventuel mot d'ordre de Macron. C'est qu'on n'est pas non plus dans une république bananière, et une telle unanimité, c'est quand même pas tout à fait la norme en France (comme aux États-Unis). Bref, la presse donc, aurait pu être informée !
Difficile de dire de quoi exactement, mais pas exclu qu'elle ait su très vite cette histoire en particulier, qu'il ait fallu lâcher ça pour faire taire son appétence naturelle aux scoops : on lui aurait en tous cas signifié que le virus était particulièrement terrifiant parce que parfaitement adapté à l'homme. Ceci pourrait être encore corroboré par le fait que, bizarrement, cette hypothèse n'a pas été considérée comme complotiste en France, en tous cas à un moment, quand tout semblait l'être à l'époque ! (je me souviens encore de ma surprise quand je m'en suis aperçu, alors que je pensais que tout ce que je racontais ne pouvait qu'être vu qu'ainsi). La question est donc la suivante : se pourrait-il que la raison en soit que la presse ait justement été informée de cette possibilité, qu'elle ne pouvait que garder sous le pied ?

L'enquête de Wade apporte d'autres choses par rapport au documentaire. D'abord des précisions scientifiques que je ne suis pas en mesure de comprendre, mais qui m'ont semblé pouvoir corroborer sa thèse. Mais surtout, elle affirme que ce seraient les plus hautes autorités de santé américaines, le NIAD (sous la coupe du désormais célèbre Pr Fauci) et le NIH (sous celle d'un dénommé Collins), qui auraient financé cette recherche en Chine !
A ce stade, citons  quelques extraits de l'article de Wade (lien TheWire) :
Si l’hypothèse que le SRAS2 a été créé dans un laboratoire est si solide, pourquoi n'est-elle pas plus connue ? De nombreuses personnes ont des raisons de ne pas en parler et d'abord les autorités chinoises. Mais les virologues des États-Unis et d'Europe n'ont pas grand intérêt à déclencher un débat public sur les expériences de gain de fonction que leur communauté mène depuis des années.
D'autres scientifiques ne se sont pas non plus manifestés pour soulever la question : les fonds de recherche gouvernementaux sont distribués sur l'avis de comités d'experts issus des universités ; quiconque fait des vagues en soulevant des questions politiques gênantes court le risque que sa subvention ne soit pas renouvelée et que sa carrière de chercheur prenne fin.
Le gouvernement américain partage un étrange intérêt commun avec les autorités chinoises : aucun des deux ne tient à attirer l'attention sur le fait que les travaux du Dr Shi sur le coronavirus ont été financés par les instituts américains de santé publique. On peut imaginer la conversation en coulisses ; le gouvernement chinois dira : "Si cette recherche était si dangereuse, pourquoi l'avez- vous financée, et en plus sur notre territoire ?". Ce à quoi la partie américaine pourrait répondre : "On dirait que c'est vous qui l'avez laissé s'échapper. Mais avons-nous vraiment besoin d'avoir cette discussion en public ?"
Le Dr Fauci est un fonctionnaire de longue date qui a servi sous le président Trump et a repris le leadership de l'administration Biden dans la gestion de l'épidémie de Covid. Le Congrès peut avoir peu d'appétit pour le traîner sur les charbons ardents pour l'apparente faute de jugement dans le financement de la recherche sur les gains de fonction à Wuhan.
À ces murs de silence s'ajoute celui des médias grand public. À ma connaissance, aucun grand journal ou chaîne de télévision n'a fourni à ses lecteurs un traitement approfondi du scénario d'évasion du laboratoire. Comment expliquer le manque déterminé de curiosité des médias ? Une raison est la migration d'une grande partie des médias vers la gauche du spectre politique. Parce que le président Trump a déclaré que le virus s'était échappé d'un laboratoire de Wuhan, les rédacteurs en chef ont décidé que cela ne pouvait pas être vrai. Ils ont considéré l'évasion des laboratoires comme une théorie du complot. Mais quand la directrice du renseignement national du président Biden a dit la même chose, elle a aussi été largement ignorée. Ignorer la question était pour les rédacteurs en chef devenu une habitude si commode. Cela leur évitait d'avoir à reconnaître qu'ils avaient écarté pendant des mois une histoire qui leur avait été mise sous le nez en avril 2020.


Cette hypothèse, on l'a dit, pourrait expliquer le pourquoi du silence de la presse. Elle ne change sinon pas grand chose à mon récit, si ce n'est que ce que j'ai appelé "la peste" (soit l'idée que les dirigeants ont pu se faire de la menace qui planait) aurait été remplacée par une menace autrement précise : l'apparition d'un virus mutant. Dans un tel scenario, comment imaginer en effet que lesdits dirigeants n'aient pas été assez vite mis au courant de la menace d'un type de fléau n'ayant plus rien de naturel, et qui pouvait agir non plus comme n'importe quel virus, mais comme une chose monstrueuse créée sur mesure pour l'homme. Et jusqu'où un tel monstre était-il capable de faire des dégâts ? Et encore : pourrait-on même s'en débarrasser un jour ?

Ce pourrait bien être à ce type de questions que les dirigeants aient été confronté. Bien évidemment je ne suis pas qualifié pour affirmer quoi que ce soit, ni même pour savoir si ces questions a priori se posent. L'histoire, c'est que si oui, ça rend les choses cohérentes. Et c'est déjà pas mal, en ces temps où aucune réponse ne vient jamais nous aider et nous éclairer sur quoi que ce soit. De plus, l'article cite un virologue de l'institut Pasteur, qui parle de ce genre de mutant en ces mots : "si le virus s'échappait, personne ne pourrait prévoir sa trajectoire". La question n'est donc pas absurde. Quant aux dirigeants, nul doute que les réponses des scientifiques, eux les ont eu !

Ça pose aussi d'autres questions, en particulier par rapport aux vaccins. D'après Wade, l'essentiel des expériences de Wuhan consistait à greffer des gènes de protéine Spike sur du virus. Comment alors ne pas imaginer alors que les chercheurs n'aient pas travaillé en même temps sur cette protéine, en vue d'élaborer des vaccins ? Ce qui expliquerait que les vaccins américains soient focalisés sur la protéine Spike. Mais alors, pourquoi les chinois ont-ils au contraire sorti des vaccins traditionnels ? N'étaient-ils tout simplement pas au point dans la recherche sur l'ARN ou y a-t-il d'autres raisons ? Quoi qu'il en soit, eux aussi ont fait vite. A peine quelques mois quand il a fallu deux ans au vaccin Valneva pour être au point... ce qui laisse penser qu'eux aussi travaillaient sur le vaccin, en même temps qu'ils faisaient leurs expériences.



Post-scriptum (rajouté a posteriori).

Pour finir, si les labos américains travaillaient déjà sur un vaccin ARN autour de la protéine Spike, ça incite à penser que les politiques auraient pu assez vite avoir ce joker en main, et ainsi se focaliser puis s'entêter sur les vaccins. Les labos avaient en quelque sorte une longueur d'avance sur le reste, et leurs vaccins semblaient une solution sur mesure au problème !
Je répète : ceci est une hypothèse. Le problème, c'est qu'elle a l'avantage de mettre en cohérence l'ensemble du déroulement des faits : il se trouve que tout devient logique, rien de moins : la totalité du puzzle semble d'un coup apparaître !

Les choses auraient donc pu s'être passées de la façon suivante :

Les gouvernements auraient su assez vite que des vaccins étaient à un stade avancé d'élaboration (on doit pouvoir compter sur les labos pour les en avoir informé). Pas compliqué d'en déduire que si ça allait aussi vite, c'était que  les labos travaillaient déjà dessus. Aussi, et quelles qu'aient été les réticences chinoises ou américaines pour en parler au tout début, vu le caractère  extra-ordinaire du coronavirus, la question d'expériences de gains de fonction pouvait venir à l'esprit (quand bien même il fallait encore s'en assurer). Bref, les gouvernements ont pu comprendre très vite la situation, et tout aurait été prêt relativement tôt pour inciter à une grande stratégie du tout-vaccinal.

Sauf que là-dessus, Raoult débarque. Et c'est le grain de sable menaçant la logique des vaccins (américains) pour se sortir de la crise. D'où l'envoi de Karine Lacombe pour amorcer la première phase de son discrédit. Ce n'était bien entendu pas les soi-disant  "faux espoirs" que suscitait son protocole qui gênaient, mais bien que les gens, qu'on a vu ensuite très réfractaires face aux vaccins ARN, aient été assez vite perçus comme préférant se soigner avec celui-ci plutôt que de se faire injecter des produits qu'ils considéraient comme douteux. Du coup, les dirigeants n'auraient plus eu aucune certitude quant à la trajectoire de l'épidémie, pas plus que sur les dégâts qu'une succession de confinements auraient pu avoir sur l'économie (c'est donc bien avant tout sur le registre économique que la menace du covid a été prise en considération).

Ensuite, auraient été bidouillés des essais ineptes sur l'HCQ pour finir de discréditer le protocole Raoult, et au final l'étude grand-guignolesque du Lancet. Et tout ça doublé par la suite d'une succession de dénis touchant à tout ce qui ressemblait à un traitement précoce et médicamenteux. On a donc essayé tout ce qui est possible pour obliger les gens à se faire vacciner, sauf bien sûr l'interdiction pure et simple, qui pouvait tomber sous le coup de la loi 1122-1-1 du  Code de la Santé sur les essais thérapeutiques sans consentement.



Dernière édition par chapati le Lun 26 Fév 2024 - 16:41, édité 1 fois

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Message par chapati Lun 26 Fév 2024 - 14:24

Chapitre VI - Compléments divers


23 juillet 2021 - Démocratie totalitaire

"Une dictature, ça n’est pas ça. C’est pas un endroit où toutes vos libertés sont maintenues, où on a maintenu tout le cycle électoral (...) où vous pouvez exercer vos droits, où on rembourse tous vos tests, où le vaccin est gratuit (...) ça s’appelle pas une dictature, je pense que les mots ont un sens" (Emmanuel Macron)


1/ Les mots ont un sens ?
Les mots ont certes un sens, mais c'est surtout la façon de les agencer entre eux qui fait sens. Parce que le risque, c'est qu'à force de les voir gorgés d'autant de sens, ils finissent par ne plus répondre qu'à eux-mêmes. C'est d'ailleurs un problème actuellement : on pousse des hauts cris face à qui "dérape" avec les mots ; plus généralement le leitmotiv est d'appeler à bannir toute forme de violence comme étant "has-been"... et pendant ce temps on justifie les yeux crevés lors des manifs. Les mots sont bons à faire taire alors qu'on les emploie en même temps pour justifier de ce que l'on veut. Bref, les mots ont un sens, en effet, encore que rarement plus que les actes.

Ici Macron joue avec le mot "dictature". Il joue et ne fait rien d'autre. Il joue avec les vieilles images qu'on a tous en tête. Une dictature, ça doit être comme ça, nous dit-il en prenant l'histoire à témoin. Sauf que l'histoire se répète rarement, et en tous cas jamais à l'identique : la Shoah, par exemple, n'est pas reproductible en Europe de l'Ouest tant elle est gravée dans les consciences. De plus, les formes de totalitarisme n'ont pas de raison d'être les mêmes en Occident, en Chine ou en Inde (aucune chance par exemple, qu'à l'instar de l'Inde, un régime autoritaire religieux s'instaure en France). Bref, il est bien plus "raisonnable" de croire qu'un totalitarisme ne pourrait au contraire advenir que sous une forme nouvelle. Et cette nouvelle forme semble être celle d'une "démocratie totalitaire".

2/ Le Covid-19 ou la première escarmouche.
Certains d'entre nous ont considéré que la façon de traiter la crise du covid a été totalitaire dès le début. Elle pourrait en un sens l'avoir été bien plus en France qu'en Chine par exemple, où aucune autorité n'a en tous cas imposé un traitement unique, et où les médecins ont continué à jouer leur rôle habituel (la tradition empiriste y à joué son rôle de garde-fou). Quant à nous, de cet épisode nous ne sommes pas sortis.

3/ Situation actuelle : vaccins ARN et pass sanitaire.
Aujourd'hui, ça fait un moment qu'on nous raconte que le vaccin serait l'unique porte de sortie de la crise. La presse le reprend comme elle a repris tous les mots d'ordre de l'état. Or, que dit Macron à propos du pass sanitaire : "les libertés sont maintenues". Mais quelles libertés ? Pas celle de choisir son vaccin en tous cas. On est libres, mais pas de choisir ? Un nouveau concept est né ! Rappelons que ce qui est en jeu avec le pass sanitaire, c'est de pouvoir sortir, aller au resto, au ciné, danser etc, soit ce qu'un temps et face aux attentats Macron vantait comme "l'art de vivre à la française". Or le pass sanitaire serait pour inciter à se faire vacciner, nous disent ses sbires. Et là, on voit qu'on a encore affaire à un mensonge, parce que si l'on voulait vraiment inciter les récalcitrants à se vacciner, que n'ouvre-t-il pas la vaccination aux vaccins traditionnels ?

Franchement, c'était pas compliqué d'y penser. Et sans doute qu'à part les antivax purs et durs, la plupart de ceux qui n'ont simplement pas eu envie de jouer les cobayes avec un vaccin expérimental (soit les vaccins ARN), le personnel médical par exemple, voire nombre de ceux qui contestent la politique sanitaire du covid, seraient prêts à se faire vacciner avec d'autres vaccins. Moi, déjà, j'y serais prêt. Or au lieu de cela, Macron assimile tous les sceptiques face aux vaccins ARN à des antivax ! Encore du bidonnage.

Car ce type de vaccin existe, bien entendu : déjà en Chine où l'on a vacciné des centaines de millions de gens avec (plus d'un milliard de doses injectées à ce jour), mais ailleurs aussi. Mieux : un vaccin "traditionnel" est en cours d'élaboration en France, et aux dernières nouvelles, l'Europe n'en veut pas ! (quand le Royaume-Uni en a lui déjà passé commande). Le n'importe quoi s'arrêtera-t-il un jour ? La vaccin français (franco-autrichien en fait) s'appelle Valneva et est actuellement en phase III d'essais.

Note : un vaccin traditionnel consiste à injecter une micro-dose "désactivée" du virus en entier, ce qui permet théoriquement au corps de lutter contre de façon globale. Avantages : on se soucie moins de tel ou tel variant, comme c'est le cas avec les vaccins ARN, eux focalisés sur la seule protéine Spike (sujette aux variants), et l'on n'est  pas plongé dans l'inconnu d'éventuelles conséquences à long terme. Inconvénients : il se dit qu'ils protègeraient moins que les vaccin ARN.

4/ De la dictature sanitaire à la dictature démocratique
Récapitulons : mensonges incessants, médecins muselés, ensemble de la presse comme aux ordres, mots d'ordres érigés au nom de la science en tant que Sainte Vérité... quelle différence avec une dictature, ou du moins un moment de dictature ? Mais le plus terrifiant n'est pas là.

Le plus terrifiant, c'est que les gens ne s'en sont pas aperçu ! Et la question se pose : comment est-ce possible ? Suffit-il que la presse se taise pour que les gens se trouvent dépossédés des mots, inaptes à se faire leur propre idée des choses ? Comme si faute de pouvoir se représenter les choses, ce qu'ils avaient sous les yeux ne comptait plus, car ne pouvait plus faire sens. Pourtant on a vu dès le début les autorités mentir, tricher, faire d'incessantes voltes-faces etc, sans qu'en dehors des masques (eux, traités par la presse), ça ne semble les avoir perturbé plus que ça. Ils ont suivi ces circonvolutions comme si c'était tout droit ! Aussi absurde qu'elle soit, n'importe quelle explication valait semble-t-il mieux que rien... et peut-être même leur semblait-elle faire avancer les choses ! La seule vraie cohérence à ce stade eût été pourtant de ne pas savoir et de l'accepter : de mettre le jugement en stand by.

Sauf que c'est justement là qu'intervient le problème. Mettre des mots, se représenter le monde, les choses, ce qu'on appelle la représentation, c'est un monde de savoir. Et il semble que rien ne puisse faire que les gens fassent un petit pas de côté, non pour en sortir bien sûr (comment faire ?), mais juste le temps de prendre un peu de recul. Quelle est donc ce monde qui se dit cartésien et qui s'affole à la moindre incursion du doute ? Préférer n'importe quoi plutôt que rien signifierait-il que ce simple pas de côté pourrait nous amener à des endroits si terribles ? N'y a-t-il d'autres solutions que de reculer face à l'obstacle ou de regarder ailleurs ? Tout pour couper court à toute affreuse possibilité d'intrusion de ce qu'on appelle penser ? Le risque n'est-il pas de se retrouver face aux questions que pose une civilisation toute entière occupée à savoir, à juger ; une culture où chacun se prétend en droit d'avoir une opinion sur tout ? Quel est ce vice que de vouloir juger de tout ? La question est certes délicate, mais une autre se profile aussi : jusqu'où cette dinguerie peut-elle nous mener ? Et cette fois répondre est simple depuis le covid : jusqu'à la dictature d'une pensée unique, collective, soit l'endroit précis où une démocratie totalitaire devient possible.

Et l'on voit bien que le problème n'est plus du tout dans les vieilles images qu'on nous agite sous le nez. Le pas de l'oie n'est plus l'apanage d'une armée fanatisée qui devrait nous hanter pour toujours, mais est rythmé par des petits bouts de certitude dans la tête de chacun. Ce n'est plus à d'abominables SS qu'on risque d'avoir à faire face, mais à de braves gens qui ne comprennent tout simplement pas qu'on pense autrement qu'eux. Les déviants ne seront même plus d'affreux êtres immoraux mais de simples réfractaires au "bon sens populaire". Car la vraie condition d'acceptabilité des mots d'ordres, c'est qu'ils soient perçus comme "de bon sens".

Le "bon sens" est traditionnellement attribué au peuple, il a toujours été l'arbitre ultime de l'air du temps, celui censé sonner le tocsin quand les choses vont trop loin, quand on atteint les limites à ne pas dépasser, quand "ça se voit". C'est dire que les autorités s'en méfient. Aussi le politique semble agir aujourd'hui pour récupérer le bon sens à son profit, afin de pouvoir désormais le dicter au peuple. Ne nous y trompons pas, quand on nous parle de science, c'est bien le bon sens qu'on nous agite sous le nez, c'est bien au nom du bon sens qu'on met la science en exergue, qu'on se sert d'elle, et l'on se sert d'elle parce qu'elle a une image incontestable : sûr que le la science, le peuple n'a pas les moyens de la remettre en question ! Le bon sens, c'est donc croire à la science : voilà ce qu'on nous dit. Ne reste alors plus qu'à jouer avec les mots pour faire entendre raison aux gens. Les mots ont un sens, en effet, sauf qu'il n'est plus ici question que de mots d'ordres. Oui monsieur Macron, vos mots d'ordres, hélas, ont un sens.

Mais vous n'en avez pas pour autant fini avec les mots.

                                                           ***

26 Novembre 2021 -  C'est quoi un malade, c'est quoi un état grave ?

La définition a minima d'un malade ne peut être en dessous de ce qu'on appelle un positif "symptomatique". Ensuite, on a toute une échelle où l'on nage dans un flou complet et où, en bout de course, viennent les hospitalisations, les soins critiques et les réas (et bien sûr les décès). Et là on bute sur un nouveau problème, c'est quoi un état grave ? Et c'est là qu'on s'aperçoit que ça dépend des mots d'ordres qu'on veut faire passer : voilà en fait ce que c'est, un état grave ! Bon, il y a bien la terminologie médicale, qui va de bénin à sérieux, et pour laquelle l'état grave serait susceptible d'être assimilé à "sérieux", soit de se terminer en décès, mais on n'est pas très sûr qu'il s'agisse de cela...

1/ C'est quoi un "malade" du covid ?
Ça a commencé avec les définitions des labos pour vendre leur potion miraculeuse. D'abord donc, il a été question de "malades". Et voici ce qu'en disait Le Monde[/i] au 10 novembre 2020 :
Cette "efficacité vaccinale" a été mesurée en comparant le nombre de participants infectés par le Covid dans le groupe qui a reçu le vaccin et dans celui sous placebo. Que signifie exactement cette annonce ? Faute de véritable article scientifique permettant de la décortiquer, c’est sur le communiqué de presse du labo et le protocole déposé auparavant que l’on doit s’appuyer pour la comprendre. Dans le principe, cela signifie que sur dix personnes exposées au virus, dans des conditions qui auraient dû les faire tomber malade, neuf ont été protégées (...) Pfizer et BioNTech ont donc enrôlé 43.538 participants. A la moitié d’entre eux, ils ont administré leur vaccin. L’autre moitié a reçu un placebo. Le tout sans que les volontaires sachent dans quel "bras" ils se trouvaient. Puis tous sont rentrés chez eux. Les chercheurs ont alors attendu les contaminations. Le chiffre de 90 % affiché signifie donc que les personnes vaccinées ont eu 90 % de risque en moins d’attraper la maladie, ou encore qu'ils ont été dix fois moins nombreux à la contacter.
C'est quoi, "attraper la maladie" ? C'est quoi un malade ? C'est quoi, "attendre la contamination" ?

Le lendemain, Marianne précise les choses :
D'où vient le chiffre de 90 % ? Il correspond en fait à une extrapolation à partir des 94 cas de Covid-19 qui se sont déclarés parmi les participants de l'échantillon : parmi eux, les chercheurs ont compté combien de ces participants infectés avaient reçu le vaccin ou le placebo, et en ont déduit une efficacité statistique de 90 %. Pfizer et BioNTech ont annoncé poursuivre leur essai clinique jusqu’à ce que 164 cas positifs au Covid-19 aient été identifiés parmi la cohorte". (lien Marianne)
Nous y voilà. En clair, ce que Le Monde appelle "malade", c'est un testé positif ! Le 11 novembre 2020 donc, Pfizer expliquait que le vaccin était efficace, et ce à partir de 94 cas testés positifs sur 40.000 individus, dont 90 % donc appartenaient à la cohorte des non-vaccinés.

Le vocabulaire est quasi identique chez Moderna. Lu 5 jours après, dans l'Obs :
La société américaine Moderna a annoncé ce lundi dans un communiqué, que son vaccin était efficace à 94,5 % pour réduire le risque de contracter la maladie : en l’occurrence, 90 participants du groupe placebo ont attrapé la maladie contre 5 dans le groupe vacciné. Aucun malade grave n’a été enregistré parmi les personnes vaccinées, contre 11 dans le groupe placebo. (lien l'Obs)
Idem donc, sauf qu'apparaît pour la première fois le terme de "gravité" (et cette  fois, on confirme la différence entre malades et cas graves : 90 malades pour 11 cas graves dans le groupe placebo). On parle en outre de demander l'autorisation de mise sur le marché quelques semaines après. Sur ces bases ? Sur quel  caractère de gravité ?

Le 27 décembre, Véran répondait à une question du JDD : "Ce vaccin protège 95% des individus contre les cas de forme grave". (lien Jdd). Mais qu'est-ce donc, alors, qu'une "forme grave" ?

Petite devinette à ce stade, histoire de se détendre. Qui a dit : "Le 8 décembre 2020, Pfizer/Biotech et la Food and Drug Administration ont chacun publié un document d’information sur l’étude C4591001, l’étude de phase 2/3 du vaccin à ARN messager BNT162b contre la COVID-19 (...) les résultats présentés ne peuvent pas confirmer l’efficacité de ce vaccin contre les formes graves...". L'affreux Laurent Mucchielli ? L'abominable Raoult ? Perrone le scélérat ? Philippot ? Non, le Vidal ! (lien)

Plus tard, on interdira l'AstraZeneca dans nombre de pays, ou encore il sera empêché chez les moins de 30 ans pour cause de thromboses. Le Moderna et le Janssen le seront eux chez les moins de 55 ou 60 ans (selon les pays). Mais si : sur les 4 vaccins qu'on nous a proposé, il y en a bien 3 qui ont été interdits, voire au moins déconseillés pour certaines tranches d'âge... et ce après des centaines de millions d'injections ! Comme disait Véran, faites-nous confiance pour choisir le meilleurs vaccins...

2/ Alors c'est quoi, une forme grave : une hospitalisation, des soins critiques (ventilation) ou la réanimation ?
Et re-belote autour du flou artistique, cette fois sur le critère de gravité, donc. Ont été par exemple cités récemment dans Médiapart les propos du patron d'Epi-phare, le Pr Zureik (Epi-phare se définit comme un groupement d’Intérêt Scientifique, et est constitué par l'ANSM et la Cnam). Que dit ce monsieur ? Qu'il a mené deux enquêtes pour vérifier l'efficacité des vaccins ARN. Deux enquêtes portant sur en tout 22 millions de personnes (c'est dire si ça a l'air sérieux). Oui mais comment définit-il la notion de gravité ? Je le cite : "Les résultats de ces deux études sont très concordants. Ils mettent en évidence l’efficacité importante des trois vaccins Pfizer, Moderna et AstraZeneca, contre les formes graves de Covid-19 (hospitalisation pour Covid-19 et décès au cours d’une hospitalisation pour Covid-19)". (lien). Alors : hospitalisations, décès ? C'est terrible qu'il trouve encore le moyen de ne pas être clair. Et avec ça on nous parle de "science" ! Moi j'ai jamais vu une science faire preuve d'une telle imprécision, voire d'amalgamer deux choses aussi différentes que l'hospitalisation et la mort (oui Mr Zureik, on sait que les décès sont une forme grave !)

La réponse, on arrive finalement plus ou moins à la trouver dans le compte-rendu de Prescrire sur l'essai de Pfizer : "Durant toute la durée du suivi, une personne du groupe vaccin a eu une forme sévère de la maladie covid-19 confirmée biologiquement versus 9 personnes dans le groupe placebo, soit une réduction relative du risque de forme sévère de 89 %, mais avec un intervalle de confiance à 95 % allant de 20 % à 100 %. Cet intervalle de confiance très large reflète une grande incertitude quant à la précision de ce résultat, en lien notamment avec le faible nombre de cas rapportés.". Sévère. Voilà au moins une terminologie précise. Sinon et en clair, c'est donc sur la base d'une forme sévère chez les vaccinés contre neuf chez les non-vaccinés qu'Olivier Véran s'est autorisé à déclarer que le "vaccin protège 95% des individus contre les cas de forme grave". S'il y avait eu 2 formes sévères chez les vaccinés, aurait-on parlé d'une efficacité à 45 % ?

Et c'est sur  cette base qu'on a vacciné un milliard de personnes !

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23 décembre 2021 - Immunité naturelle vs immunité vaccinale avec Omicron.

Le variant Omicron, relativement mal couvert semble-t-il par les vaccins ARN, pose la question de l'immunité naturelle vs celle apportée par ce type de vaccin. Rappelons qu'en France, on vaccine des gens qui ont déjà été infectés en prétendant que l'immunité vaccinale serait plus efficace que celle développée naturellement (suite à une infection, donc).
Un site habituellement réservé aux médecins (Journal International de Médecine) permet d'avoir enfin quelques informations sur le variant Omicron, infos qu'on ne trouve bien sûr jamais dans la presse française (lien). Voyons ce qu'il en est...

En Afrique du Sud
-les positifs au tests ont été multipliés par 25 en 3 semaines... pour un nombre d'hospitalisations inchangé.
-il y a plus de 10 fois moins d'hospitalisés à l'Omicron qu'au Delta ("seuls 1,7 % des contaminés par le variant Omicron a dû être hospitalisé, alors que ce chiffre montait à 19 % lors des précédentes vagues de Delta" - source : ministre de la Santé d'Afrique du Sud).
-les formes graves semblent moins sévères (baisse du nombre d'oxygénothérapies, hospitalisations plus courtes).
-il y a actuellement environ 30 décès/covid par jour.
-le vaccin Pfizer ne protègerait que de 70 % des formes graves pour l'Omicron contre 93 pour le Delta (source : "Discovery", principale assurance maladie privée d’Afrique du Sud).

Au Royaume-Uni
-on en est pour l'Omicron à 65 hospitalisations, pour 1 mort déclaré.
-les autorités ajoutent que pour ce qui est de l'Omicron, le double vaccin Pfizer ne protège pratiquement plus (à 10 %) de la contagion après 6 mois (Agence de Santé Publique du Royaume-Uni).
-toujours selon les autorités, "la plus faible létalité de ce variant ne compensera pas sa contagiosité accrue".
En outre, elles arguent que la population sud-africaine étant plus jeune, elle est moins touchée par les formes graves. Et la conclusion est bien entendu toujours la même : il faut encore plus vacciner, et toujours plus vite !

Venons-en maintenant au cœur du problème, et écoutons le ministre de la santé sud-africain : "il est possible que le pic des contaminations soit bientôt atteint puisque le nombre de cas baisse déjà dans la première région à avoir été touchée par Omicron" (cet optimisme, nous dit-on, serait motivé par le fait que d'après des tests sérologiques, les sud-africains pensent en être à 70 % d'immunité naturelle, ce qui expliquerait la faible ampleur du Omicron). Qu'est-ce que ça veut dire ?
En clair, que 70 % d'immunité naturelle pourrait bien mieux protéger que 90 % de vaccinés !
On a donc un variant ayant a priori été assez vite jugulé d'un côté, et des messages toujours plus alarmistes et des méthodes liberticides sans fin de l'autre... sans parler d'éventuels mensonges consistant à raconter que le vaccin protègerait mieux chacun que l'immunité naturelle. Alors ?
Mais d'abord comprenons-nous bien : on imagine aisément qu'une immunité ait été plus facile à obtenir dans un pays à la population bien plus jeune, et de plus déjà fortement touchée par le covid. Donc on peut admettre que cette issue n'en était pas forcément une pour nous. Là n'est pas la question. La question est que si l'immunité naturelle est effectivement plus protectrice que le vaccin, il faut remettre en cause au plus vite notre politique du tout-vaccinal... et ce d'autant que le micron est très contagieux mais semble peu sévère ! De plus, les anglais nous disent (toujours à propos de l'Omicron) que le Pfizer ne serait plus efficace au bout de 6 mois. Ils en sont maintenant même à dire qu'il faudrait faire un rappel non tout les 6 ni 5 ni 4, mais peut-être tout les 3 mois ! Que penser alors de ce genre de vaccin ?

Parenthèse : ceci amène à une question réputée complotiste : savoir si l'on n'est pas en train de diminuer l'immunité naturelle des gens en les vaccinant sans cesse ? S'il ne faudra pas les vacciner à intervalles de plus en plus rapprochés parce que les vaccins leur font perdre leurs défenses naturelles ? Mais passons, le sujet n'est pas de traiter de toutes les hypothèses...

Si une infection naturelle suffit à donner une immunité durable, et même si celle-ci est seulement relative (on a vu des gens plusieurs fois touché par le covid... peut-être par des variants différents), reste à savoir à quoi pense le ministre de la santé sud-africain quand il enfourche son hypothèse. C'est que ça date pas d'hier, que l'Afrique du Sud soit confrontée au covid : nombre de gens ont donc pu être immunisés après avoir été infectés il y a déjà un bon moment. Bref, il est douteux que les 70 % d'immunisés ne l'aient été qu'à partir des toutes dernières vagues. Ce qu'on peut en tirer est donc en opposition frontale avec le discours franco-anglais, qui ne jure que par l'immunité vaccinale. Or on en est nous à vacciner des enfants qui, pour l'énorme majorité, sont insensibles au virus (avec en outre un bénéfice-risque discutable : thromboses, cardiopathies, effets à long terme inconnus etc).

Je répète : 90 % de vaccinés en France semble une protection collective moins efficace que 70 % d'immunisés naturels en Afrique du Sud, où Omicron ne fait que 30 morts par jour, et où l'on parle d'une fin prochaine. Donc de deux choses l'une :
-ou Omicron n'est qu'une vaguelette peu dangereuse , et, dans la mesure où elle est très contagieuse, mieux vaudrait peut-être la laisser toucher le maximum de jeunes pour les immuniser, voire - qui sait - durablement ;
-ou bien c'est un variant relativement dangereux et alors l'immunité collective des sud-africains n'est pas feinte, et dans ce cas ce qu'on nous raconte sur la supériorité du vaccin sur toute autre forme de stratégie est pur mensonge !

Je ne vois pas comment on peut échapper à ça !


NB 1 : Trouvé sur Top-Santé : "Une nouvelle étude non encore publiée, portant sur 1309 personnes dont 393 ayant déjà contracté le Covid-19 et suivies pendant plus d'un an, indique que 97% de ces patients ont gardé leurs anticorps un an après l'infection (...) Les scientifiques affirment que le risque contracter la maladie est réduit de 96,7% chez les personnes anciennement infectées grâce à la persistance à long terme d'anticorps anti-S". L'article se poursuit en disant que des scientifiques italiens, travaillant dans le même sens, "vont maintenant essayer de déterminer si ces réponses efficaces des anticorps persistent même avec la vaccination...". L'hypothèse dite "complotiste", évoquée dans "Parenthèses" n'a donc rien d'insensé.

NB 2 : Autre info, trouvée sur le blog de Gérard Maudrux : "Selon une étude de l'Indian Council of Medical Research faite sur un échantillon de 29 000 personnes après leur vague delta, 67,6% des hindous avaient des anticorps. Immunité collective acquise naturellement, par contamination : seulement 3% des indiens étant vaccinés à l’époque".

NB 3 : Israël, état complotiste ? Aux antipodes des habituelles vociférations des autorités françaises, les responsables israéliens, après avoir dans un premier temps ordonné de se préparer pour la 4° dose de vaccin, ont décidé d'un coup d'attendre d'avoir plus d'informations sur Omicron : "plusieurs études montrent que ce variant engendrerait beaucoup moins de cas graves, ce qui pourrait constituer une étape décisive dans l'évolution de la pandémie". Pour le professeur Eran Segal, biologiste, "le grand nombre attendu de personnes infectées par Omicron peut augmenter considérablement le niveau d'immunité de l'ensemble de la population". (lien)

Bref, le tout-vaccinal ne marche pas !

A l'heure où 90 % des majeurs sont vaccinés. Un nouveau variant (Omicron) arrive, qui semble bien moins dangereux que le Delta, lui-même moins dangereux que la souche d'origine. Panique au gouvernement... ou au moins via la communication qu'on nous inflige. N'est-ce pas enfin le moment de remettre en question la politique du tout vaccinal ? Omicron diminue sensiblement la protection vaccinale contre les formes graves, or on ne parle que de l'irresponsabilité des non-vaccinés (qu'on veut transformer en boucs émissaires des idées fixes des autorités). En admettant que le vaccin protège à 70 % des formes graves, et vu qu'il n'empêche pas la contamination, une population vaccinée à 100 % dont la moitié serait atteinte par Omicron amènerait à ce que 10 millions de français soient susceptibles d'y arriver, à ces formes graves ! C'est la responsabilité des non-vaccinés, ça ? Quand tout cela va-t-il cesser ?
Il faut revenir à ce qui n'a jamais été fait. Une politique de soins individuels comme il en a toujours été dans l'histoire de l'humanité. Ce qui n'empêche pas les vaccins. En outre, si l'on prétend soi-disant vouloir vacciner, pourquoi n'autorise-t-on pas les vaccins traditionnels, qui satisferaient nombre de récalcitrants et dont trois sont déjà reconnus par l'OMS ? De qui se moque-t-on ? Va-t-on attendre un vaccin ARN spécial Omicron (soi-disant si facile à élaborer et totalement absent des débats) et recommencer ce cirque jusqu'au prochain variant ?

Le tout-vaccinal est un choix scandaleux.

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16 janvier  2022 - Établir un contre-récit commun, a minima.

Il faudrait pourtant établir un récit commun minimum sur lequel on puisse s'appuyer. Sinon que restera-t-il de cet épisode ? Autre problème, qu'adviendra-t-il si une pandémie, peut-être plus dangereuse, déboule ? Ce sera vaccin obligatoire et au galop ! On n'aura même pas le temps de dégainer. Il faut un socle commun, alternatif, qui s'oppose à celui en train de s'écrire.

PS a posteriori : parce que le récit officiel, Macron en donnera un aperçu plus tard, dans un meeting politique où il vante sa gestion de la crise et stigmatise ceux qui y auraient été opposés : "une extrême-droite complotiste avec laquelle on aurait refusé les vaccins et on aurait uniquement soigné avec des traitements douteux" ! Exit donc l'interdiction de soin, la quasi-obligation vaccinale, exit le "tout vaccinal". C'est "les autres" qui auraient prôné on-ne-sait quel "tout non-vaccinal" dont  personne n'a jamais parlé ni entendu parler ! Voilà, vous l'avez, "le récit officiel" !

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24 janvier 2022 - Répétition générale.

C'est fait. La répétition générale des futurs modes de gouvernance a été un franc succès. "Nous rentrons dans l’ère des pandémies, et ce que nous propose le système c’est tout simplement de nous y habituer", ai-je lu quelque part (lien Europe1)

Nous habituer, ça veut dire nous habituer aux méthodes totalitaires en cours d'homologation. Nous habituer, ça veut dire que la prochaine fois, il ira de soi que les médecins n'auront pas leur mot à dire, que diagnostic et traitement ne pourront que se décider en haut lieu, c'est-à-dire dans la sphère politique. Ça veut dire qu'il ne sera même plus question d'entendre parler de traitements précoces ou encore de cas par cas : chaque pandémie étant par définition planétaire, ce sera à des décisions de type "planétaires" (ou au moins à l'échelle de l'Occident) qu'il faudra se plier, et tout autre type de solution sera considérée comme anachronique, bricolée, comme un repli sur soi, une gauloiserie non-scientifique. Nous habituer, ça veut dire que seul le vaccin sera considéré comme une arme "à l'échelle de la menace", que toute autre forme de riposte ne sera même plus envisageable. Nous habituer, ça veut dire que la totalité de la presse sera encore convoquée pour écraser toute voix alternative et dira la même chose que cette fois, à savoir que devant l'ampleur de la menace, il faut faire bloc et que c'est pas le moment de discuter.

Ce qui vient de se produire pourrait bien n'être que la répétition générale de ce qui nous attend face au désastre climatique. Et effectivement, ce sera cette fois une question de survie : des dizaines de millions de personnes sont et seront concernées. Et là, il faudra sans doute se colleter une information unique, distillée de façon totalitaire à l'ensemble du monde.
Sauf que cette fois, c'était pas la peste. Et le totalitarisme de ce qu'il faut penser, on a vu avec quel zèle l'ensemble de la presse l'a mis en œuvre sans broncher, et avec quelle (relative) facilité les gens s'y sont pliés. La prochaine fois donc, tout sera en place. On n'aura même plus besoin d'essais bidons de type Discovery ou Recovery pour prouver que toute alternative est insuffisante, non-proportionnée,  et ce parce que les gens ne penseront plus qu'au vaccin : à quel vaccin pourra bien nous tirer de là !

Quant à la discussion promise après coup, soit tout ce qu'il nous reste : elle aura lieu ou pas. Ça risque d'ailleurs d'être un peu comme le bilan du Parti Socialiste au pouvoir, l'arlésienne que telle ou telle autre urgence remettra sans cesse à plus tard (après la guerre, c'est à reconstruire qu'il faut penser, diront-ils doctement).

Les guerres, puisqu'elles n'ont plus lieu que dans des contrées lointaines, jamais assez démocratiques voire civilisées à notre goût, on peut désormais les inventer ici. Les guerres maintenant, on les fabrique, et elles sont calibrées à l'usage des mots et des esprits. Quand les mots remplacent le réel dans l'imagerie des gens, il n'y a plus qu'à jouer avec.

Pourquoi s'emmerder puisque ça marche ?

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28 janvier 2022 - Tout ce que avez toujours voulu savoir sur les vaccins.

Immunité humorale et immunité cellulaire : comment ça marche
En cas d'attaque microbienne, l'immunité dite "humorale" s'attaque aussitôt à l'infection, avec plus ou moins de réussite. Quelques jours après, une autre forme d'immunité intervient, cette fois pour combattre le microbe spécifique auteur de l'attaque, mais elle le combat au niveau cellulaire, en détruisant les cellules déjà infectées. L'immunité humorale permet en ce sens plus d'éviter la maladie, quand la seconde (dite "cellulaire") aide à éviter qu'elle ne se propage trop, et joue donc plutôt sur sa gravité.

Il existe trois types de vaccins pour le covid
1/ Les vaccins traditionnels (chinois, indien, et Valneva). Ici on injecte la totalité du virus, mais après l'avoir inactivé (ou atténué), afin qu'il ne puisse se répliquer. Le virus stimule alors nos défenses immunitaires par rapport à l'intégralité des composants du virus. Ces vaccins ne sont pas sans effets secondaires, mais ceux-ci sont étudiés depuis longtemps.
2/ Les vaccins à protéine recombinante (Novavax par exemple) : on injecte cette fois la protéine Spike pour produire de anticorps, mais au sein d'autres cellules que celles de son milieu naturel (ainsi, elle ne peut propager la maladie). Cette opération nécessite d'ajouter des adjuvants pour stimuler nos défenses immunitaires et les aider à reconnaître la protéine.
3/ Les vaccins génétiques : le principe est de faire fabriquer Spike directement par nos propres cellules. La portion d'ARN codant la protéine Spike est emprisonné dans une nanoparticule de graisse pour les vaccins ARN (Pfizer et Moderna). Pour les vaccins ADN (AstraZeneca, Jansen), une copie ADN de cet ARN est insérée dans l'ADN d'un autre virus, désactivé, qui sert de vecteur à la transmission de Spike.

Problèmes spécifiques aux vaccins ARN
Pour les vaccins Pfizer et Moderna, l'ARN injecté n’est pas le même que celui du virus. Il a été modifié sur sa partie la plus active : la protéine Spike donc. Ces vaccins envoient une dose très forte d’ARN, qui donc nous fait fabriquer de la protéine Spike (alors qu'en cas d’infection, la charge virale n’est pas forcément très élevée). Le problème est de savoir s'il est raisonnable de nous faire fabriquer une protéine dont on ne connaît pas bien les effets.
Les effets secondaires sont déjà le terrain de moult controverses, mais surtout, on ne peut nier la possibilité d'effets à long terme, allant même jusqu'à des craintes concernant une éventuelle modification de notre bagage génétique.
Sur ce point et selon certains (je cite ici sans bien comprendre) : "les rétrovirus et l’enzyme rétrotranscryptase conduisent régulièrement à la modification de nos gênes par les ARN au point qu’une part importante de nos gênes en est issue". En clair, c'est dangereux. D'autres au contraire affirment que l’ARN ne peut en aucun cas entrer dans le noyau des cellules (où se trouve notre ADN) et n’a donc aucun risque de transformer notre génome ou d’être transmis à notre descendance. D'autres encore, plus prudents peut-être, se contentent de dire qu'une telle possibilité est extrêmement improbable (une telle discussion dépassant mon domaine de compétence, je m'en tiens là).

L'hypothèse de l'effet ADE (tentative de déchiffrage à partir de ce que je crois en comprendre)
Au début, c'est simple. Les anticorps sont de plusieurs sortes : les "neutres", qui semblent sans effets particuliers, et les "neutralisants", qui combattent la maladie. Mais existe aussi - mais dans certains cas seulement - des anticorps dit "facilitants" qui, au lieu de neutraliser le virus, facilitent sa réplication, et donc l’infection de nouvelles cellules. C'est ce qu'on appelle l'effet ADE.
Lorsque vous injectez une composition vaccinale dans le cadre des vaccins (à ARN ou à adénovirus), vous faites donc produire par vos cellules de la protéine Spike. Le problème est que les anticorps ne reconnaissent pas Spike dans son intégralité, mais seulement certains domaines appelées "épitopes", et ce sont ces domaines qui vont générer la production d'anticorps.
A partir de là, existe une étude récente, dite "prédictive" par leurs auteurs (non basée sur l'expérimentation). Elle se veut prédire les choses "par rapport aux différents épitopes décrits sur des variants". Les auteurs y affirment par exemple que de plus en plus d'anticorps facilitants apparaîtraient à chaque variant : qu'ils seraient finalement "conservés" d'un variant à l'autre.
Un des auteurs de l'étude (le Pr Sabatier, directeur de recherche au CNRS et docteur en biologie cellulaire et microbiologie) a donné une interview à France-Soir (lien). Celle-ci n'est hélas pas si claire que ça pour moi. C'est à la fois très technique d'un côté, et insuffisant quand ça se veut vulgariser, en ce sens que la vulgarisation n'aide pas vraiment à comprendre la partie technique (enfin pour moi). Par contre, cette dernière est simple à comprendre : on nous dit que les anticorps ne reconnaissent que certaines zones du virus, mais aussi des zones identiques quel que soit le variant. On comprend donc que les anticorps se font leurrer par ces zones identiques au fil des variants. Les vaccins avaient programmé des anticorps à reconnaître la souche de Wuhan, et ceux-ci, croyant avoir affaire à elle, déploieraient leurs armes contre elle... sauf que le virus ayant muté, elles n'auraient pas la même efficacité. Pire, c'est les cellules immunitaires venues elles-mêmes attaquer le virus qui seraient infectées par celui-ci, ce qui aiderait à propager le virus. Le vaccin serait donc susceptible de provoquer des formes d'infection plus sévères et nombreuses que pour les non-vaccinés, ce qui expliquerait les covid symptomatiques que certains disent dénombrer juste après vaccination.

Le raisonnement tient debout, mais pour moi le problème a commencé en cherchant à aller plus loin. Écoutons Sabatier (que j'ai résumé) : "Si des gens ont été vaccinées avec le vaccin fait pour le virus de Wuhan, sont infectées par la suite par un autre variant, ils pourraient faire des formes plus sévères de la maladie, parce que ces anticorps facilitants sont là (ces anticorps facilitants vont se fixer sur le nouveau variant). Ces complexes entre le nouveau virus et les anticorps facilitants vont être reconnus par des cellules de l'immunité innée qui ont la particularité de reconnaître la fraction constante des anticorps. Elles vont ainsi reconnaître les complexes binaires de l'anticorps facilitant fixé sur le virus, vont phagocyter ces complexes dans le but de neutraliser le virus. Et en faisant cela, les cellules s’infectent elles-mêmes avec le nouveau variant".

Là, on nous parle de complexes "anticorps facilitants / virus" qui seraient reconnus. Ça semble vouloir dire qu'ils sont déjà présents dans le nouveau variant, au moment où l'immunité se met en branle. Et puis l'on nous dit que ces anticorps "vont se fixer" sur le nouveau variant. C'est pas clair : ils sont déjà là ou ils vont se fixer ? En tous cas, la seule explication cohérente que j'ai trouvé est que les variants s'élaboreraient en fonction des souches antérieures du virus, mais à partir du stade où l'ancienne souche en était arrivée... et donc après la confrontation entre cette ancienne souche et les effets que les anticorps ont eu sur elle. Bref, les épitopes d'un nouveau variant ne seraient pas simplement des bouts ou des configurations de Spike, mais seraient le fruit des confrontations entre ces bouts et leurs anciennes rencontres avec le système immunitaire.

Ceci dit, la base du raisonnement vient d'un point que certains contestent, à savoir l'existence même d'anticorps facilitants pour les coronavirus. Selon l'étude dont parle Sabatier : "Pour le Sars-CoV-1 de l'épidémie de 2002, il y a des études qui ont été réalisées et certains épitopes facilitants ont été mis en évidence. Cela signifie que ce sont des régions de la protéine Spike du Sars-CoV-1, de l'ancien coronavirus, dont on sait qu'elles font produire des anticorps qui, à la place de neutraliser l'infection, vont faciliter l'infection. Donc ce sont des épitopes dit facilitants qui suivent le phénomène ADE".
C'est sur ce point que la présence d'anticorps facilitants est contestée. Par exemple par une chercheuse interrogée par Libé, qui ne dit certes pas qu'il n'yen a pas, mais qui prétend qu'il n'y en a aucune certitude de leur présence pour le Sars-Cov-1. D'un autre côté, le même check news dit que le problème aurait été débattu au moment de l'élaboration des vaccins : c'est dire que l'hypothèse n'est pas si facilement rejetable. (lien Libé)

L'hypothèse de l'effet ADE pourrait en tous cas être corroborée par la multiplication des cas de covid symptomatiques immédiatement après vaccination. Un des problèmes des effets indésirables est en effet qu'ils ne sont pas comptabilisés dans les deux semaines suivant la vaccination, sous prétexte que c'est le temps dont celle-ci a besoin pour qu'on la considère comme effective. Du coup, pendant ces deux semaines, les gens ne sont tout simplement pas considérés comme "vaccinés" ! Or un institut (canadien) montre nombre de cas de covid enregistrés justement dans ces deux semaines après vaccination (on peut voir un graphique en p. 6 de ce lien P Health).

Les vaccins traditionnels sont-ils pour autant plus sûrs ?
Pas selon Helène Banoun (pharmacien biologiste - ancien Chargé de Recherches INSERM), pour qui tous les vaccins en rappel semblent faciliter les Covid dans les jours suivants l'injection (lien research gate). En ce qui concerne les vaccins inactivés, leur efficacité serait moindre de manière générale (autour de 50 à 60 %), et ils ne seraient pas non plus dépourvus d'effets secondaires [ndlr : on parle bien sûr ici d'effets à court terme, et non de ceux qui inquiètent au sujet des vaccins ARN, et qui pourraient se produire des années après]

Pour le Valneva, les résultats sur l'immunité cellulaire seraient mauvais, et comparables aux autres vaccins sur la quantité d'anticorps induits (immunité humorale). Le Valneva semblerait même plus susceptible de produire la facilitation que les autres vaccins. Quant aux effets indésirables, ils seraient aussi présents et tout aussi graves (atteinte du foie, infarctus du myocarde, cancers, désordres rénaux et cardiaques). Aïe. Sauf qu'il faut quand même tempérer toutes ces données dans la mesure où elles n'ont été mesurées qu'en dose de rappel. Resterait donc à savoir ce qu'il en serait en cas de vaccination complète au Valneva (et pour le moment, aucun test clinique n'a été publié).

Je n'arrive plus à me souvenir si c'est le Novavax que le gouvernement voulait un moment faire utiliser en dose de rappel. Le problème, c'est que, comme d'habitude, ça participerait au foutoir général : non seulement on vaccine les anciens groupes placebo après essais, ce qui ne permet plus de pouvoir comparer ce qu'il se passe entre vaccinés et non-vaccinés en matière d'effets à long terme, mais si l'on ne peut bénéficier des vaccins traditionnels que sous forme de rappel aux vaccins ARN, on ne pourra pas non plus comparer les vaccins entre eux. Bref, si la population est un jour entièrement vaccinée, on ne pourra plus rien comparer... et bien sûr encore moins avec ceux qui auraient pu être soignés avec des traitements précoces !

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17 février 2022 - Presse et démocratie totalitaire


Les journaux qui prétendent être à la pointe de l'indépendance ne se sont semble-t-il pas aperçus qu'on n'est plus en démocratie depuis deux ans : depuis le moment précis où une "dictature sanitaire" s'est mise en place... dictature qu'ils ont de plus soutenu sans réserve !

J'imagine qu'à la lecture de ce titre, certains doivent déjà penser comme Macron que c'est pas ça, une dictature ; qu'une dictature c'est des bruits de bottes, des emprisonnements arbitraires, de la terreur. A ceux-là, ouvrez s'il vous plaît un livre de Deleuze ou de Foucault. Ils appellent ça "néo-fascisme". Et le néo-fascisme c'est le fascisme individuel en chacun de nous porté par un système qui nous conforte dans ce biais. Et c'est à travers la norme qu'il se manifeste : il est question de faire adhérer à la majorité de nos concitoyens un panel de normes sur lesquelles l'idéal serait de plus à revenir. Des normes donc non seulement acceptées par tous, mais défendues par chacun. Le néo-fascisme, c'est plus un psychopathe qui hypnotise un peuple et l'entraine vers un destin tragique, c'est le flic en chacun de nous qui portera des valeurs consensuelles contre lequel on ne pourra plus rien. Oui, le monde des idées aura triomphé en démocratie totalitaire, mais aux dépends du réel. Aujourd'hui, un tel système a de beaux jours devant lui, parce que chacun sollicitera toujours ce qui répond à son micro-fascisme personnel. Pire : parce que chacun croira avoir triomphé en imposant sa pensée à lui. Un tel système serait donc étayé par des normes revendiquées par le peuple, et ce au nom du bon sens et du sens commun.

Michel Foucault nous avertissait il y a déjà un moment sur le désir de fascisme en chacun de nous, dans son introduction à l'édition américaine de l'Anti-Œdipe (Deleuze) : "l’ennemi majeur : le fascisme. Et non seulement le fascisme historique de Hitler et de Mussolini – qui a su si bien mobiliser et utiliser le désir des masses – mais aussi les fascisme qui est en nous tous, qui hante nos esprits et nos conduites quotidiennes, le fascisme qui nous fait aimer le pouvoir, désirer cette chose même qui nous domine et nous exploite".

Les mécanismes du néo-fascisme sont quant à eux excellemment bien analysées dans un texte de Gilles Deleuze intitulé : "Y a-t-il moyen de soustraire la pensée au modèle d'état ?". Un long texte que donc je résume ici :
Il arrive qu’on critique des contenus de pensée jugés trop conformistes. Mais la question est d’abord celle de la forme elle-même. La pensée serait par elle-même déjà conforme à un modèle qu’elle emprunterait à l’appareil d’Etat, qui lui fixerait des buts et des chemins. Il y aurait une image de la pensée qui recouvrirait toute la pensée et qui serait comme la forme-Etat développée dans la pensée.

Cette image possède deux têtes qui renvoient aux deux pôles de la souveraineté : un imperium du penser-vrai, une république des esprits libres. Ces deux têtes ne cessent d’interférer, dans l’image classique de la pensée : une "république des esprits dont le prince serait l’idée d’un Etre suprême". Et si elles interfèrent, ce qu'elles sont nécessaires l’une à l’autre.

On voit bien ce que la pensée y gagne : une gravité qu’elle n’aurait jamais par elle-même, un centre qui fait que toutes le choses ont l’air, y compris l’Etat, d’exister par sa propre efficace. Mais l’Etat n’y gagne pas moins. La forme-Etat gagne en effet quelque chose d’essentiel à se développer ainsi dans la pensée : tout un consensus.

Seule la pensée peut inventer la fiction d’un Etat universel en droit, élever l’Etat à l’universel de droit. Comme si le souverain devenait seul au monde, et n’avait plus affaire qu’avec des sujets. L'Etat devient le principe qui fait le partage entre des sujets rebelles, renvoyés à l’Etat de nature, et des sujets consentants, renvoyant d’eux-mêmes à sa forme. S’il est intéressant pour la pensée de s’appuyer sur l’Etat, il est non moins intéressant pour l’Etat de s’étendre dans la pensée, et d’en recevoir la sanction de forme unique, universelle.

En droit, l’Etat moderne va se définir comme "l'organisation rationnelle et raisonnable d’une communauté" : la communauté n’a plus de particularité qu’intérieure ou morale (esprit d’un peuple), en même temps que son organisation la fait concourir à l’harmonie d’un universel (esprit absolu). L’Etat donne à la pensée une forme d’intériorité, mais la pensée donne à cette intériorité une forme d’universalité : le but de l’organisation mondiale est la satisfaction des individus raisonnables à l’intérieur d’Etats libres.

Dans la philosophie dite moderne et dans l’Etat dit moderne ou rationnel, il faut que l’Etat réalise la distinction du législateur et du sujet dans des conditions formelles telles que la pensée, de son côté, puisse penser son identité. Obéissez toujours, car, plus vous obéirez, plus vous serez maître, puisque vous n’obéirez qu’à la raison pure, c’est-à-dire à vous-même...

Depuis que la philosophie s’est assignée le rôle de fondement, elle n’a cessé de bénir les pouvoirs établis, et de décalquer sa doctrine des facultés sur les organes de pouvoir d’Etat. Le sens commun, l’unité de toutes les facultés, c’est le consensus d’Etat porté à l’absolu. Ce fut notamment la grande opération de la "critique" kantienne. Kant n’a pas cessé de critiquer les mauvais usages pour mieux bénir la fonction. Il n’y a pas à s’étonner que le philosophe soit devenu professeur public ou fonctionnaire d’Etat. Tout est réglé dès que la forme-Etat inspire une image de la pensée.

Tout ça se heurte à des contre-pensées, dont les apparitions sont discontinues à travers l’histoire. Ce sont les actes d’un "penseur privé", par opposition au professeur public. Toutefois, "penseur privé" n’est pas une expression satisfaisante, puisqu’elle enchérit sur une intériorité, tandis qu’il s’agit d’une pensée du dehors. Toute pensée est déjà une tribu, le contraire d’un Etat. C’est la force qui détruit l’image et ses copies, le modèle et ses reproductions, toute la possibilité de subordonner la pensée à un modèle du Vrai, du Juste ou du Droit. La pensée n’a pas d’image, ni pour constituer modèle, ni pour faire copie. Est-ce un hasard si, chaque fois q’un "penseur" lance une flèche, il y a un homme d’Etat ou une image d’homme d’Etat qui lui donne conseil et admonestation, et veut fixer un but ?

Mais le pire est dans la façon dont les textes mêmes finissent eux-mêmes par inspirer un modèle, pour les innombrables décalques qui prétendent les valoir. L’image classique de la pensée prétend à l’universalité. Dès lors, il est facile de caractériser la pensée nomade qui récuse une telle image et procède autrement. C’est qu’elle ne se réclame pas d’un sujet pensant universel, mais au contraire d’une race singulière ; elle ne se fonde sur une totalité englobante, mais se déploie dans un milieu sans horizon. C’est un autre type d’adéquation qui s’établit ici entre la race définie comme "tribu" et l’espace défini comme "milieu". Une tribu dans le désert, au lieu d’un sujet universel sous l’horizon de l’Etre englobant.

On voit bien les dangers qui coexistent avec cette entreprise, comme si chaque création se confrontaient à une infamie possible. Car comment faire pour que le thème d’une race ne tourne pas en racisme, en fascisme ou en micro-fascismes ? La tribu-race n’existe qu’au niveau d’une race opprimée, et au nom d’une oppression qu’elle subit : il n’y a de race qu’inférieure, minoritaire, il n’y a pas de race dominante,, une race ne se définit pas par sa pureté, mais au contraire par l’impureté qu’un système de domination lui confère. Bâtard et sang-mêlé sont les vrais noms de la race. Et de même que la race n’est pas à retrouver : elle n’existe que par la constitution d’une tribu qui le peuple et le parcourt. C’est toute la pensée qui est un devenir, au lieu d’être l’attribut d’un Sujet et la représentation d’un Tout.

Gilles Deleuze et Félix Guattari (lien)

...

Cher médias,

Vous vous étonnez que le peuple hésite en écoutant Zemmour. Vous voilà sidérés et incapables de mots. Ça ne peut pas être ainsi, vous dites-vous. Sauf que ça l'est. La dictature n'a certes peut-être pas commencé avec le covid, forcément qu'elle était dans les cartons, mais il se trouve que c'est bien à ce moment qu'elle s'est exprimée au grand jour, qu'elle a pris ses aises...

Ça a commencé quand plus personne n'a paru choqué que l'état mente sans cesse à propos de tout. Les masques, les tests, bien sûr. Mais bien au delà, ça a commencé avec l'interdiction de soins. Et à mon sens avec l'injonction faite aux hommes de les empêcher d'essayer quoi que ce soit plutôt que rien, alors que rien ne semblait avoir prise sur le virus. Ça a commencé quand l'état a décidé qu'un homme n'avait pas à renâcler quand on lui signifiait qu'il ne pouvait se prévaloir d'aucune maîtrise sur son destin. Quand on l'a dépossédé de ce droit le plus fondamental qu'on appelait jadis la liberté.

Comment ? Que dites-vous ? La science, la raison ? A ça aussi vous avez cru ? Ne voyez-vous pas qu'on vous a roulé dans la farine ? Qu'il était incohérent par exemple qu'un consensus scientifique vante l'absolu de l'Evidence Based Medecine (essais randomisés), alors que lui-même disait ne rien connaître du covid ? Jusqu'à interdire tout traitement sous prétexte qu'il n'y avait pas d'essais randomisés ? N'avez-vous toujours pas compris que de tels essais ne pouvaient justement concerner qu'une maladie connue, pour laquelle on peut définir des critères précis, par exemple être capable de savoir que les diabétiques se devaient d'être répartis équitablement dans les groupes-témoins pour ne pas conclure n'importe quoi ? Alors, vous saviez ou pas ? La science, c'est pas un consensus auquel il est question de croire ou pas. On croit pas à la science, c'est pas le sujet.

Vous n'avez rien vu, rien compris. Vous n'avez en tous cas rien voulu voir, malgré l'énormité des incohérences au quotidien, alors qu'elles sautaient aux yeux de tant d'entre nous. Vous aviez tellement envie de revenir à votre petit confort, à cette place du justicier que vous avez investi sans vergogne, à cette conscience morale à partir de laquelle vous vous autorisez à juger de tout, et à l'exprimer haut et fort au nom de la chère liberté d'expres​sion(qui semble aujourd'hui devenue  un privilège réservé à la seule presse et en rien un droit citoyen). Comme c'est facile ! Un tel ronronnement vous aurait fait rater la révolution il y a deux siècles. Et aujourd'hui vous avez raté la dictature démocratique, par inadvertance, peut-être par lâcheté.

Vous vous êtes en tous cas vite réfugiés dans l'après-crise, forcément que le cauchemar s'éteindrait bien un jour. Il suffisait d'attendre... puisque finalement c'était pas la peste. Et aujourd'hui, perdus dans les inévitables conséquences de vos choix, vous en êtes à vanter à marche forcée un "vaccin pour tous" qui pour l'Omicron, ne fonctionne pas ou tellement mal. Et ce pour la seule raison de ne pas vous dédire. Vous avez perdu le sens des priorités, comme l'ensemble de la presse, en ne répercutant plus depuis deux ans qu'une information verticale. Vous avez étroitement contribué, oserais-je le mot : collaboré, à cette machine infernale, en avalant toutes les couleuvres de Véran et de sa clique, et ce sans jamais un regard en arrière pour imaginer les conséquences d'un consensus médiatique jamais vu (sauf en temps de guerre) au sein de la presse.

En toute irresponsabilité...

                                       ***

18 août - Vaccins traditionnels en France, suite et fin

Vous refusiez de servir de cobaye en vous faisant injecter un vaccin expérimental ? Vous apprenez que l'OMS vient de recommander le vaccin traditionnel de Valneva (lien Le Monde) et vous êtes content, parce que vous allez enfin pouvoir choisir un vaccin dans lequel vous avez confiance ?
Eh bien le choix, vous l'aurez pas !
L'avis de l'OMS, finalement la France s'en fout, et vacciner tout le monde, c'est finalement pas ou plus le problème de Macron : il vous faut prêter allégeance au dieu Pfizer, un point c'est tout. Les commandes européennes de Valneva sont passées de 60 à 1,25 millions de doses sans que la plupart des journaux ne daignent nous en informer (lien investir), mais même un million, c'est déjà trop par rapport aux milliards de doses Pfizer. La France a en fait décidé d'attendre les vaccins qui plaisent à sa seigneurie (d'autres vaccins ARN prenant en compte Omicron). Le Valneva (vaccin français, rappelons-le), elle n'en a pas commandé une seule dose (lien) !
Vous ne le saviez pas ? Aucun de vos journaux ne vous en a jamais informé ? Eh bien maintenant, vous savez (conséquences : on ne pourra plus jamais rien comparer, pas plus l'efficacité des vaccins que leurs effets indésirables).

                                                                                             ***

Épilogue (provisoire) - Le ministère américain de l'Énergie et le FBI tombent aujourd'hui (février 2023) d'accord sur le fait que l'origine du covid vient "très probablement" d'un accident de labo à Wuhan (lien). De plus, au détour d'une info sur madame Von der Leyen et si l'on en croit Michèle  Rivasi, (députée européenne et vice-présidente de la Commission spéciale sur le Covid 19), les premiers contrats engageant l'Europe sur les vaccins dateraient d'avant avril 2020 (lien Youtube), soit au tout début du premier confinement français ! Difficile du coup de ne pas penser que si l'Europe était déjà prête à engager des millards dès cette époque, c'était sans avoir la garantie que les recherches étaient déjà avancées... et donc qu'on y travaillait probablement depuis le début des expériences de gain de fonction à Wuhan.
Il semble donc qu'il faille rembobiner le récit à partir de là. Les vaccins étaient prévus au tout début de l'arrivée du virus. Et la seule possibilité de les valider étant qu'aucun autre traitement ne soit reconnu comme efficace (sinon ça n'aurait pas été légal dans la mesure où ils étaient en phase expérimentale et le seraient encore pour un moment), c'était de discréditer toute autre forme de soin. C'est à ce  moment qu'est entrée en scène Karine Lacombe et toute la suite en a découlé..



Dernière édition par chapati le Lun 26 Fév 2024 - 18:25, édité 1 fois

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